ISAAK &&' PIPPA

Alors que la nuit tombait peu à peu sur la belle ville de Londres, la lumière cédant sa place à l'obscurité, je me trouvais enfermée dans un amphithéâtre, perdu au beau milieu de centaine d'étudiant.. Et oui, l'heure était au étude, les examens approchaient bien trop vite à mon goût, je voulais être sûre d'avoir toutes les données dont j'avais besoin et plus encore pour réussir. Je mettais toutes les chances de mon côté, hors de question d'être distraite. Mais bien sûr, tout le monde n'était pas comme moi, il n'y avait qu'à observer les étudiants dans cet amphi. Certains soupiraient, une main tenant leur tête, le regard presque endormi, trouvant le cours du professeur De Santis des plus ennuyants, d'autres avaient déjà décroché depuis très longtemps, préférant parler entre eux, d'autres s'amusaient sur leur ordi portable écoutant à moitié le cours et encore certains fixaient l'horloge, désespérés, les secondes passant à une lenteur inimaginable... Très peu de personne écoutait attentivement le cours, c'était bien dommage.. Sachant que pour une fois, nous avions tous droit à la parole. Je trouvais que débattre sur la faim dans le monde, c'était important. Un sujet d'actualité qui plus est. J'avais pris du plaisir à participer activement au débat et essayer également d'apporter des éléments de réponse ainsi que mon point de vu. Je m'étais énormément investie et j'espérais que mes efforts seraient récompensés.
La sonnerie retentit.. Tous les étudiants, ou presque s'étaient levés d'un bon.. Libération, enfin.. Au contraire, de mon côté c'était la désolation, j'aurais aimé rester dans ces lieux une heure de plus. Je rangeais mes affaires, tranquillement sans même me presser. La salle se vidait à une vitesse folle, c'était impressionnant à quel point certain prenait les cours à coeur.. Ironie.. S'il n'aspirait pas à suivre de grande étude, il fallait choisir une filière qui leur était plus accessible ou directement entrer dans le monde du travail? Il n'y avait pas de honte à se rendre compte qu'on était pas fait pour les études.. Tout le monde ne se ressemblait pas, et heureusement. Bref, je pris mes affaires avant de quitter la salle. *
Je longeais les couloirs du campus, mes écouteurs sur les oreilles, regardant les quelques étudiants autours de moi. Je passais une main dans ma cheveux, avant de retirer mes lunettes de vue, le replaçant dans leur étui. Bref, je soupirais quelque peu. Je savais pas trop quoi faire ce soir. Aller chez ma soeur peut-être? Cela faisait un moment que je ne l'avais pas vu. Et puis, mes autres soeurs me manquaient également.. Sur cette pensée, je sortis mon paquet cigarette. J'étais enfin sur le parking du campus. Ma voiture n'était pas très loin. Je cherchais mon briquet au fond de mon sac puis le trouva enfin. Je portais ma cigarette à mes lèvres, j'étais sur le point de l'allumer, quand tout à coup je relevai la tête et le choc!! Mon sac tomba à terre sans que j'en ai réellement conscience de l'avoir lâché. Ma respiration s'accéléra tout d'un coup. Je ne pouvais lâcher du regard l'homme que j'avais en face de moi. J'avais presque l'impression que j'allais faire un malaise et pourtant, je repris contenance, m'approchais de lui rapidement fronçant les sourcils avant de le gifler.. Qu'est ce que tu fous ici, Isaak????? Je le regardais, j'étais verte de rage, comment osait-il revenir alors qu'il m'avait laissé toute seule, sachant très bien ce que je ressentais pour lui..

Deux ans, oui deux ans dans la marine en pleine mer ou sur la terre ferme dans un seul endroit enfermé avec que des mecs quasiment. Je peux vous dire que j'ai bien eu le temps de réfléchir. Jamais je ne m'étais retrouvé aussi seul de toute ma vie. Ma vie d'avant me manquait mais celle là était bien différente et, en quelque sorte, je m'y adaptais. Heureusement, il y avait quelques soirées où je pouvais tirer mon coup car sans sexe, c'était absolument impossible. Mais il y avait quelqu'un qui me manquait dans ma vie et jamais j'aurais pensé que ce sentiment apparaîtrait un jour en moi. Je n'étais pas fait pour aimer quelqu'un, ce n'était pas moi cela. Alors pour bien me faire voir que le sentiment d'amour n'était pas pour moi, il fallait que je retourne à Londres voir cette personne. Je passai ma journée dans le bus, le chemin était bien long, les gens sentaient très fort. J'avais hâte d'arriver à Londres.

Quatre heures de bus plus tard, j'arrivais en plein coeur de Londres. Je regardais ma montre qui indiquait dix sept heures, je supposais que Pippà serait à l'université. Oui la jolie Pippà qui était folle amoureuse de moi et que j'avais abandonné un soir d'automne sans lui donner de raison. Je n'avais pas eu de ses nouvelles depuis deux ans jour pour jour. Je ne savais pas ce qu'elle devenait mais une chose était sûre, on n'avait jamais vraiment rompu tous les deux. Je comptais bien la récupérer et l'avoir à nouveau dans mes filets. Bon je savais que la tâche serait très difficile à accomplir mais j'allais m'en donner les moyens. Pippà était à moi et à personne d'autre. Je parcourais Londres à pied observant les petits changements dans cette ville que je connaissais par coeur. Très vite j'arrivais à l'université, personne dans le coin. J'attendais donc la sonnerie de dix huit heures appuyé contre un arbre.

La sonnerie de dix huit heures retentit, une immense foule sortit des bâtiments. Retrouver Pippà serait comme retrouver une aiguille dans une botte de foins. Au bout de cinq minutes, chaque personne se dispersa dans différents coins, ça se trouve je l'avais manqué, tant pis, j'allais rentrer chez moi bredouille, je reviendrais sûrement demain. Alors que je commençais à partir du campus, je vis au loin une silhouette familière, c'était elle. Je vis qu'elle se dirigeait vers sa voiture, elle avait dû la changer car avant elle n'en avait pas une aussi belle. Je m'approchais doucement d'elle puis je lui fis un signe de main lorsque j'étais devant elle. Et voilà qu'elle me mit une gifle bien méritée. Je me grattai ma joue et lui répondis à sa question : Je suis de retour en ville poupée, surprise ! Je la pris dans mes bras avec un grand sourire, comme si on s'était quittés hier et j'ajoutai : Avoue que je t'ai manqué.

ISAAK &&' PIPPA

Une illusion.. Pendant un court instant, je pensais que l'homme qui se tenait juste devant mes yeux n'était que le simple fruit de mon imagination. Une simple hallucination qui été dû à un trop plein de travail. Je devais être surmenée. Cela ne pouvait être que cela, la seule explication logique au pourquoi du comment. C'était vrai après tout, j'étais une acharnée du travail et surtout du travail bien fait. J'étais bien trop perfectionniste en plus d'être une fille déterminée. Je passais un temps considérable le nez dans mes différents cours, à potasser comme une dingue et tout cela pour faire partie des meilleurs de ma promotion. Je me devais de réussir, je devais tout faire pour être la meilleure et cette personne que j'avais désormais devant moi, n'étais qu'une farce que mon cerveau me jouait, histoire de me dire de ralentir la cadence et de prendre un peu de repos de temps à autre.

Et pourtant, après lui avoir mis une gifle des plus mémorables, c'est là que je compris que je ne rêvais pas. Issak, le seul homme que j'avais aimé, comme jamais qui plus est, était réellement là, se massant la joue après ce que je venais de lui infliger. Je ramassais mon sac à terre, regardant autours de moi avant de reposer yeux émeraudes dans ses yeux azurs. Mon dieu ce que son magnifique regard m'avait manqué. Je me plongeais tout entier dans celui-ci, le redécouvrant à nouveau alors que le beau ténébreux avait pris la parole.. Je ne comprenais pas, que faisait-il ici, sur le campus de faculté?? Oui, j'avais bien compris que c'était moi qu'il était venu voir mais pourquoi?? Lui qui m'avait balancé le jour où il partait qu'il en avait assez de moi, de me voir lui tourner autours et qu'il préférait rejoindre la marine anglaise.. Celui-ci me prit dans ses bras, je ne repoussai pas, le laissant faire. Alors qu'il jouait les séducteurs avec moi pour changer, je regardais ailleurs, fronçant les sourcils.. Comment oses-tu me demander ça??? Je passais ma main dans ma chevelure, me pinçant doucement les lèvres avant de rediriger mon regard vers lui. Je n'avais qu'une envie, de partir tout simplement. Il m'avait fait tellement souffrir en me laissant seule alors que je l'aimais à en mourir. J'en avais presque les larmes au yeux en repensant à tout ça. Il suffisait qu'il réapparaisse pour que je me sentais vulnérable, fragile. Je savais que j'avais toujours des sentiments pour lui mais il était hors de question qu'il joue avec moi comme il l'avait fait par le passé.. Tu connais parfaitement la réponse! Et même si tu m'as manqué, je ne veux plus te voir Isaak! Je ne sais pas ce que tu es venu refaire à Londres mais je sais que ce n'est pas pour moi, que tu es revenu sinon tu ne serais jamais parti..

J'avais été un gros nul avec elle, je le reconnaissais. Je ne faisais que la tromper, la rabaisser et la prendre pour la dernière des cruches mais je tenais tout de même à elle. Je n'étais jamais vraiment sorti avec une fille, avoir un couple qui durait aussi longtemps que le notre c'était une première. En quelque sorte, ça lui prouvait que je l'aimais bien. Bon je ne prouvais pas mon amour comme tout le monde mais je ne savais pas comment m'y prendre en fait, j'étais pas vraiment doué. Je n'avais connu que les relations d'une nuit et encore, les longues relations n'étaient pas faites pour moi. Maintenant j'étais sûr de mes sentiments envers Pippà et je voulais retrouver mon amour, ma petite femme. Je savais que ce ne serait pas chose facile car elle avait tout de même son petit caractère mais j'y arriverais. De toute façon j'avais toujours ce que je voulais. Pippà était ma cible et je l'aurais.

La voyant là, en face de moi, me réchauffait le coeur. Elle était toujours aussi magnifique, toujours aussi élégante et toujours la même. J'étais heureux de la retrouver et malgré qu'elle me colla une gifle, je la pris dans mes bras. Je pouvais sentir le même parfum qu'il y a deux ans comme quoi, elle n'avait pas tellement changée. J'avais envie de la redécouvrir comme avant et peut être changer mes erreurs mais ce serait difficile, très difficile même. J'étais toujours ce même libertin qu'il y a deux ans mais un point avait changé, j'avais mûri. Je n'étais plus ce jeune écervelé. En tout cas, Pippà se laissa prendre dans mes bras mais très vite elle s'écarta. Je savais qu'elle m'avait aimé profondément et que j'avais été un connard de partir comme ça en la laissant en plan. Mais finalement, on avait jamais rompu. Toi aussi tu m'as manqué ma brunette. Et malgré ce que tu pense, je suis revenu pour toi, rien que pour toi. Ca t'étonne hein ?! Je la regardais de haut en bas rattrapant les mois sans la voir. Je voulais rattraper le temps perdu. Je m'approchais doucement d'elle en la prenant par la taille et la regarder droit dans les yeux. En tout cas, tu es toujours aussi magnifique !

ISAAK &&' PIPPA

Je ne pouvais décrire ce que je ressentais réellement à cet instant précis. J'avais la nette impression que tous les sentiments possibles et imaginables s'entremêlaient les uns autres, se bousculant, s'entre-choquant donnant un mélange plus qu'explosif dans mon esprit. Mais ce qui était certain, c'était que malgré la domination de mon sentiment de colère qui grimpait au fur et à mesure des secondes, la haine sans nom que j'éprouvais à son égard et la souffrance qu'il m'avait infligé, malgré tout ceci et bien plus encore, je l'aimais. Oui, je l'aimais et j'en avais terriblement honte. Comment pouvais-je être encore éperdue de lui? Je ne saisissais pas, je ne comprenais rien. Je me sentais tellement mal et perdue à la fois. Il m'inspirait tellement de chose négatif mais je l'aimais tellement, tellement fort que j'étais sur le point de m'effondrer. Je sentais mon coeur battre très fort de ma poitrine sans que je ne puisse l'arrêter...

Je me tenais là, dans ce parking, ne sachant plus où poser les yeux à part dans son beau regard bleuté. Ce même regard qui m'avait fait craquer à une époque et qui continuait jusqu'à aujourd'hui. Je me sentais comme prise au piège par le bel apollon.. ''Ma brunette'' m'avait-il dit.. Lui avais-je réellement manqué? Je ne savais pas vraiment mais je continuais à me noyer dans l'immensité de son regard sans jamais me dérober. Je n'en avais pas envie à vrai dire et cela se voyait. J'étais comme hypnotisée..

C'est là qu'un frisson parcourut mon corps tout entier lorsqu'il posait ses mains sur ma taille. J'eus l'impression de mourir. Son regard dans le mien, je ne savais comment me liberer, mieux encore je ne savais même pas si j'avais envie ou même la force d'esprit de vouloir me libérer de son emprise. J'étais plus petite que lui, mon regard se perdit maladroitement à un moment donné ses lèvres, assez longtemps pour qu'il s'en aperçoit. J'en avais très envie. Je rêvais qu'il m'embrasse à nouveau sauvagement comme il avait l'habitude de le faire autrefois. Je me souvenait de ses longs, tendres, doux baisers lorsque nous étions seuls dans sa chambre, il n'y avait plus que lui et moi.. C'était nos bond moments passaient ensembles. Il se montrait parfois violent mais je savais que quelque part il tenait un minimum à moi, en tout cas c'est ce que je me disais.. Là, il n'avait qu'à se pencher pour m'embrasser..

Je ne pus retenir les quelques larmes qui coulèrent sur mon visage. Il y avait beaucoup trop d'émotion et de sentiment qui resurgissaient à la surface. Je m'en voulais de me montrer si faible surtout devant lui. Mais c'était trop dur, je n'étais pas assez forte, je pensais que je l'étais mais je me trompais. Il avait suffit qu'il me dise qu'il me manquait et me dise que j'étais belle pour que je m'effondre. C'était trop.. Pourquoi? Pourquoi tu me fais souffrir comme ça?? Lui dis-je en le regardant, mes yeux remplis de larme avant de baisser la tête..

Je voulais retrouver Pippà, après tout, nous nous sommes jamais vraiment séparés. Elle m'appartenait toujours. Je n'avais pas rompu avec elle, j'étais seulement parti à cause du boulot, cela arrive à de nombreux couples non ? Bon, c'est vrai, on n'avait l'air de tout sauf d'un couple. A vrai dire, je ne savais même pas pourquoi je retournais vers elle, peut être l'amour ? Mais je ne l'avais jamais vraiment connu ce sentiment, je ne pouvais pas juger. En tout cas, en ce moment même je n'étais pas mieux ailleurs qu'ici. Cela me faisait plaisir de la voir à nouveau, elle était toujours aussi magnifique, toujours avec cette allure de pin up comme j'adorais. Elle n'avait pas spécialement changé mais d'un côté, je voyais que ce n'était pas comme avant, comme si elle avait pris davantage confiance en elle.

Je la tenais par la taille, cette taille de guêpe telle le corps d'une mannequin. Je n'avais qu'à me baisser légèrement pour pouvoir lui donner ce tendre et doux baiser dont je rêvais depuis plusieurs mois maintenant. Je ne me l'avouais pas forcément mais Pippà m'avait manqué, même terriblement. J'avais eu à faire à des filles pour calmer mes ardeurs mais personne ne remplaçait ma petite perle rare, ma petite brune. Mais je ne voulais pas craquer le premier, je voulais qu'elle craque à nouveau pour moi comme elle savait si bien le faire. Il suffisait que je lui raconte de belles paroles, que je la touche un petit peu pour qu'elle s’enivre de moi.

Au lieu de craquer pour moi, elle se mit à pleurer. Je ne comprenais pas tellement pourquoi elle pleurait puis finalement, lorsqu'elle marmonna ses deux petites questions, je compris. Je lui avais fait du mal et il fallait que je me rattrape. Bon, ça allait être plutôt simple. Alors qu'elle baissait la tête, je lui pris son menton entre deux doigts pour la regarder droit dans les yeux et lui essuyer ses larmes d'un revers de pouce. Ne pleure pas, comme je t'ai dis, il ne faut pas pleurer pour moi, je n'en vaux pas le coup, tu le sais très bien. Puis alors que je me détachais d'elle, je lui ouvris la porte du côté passager pour qu'elle s'assoit. Je voulais partir de l'université, aller ailleurs. Il n'y avait pas grand chose à faire par ici. On pourrait peut être aller chez elle ? Allez viens, on rentre à la maison Bébé. Je me mis devant le volant et commençais à allumer le moteur.

ISAAK &&' PIPPA

Je ne pouvais expliquer ce que je ressentais réellement à l'heure d'aujourd'hui. Tout, absolument tout se mélangeait dans ma tête, ne me laissant aucune minute, juste assez de temps pour y remettre de l'ordre. Je n'en avais pas vraiment, le temps d'ailleurs, ni l'énergie. Il avait juste fallu qu'Isaak soit en ma présence pour me décontenancer, pour me rendre vulnérable et sans défense. Pitoyable non? Plus loin encore, pathétique.. Ce mot que j'affectionnais tout particulièrement, il voulais tant dire, il représentait temps de chose, c'était un mot que j'aimais utiliser contre les autres. Et aujourd'hui? Il se retournait contre moi.. Moi qui n'avais jamais été de ces gens-là, moi qui prenais un malin plaisir à me moquer de la situation des autres, à en rire ouvertement, sans aucune gêne. Voilà que tout était contre moi. L'avais-je cherché très certainement..

Je n'avais plus que mes yeux pour pleurer. Je cherchais encore désespérément à comprendre ce qui le poussait à vouloir me voir désemparé, triste, malheureuse, et j'en passais.. Je souffrais, n'étais-ce pas déjà assez? Il voulait rajouter à mon malheur, ma détresse.. J'avais baissé la tête, je me sentais honteuse de pleurer ainsi et surtout devant lui. Je n'aurais pas du craquer mais le mal était déjà fait.. Il relevait mon visage vers lui, essuyant mes larmes mais je détournais malgré tout mon regard du sien ne voulant le regarder. Ces paroles étaient très juste, il n'en valait pas la peine et pourtant ce n'était pas ce que mon coeur me disait. Tout mon être le désirait, mon coeur le reconquérir, mon corps plaire.. C'était ainsi.. Isaak représentait pour moi l'homme de ma vie.. Je n'avais que dix-neuf ans, j'avais encore le temps de m'amuser et je n'y manquais pas et pourtant depuis que je l'avais revu je ne voulais plus que lui.

Celui-ci finit par m'ouvrir la porte de la voiture. Je pris une grande inspiration avant de monter dans la voiture. Je m'y ma ceinture, dirigeant mon regard vers le dehors à travers la vitre sans un mot alors qu'il nous conduisait à la Villa Stanburry.. Le trajet se fit en silence, un silence pesant certes, mais je ne savais quoi lui dire. Nous finîmes par arriver, enfin.. Je restais sur mon siège sans bouger pendant quelques instants avant de rediriger mon regard vers lui. Et maintenant?? Tu veux qu'on aille chez moi, que je te serve une bière et qu'ensuite tu me racontes ta folle aventure chez les marins, que je te dise que tu es tellement fort et surement sexy en uniforme et puis pourquoi pas que je te tombe dans les bras et qu'on finise dans mon lit??? Vas-y énonce le programme Isaak! Lui balançais-je froidement.. J'étais énervée après lui et surtout après moi parce je savais que ce que je venais de lui dire pouvait se produire malgré ce qu'il m'avait fait subir..

J'aimais Pippà, ça c'était certain. Je crois que c'est la première femme que j'appréciais autant de toute ma vie. Jamais je ne m'attachais à qui que ce soit, ça faisait bien trop mal au coeur. Et pourtant, j'ai franchi la règle que je m'étais imposé. Pippà me faisait craquer. Mais je jouais le gros dur afin qu'elle s'échappe de moi même si j'espérais qu'elle reste près de moi. C'est pourquoi je faisais comme si de rien n'était, comme si je ne l'avais pas abandonné durant ces deux longues années. Mais je pensais que cette pause nous avait fait du bien, qu'on avait profité tout deux de notre jeunesse même si elle avait été plutôt restreinte pour moi étant donné que j'étais parti en mer durant quelques mois.

Me voilà au volant de la voiture de Pippà, j'avais réussi à la convaincre de prendre sa voiture et rentrer chez elle, avec moi. C'était plutôt facile de la manipuler, peut être même trop. Elle était si vulnérable face à moi. Je n'aimais pas la voir pleurer mais c'était un plaisir de la mener par les baguettes, je pouvais en faire ce que je voulais. Le trajet se déroula en silence, un silence si pesant d'ailleurs. Heureusement, très vite on arriva à la villa des Stanburry. Cette maison m'était si familière, j'y étais venue un sacré nombre de fois malgré la réticence de sa famille qui ne me portait guère dans leur coeur. Je me garais dans la cours et sortis de la voiture. Puis, alors que je ne m'y attendais pas, Pippà me dévoila tout ce qu'elle avait sur le coeur et ce n'était pas tout à fait faux d'ailleurs. Cela me faisait sourire qu'elle se rebellait comme ça, c'était tout à fait son genre d'hausser la voix comme ça et ça me surprit qu'elle ne le fasse pas avant. Je croisais les bras devant mon torse, avec un sourire satisfait sur les lèvres : Ah bah je me demandais bien quand t'allais réagir. Ce n'était absolument pas ton genre de te rabaisser comme ça, je me trompe ? Je m'approchais d'elle et lui pris la main, me dirigeant en direction de sa villa afin de faire le programme qu'elle avait énoncé. Je pouvais voir son regard et j'insistais : Bon alors, c'est parti ? Je ne savais pas comment elle allait réagir mais tant pis, elle savait comment j'étais. J'espère qu'il n'y a pas tes soeurs chez toi, à vrai dire, elles ne me portent pas dans leur coeur ...

ISAAK &&' PIPPA

Nous avons beaux être forts quand une situation désastreuse se présente à nous, gardant notre calme, examinant la situation et cherchant à tout prix une solution mais qui peu prévoir qu'à un moment où à un autre, on peut craquer sous la pression. Dans mon cas, je n'avais pas à faire à une situation délicate, loin de là, juste à des retrouvailles éprouvantes auxquelles je ne m'y attendais pas. La simple vue de cette personne m'avait totalement retourné, j'avais l'impression d'être perdue au beau milieu de l'océan pacifique cherchant à regagner la terre ferme mais l'infini se présentait à moi.

J'étais vulnérable, je m'étais laissée aller alors que j'avais pour habitude d'être celle qui faisait pleurer les autres, celle qui menait les autres à la baguette, la dominatrice de base au physique avantageux, un regard ardent et la chevelure divine. Oui j'avais un charisme fou à en couper le souffle mais tout avait disparu à la minute où j'avais croisé le regard de celui que j'aimais, cela déjà depuis des années. Il m'avait fait du mal, beaucoup même et pourtant j'étais toujours accro à lui. Il avait fini par me ramener chez moi après mes cours à la faculté. Nous nous étions pas parlés de tout le trajet et c'était là, après qu'il se soit garé et vint m'ouvrir la porte que je m'exprimais enfin. Je lui dis le fond de ma pensée et il me répondit par des mots si justes mais qui me mirent malgré tout en colère. Il était temps d'arrêter de pleurer! Arrête d'afficher ton air satisfait tu veux! Tu m'as prise de court en plus de m'avoir blessé.. Je n'avais nullement l'envie de pleurer et surtout pas devant toi, c'est pour dire à quel point tu es nocif pour moi! Je le regardais droit dans les yeux, un ton agressif avant de sortir de la voiture, et de me diriger rapidement devant la porte d'entrée de la villa. Je le laissais seul derrière moi. Il reprit la parole à nouveau, je ris nerveusement avant de me retourner vers lui un faux sourire aux lèvres. Ne t'inquiète pas, on est seul.. Rien que toi et moi.. J'espère que ça te convient! Cette phrase pouvait sembler ironique mais elle ne l'était pas complètement. En fait, j'étais assez contente que nous soyons seuls lui et moi, cela faisait si longtemps que nous nous n'étions pas retrouvés. Je voulais profiter de lui mais pas à sa convenance..

Nous étions dans la villa désormais, je l'avais conduis à la cuisine. Je sortis une bière pour lui parce que je savais exactement ce qu'il aimait boire. Je lui tendis avant de me servir un verre d'eau que je laissais sur la table. Isaak pensait qu'il avait toujours autant le contrôle sur moi, il se fourvoyait. J'avais eu un moment de panique mélangé la surprise. Mais c'était terminé, Pippà Stanburry refait surface et j'allais lui montrer qui commandait et qui tirait les ficelles de notre relation si particulière.. J'avais très envie de lui et lui de moi mais j'allais le faire craquer en plus de lui signifier que j'étais la dominante et lui le dominé..
En tout cas, si tu penses qu'il te suffit de claquer des doigts pour m'avoir, tu rêves Isaak.. Ce temps-là est fini et révolu.. Lui dis-je simplement, un petit sourire en coin avant de m'approcher de lui, arrangeant son col de chemise tout en plongeant mon regard émeraude dans son regard azur avant de me rapprocher d'avantage, coant mon corps contre le sien, je lui chuchotais tout doucement à l'oreille. Les rôles sont inversés.. Si tu me veux, et je sais que tu me désires, il va falloir suer et pas qu'un peu, mon amour.. Finis-je avant de déposer un baiser dans son cou, me retirant doucement, le regardant une dernière fois prenant mon verre d'eau avant de le laisser seule dans la cuisine, partant pour le living-room..

J'étais satisfait en ce moment même et je me régalais de la voir se défendre. Je n'aimais pas la voir pleurer et je m'en voulais un peu d'ailleurs de provoquer ces larmes. Bon il fallait l'avouer, je n'y étais pas allé de main morte. J'étais revenu par surprise faire comme si de rien n'était et qu'on allait reprendre notre relation là où elle s'était arrêtée. Bon je rêvais un peu, je savais que pour retrouver Pippà j'allais en baver et qu'elle allait tout faire pour me résister même si elle mourrait d'envie de me retrouver. Je pouvais le voir dans ses yeux, sa joie intense de me retrouver et d'être près de moi. Mais bon, je ne criais pas victoire tout de suite. La voyant s'énerver me faisait rire, je repris sur le même ton : Peut être nocif mais tu ne peux pas te passer de moi chérie. En tout cas, sa famille et moi ça n'avait jamais été le grand amour alors j'espérais qu'elle n'était pas là sinon je pourrais rentrer illico presto à l'hôtel où je séjournais pour l'instant. Bien sur que ça me convient. Je passais la porte, juste après puis la fermais juste derrière moi. Je pouvais donc voir que la décoration n'avait pas tellement changé, toujours de bon goût. En même temps, avec l'argent que les Stanburry avaient, ils pouvaient se payer ce qu'ils voulaient notamment une belle décoration. Je connaissais la villa de Pippà par coeur, je la suivais donc jusqu'à la cuisine. Elle me connaissait décidément par coeur, je n'avais même pas besoin d'ouvrir la bouche pour demander une bière qu'elle m'en passa une. Puis, alors que je ne m'y attendais pas, elle prit le dessus. Elle voulait prendre les commandes. Mon sourire satisfait s'estompa se remplaçant par un sourire forcé. Je bus quelques gorgées de ma bière tout en la regardant bien droit dans les yeux et l'écoutant attentivement. Elle se rapprocha davantage de moi, se collant à moi ce qui fit apparaitre un sourire en coin sur mes lèvres. Elle avait raison, j'avais très envie d'elle et j'allais l'avoir par n'importe quel moyen. Pippà pensait qu'elle avait les rennes entre nous deux mais elle se trompait, c'était bien moi qui dominait en ce moment. N'importe quelle femme rêverait de m'avoir et je pouvais partir et laisser Pippà là une nouvelle fois. Mais heureusement pour elle - et peut être pour moi d'ailleurs - je ne voulais qu'elle. Elle adorait jouer avec mes pulsions puisqu'elle déposa un baiser dans mon cou puis me laissa planter là. Je la rejoignis dans le living room, dos à moi, je la retournais mains sur ses hanches pour lui dire : Ah ouais ? Je vais suer ? Personnellement, je ne pense pas ... Puis je cédai à mes pulsions pour l'embrasser fougueusement.