Tell'em that it's human nature.
L'orage résonnait dans toute ma chambre, me forçant à entendre ce son si terrifiant. J'étais recroquevillé sous ma couverture, tentant tant bien que mal de ne pas penser à ce terrifiant orage. Mais je n'y arrivais pas, je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir peur et à chaque fois que j'entendais ce bruit qui ressemblait à celui d'un choc, j'avais un peu plus peur encore. Finalement, j'ai décidé de me lever et d'aller voir mon frère. "
Gaby, eh G]aby ! Tu dors ? " Il ronchonnait ou semblait ronchonner et j'avais compris qu'il n'était pas vraiment réveillé avant que je ne le secoue un peu avec mes mains. "
Qu'est-ce qu'il y a Dydy ? " Il savait que j'avais du mal à dormir quand il y avait de l'orage aussi, je n'ai pas eu besoin de parler. Il lui a suffit de voir mon visage pour soulever sa couverture, comme pour me dire que je pouvais me mettre dans le lit avec lui. Je ne me suis pas retenu de lui sourire avant de me glisser rapidement à ses côtés. J'avais moins peur quand il était à côté, comme s'il me protégeait en fait. Il était gentil Gaby, très gentil et surtout avec moi. Enfin non, mais il l'était beaucoup avec moi. Maman et Papa me disaient que je serais sûrement plus grand que lui, mais je ne les croyais qu'à moitié. Je n'arrivais pas à m'imaginer être plus grand que mon frère alors qu'il me paraissait si grand et si fort. Oui, c'est mon modèle, j'aimerais tellement lui ressembler. "
Pourquoi t'as pas peur des orages toi ? " Je n'ai qu'un petit ronflement en guise de réponse et je constate qu'il semble endormi. Peut-être que c'est Grand-Mère qui lui a appris à être courageux, après tout, elle n'est pas pareil avec lui et moi. J'aimerais bien qu'elle m'aime autant, mais je vois qu'elle préfère Gaby et au fond, je suis un peu jaloux. J'ai l'amour de Papa et Maman pourtant et puis, elle m'aime quand même, je crois, mais pas autant que mon frère. Tant pis, même si je suis jaloux, j'aime mon frère gros comme une montagne ! Il m'a même laissé jouer avec son tout nouveau personnage hier et je me suis bien amusé d'ailleurs. Et puis, il a trouvé une excuse pour me couvrir quand les parents ont découvert le vase que j'ai cassé il y a quelques jours. Ouais, Gaby, c'est vraiment le meilleur grand-frère du monde et même de tout l’univers.
"
Quoi, mais c'est quoi cette histoire là ! Et ça te va toi ? " Gaby me regardait d'un air de chien battu, comme pour me dire qu'il n'avait pas le choix de toute façon. Je n'étais pas d'accord avec ça moi, je ne pouvais pas laisser passer ce genre de chose. "
Non mais ça va pas ! Sérieusement, fais quelque chose. Tu ne peux pas les laisser te marier à une fille que tu ne connais même pas. Je croyais que c'était fini ces histoires de mariages arrangés. " Je me doutais que Grand-Mère avait quelque chose à voir là-dedans parce qu'il n'y avait qu'elle pour aimer ces vieilles coutumes qui dataient de longtemps maintenant. Gabriel était un gars plutôt mignon et il s'attirait facilement la sympathie des autres, une qualité que je lui enviais d'ailleurs. J'étais persuadé qu'il n'aurait aucun mal à se trouver quelqu'un qu'il aurait voulu choisir et pas qu'on lui aurait imposé. Mais ce qui m'énerve aussi, c'est qu'il se laisse faire comme ça au lieu de réclamer sa liberté avec la force s'il le fallait. Bon, d'accord, la force c'était peut-être trop, mais pourquoi il restait là comme un obéissant petit chiot ? "
Si toi tu ne veux rien faire, alors moi je vais le faire pour toi parce qu'il est hors de question que je t'observe marcher dans une église ou quoique ce soit en compagnie d'une femme que tu n'as même pas choisi ! " Alors que je me retournais pour mettre en exécution mes paroles, je sentis la main de mon frère attraper mon bras, me poussant à m'arrêter dans ma démarche. Je savais que je n'avais pas le droit de le faire à sa place, mais il n'irait jamais à l'encontre de la volonté de Grand-Mère lui. Je me suis alors calmé avant de me retourner vers lui et de soupirer. "
Mais quand même... C'est complètement injuste ! " Il était piégé, emprisonné alors que moi j'avais le droit de faire ce que je voulais avec qui je voulais. C'était un droit égoïste et je me sentais mal par rapport à lui. Après tout, il avait le droit au bonheur comme tout le monde. Voire même plus que les autres.
J'étais assis sur une balançoire, celle du parc, seul et le regard posé vers le sol. J'étais complètement perdu dans mes pensées et j'en avais marre. J'ai entendu quelqu'un arrivé et j'ai laissé échappé un petit sourire en entendant cette personne s'asseoir sur la balançoire d'à côté. Je savais qui c'était, ça ne pouvait être qu'elle après tout. "
Qu'est-ce qui ne va pas ? " Je faisais des sortes de cercles avec mon pied, sans pour autant bouger de ma position initiale. "
J'en ai marre, il y en a encore une qui est venue me demander de sortir avec elle. " Je l'ai entendu rire légèrement et je me suis rendu compte que sorti du contexte, ça pouvait paraître vraiment idiot. Elle m'a demandé ce que ça pouvait bien faire qu'une fille me demande de sortir avec elle. "
Ce n'est pas ça le problème, Alex, c'est juste que... " Je pouvais tout lui dire à elle, c'était ma meilleure amie après tout et la fille qui comptait le plus pour moi. "
C'est juste que elle aussi ne m'a demandé ça que pour mon physique... " En général, pour ceux de mon âge, les adolescents donc, ça ne posait pas problème parce que les gens sortaient ensemble et se quittaient aussitôt. Ça ne me dérangeait pas vraiment de tenter des relations qui ne duraient que peu de temps et j'aimais plaire et séduire, mais j'en avais marre de celles qui ne venaient me voir que parce que j'étais bien foutu comme elles disaient si bien. C'était un peu comme la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. "
Pourquoi on ne vient pas me voir pour moi et pas pour mon corps ? J'suis plus qu'une bouche hors norme et que quelques muscles après tout. " Je continuais de regarder le sol, ça ne me ressemblait pas vraiment d'être triste comme ça, mais j'en avais juste assez. On m'avait dit que j'étais plus mature que ceux de mon âge et surtout, plus intelligent parce que j'étais ce qu'on appelle un surdoué. C'est vrai que j'avais bien plus de facilité que d'autres comme mon frère qui lui doit travailler dur pour avoir de bons résultats. Mais je ne sais même pas qui est vraiment au courant en fin de compte. Finalement, Alex s'est mise face à moi et m'a câliné un petit moment pour me réconforter avant de me rassurer avec ses mots et de me dire que j'étais bien plus que ce que ces filles pensaient. Je lui souriais, reconnaissant. "
Merci Alex, toi au moins t'es pas du tout comme ces pimbêches. Heureusement que t'es là même. " J'avais vraiment de la chance de l'avoir dans ma vie, elle me comprenait tellement mieux que les autres.
Quelqu'un toqua à la porte de ma chambre et sans avoir besoin d'invitation, je vis Alex entrer avec un grand sourire. Je lui avais dit que je voulais passer un peu de temps avec elle et j'étais aussi content d'elle de ça d'ailleurs. Je vois son regard un peu interrogateur qui parcourt mes habits et je me souviens que j'ai oublié de quitter les vêtements que je met pour le polo. "
Ah oui, je viens juste de rentrer de l'entraînement de polo, j'ai pas eu le temps de me changer... Tu peux attendre le temps que je prenne ma douche ? J'irais vite promis et puis, tu fais comme chez toi, comme d'hab quoi. " Je me dépêche de me rendre dans la salle de bain, j'enlève mes vêtements sales avant de les mettre dans la corbeille de linge sale justement puis je me lave en vitesse, profitant quand même de cette sensation agréable lorsque l'on sent l'eau couler tout le long de notre corps. Une fois propre, je m'essuie rapidement avant d'enrouler ma serviette autour de ma taille et de retourner dans ma chambre où ma meilleure amie m'attend patiemment. Elle se retourne vers moi et me lance un compliment qui me fait sourire. "
Oh ça va, c'est pas comme si tu ne m'avais jamais vu non plus. Et puis, de nous deux, c'est quand même toi la plus sexy hein. " Je rigole un peu avant d'aller prendre un de mes boxer et de l'enfiler par-dessous la serviette puis j'enfile un short et un t-shirt au hasard. Il fait chaud en cette période. Je m’assois sur mon lit alors que Alex est assise sur la chaise de mon bureau et je constate qu'elle a vu mes papiers d'admissions. "
Eh ouais, j'ai été admis à l'université que je voulais, j'vais pouvoir devenir l'ingénieur en génie mécanique que je voulais être. " Je lui souris, fier de moi et je sais qu'elle aussi est contente pour moi. " Comme si t'en avais douté un seul instant. " Elle n'a pas vraiment tort, ce n'était pas comme si je n'avais pas l'habitude des réussites et que j'avais de mauvaises notes en général. Quoiqu'il en soit, j'était vraiment heureux de voir Alex, comme à chaque fois d'ailleurs. Jamais je ne pourrais la laisser tomber, elle est bien trop importante à mes yeux. Je l'adore, tout simplement. "
Bon alors, qu'est-ce qu'on fait ? "
Bon, ça n'allait pas être simple, mais je devais le faire. Je n'en pouvais plus de Juliet. Je l'aimais pourtant, mais elle était devenue une personne qui ne me plaisait plus. Ce n'était pas facile et de voir qu'elle ne savait pas à quoi s'attendre rendait la chose plus difficile encore. "
Bon alors, pourquoi tu m'as demandé de venir ici ? " Nous étions installés sur un banc, en plein dans un parc. Ce n'était pas le meilleur endroit pour faire ça, mais j'avais voulu un coin tranquille et paisible. Peut-être pour éviter toute sorte de tensions. "
Je... J'te quitte... " Je ne savais pas comment le dire, mais on ne pouvait pas dire que je m'y étais bien pris. Elle me regardait avec de grands yeux, comme si elle ne s'y attendait pas du tout et je savais que je devais arranger un peu mieux ce que je venais de faire. "
Je t'aimais, vraiment, mais depuis peu, je vois comment tu as changé et même si je trouvais l'un de tes côtés qui ne plait pas à tout le monde touchant, il a empiré petit à petit. " Je parlais de son côté garce, mais je ne pouvais pas lui dire ça comme ça après tout alors je me débrouillais comme je pouvais. J'avais beau être surdoué, ce n'était pas facile quand il était question des sentiments. "
Tu as changé, mais pas vraiment d'une façon qui me plait et puis je ne supporte vraiment plus vos querelles à Alex et toi. " Comment aurais-je pu les supporter d'ailleurs ? Au moins, Alex serait content de cette rupture, elle qui n'aimait pas vraiment le fait que je sorte avec sa sœur. "
Désolé, mais il vaut mieux que je sois franc et qu'on s'arrête là plutôt que je fasse semblant et que ça te blesse encore plus. " Son regard surpris avait changé en colère petit à petit et je ne savais pas bien si je devais m'en méfier ou pas. Elle s'est finalement levé en me sortant quelque chose comme quoi j'allais le regretter ou je ne sais pas puis elle s'en est allée comme une furie, en colère contre moi et la décision que j'avais pris. Je savais que je mettrais un peu de temps à m'en remettre, mais j'essayais de penser positif en me disant que je pourrais probablement rencontre des filles formidables ou pourquoi pas des gars formidables. Quoiqu'il en soit, concernant Juliet, quelque chose me disait que je n'avais pas fini d'en entendre parler.