Pourquoi la vie était elle si injuste avec moi ? Qu’avais je fait pour mériter tant de malheurs ? Je n’étais pas au monde depuis plus de cinq minutes lorsque ma mère partit pour d’autres cieux. Tant à mon père, que dire d’un homme dont je ne savais strictement rien sur lui ? Ni même son nom ou prénom ? Orphelin de ma maman, j’étais rejeté par mon papa. Dans la maison pour enfants où j’ai été acceuilli dès ma sortie de la maternité, je voyais tous les weekends des parents potentiels venir pour choisir leurs futurs progénitures. Et jamais… Jamais je n’avais été choisi. Lorsque je fus majeur, on me mit à la porte sans ménagement. Ce fut sans un sou en poche que je devais frapper aux portes des entreprises pour trouver du travail. Même les usines ne voulaient pas de moi. Ce fut un beau jour d’été où ma carrière dans le médico social commença. Après quatre mois où je vécus dans des foyers d’accueil pour ne pas dormir à la rue, j’avais porté secours à un homme âgé. Ce dernier était atteint de la maladie d’Alzheimer et avait perdu son chemin. Il était nu. Je lui avais prêté un tee shirt et un caleçon. Le stade de la pathologie était bien avancé au point où il avait perdu toute inhibition. Heureusement que le malade avait plus ou moins la même carrure que moi. Lorsque je l’avais aidé à revenir chez lui, sa famille me remercia et m’offrit un toit où dormir. En retour, j’assistais le monsieur dans tous les actes de la vie quotidienne. Malheureusement cela ne dura pas très longtemps. Moins d’un semestre plus tard, le malade décéda d’une pneumonie. Maudit hiver ! Bref ! J’avais trouvé d’autres petits boulots au black. Entre temps j’étais devenu aide médico psychologique. J’avais pas mal voyagé aux Etats-Unis. Au plus profond de mon être, j’espérais trouver la trace de mon géniteur. Je voulais savoir qui était mon père et pourquoi il m’avait abondonné. Auprès de l’orphelinat où j’avais grandi, j’avais réussi à avoir quelques informations. Comme pourquoi je m’appelais Flower par exemple. Ce nom là n’était pas le mien en réalité. J’étais né sous un autre nom mais on n’avait refusé de me donner lequel. J’étais persuadé que c’était le nom de famille de mon père. A l’orphelinat, on me renomma Flower car j’étais arrivé là bas le jour du printemps. J’appris aussi que mon père avait été fou de chagrin d’avoir perdu sa femme et qu’il m’avait abondonné parce que je lui faisais trop penser à ma mère. J’avais été un enfant désiré. Danyaël était mon véritable prénom. C’était un mixte entre Dany et Yaël. Comme mes parents n’avaient pas su se décider, ils regroupèrent les deux pour n’en former qu’un.

Les années passèrent. J’avais déménagé à Londres. Un an plus tard je fis la connaissance de la plus belle femme au monde : Shiobban. Nous travaillons ensemble et très vite nous sommes devenus de bons amis. Très vite j’étais tombé amoureux d’elle mais jamais j’avais réellement su faire le premier pas. N’ayant aucune expérience amoureuse, je ne savais pas comment m’y prendre. Sebastian mon meilleur ami était bien gentil. Il connaissait la situation. Mais il n’avait jamais su me donner de bons conseils pour aller de l’avant. Il n’avait aimé qu’une seule femme et aujourd’hui il était marié avec elle. La chance… Il n’avait attendu que deux ans avant que Devin le remarque. Moi ça faisait quatre années que je me languissais pour Shio et elle ne voyait rien. Ou alors si elle le savait, elle ne le disait pas. J’avais fait plusieurs maigres tentatives pour qu’elle comprendre mes sentiments pour elle. Je lui avais offert des orchidées blanches et des roses rouges qui signifient aimer d’un amour pur et sincère. C’étaient ses fleurs préférées aussi…. Ma dernière tentative fut plus directe lors de la soirée d’Halloween. Je me souviens vaguement l’avoir embrassé sur la bouche et lui dire que je l’aimais. Mais bien évidemment, elle s’en fichait. J’ai toujours su que je n’étais et ne serais qu’un simple ami pour elle. Que jamais elle ne voudrait sortir avec moi. Et ça faisait mal. Très mal. Je n’en pouvais plus d’être seul. Evidemment maintenant je vivais en colocation avec Joseph et Dianna. Mais ce n’était pas pareil. Je n’avais pas l’amour d’une femme. Je n’assumais pas non plus être encore puceau à mon âge. Je refusais faire encore pitié. Je finis par trouver la solution… J’allais m’inventer une petite amie. Restait plus qu’à voir comment faire croire cela. Sebastian allait être mon cobaye. Si j’arrivais à lui faire gober ça à lui, je réussirais sans aucun problème avec tout le monde…

Voilà bientôt un mois que la maudite soirée d'Halloween avait eu lieu. Un mois et tant de choses avait changé... Déjà, depuis l'incendie il souffrait d'une petite insuffisance respiratoire qui l'empêchait de faire de trop gros efforts, les médecins lui avaient dit que tout reviendrait à la normale au bout d'un certain, mais lui ne voyait pas de réelles amélioration et il n'était pas forcément le plus patient du monde. Après, il y avait eu le déménagement de Dany son meilleur ami, qui allait habiter avec Dianna -sa soeur- et Joe un autre de ses amis; en sachant que Joe et Dianna était en couple. Oui, oui tout ça dans un mois. Et cela lui faisait étrange de ne plus avoir son voisin juste à côté, mais également que sa sœur sorte avec un de ses amis... Enfin, il avait confiance en Joe mais avait averti ce dernier qu'il n'avait pas intérêt de faire souffrir sa petite sœur d'amour. Personne avait le droit de faire de mal à Dianna, surtout pas un garçon et le premier qui s'amuserait avec ses sentiments gare à lui !! Sebastian n'était pas quelqu'un de très méchant à la base mais si on touchait à sa sœur ou sa femme (voire même à son frère) il pouvait sortir les griffes. Le dernier point était certainement le plus douloureux pour l'informaticien, Devin -sa femme- avait perdu leur bébé, et même si le fœtus n'avait que trois semaines, qu'ils l'avaient su ce jour-là, il n'en restait pas moins que c'était un choc. Dans huit mois, il aurait pu être papa... Après deux ans à avoir essayé ça aurait été vraiment quelque chose de fantastique. Enfin, tout n'était pas perdu, lui comme sa blondinette étaient encore jeunes, et ils pouvaient toujours former une très grande famille, il fallait y croire, ils en avaient besoin.

Aujourd'hui une petite sortie était prévue, en effet son meilleur ami lui avait demandé de passer le voir à son nouvel appartement. Après s'être habillé chaudement Sebastian décida d'y aller tranquillement à pied. Entre l'hôpital et le repos à la maison, cela faisait presque un mois qu'il n'avait pas mis réellement le nez dehors, alors avant de reprendre le travail la semaine prochaine -voir l'autre d'après-, c'était pas mal de faire un petit tour non ?! L'air de rien, son travail lui manquait, il aimait rester à la maison mais seul cela n'avait pas vraiment d'intérêt, en effet afin d'assurer un salaire minimum Devin avait continuer de travailler pendant ce mois ce qui faisait qu'ils ne pouvaient pas réellement profiter l'un de l'autre pendant la journée. Enfin bref ! Après avoir marché un petit moment, il trouva enfin l'endroit où habitait le "trio infernal". Frappant à la porte, il se demandait ce qui l'attendait derrière la porte, non pas qu'il pensait que ces trois-là vivaient dans la débauche la plus complète -ça serait même plutôt le contraire-, mais disons que n'étant jamais venu il ne savait pas trop à quoi ressemblait l'appartement. Dianna avait du lui expliquer par téléphone mais ce n'était pas pareil. Au bout de quelques instants son meilleur ami lui ouvrit enfin. Lui faisant un sourire, il ne tarda pas à prendre la parole Salut Dan ! Comment vas-tu ?! L'autre l'ayant invité à entrer, il siffla discrètement Whoaw, c'est chouette votre appart... Il se tourna ensuite vers son ami et ne sut pas quoi rajouter, ne plus l'avoir comme voisin lui manquait énormément mais il n'osait pas trop lui dire de peur que Dany se sente comme coupable. D'un autre côté c'était assez blasant qu'il ait emménagé aussi vite avec Joe, c'était comme si le petit bouclé était un meilleur ami et que lui ne comptait que pour du beurre... Alors certes, au moins Dany ne le troublait plus dans sa vie privée avec Devin -et cela devait faire plaisir à sa femme- mais ils s'étaient quand même éloignés un peu; du moins de son point de vue.

Ca faisait environ deux semaines que j’étais rentré de l’hôpital. Ca faisait du bien d’être chez soi. Jamais je n’aurai cru dire cela un jour. Surtout pas avant l’incendie d’Halloween. Ma vie avait basculé ce soir là. Avant je faisais un nombre d’heures incalculables au boulot pour ne pas devoir supporter ma solitude. Cela jusqu’à quelques jours à peine avant la soirée costumée. Cette semaine là Joseph, un de mes patients devenu mon second meilleur ami, était venu emménager au studio avec moi. C’était très petit mais bon on avait dit que si la cohabitation se passait bien, qu’on chercherait un appartement plus grand. Il était vrai que dormir à deux garons dans le même lit, ce n’était pas top génial. Mais bon… Etant tous les deux en manque d’affection, il était pas rare qu’on se faisait des câlins d’amitié. Il va de soit que tout était en tout bien et tout honneur. Jospeh était un mec adorable. C’était vrai qu’on s’était très vite rapproché. Et peut être que sans le vouloir j’avais délaissé un peu Sebastian. Je ne l’avais pas fait exprès. Pendant mon hospitalisation j’avais beaucoup pensé à cela. Joseph m’apprit entre temps que Dianna allait venir aussi vivre avec nous. Il m’avait demandé si cela ne me dérangeait pas. Bien sûr que non lui avais je répondu. Mais si elle s’installait avec nous, on n’avait pas le choix, il fallait que l’on recherche d’urgence un autre appartement. Quelque chose de beaucoup plus grand. Je conaissais un peu Dianna car elle était la petite sœur de Sebastian. Je l’avais toujours trouvé super mignonne. Et franchement si à l’époque avant qu’elle ne parte aux USA, je l’aurais plus vu elle et moins fréquenté Shiobban, je n’aurais pas été étonné si mon cœur aurait choisi la sublime Anderson. D’ailleurs depuis mon retour de mon hospitalisation, j’avais bien impression que cela devenait le cas. C’était le fruit du hasard si au moment où ma meilleure amie me fit comprendre que rien ne s’était possible entre nous Dianna réapparait de façon si brutale ? Qu’elle habitait avec nous ? C’était comme si la destinée avait placé cette demoiselle sur mon chemin pour me dicter de laisser tomber Shiobban pour Dianna. Bientôt deux semaines que je la côtoyais quotidiennement et mon cœur s’emballait lorsqu’elle était à mes côtés. J’adorais sa façon d’être et sa gentillesse. Sa bouche plupeuse et son regard de braise… Timide je n’aurais pas encore trop lui parler. J’avais la trouille qu’elle se rende compte que je n’étais pas indifférent à ses charmes. Je ne voulais pas saboter notre colocation alors qu’elle se mettait en place tout doucement. Et puis physiquement j’étais encore mal en point. Il me fallait encore énormémemt de repos. Et pour arriver à fermer les yeux, je devais prendre des somnifères. Mon traitement était très fatiguant. Voir autant que mes douleurs. Maudites brûlures qui m’avait démolit une grande partie de mon dos. Je ne me remettrais peut être jamais totalement. C’était l’avis des chirurgiens. Pour soit disant apaisir ma consciente et que je retrouve mon corps d’autant, ils voulaient me charcuter avec leur chirurgie plastique. Mais moi j’en avais rien à faire. Je refusais être un de leur cobaye sur qui leurs étudiants puissent pratiquer. Mos dos était de toute façon caché avec mes habits. Je n’en avais rien à fairequ’il ne soit plus « aussi beau » qu’avant. Aussi beau mouais tu parles ! C’était pour ça que jamais aucune femme n’avait voulu de moi. Je n’étais pas homme qui plaisait. Aujourd’hui j’étais Quasimodo et j’avais découvert mon Esméralda. D’ailleurs en parlant encore de Dianna, sachant qu’elle n’avait pas d’argent, je lui avais donné ma chambre. Je dormais sur le clic clac et ça me convenait du moment qu’elle était heureuse. Un déménagement coûtant cher, Joseph partageait la même chambre qu’elle en attendant de pouvoir se racheter de nouveau meuble. Avec les quatres années où j’avais travaillé sans relance, j’avais aussi un bon petit compte épargne. Je pourrais me reprendre une belle chambre dès que j’irais mieux. Ce n’était pas un problème.

" – Salut Seb, ça peut aller et toi ? Allé veins entre, ne reste pas sur le paillasson. “

Sebastian venait d’arriver. C’était la première fois qu’il venait dans notre nouvel appartement.

" – Je te fais visiter si tu veux… “

S'il allait bien ?! Pas vraiment, mais ce n'était pas forcément le moment de se plaindre à son meilleur ami. En effet ce dernier avait quand même beaucoup plus souffert que lui de ce qui s'était passé fin octobre enfin en théorie. Se passant une main dans les cheveux, Sebastian lui sourit avant d’acquiescer doucement et de dire On peut dire que ça va, même si j'ai connu bien mieux ! Oui, il n'avait pas trop le droit de se plaindre, dans son malheur l'informaticien avait quand même eu beaucoup de chance... Il aurait pu mourir ou avoir des séquelles beaucoup plus grosse, alors autant voir ces choses-là que toutes les négatives. S'il voulait sortir de l'eau, reprendre une vie plus paisible, son ancienne vie avec sa femme il n'avait pas trop le choix. Après ces quelques mots le garçon entra donc dans la nouvelle demeure de son ami -qui était aussi celle de sa sœur et d'un autre de ses amis mais passons-. Merci, c'est gentil ! Ça commence à cailler sévère dehors, on voit qu'on est en décembre ! Génial, génial ! Quelle pertinence Odair ! Non sérieusement cette phrase méritait vraiment d'être dite, ça aurait été dommage que Dany ne l'entende pas.

Enfin leur nouvel appartement avait l'air franchement génial. Oui avec plaisir ! répondit-il. Bon, maintenant le plus important était de faire la conversation... De trouver quelque chose à dire et étrangement rien ne venait à Odair. Peut-être parce qu'il avait peur de mentionner la fausse couche de Devin et que ce n'était pas le moment d'aborder le sujet, peut-être aussi parce il avait que sa petite rancœur, son sentiment d'abandonner envers son meilleur ami se fasse ressentir... Remarque, ne rien dire était sûrement pire, cela marquait comme un fossé qui les séparait. Se passant une main dans les cheveux, il réfléchissait à ce qu'il pouvait bien raconter et comme il savait que le sujet de conversation était Shiobban à un moment donné, il se décida à entamer vers cette piste-là, c'était beaucoup moins risqué que de parler de Joe et Dianna. Se raclant doucement la gorge l'informaticien finit par lui dire Arrête moi si jamais le sujet te gêne mais... Avec Shio, t'en ais ou ?! Ca fait un moment que j'en ai pas entendu parler... Oups, ça avait vraiment été plus fort que lui, il n'avait pas pu s'empêcher de faire une petite "remarque" implicite. T'as peut-être quelqu'un d'autres en vue ? s'était empressé de rajouter comme s'il voulait faire passer la pilule. Mouais bon, peut-être est-ce qu'il aurait mieux fait de rester chez lui, il n'avait aucune envie de s'embrouiller avec son meilleur ami pour des broutilles... désolé si c'était indiscret... mes questions.... cette fois-ci il arriva à ne pas rajouter un petit "mais d'habitude je sais tout en large en long et en travers alors ça me manque. Se retournant vers Dany Tu me manques.... Silence gêné En tant que meilleur ami voisin bien entendu. que l'autre n'aille pas s'imaginer des choses... Et voilà, Sebastian avait réussi en quelques minutes à évoquer/dire à peu près tout ce qu'il ne voulait pas. Bravo mec !

Sur le commentaire de Sebastian via la météo, je lui souris légèrement avant de jeter un regard vers la fenêtre. J’avais l’impression qu’il commençait à neiger dehors. Cela m’attristait d’un coup de ne plus sortir. Depuis mon retour de l’hôpital, je n’avais bougé uniquement que pour déménager. Et encore je n’avais fait qu’un seul trajet entre mon ancien studio et ce nouvel appartement. Car avec Joseph et Dianna, on avait fait appel à des déménageurs pour nous aider. Depuis mon retour de l’hôpital, je demeurais faible et fatigué. Les douleurs de mes brûlures m’usaient. Les médicaments aussi. Pour accueillir mon meilleur ami, je n’avais pas pris ma codéine pour dire d’être en état de le recevoir mais je souffrais. Bien évidemment, je ne le lui montrais pas. Je ne voulais pas qu’il se sente de trop et parte. Au contraire ça me faisait du bien d’avoir un peu de compagnie.

" – La prochaine si je peux, j’essayerai de venir te voir… “

Au moins ça me ferait une sortie. Mais pour cela fallait il que je sois assez remis pour prendre les transports en commun. Il fallait que mes douleurs soient en partie disparues. Sinon je ne pourrais jamais supporter que quelqu’un vienne se coller à moi ou me bousculer dans le métro. Depuis l’incendie, j’avais changé. Je ne tolérais plus les contacts physiques ou visuels. J’avais la mauvaise impression qu’on me dévisageait comme si j’étais un ovni. Comme si les déformations que j’avais sur la peau de mon dos se voyaient à travers mes vêtements. A l’hôpital qui était un institut universitaire, on m’avait privé de ma pudeur. Je me sentais depuis sans cesse nu. Comme un cobaye en cage qui n’attendait plus qu’on l’achève pour abréger ses souffrances. Bref ! En un mot je me sentais mal. J’avais la trouille que jamais je ne puisse me remettre psychologiquement du drame. Je ne supportais même plus de voir ou entendre allumer la flamme du gaz pour faire à manger. C’était pour dire… Moi qui avant aimait bien cuisiner, j’étais devenu incapable de faire chauffer ou cuire quoique ce soit. La gazinière était devenue une de mes ennemies.

Je faisais visiter l’appartement à Sebastian. Pour les chambres, j’avais commencé par lui montrer celle de sa soeur et Joseph. Dedans il y avait mes anciens meubles. Mon meilleur ami pouvait se tromper.

" – C’est la chambre de Didi. Jo la partage avec elle en attendant de s’acheter des meubles et comme on a qu’un grand lit et un canapé pour trois, j’ai préféré prendre le clic clac pour dormir et leur laisser le reste.. “

Je ne savais pas que mes colocataires étaient en couple. Ce fut une véritable mauvaise surprise de l’apprendre par Sebastian qui ne vivait même pas avec nous. J’étais triste parce que j’aimais Dianna mais aussi parce qu’elle et Jo m’avaient caché la vérité. Je me sentais exclu et de trop dans notre appartement. La pilule passa difficilement. Je n’étais pas bien. J’avais envie de pleurer et de vomir en même temps. J’imaginais déjà mes sans disant amis faire des choses que je n’avais encore jamais faites sur ce qui était mon lit auparavant. Je comprenais maintenant pourquoi ils voulaient qu’on déménage si vite. Je devais les gêner pour leurs ébats sexuels. Pourquoi étais je encore tombé amoureux d’une femme que se fichait de moi ? Décidément j’avais vraiment la poisse. Bref, Seb vint me parler de Shio. Sur ses mots, je compris seulement maintenant à quel point j’avais pu le souler à trop souvent parler d’elle. Je ne savais pas quoi lui répondre. Je ne pouvais pas lui parler de mes sentiments pour sa soeur sachant qu’elle était en couple avec Jo. Cherchant une idée pour lui montrer que j’avais enfin tourné la page sur Shiobban, Seb me prit de court en m’avouant que je lui manquais. Emu, je le pris un peu dans mes bras. Mais mon geste ne dura que l’espace de trois secondes au grand maximum top chrono. Je ne supportais même plus les câlins de mes amis.

" – Tu… Tu me manques aussi. Même ta femme et ses remarques blessantes me manquent alors c’est pour te dire… “

Je n’avais jamais été dupe au point de ne pas m’apercevoir pendant toutes ces années que souvent elle se moquait de moi. Devin ne m’aimait pas. Et j’étais persuadé qu’elle était jalouse du lien d’amitié qui nous liait avec son mari. Bon après je pouvais me tromper…

" – Je… J’ai rencontré une femme… “

J’évitais le regard de Seb. Je n’ai jamais su très bien mentir. En réalité je n’avais rencontré personne. J’avais juste fait beaucoup plus connaissance avec Dianna et c’était tout. Je changeais bien vite de sujet étant mal à l’aise.

" – Sinon toi quoi de neuf depuis la dernière fois qu’on s’est vu ? “

A la première phrase de son ami, Sebastian lui sourit. C'était gentil comme proposition, mais il ne fallait pas quand même que Dany se fasse mal en se déplaçant trop. La situation était délicate, en effet l'informaticien ne se voyait pas du tout accepter la demande mais la refuser ne se faisait pas non plus. Se passant une main dans les cheveux, il finit par répondre Ça sera avec grand plaisir, mais seulement si tu vas mieux, je ne veux pas que tu te sentes mal à cause de moi. Je peux marcher, me déplacer et ça ne me dérange pas du tout de venir te voir. Il lui sourit et trouva soudain un argument des plus convaincants Et puis chez moi, il y a Devin, tu sais comme elle est avec toi ! Mouais finalement ce n'était peut-être pas un si bon argument que cela, mais maintenant c'était un peu trop tard pour revenir en arrière. Se raclant la gorge, il ne sut pas trop quoi rajouter, il fallait espérer que son meilleur ami ne prenne pas trop mal cette remarque !
Bientôt l'autre garçon le fit visiter l'appartement qui était drôlement sympa d'ailleurs, et il eut un léger bug en visitant une des chambre qui contenait des meubles de Dany, mais son ami la présenta comme la chambre de sa sœur. Il haussa un sourcil à la suite de ses dires et répliqua sans trop réfléchir Ils vont garder une chambre pour deux, tu ne crois pas, vu qu'ils sortent ensemble ?! Et vu la tête que fit dés lors Dany, Sebastian comprit qu'il avait du faire une énorme bêtise et que son meilleur n'était pas au courant. Oups. Boulette... En même temps c'était étrange, très étrange même que l'autre garçon n'ait pas compris, n'ait rien remarqué. Il est pas trop dur le clic-clac ? Il te faudrait pas mieux un "vrai" lit ? dit-il finalement pour tenter de changer de sujet; mais c'était certainement en vain. Le mal était fait. Et le pire dans tout cela c'est que maladroitement pour changer de sujet Seb tenta de savoir où il en était avec Shiobban... sauf que s'il avait réfléchi deux minutes, il se serait rendu compte à quel point cela devait être dur à entendre pour son ami. Sérieusement des fois l'informaticien ferait mieux de se taire et de s'enterrer loin d'ici avant d'ouvrir la bouche.... Voyant qu'aucune réponse ne venait, c'est à ce moment-là qu'Odair choisit de faire dans le sentimental, en lui disant à quel point son meilleur ami lui manquait; et visiblement cette fois-ci il avait enfin réussi à dire quelque chose de positif qui faisait plaisir à Dany ! En effet l'autre garçon le prit dans ses bras quelques secondes... De très courtes secondes. Sebastian eut ensuite un petit rire en entendant la remarque sur sa femme. Mais Devin, t'aime bien même si tu te prends plein de remarques ! C'est juste sa façon de parler.... disons aux personnes qui m'approchent un peu trop. En disons que c'est comme barrière électrique qui m'entoure. Tu t'approches, tu te prends le jus donc une remarque. Ouais c'était sympa comme analyse non ? Et s'il pensait être au bout de ses surprises après cet aveu, que nenni, en effet Flower lui dit très rapidement qu'il avait rencontré une femme. Sebastian le regarda comme... avec une tête digne d'un merlan frit on peut le dire Une femme ?! C'est qui ?! Tu l'as rencontré comment ?! Je la connais ?! Elle est comment. Allez, maintenant que tu m'as dis ça, déballe-moi tout !!! Je veux savoir ! Oui, oui l'informaticien était vraiment très curieux d'en savoir un peu plus ! Maintenant il n'y avait plus qu'à espérer qu'il ne faudrait pas lui tirer les verres du nez ! Malheureusement, Dany changea rapidement de sujet... Le jeune homme grimaça avant d'hausser les épaules, et finalement après un dernier petit soupir, il finit par dire Pas grand chose en faite... Je reprends le boulot début décembre... Il se racla la gorge, e hésita quelques secondes avant de souffler Devin était enceinte. Elle a perdu le bébé ce soir-là. Il avait fallu qu'il lui dise, après tout Dany était son meilleur ami, il avait le droit de savoir même si Odair n'aimait pas du tout en parler ! Cela faisait deux ans qu'ils essayaient de faire un gosse et voilà qu'à cause d'une foutue soirée ils l'avaient perdu...

Je ne comprenais pas trop pourquoi Sebastian ne voulait pas que je vienne le voir. Quoiqu’il avait quand même donné un bon argument qu’était sa femme. Je ne pense pas qu’il puisse trouver mieux.

" – Je peux marcher et me déplacer aussi tu sais… Euh…Et puis c’est moi qui me suis éloigné de toi… Donc c’est normal que je vienne aussi te voir non ? Enfin quand ta femme ne sera pas là si tu préfères… Faudra juste me dire quoi avant que je ne me déplace pas pour rien. “

Je lui fis un petit sourire gêné. Mais bon en réalité ça m’a toujours attristé un peu que Devin me rejette comme ça. Jamais je n’ai voulu nuire à la jeune femme et encore moins à son couple. Je ne comprenais pas pourquoi elle ne m’aimait pas. Lorsque je fis visiter l’appartement à Sebastian et que ce dernier m’apprit que Dianna sortait avec Joseph, la nouvelle me choqua. Le coeur une fois encore brisé, je devais me concentrer de toutes mes forces pour ne pas craquer devant mon meilleur ami. J’avais réellement envie de m’enfermer dans ma chambre pour pleurer mais je ne pouvais pas. Sebastian avait fait la route pour venir me voir et ce ne serait pas poli de le laisser en plan à peine arrivé. Comment n’avais je pas vu venir le fait que mes colocataires étaient en couple ? Comment avais je pu croire aussi bêtement qu’une femme aussi resplendissante que Dianna puisse un jour s’intéresser à un pauvre gars comme moi ? Décidément j’étais un cas désespéré. Et pourtant je restais prêt à tout pour ma belle Didi. Le simple fait qu’elle soit heureuse… Même si c’était avec lui. Avec Joseph. Il en avait de la chance. La chance que je n’aurai jamais…

" – Euh… Oui… Enfin quand j’irai mieux faudra que j’aille au magasin m’acheter un lit. Mais bon ça ne presse pas… “

Son coeur était pris et pourtant je ne regrettais pas lui avoir donné mes meubles. Dianna valait tout l’or du monde. J’étais même prêt à lui offrir plein de belles choses outes neuves si elle les désirait. Sur cinq années où j’avais travaillé sans compter mes heures, j’avais épargné beaucoup d’argent. Qui ne me servait guère pour le moment. Alors si Didi ou Joe, ou même Seb et Devin en avait besoin, je n’hésiterais pas une seule seconde.

Notre conversation partait sans que je ne sache trop comment sur le sentimental.

" – Oui en fait si je comprends bien, Devin me prend pour une vache… Si je m’approche trop prêt de toi elle me fait des réflexions. C’est comme une vache qui tente de s’approcher du taureau mais qu’une barrière électrique les sépare, si la vache vient trop prêt, elle se fait électrocuter. “

Dis je en me grattant la tête. Des fois je me demandais où j’allais trouver mes exemples pour illustrer les choses. Brièvement je parlais d’une femme à Sebastian mais j’avais immédiatement changé de sujet. Il m’apprit la perte de leur bébé.

" – C’est la première fois qu’elle tombait enceinte non ? Donc ça veut dire que tout n’est pas perdu et qu’elle peut retomber enceinte. Tu seras très vite papa Seb. Je le sens bien… “

Je tentais de remonter le moral à mon meilleur ami. Mais bon… Je revins sur le sujet de la femme en question.

" – Elle est tout simplement splendide. En fait je la connaissais déjà. C’est… C’est juste qu’on a fait plus ample connaissance ses derniers temps. Elle… Je ne peux pas te dire qui est ce. On n’est pas ensemble. Je… Je crois que je suis amoureux d’elle… “

Ca me faisait mal d’en parler. A la base je voulais mentir à mon meilleur ami pour qu’on me fiche la paix avec mon éternel célibat. Mais je n’y arrivais pas. Je respectais trop Sebastian pour ça.

" – Elle est belle comme un ange. Elle est brune avec des yeux de biche couleur noisette. Elle porte la joie de vivre en elle. Elle n’hésite pas à dire ce qu’elle pense. Elle est tout simplement la femme parfaite… “

Je baissais les yeux vers le sol. Je sentais les larmes monter progressivement. Mais je venais simplement d’apprendre pour Dianna et Joseph. Il me fallait un temps d’adaptation pour me faire à l’idée que jamais il ne se passera rien entre elle et moi…

Ce n'était pourtant pas bien compliqué de comprendre que Sébastian voulait juste entre autres préserver la santé de son meilleur ami. Et pour cela, il avait usé du seul argument qui aurait pu être convainquant auprès de Dany: Devin. La blondinette était disons assez agaçante lorsque monsieur Flower se trouvait dans les parages, comme si elle ne supportait pas l'amitié entre les deux hommes. Bon, il est vrai qu'a priori ils n'avaient pas grand chose en commun; et le fait que Dany n'y connaisse rien en amour était... comment dire … parfait très amusant pour la jeune femme, d'ailleurs elle adorait le taquiner sur cela... Malheureusement pour Odair, même avec l'argument de sa femme, Dany semblait quand même vouloir lui rendre visite chez lui. D'un côté c'était bon signe, cela voulait dire qu'il se remettait, non ?! D'un autre côté, il avait réellement peur pour son ami. Enfin bref, son interlocuteur devait quand même savoir ce qu'il faisait, Seb n'avait donc plus trop rien à dire... Se passant une main dans les cheveux, il ne tarda pas à répliquer Heu d'accord, si t'es sûr que ça ira, si tu veux... Mais.... ça risque d'être difficile de trouver un créneau où elle n'est pas là... Oui, parce qu'ils avaient toujours été un peu collé l'un à l'autre et maintenant c'était encore pire. Puis, ce fut l'heure de la visite de l'appartement, et si pour Odair cela semblait clair et net que sa sœur et Cohen soient en couple,visiblement vu la réaction de son ami, ce n'était pas du tout le cas. Et, à vrai dire, il avait l'air assez mal à l'aise de cette nouvelle, néanmoins Seb n'aurait pas pu dire si c'était parce que les deux autres ne lui avaient pas avoué, ou si c'était encore à cause d'une sombre histoire avec Shio -ou une autre fille-. Le plutôt serait le mieux pour ton lit, non ?! Enfin c'est vrai que le plus important c'est que tu ailles mieux pour l'instant.
Puis la conversation retourna vers sa femme de Seb qui haussa un sourcil avant de se mettre à rire légèrement en entendant la réflexion de son ami. Mais non, elle ne te prend pas pour une vache, ou dans ce cas-là, elle prend tout le monde pour une vache, c'est vraiment une généralité, elle n'aime pas que les gens m'approchent. Mais, c'est sympa comme vision des choses, enfin, sinon tu peux dire mouton, non ?! C'est plus mignon les moutons. Mais bon, il conviendrait mieux à Joe vu ses cheveux bouclés... Oui, oui Dany avait bien entendu ça.... mais qu'est-ce qui lui avait pris de sortir une connerie pareille ?! Enfin, maintenant, il était trop tard pour revenir en arrière. Rapidement le sujet tourna vers une fille qui plaisait à Dany, mais c'est également le moment que choisi Seb pour lui annoncer la perte du bébé... Il soupira doucement avant d'hausser les épaules Ca faisait deux ans qu'on essayait Dan'. Deux ans. Qu'est-ce qu'il pouvait rajouter à ça ? Cela voulait tout dire... mais merci... oui, parce que même si c'était maladroit. Très maladroit et que c'était loin de lui remonter le moral, Dany avait au moins essayé quelque chose. Enfin, les deux amis se remirent à parler de la jeune femme qui plaisait énormément à Flower. Écoutant attentivement sa description, Seb eut un léger sourire, Dany avait vraiment l'air déjà accro... et cela lui rappelait la façon dont il pouvait décrire Devin il y a une dizaine d'années. Voyant son ami qui avait eu envie de se mettre à pleurer, il eut juste envie de le prendre dans ses bras mais se doutait bien que ce n'était franchement pas le moment. Se mordillant doucement la lèvre, il essaya de plaisanter un peu pour lui remonter le moral Vu comme tu la décris, on dirait Dianna, et je ne dis pas ça parce que je suis son frère, mais c'est vraiment une chic fille. Le problème c'est que la réaction de Dany ne fut pas du tout celle à laquelle il s'attendait, en effet l'autre garçon sembla tiquer quand il dit Dianna... et d'un coup tout s'imbriqua dans l'esprit d'Odair. C'est ma sœur que tu as décris-là ?! Pauvre Dany si c'était le cas, toujours à tomber amoureux de filles déjà prises ou autres.

Je n’avais plus rien à rajouter sur la prochaine visite que je voulais faire à mon meilleur ami. Seul le temps nous dira si ça pourra se faire ou non. Trouver un moment où Madame Odair ne serait pas chez elle n’était pas facile. Mais dans un autre temps, y aller lorsqu’elle était là, je savais déjà que je me prendrais des remarques déplaisantes à la figure. Devin ne manquait rarement une occasion pour me rabaisser au sujet des femmes. Et cela avait le don de me déstabiliser davantage. Comment prendre confiance en moi et tenter d’aborder une fille alors que les paroles de ma chère ex voisine défilaient dans ma tête ? Comme si je ne savais pas déjà moi-même que j’étais un moins que rien et qu’aucune femme ne peut s’intéresser à un type dans mon genre… Ça me faisait si mal. Et pourtant c’était le pure vérité. Je n’étais qu’un looser. Apprendre que mes deux colocataires sortaient ensemble par mon meilleur ami qui ne vivait pas avec nous en était une nouvelle preuve. C’était comme s'ils n’avaient pas eu confiance en moi. Ou alors avaient ils déjà compris les sentiments que je commençais à avoir pour Dianna et que je leur faisais pitié donc du coup ils préféraient me laisser dans l’ignorance. J’optais plutôt pour la dernière solution. C’était évident que j’étais amoureux d’elle. Jamais je ne lui aurais donné tout le mobilier de ma chambre et les linges de literie qui allaient avec. C’était pour lui faire plaisir et qu’elle fasse des économies. Ça l’était aussi pour Joseph le temps qu’il se rachète des meubles et qu’il dorme dans sa propre chambre. Mais d’après Sebastian, Joe était déjà dans sa propre chambre. Il allait continuer de la partager avec Dianna. Je ne regrettais en rien tout ce que j’ai donné. Très loin de là même. J’étais même content que cela servait à mes amis. Je me sentais juste royalement idiot de ne m’être aperçu de rien. J’étais tombé amoureux de la seule fille qui vivait avec Joe et moi et je n’étais même pas capable de me rendre compte qu’elle sortait avec lui. Ça faisait mal. C’était seulement la deuxième fois que je tombais amoureux. Il m’avait fallu plus de quatre ans pour guérir de Shiobban. J’étais entrain de vivre ma seconde déception amoureuse. J’avais de plus en plus envie de pleurer, c’était horrible. Mais je ne pouvais pas faire ça devant Sebastian. Il comprendrait que la fille en question était sa sœur. Je ne voulais pas.

" – Oui la santé d’abord mais aussi qu’on finisse d’emménager. Il… Il reste plein de cartons partout à défaire et à ranger encore… “

Mon regard se posait sur la troisième chambre. Celle qui devait être à Joseph. Là où on avait mis ses cartons. Qu'allions nous faire de cette pièce ? Je secouais légèrement la tête comme pour me la vider. Seb essayait de me faire rire mais je n’y arrivais pas. Enfin pour ne pas trop le décevoir, je lui souriais doucement.

" – Je préfère les vaches aux moutons personnellement… “

J’étais amer. Déçu car je croyais être ami avec Joseph. Si c’était le cas, pourquoi m'avait il caché pour lui et Dianna ? Ça me faisait mal de les imaginer ensemble. Et pourtant faudra bien que je me fasse à cette idée. Vivant avec eux…

" – Je sais Sebastian… “

Il venait de me rappeler que ça faisait deux ans qu’avec sa femme, ils essayaient d’avoir un bébé. Je le savais oui mais je ne me rendais pas réellement compte. Je ne savais même pas ce que ça faisait d’embrasser une femme. Alors imaginez vous à ma place…

La description que je fis fut apparemment trop précise. Mon meilleur ami comprit immédiatement que je parlais de sa soeur. Ravalant difficilement ma salive, je ne pus lui répondre. Je sentais que si je parlais encore de ça, j’allais me mettre à craquer. Et ce n’était pas le moment.

" – J’arrive… Je… Je vais faire du café… “

Notre appartement était basé sur le type américain. Salon, cuisine, salle à manger, le tout était en une seule et grande pièce. Je m’éloignais de Seb pour faire le café. Pendant que ce dernier passait, mon chagrin d’amour fut plus fort que tout. Je me mis à pleurer. Evidemment Seb vint me voir aussitôt. J'essuyais mes larmes.

" – Je suis vraiment stupide... Ça... Ça fait longtemps qu'ils sont ensembles ? Et... Euh... Est ce qu'ils ont... Enfin tu vois... “

Mon meilleur ami me connaissait trop bien. Je ne pouvais rien lui cacher. Je voulais savoir si le couple avait été jusqu'à l'acte. Et si c'était le cas, ça voudrait dire que de nous trois, je restais le seul à ne l'avoir jamais fait. Je me sentais si minable...

L'informaticien acquiesça doucement lorsque son meilleur ami reprit la parole, et il lui fit même un petit sourire. Après quelques secondes de silence, Sebastian finit par dire Vous avez besoin pour défaire les cartons et compagnie ?! Je ne peux pas encore faire trop gros efforts, mais bon ranger un peu ne peut pas me faire de mal... si cela peut t'aider et éviter de trop te fatiguer. En gros c'était également un petit "prends soin de toi" ranger peut attendre, mais je peux aussi être-là pour t'aider un peu. Il voyait bien que tout ce qu'il pouvait dire, même pour le faire rire, lui passait totalement au dessus de la tête. Le regard de son ami était tourné vers la chambre qui aurait du logiquement être celle de Joe, et il avait l'air... mal à l'aise, ou blessé... Seb n'arrivait pas à définir complètement l'état de son ami et cela l'ennuyait légèrement. Il aurait aimé l'aider mais visiblement qu'il soit fasse c'était destiné à être vain. Ow ? Pourquoi ?! Pourquoi les vaches et pas les moutons ?! Cela pouvait paraître étrange comme question, mais il se la posait réellement, et pas juste pour combler un vide dans la conversation.... quoique c'est vrai que les vaches pouvaient être mignonnes et qu'elles fournissaient du bon lait. Hum. Il attendait avec impatience d'entendre la réponse de son ami.
Vu la réaction de Dany, il se dit qu'il aurait mieux fait de se taire pour le bébé, parce que l'autre n'était franchement pas réconfortant... et visiblement seul son malheur lui importait... tout ça à cause d'une fille. Enfin bref, c'était Dany, et malgré ses défauts, Seb adorait son meilleur ami comme il était même s'il faut l'avouer c'était parfois lourd à supporter sa façon de se plaindre sur sa vie sentimentale... Il fallait vraiment que Seb, l'aide à trouver une petite nana bien sympathique ! Enfin bref, il n'eut pas le temps de penser plus à cela car l'autre commença à lui décrire la femme qu'il aimait et étrangement cela ressemblait à Dianna. OH. MON. DIEU. C'était un cauchemar s'il parlait réellement de sa petite sœur ! Vu la façon dont l'avait regardé Dany quand il lui avait demandé s'il ne se trompait pas, Odair comprit qu'il avait raison... Alors-là il ne savait plus qui était le plus à plaindre: Dany qui venait d'apprendre que Joe et Didi étaient en couple et qui se confrontait donc à une nouvelle peine de cœur ; ou bien le couple qui allait devoir supporter le comportement étrange de leur colocataire! Si Diana l'avait écouté... peut-être que tout ceci ne serait jamais arrivé ! Comme quoi, Seb n'avait pas eu tout à fait tord de croire que c'était le genre de Dany se tomber amoureux d'elle...
Le pauvre flower était blême et histoire de s'isoler un peu, il prétexta aller faire du café. Hésitant pendant quelques instant Sebastian finit par aller le rejoindre histoire de voir comment il allait, pour être certain qu'il ne fasse pas une connerie... bref pour le consoler. Et comme il s'en doutait, il retrouva un Dany en larmes. Il haussa les épaules, à la question que lui posa alors son interlocuteur. S'il pouvait répondre sans soucis sur " depuis combien de temps sont-ils ensemble", il ne savait pas trop comment il allait pouvoir lui dire que oui, le couple l'avait fait. Dianna lui avait dit. C'était bien d'être aussi proche de sa petite sœur, ainsi les deux Odair/Anderson, ne se cachaient rien, ils étaient le confident l'un de l'autre... Mais non Dany, tu n'es pas stupide, loin de là même ! Je crois qu'ils ne te l'ont pas dit pour pas te faire de mal, c'est plutôt gentil de leur part non ?! Vu que c'était lui qui avait gaffé, il essayait comme il pouvait de réparer son "erreur", de façon à ce que Dany aille mieux et qu'aucune dispute n'éclate ca faisait à peu près un mois qu'ils étaient ensemble quand vous avez emménagé ici, me semble t-il... si j'ai tout compris. répondre à cela était simple... mais pour le reste le jeune homme se mordilla doucement la lèvre essayant de trouver une manière "calme" et gentille de lui annoncer, mais rien ne venait, ou que des trucs bateaux. Il lui restait alors deux solutions soit lui mentir en lui disant qu'il n'en savait afin de le préserver, soit lui dire la vérité quitte à le blesser... Il se racla la forge, et il préféra finalement opter pour la dernière option, lui mentir ne servirait )à rien, il le saurait bien tôt ou tard de toute façon. Hum.. je crois bien qu'ils l'ont fait. Whoaw quel tact Sebastian ! C'était fou d'annoncer ça aussi "doucement", et comme si ça ne suffisait pas, il rajouta LA phrase stupide à souhait Mais t'inquiètes pas, un jour tu trouveras une fille bien et vous aurez une belle vie ensemble ! Oui mais à 27 ans, c'était normal que Dan se sente totalement désespéré... ca te dis pas plutôt de prendre une bière qu'un café ? Ca te fera certainement plus de bien ?

Sebastian avait proposé son aide pour aider à ranger.

" – Non merci, c’est gentil mais ça ira. Je fais un petit peu de rangement tous les jours. Et puis ça occupe mes journées… “

J’haussais les épaules en faisant semblant d’être détaché. Mais en réalité l’incendie avait provoqué plus de dégâts que l’on pourrait imaginer dans ma vie. Je ne l’avais encore dit à personne mais je m’étais retrouvé sans emploi. Les blessures dans mon dos resteront à jamais en moi. C’était impossible que je reprenne mon travail. Je ne pouvais plus porter de charges lourdes. Même en respectant à la lettre les manipulations de nos protocoles hospitaliers, je ne pourrais plus jamais faire de toilettes seuls sans risque de me blesser davantage. Mon patron avait décidé de mettre fin à mon contrat. Certes il m’avait donné des indemnités de licenciement. Certes j’avais aussi un peu d’argent de côté. Mais jamais je pourrais vivre sans retravailler. Qu’allais je faire de ma vie ? Dans quelle branche de métier allais je me retrouver ? J’étais du genre manuel. Les emplois de bureau ne m’intéressaient pas. Mais puis j’étais plus du genre de l’ancienne école à utiliser plus facilement du papier et un stylo plutôt qu’un ordinateur. D’autant plus que j’avais la poisse avec tout ce qui était informatique. Sebastian pourrait en témoigner avec le nombre de fois incalculable où il m’avait déjà dépanné. Je me devais de chercher un nouvel emploi. Rien qu’à cette idée, ça me déprimait…

" – Je n’aime pas les moutons. C’est moche. Ca pue. C’est salissant. Les vêtements pur laine ça gratte et ça rétrécit au lavage même au programme délicat. Les vaches, c’est mignon. Il y a différentes espèces, différentes couleurs. Ca donne du lait. Et dans la pub avec le chocolat, c’est une vache violette qu’on voit et non un mouton. D’ailleurs on ne voit pas non plus de mouton mettre les tablettes dans du papier d’alu… “

Petit sourire. Cette publicité là était rigolote. Ca faisait un moment qu’on ne la voyait plus à la télévision. Ou alors elle passait encore mais qu’avec mon hospitalisation et du fait que je ne suis pas en forme ces derniers temps, je la rate car la télévision reste éteinte. Aucune idée…

Selon Seb, Joseph et Dianna ne m’avait rien dit sur leur couple pour ne pas me blesser. Le pire étant que mon meilleur ami trouvait ça gentil !? Comment devrais je réagir alors ? Si seulement Joe m’avait parlé dès le début qu’il sortait avec Didi, jamais je ne me serais fait d’illusions. Depuis que j’étais rentré de l’hôpital, j’avais appris à mieux connaitre la jolie soeur de Seb. Très vite mes sentiments pour elle se transformèrent en amour. Je rêvais de sortir avec elle, de l’embrasser, la caresser… J’osais même faire des rêves érotiques d’elle alors que je n’étais physiquement pas en état. Je me sentais des plus stupides. Une fois encore je m’étais ridicularisé. Enfin ce n’était pas trop grave. C’était avec Sebastian. Mais bon… Et s’il venait tout raconter à sa soeur ? Plus jamais je n’oserais croiser le regard de Dianna ni même celui de Joseph. Je devais commencer à penser à déménager. Comme ça je leur débarrasserais le plancher. Ici j’étais de trop. Décidément…

Sebastian voulait me rassurer malgré tout. Mouais un jour, tu parles… Vingt-sept ans et demi que j’attendais qu’une femme veuille bien me regarder. Et cela n’arrivait pas. Aucune ne s’intéressait à moi. J’étais un vieux garçon inintéressant au look plus que coincé. Je ne préférais rien répondre à cela. Le sujet n’en valait pas la peine.

Seb préférait qu’on prenne une bière plutôt que du café. Avec mes médicaments ce n’était réellement pas conseillé. Mais bon tant pis. Je coupais la cafétière et jetais le café dans l’évier. Puis pris quelques canettes et en donna une à mon meilleur ami tout en déposant les autres sur la table basse. J’en gardais une pour moi bien évidemment. On s’assit sur le clic clac qui me servait de lit. Il n’était réellement pas confortable. Mais bon personnellement j’en avais pris l’habitude alors je m’en fichais.

" – Si Devin n’avait pas fait une fausse couche, le bébé aurait été un garçon ou une fille ? Et est ce que vous aviez déjà des prénoms en tête ? “

Changer de sujets était la seule solution que j’avais trouvé pour ne plus parler du désert qu’était ma vie privée. J’espèrais qu’en relançant la conversation sur le bébé que mes anciens voisins avaient perdu ne ferait pas trop mal au coeur à Sebastian. Au pire on parlera encore d’autre chose et puis c’était tout.

Quoique Dany puisse en dire, cela paraissait étrange au jeune homme qu'il dise que cela occupait ses journées et d'un ton aussi détaché. Cela se voyait bien que quelque chose clochait et pourtant Sebastian n'aurait pas pu dire pourquoi, ni comment... Et il n'était pas vraiment du genre à vouloir tirer les vers du nez des gens, si Flower voulait lui parler, il le ferait, point final. D'accord, comme tu veux... Mais au fond cela embêtait énormément Odair. Il était clair que son ami allait mal et il ne savait pas trop quoi faire... Enfin bref, ils n'allaient pas s'étendre sur le sujet car il savait qu'il s'heurterait à un mur, comme à chaque fois que Dany n'avait pas envie de parler d'un sujet ! Finalement ils en vinrent à parler animaux, et plus précisément Vache et mouton -très intéressant, n'est-ce pas ?- . Sebastian avait bien écouter ce que disait son ami sur les deux amis, et se passant une main dans les cheveux, il se dit qu'il n'avait pas tout à fait raison sur tous les points. Je trouve ça plutôt mignon, enfin suivant les vache, plus mignon que certaines... et puis je suis désolé, mais les vaches ça ne sent pas la rose non plus. Attend t'as vu les bouses qu'elles sortent, imagine cette odeur en plein milieu de ton salon ! Alors oui tu as raison, les vaches ça donne du lait.... mais la vache de la pub c'est parce que c'est fait avec du lait de vache non, pas du mouton... si c'était le contraire, ça serait ptet un mouton que l'on verrait ! Enfin bref, on ne va pas tergiverser là-dessus pendant des heures, ça ne sert à rien, surtout que je pense que l'on ne sera jamais d'accord. Il eut un petit sourire et lui souffla, sur le ton de la confidence Quand j vois des moutons, des fois, je pense à Joe. Pauvre Cohen, pauvres cheveux... vu que c'était bel et bien à cause de ses bouclettes que Sebastian disait cela !

Les deux meilleurs amis abordèrent ensuite un sujet un peu plus sensible : Joe et Dianna. Il essayait de faire en sorte que Dany ne prenne pas trop mal la nouvelle même s'il se doutait bien au fond que c'était peine perdue ! Un Dany amoureux n'était pas facile à convaincre... alors bon, il avait juste essayé, et c'était déjà pas mal non ?! Et puis, comme si ce n'était pas suffisant, Odair avait ensuite rajouté qu'un jour Dany trouverait la femme de sa vie et compagnie, mais là encore il sembla qu'il avait chou blanc et que son meilleur ami ne le croyait pas vraiment … et bien, tant pis !
Pour finir, comme s'il voulait mieux faire passer la pilule, le garçon avait suggéré qu'ils prennent plutôt des bières que du café. Certes avec leurs médicaments respectifs ce n'était pas forcément le plus approprié en même temps, c'était juste un peu de bière, ça ne pouvait pas leur faire trop de mal du moment qu'ils en ingurgitaient pas trop ?! Là dessus Sebastian n'était sûr de rien... De la cuisine, ils passèrent jusqu'au clic-clac et c'est là que son ami lui posa une question... une qui lui fit assez mal puisqu'elle concernait le bébé que Devin avait perdu. Les prénoms... Qu'est-ce qu'ils auraient pu choisir... On a parlé plusieurs fois, mais on ne s'étaient jamais réellement arrêtés sur un prénom fixe... enfin je crois pas, je sais pas. Je ne préfère pas trop y penser. Autrement dit, arrêtons de causer de cela. Il y avait alors eut un petit temps de silence, Sebastian cherchait un sujet qui... enfin disons dont les deux pourraient parler sans tabou mais le seul qui lui vint fut Et pour Noël, tu penses faire quoi ?! Il se tut quelques secondes avant de souffler Rob nous a invité... chez lui, avec Devin... et Didi... Ah oui et Joe certainement... pour éviter de dire cela, il préféra birfurquer sur autre chose Tu savais toi, qu'il sortait avec un garçon qui a douze ans de moins que lui... C'est énorme... Quand il aura 75 ans, l'autre en aura à peine 63.... Pfiout. Ce n'était peut-être pas très malin, mais c'était réellement la seule chose qui lui était venu à l'esprit.... alors c'était toujours mieux que rien.

Je ne voulais pas démontrer à mon meilleur ami à tel point j’étais un râté fini. Je n’avais aucune vie intime, ma vie sentimentale se résumait à un désert. Je refusais qu’il apprenne que j’avais perdu mon boulot. J’avais honte d’être tombé aussi bas. Plus d’un mois que je ne travaillais plus. Je me devais de retrouver un emploi rapidement sinon je tomberais vite dans le besoin financier. Pour me soigner, je dépendais déjà de mon ami et colocataire Joseph. Etant blessé sur une bonne partie de mon dos, j’étais dans l’incapacité de me débrouiller seul. Les soins coûtaient chers et je n’avais plus de mutuelle. Le déménagement avait coûté aussi. SI j’avais appris quelques jours auparavant que mon patron me licenciait et surtout que Joseph et Dianna sortaient ensemble, je serai resté dans mon studio. C’était petit mais bien suffisant pour un mec célibataire comme moi. Le loyer était aussi beaucoup moins cher. Sans parler des charges. Certes dans notre nouvel appartement, nous avions décidé de partagé les frais, mais au final c’était quand même plus honéreux à la part. Et faire marche arrière en annonçant à mes amis que je retournais dans mon studio ne se faisait pas. Ils n’étaient pas riches non plus. Je ne pouvais pas leur imposer des frais supplémentaires. Nous ne prenions pas le journal et n’avions toujours pas internet. Pour faire les petites annonces pour trouver un emploi, un de nos nouveaux voisins nous donnait son journal lorsqu’il l’avait lu. Je le feuilletais toujours dans l’espoir de trouver quelque chose. Mais rien. Je ne trouvais absolument rien. Mon état de santé ne me permettait pas de faire grand-chose encore. Je n’étais pas guéri. Mais je ne pouvais pas me permettre non plus la guérison totale pour réagir. Je devais me bouger. Je devais m’inscrire au chômage aussi. Peut être que je pouvais prétendre à quelques indmnités mais n’en étais pas sûr. Je ne savais pas comment tout ça fonctionnait ici en Angleterre. Aux Etats-Unis tout était différent. Je me rappelais que trop bien la période où j’étais sans emploi et que je vivais à la rue. Je ne voulais pas revivre ça. D’autant plus qu’on était en hiver et qu’il faisait froid dehors. Ici il pleuvait beaucoup. C’était un climat où j’avais encore du mal à m’adapter mais bon il fallait faire avec.

Avec mon meilleur ami, on parlait de choses et d’autres – de vache et de mouton, en parlant de mouton, de Joseph et de Dianna, Seb savait que j’étais tombé amoureux de sa sœur, il m’avait parlé de la perte de son bébé – puis de noël.

" – Je… Je crois que je vais rester ici à me goinfrer de pop corn devant la télévision. Les autres années, je travaillais… Mais là je…. Je suis en arrêt donc bon… Ca va me changer… “

Un petit sourire triste aux lèvres, je repensais à tous les enfants que je venais voir les autres années. J’adorais me déguiser en clown et aller en pédiatrie pour faire rire les petits. Leur faire oublier l’espace de quelques instants leurs souffrances et mettre un peu de gaieté dans leurs vies. J’aurai aimé faire ça cette année encore. Même bénévolement. Mais mon patron me l’avait interdit. Il ne voulait qu’on croit qu’il profitait de moi et de ma soit disant gentillesse alors qu’il venait de me mettre à la porte. Je soupirais longuement. Noël était une fête familiale. Je ne l’avais fêté car je n’avais pas de famille. Ma mère était morte et je ne connaissais pas mon père. Je ne pouvais pas non plus rendre visite à l’orphelinat où j’ai grandi. C’était trop loin. C’était aux Etats Unis. Mon pays natal ne m’avait jamais manqué jusqu’à aujourd’hui. Noël se déclarer être long cette année. Pas grave, je prendrais quelques somnifères pour passer le temps. Dormir… Je n’avais plus que ça à faire…

Parler de prénoms de bébé faisait mal au coeur à Sebastian. Je m’en rendais compte trop tard. J’étais décidément le plus nul des meilleurs amis. Ce dernier changea de sujet en parlant de la différence d’âge entre son frère aîné et son copain.

" – Si ton frère se plait à sortir avec un garçon pourquoi pas… Il fait ce qu’il veut… Personnellement je ne pourrais pas… Ni même sortir avec une fille qui a douze ans de moins que moi… Enfin après les sentiments ça ne se commandent pas mais bon… Je ne crois pas que je pourrais faire ça…Je préfère attendre inlassablement la bonne personne. Même si ça n’arrivera pas… Et… Et toi ? “

Je pensais à Dianna. Maintenant que je savais que je n’avais aucune chance avec elle non plus, je devais encore encaisser le coup. Mais ça faisait mal. Bien évidemment pour cacher ma déception, je ne trouvais rien d’autre à faire que finir ma canette de bière et d’en prendre une autre avec des calmants tout en évitant de croiser le regard de Sebastian. Alcool et médocs ne faisaient pas bon ménage mais là je m’en fichais éperdument.

" –Enfin je ne dis pas que ton frère n’a pas trouvé à son pied avec son petit ami là… Désolé je ne me souviens plus de son prénom… “

Dianna me troublait si fortement que rien qu’en pensant à elle, j’avais oublié ce que je voulais dire. C’était malin…

Sebastian grimaça légèrement lorsque son ami lui apprit que pour Noël, il allait rester chez lui à se goinfrer de pop corn... Lui ne pouvait vraiment rien faire, il se voyait mal l'inviter à leur dîner de famille ou le bonheur de Joe et Dianna serait exposé au grand jour. Non, une telle chose était trop mesquine... néanmoins Odair aurait bien voulu faire un petit geste pour son meilleur ami, mais quoi ? Telle était la question. Ow, t'as personne chez qui passer Noël ? question con mon petit, question con ! Mais c'était un peu trop tard pour revenir en arrière... et pis il se voyait mal affirmer que c'était juste une fête commerciale qui serait ennuyante. Lui avait une famille sur qui compter contrairement à Dany alors il fallait qu'il fasse attention à ce qu'il pouvait dire. Bref, autant dire que la situation était assez gênante ! Et que l'ambiance était tombée assez à plat; et cela allait de mal en pis lorsque son meilleur ami remis le sujet du bébé sur le tapis. C'était certainement un don qu'avait Flower de mettre les pieds dans le plat comme ça. C'était pourtant logique que cela ferait du mal à Odair de s'étendre un peu plus sur le sujet non ? Et la seule chose que trouva ce dernier pour changer de sujet fut la différence d'âge entre son frère et son fiancé... et au final cela fit un peu parler son ami. Haussant les épaules C'est surtout la différence d'âge qui me fait étrange... le sexe au final on s'en fout. Je sais depuis bien longtemps que mon frère est bi', donc ça ne va pas me choquer... mais Rob est dans le bon âge pour créer une famille et l'autre... bah c'est encore limite un ado, enfin un très jeune adulte.... il secoua doucement la tête avant de souffler Tu sais que pour la trouver, il faudra que tu fasses un jour ou l'autre attention à toi, et que tu sortes et fasse le premier pas ?! Aucune fille ne va te tomber comme ça dans le creux de la main... Il avait essayé d'être gentil, mais il voulait un peu secouer dany, lui faire comprendre qu'il ne devait pas se reposer sur ses lauriers !! En train de boire sa première il répondit Travis. Il s'appelle Travis... et le pire, c'est que je crois qu'ils s'aiment réellement tous les deux, mais pendant de temps ?! La différence d'âge ça se fera bien sentir à un moment ou à un autre... Les deux amis continuèrent ainsi de parler de tout et de rien tout en s'enfilant quelques bières !