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 Oserais - je ou n'oserais-je pas ? // Judie

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MessageSujet: Oserais - je ou n'oserais-je pas ? // Judie   Oserais - je ou n'oserais-je pas ? // Judie Icon_minitimeMar 4 Déc - 13:10



Oserais-je ou n'oserais-je pas feat Judie

Je m’étais réveillé ce matin avec une seule idée en tête, c’était le grand jour, c’était aujourd’hui. Oui aujourd’hui que j’allais affronter mes peurs et mes craintes, aujourd’hui que pour une fois depuis tout ce temps j’allais me montrer en homme dur et fort. Cela faisait déjà quelques semaines maintenant que j’habitais ici et à vrai dire, je m’y plaisais assez. Mon loft était spacieux et luxueux ce qui me représentait assez bien même si je n’en jouais pas. Me montrer et montrer que j’avais beaucoup d’argent ne me plaisaient pas plus que ça car au fond je restais un Homme comme les autres avec mes qualités et mes défauts, mes forces et mes faiblesses. Et parmi mes faiblesses j’en comptais une très importante : Judie. Depuis que je l’avais retrouvée je l’observais en cachette, ou peut-être devrais-je dire je la contemplais. Parce que oui, elle était toujours aussi belle, même avec quelques années de plus. Plus je la voyais, et plus je me disais que j’étais le plus con de la planète. Comment avais-je pu dire ces atrocités ? Comment avais-je pu l’abandonner si lâchement, elle et puis mon enfant aussi. Parce que j’en étais persuadé maintenant, j’avais un petit garçon. Un petit blondinet qui portait mes traits. Malgré le fait que nous n’ayons pas vécu ensemble, je remarquais chez lui certaines de mes mimiques préférées et ça me faisait sourire. J’aime sa mère comme un fou et je l’aime aussi parce qu’il est mon fils. Je commençais à bien connaître leurs petites habitudes à force d’observation et je savais à quelle heure ils seraient chez eux. Evidemment, je savais parfaitement ou ils habitaient et aujourd’hui, j’avais décidé que je m’y rendrais.

Je suis donc sorti de mon lit et histoire de me booster un peu je me suis glissé sous une douche casi froide. Ca faisait du bien et c’était douloureux à la fois, mais j’avais bien besoin de ça pour ne pas abandonner mon idée, pour ne pas laisser la peur m’envahir. Ce qui m’effrayait ce n’était pas vraiment d’aller à leurs rencontres, mais plutôt la réaction de Judie. Elle allait surement me hurler dessus et m’empêcher d’entrer. D’une certaine façon elle avait ces raisons, mais je ne sais pas si je le supporterais. Une fois sorti de la douche, j’ai brossé ms dents, je me suis rasé et coiffé et me suis rendu dans ma chambre pour m’habiller. Classe et sobre à la fois, tout moi. J’ai fait les cent pas en attendant le bon moment et je n’ai rien su avaler mais une fois l’heure, je suis parti. Même si plusieurs quartiers séparaient nos résidences, je m’y suis rendu à pieds. L’air frais et marcher me feraient beaucoup de bien. A plusieurs reprises j’ai eu très envie de faire demi-tour mais il FALLAIT que je continue.

De nombreuses minutes plus tard, je me trouvais devant la porte de l’appartement de Judie. A travers celle-ci j’entendais le son de sa voix et celle de mon fils dont je ne connaissais même pas le prénom. C’était la preuve qu’ils étaient présents et ma crainte augmenta d’un cran. Je pense être resté bêtement devant la porte pendant près de 15 minutes avant d’avoir osé y frapper. J’entendis des petits pas rapide et la porte s’ouvrit sur le petit garçon. Il me regarda incrédule et cria après sa mère. « Maman, Monsieur à la porte ! ». Mon cœur se déchira c’était difficile de se faire appeler Monsieur par son propre fils, il ne savait même pas qui j’étais. Les secondes passèrent et sa mère arriva à son tour. Quand mon regard croisa le sien, mon cœur fit un bon, puis deux, puis trois et ainsi de suite et mes joues s’empourprèrent. Elle envoya le petit dans le salon et sorti un peu pour referma la porte derrière lui …
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MessageSujet: Re: Oserais - je ou n'oserais-je pas ? // Judie   Oserais - je ou n'oserais-je pas ? // Judie Icon_minitimeMar 4 Déc - 15:05




I hated you for what you did






"MAMAN MAMAN MAMAN !" Je détestais les réveils en sursaut de la sorte, spécialement en pleine nuit. J'entendais Gabriel pleurer et hurler dans sa chambre. Il était caché sous sa couette et reniflait, et lorsque je la souleva pour le prendre, il se jeta contre moi avec son front brûlant, il était terriblement trempé de sueurs. Comme à chaque fois qu'il avait trop de fièvre, il avait l'impression d'avoir des monstres partout dans sa chambre. "Chut... chut c'est fini... Je suis là." Depuis la veille, il n'était pas bien, mais je ne pensais pas que ça finirait par dégénérer à ce point. Quoi qu'on fasse, on était pas préparé en temps que parent au moment où son enfant allait mal, que ça soit un simple rhume ou pire, et Gabriel avait une santé fragile depuis sa naissance. Il n'avait pas d'allergie franche mais beaucoup d'intolérance et il tombait malade à tout moment. Et ce n'était pas évident à suivre. "Viens lapin." Je le pris dans mes bras et m'en alla à la cuisine avec lui afin de lui donner un peu d'antipyrétique. Il se calmait doucement contre moi alors que son nez coulait. "Faut que tu bois le verre honey, ça va t'aider." Il se mit à tousser puis attrapa son verre et le but presque en entier. J'avais une chance folle avec lui, il mangeait de tout sans même ronchonner. C'était pratique pour les médicaments. "Voilà c'est bien, tiens." Je lui mis une cuillère de sirop dans le bec, il en réclama encore ce qui me fit doucement rire. "Non une ça suffit ! Faut pas abuser des bonnes choses." Je riais doucement. "Tu veux dormir avec Maman ?" "Oui..." "Allez viens." Il fallait que je prévienne au plutôt les parents des enfants que je gardais même si techniquement, il n'était plus contagieux une fois la maladie déclarée, je ne voulais pas que ça râle. En même temps, demain je ne devais garder personne, mais on ne savait jamais, un sms au cas où serait le bienvenu. On s'en alla rejoindre mon lit, comme à son habitude, il s'installa sur moi, son ventre contre le mien, sa tête sur ma poitrine, il ferma ses yeux alors que je lui caressais les cheveux, il ne lui fallut même pas cinq minutes pour s'endormir, mais moi je fixais le plafond. La solitude revenait souvent en ce moment accompagnée d'un sentiment d'insécurité. Parfois je me disais : et si j'avais un accident, qui prendrait soin de lui ? C'était stupide d'y penser, mais logique à la fois. J'embrassais ses cheveux avant de me rendormir à mon tour. Normalement, je devais me lever tôt pour réviser et l'emmener à l'école, mais se matin, on pouvait bien s'accorder une petite matinée de repos. A vrai dire, Gabriel n'ouvrit les yeux qu'à 10h15. Moi j'étais déjà habillée et lavée. Il prit son petit déjeuner alors que je révisais mes cours.



La journée passa lentement, à 13h, on avala un bol de purée et jambon devant un dessin animé, et au lieu de le voir s'amuser avec ses jouets, il sombra à nouveau dans les bras de Morphée. Déjà que c'était une véritable marmotte depuis sa naissance, c'était pire quand il était malade, mais ça me faisait sourire. Et ça me donnait du temps pour réviser encore mes cours. Il était presque 16h lorsqu'il se réveilla et ne réclame son goùuter. "Quand tu es malade tu es un vrai ventre sur patte comme ton p... comme... Tonton Simon..." J'eus un sourire triste en lui remettant ses cheveux blonds en place. Il demanda un cacao avec des princes choco, comme souvent, il eut le droit à un verre de jus d'orange en plus. "Maman, ze veux un chien." "Hmm... on y pensera plus tard Honey." "Z'ai demandé au papa Noël !" "Ecoutes, un chien c'est beaucoup de travail, beaucoup de responsabilité, faut l'éduquer, le sortir... c'est contraignant et on a pas le temps !" "Mais t'es toujours à la maison...." Je le fixais avant de baisser les yeux. "Gabriel pour le moment c'est non, Père Noël ou pas." Il fit sa moue boudeuse et sortit de table sans demander la permission, lorsqu'il entendit toquer, il s'en alla ouvrir, et je détestais qu'il fasse ça sans que je ne sois vraiment derrière. "Maman, Monsieur à la porte !" Je fronçais les sourcils avant d'arriver rapidement vers eux. Mon coeur s'arrêta rapidement lorsque je vis Paul devant moi. "Gabriel... va te laver la frimousse et va dans ta chambre." Il écouta et s'en alla. Je pris la peine de sortir dans le couloir sans rien dire, fermant la porte pour ne pas avoir à le laisser entrer. Je semblais calme. C'était tout le contraire. Et je ne pus retenir la gifle monumentale qui s'écrasa sur sa joue, donnée avec autant d'intensité que j'avais reçu les miennes lorsqu'il avait brisé notre espoir de vie de famille. "Tu... n'es qu'un... SALAUD !" Je mis ma main devant ma bouche afin de ne pas crier d'avantage, un sanglot arriva au même moment alors que je me mettais contre la porte pour ne pas tomber. Les larmes coulaient sur ma peau. Je m'étais promis de ne jamais pleurer face à lui, c'était impossible. " Pourquoi tu es revenu ? Ca fait quatre ANS !! QUATRE ans ! Presque cinq ! Et tu reviens maintenant comme si rien ne s'était passé ? Tu crois que tu vas pouvoir revenir dans nos vies comme ça ? Non Paul !! T'avais pas le droit..." J'éclatais en sanglot. "T'as pas le droit de nous faire ça." J'avais tellement peur que sur un caprice, il ne décide de m'enlever Gabriel pour le prendre avec lui... qu'est ce qu'une pauvre Maman de 21 ans pouvait bien faire contre un homme riche, fortuné et stable...

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MessageSujet: Re: Oserais - je ou n'oserais-je pas ? // Judie   Oserais - je ou n'oserais-je pas ? // Judie Icon_minitimeMer 5 Déc - 10:06



Oserais-je ou n'oserais-je pas feat Judie

Judie se trouvait devant moi et je culpabilisais encore plus. Pourquoi l’avais-je laissé seule tout ce temps ? J’imaginais bien qu’elle avait dû avoir du mal que ce soit financièrement ou de toute autre manière et moi je n’avais strictement rien fait. Etrangement, elle avait l’air calme. Mais je me rendis compte que ce n’était qu’une apparence lorsque une fameuse gifle s’abattu sur ma joue. Evidemment je n’ai pas riposté. Je la méritais. Au passage, j’avais retenu que mon petit garçon s’appelait Gabriel, un très joli prénom, celui d’un ange et au vu de son visage angélique justement je comprenais pourquoi Judie l’avait appelé de la sorte. « Tu n’es qu’un SALAUD ! ». Oui, je l’étais … Et je ne trouvais d’ailleurs rien à répondre jusqu’à ce que la jeune femme éclate en sanglot juste devant moi. Je ne supportais pas de la voir pleurer et j’avais envie de la prendre dans mes bras pour la consoler mais j’imaginais bien que je n’avais même pas le droit de poser ma main sur son épaule. Elle me giflerait probablement de nouveau. " Pourquoi tu es revenu ? Ca fait quatre ANS !! QUATRE ans ! Presque cinq ! Et tu reviens maintenant comme si rien ne s'était passé ? Tu crois que tu vas pouvoir revenir dans nos vies comme ça ? Non Paul !! T'avais pas le droit... T'as pas le droit de nous faire ça." Je me suis mis à fixer le sol quelques secondes attendant que Judie se calme un peu et le temps de trouver mes mots également. Que pouvais-je lui dire ? Que je l’aime comme un fou et qu’elle me manquait ? Serait-elle capable d’encaisser cela après quatre ans d’absence ? « Je sais combien de temps ça fait, et je sais ce que tu penses de moi Judie. Tu as raisons. Raisons sur toute la ligne. Je ne reviens pas comme si rien ne s’était passé parce que ce n’est pas le cas. Je sais que j’ai été absent pour Gabriel tout comme pour toi et c’est lâche, même plus que ça. J’ai eu peur tu comprends ? Et je regrette plus que tout c’est pour ça que je suis la aujourd’hui. J’aimerais juste rattraper le temps perdu. Enfin si tu me le permets … Je ne sais pas quoi dire de plus Judie … Je ne sais pas … La seule chose dont je suis certain c’est que vous me manqué … »

Le silence retomba un moment, j’attendais une réaction négative parce qu’elle avait ses raisons et qu’à sa place j’aurais agi de la même manière. Mais au fond je priais pour qu’elle me dise que je lui ai manqué aussi.
De ces jours-ci lorsque je l’avais observé, je ne l’avais jamais aperçue en compagnie d’un autre homme. Mais malgré tout, cela me faisait peur. Et si elle avait rencontré quelqu’un d’autre ? Si quelqu’un avait pris ma place d’amant et de père ? Cela me mettrait un coup c’était sûr même si cette personne les méritait plus que moi après ce que je leur avais fait endurer. De nouveau mon regard avait dérivé vers le sol et lorsque mes yeux remontèrent et tombèrent sur le visage de Judie je me rendis compte qu’elle avait vraiment l’air paniquée. Je n’avais pas imaginé une seule seconde qu’elle puisse croire que je venais pour reprendre Gabriel. Je pensais qu’elle me connaissait assez pour savoir que j’étais humain, que j’avais un cœur et que jamais je n’enlèverais un petit garçon à sa mère. Surtout qu’elle l’avait élevé seule et qu’il ne me connaissait absolument pas. Quoi que … J’espérais que peut-être Judie lui avait parlé de moi, peut-être qu’elle lui avait montré des photos, je ne savais pas trop.

Derrière, Judie, des petits coups étaient frappé à la porte. « Maman ! Maman ! Chui pas bien, tu viens ? »

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MessageSujet: Re: Oserais - je ou n'oserais-je pas ? // Judie   Oserais - je ou n'oserais-je pas ? // Judie Icon_minitimeSam 8 Déc - 11:03




I hated you for what you did






J'avais vraiment, vraiment envie de le tuer... Si j'en avais le courage, il aurait prit une autre gifle, mais je ne voulais pas être le portrait craché de ma mère. Je ne comprenais même pas ce qu'il faisait là. Elle en avait trouvé un encore plus jeune ? Elle s'était lassée ? où il avait comprit qu'elle devenait un fossile pour lui ? Oui, elle était ma mère, mais je ne la supportais plus. Pas après tout le mal qu'elle m'avait fait. Je ne regrettais pas d'avoir eu Gabriel. Mais... parfois je me disais qu'ils auraient mieux fait de me laisser chez Simon, qu'elle n'aurait jamais dû... me reprendre. Elle me haïssait depuis ma naissance que je le veuille ou non. Je ne savais pas ce que j'avais bien pu faire pour mériter tant de haine ! Peut-être était-ce dû à la grossesse tardive, au fait que j'étais une fille. Je n'en savais rien. Les garçons n'avaient pas comprit eux même ce changement de comportement dans l'attitude de notre mère. Ils avaient eu une enfance heureuse alors qu'elle avait complètement pourris la mienne. Heureusement que j'avais eu un père aimant, mais il était partit trop tôt, beaucoup, beaucoup trop tôt... Les garçons avaient été géniaux avec moi. Ils me manquaient terriblement parfois, mais eux comme moi n'avions pas pas forcément les moyens de nous voir souvent. On se contentait de Noël ou nouvel an.... Je le fixais alors qu'il se mit à parler. Je pris appui sur la porte afin de ne pas tomber. Entre les études, le boulot, et le manque cruel de sommeil, plus le... choc de l'avoir face à moi, j'avais l'impression d'être complètement au bord du malaise. J'avais les larmes aux yeux encore bien que mes sanglots ne se soient calmés. "Rattraper le temps perdu ? Comment tu veux rattraper quatre ans ? Quatre longues années où j'ai pas eu... l'homme que j'aimais à coté de moi... où j'ai pas... où j'étais seule pour l'accouchement, où son père ne l'a pas tenu dans ses bras pour ses premières minutes de vie ? Heureusement que ma tante nous a aidé... sinon on aurait été totalement à la rue, mais ça t'en avait rien à faire Paul... Je te comprends pas. C'est pas comme si tu étais à l'époque un gamin de 17 ans totalement apeuré, j'aurais pardonné à un idiot d'adolescent qui avait prit ses jambes à son cou.... C'était même pas elle la plus riche de vous deux, la plus belle, la plus... C'était pas elle qui avait le pouvoir, c'était TOI !!!! C'ETAIT TOI DEPUIS LE DEBUT.... et t'as rien... t'as eu peur comme si elle te... tenait les couilles et que si tu avouais que tu m'aimais....." Je pris le temps de faire une pause pour me contenir et pas... pleurer encore comme une chèvre devant lui bien que j'avais les larmes prêtes à craquer. "La veille encore... tu m'avais dit que tu m'aimais... que tu voulais... qu'on soit juste toi et moi, que ma majorité n'arrivait pas assez vite... tu te rends compte de ce que j'ai ressenti quand tu m'as balancé ça en pleine figure ? Je prenais la pilule, j'ai jamais cherché à te piéger.... je sais pas pourquoi je suis tombée enceinte mais c'est arrivé, et tu m'as fait passer pour la pire des garces... d'ailleurs c'était le mot que tu avais employé non ?" Je baissais ma tête en essuyant les larmes qui coulaient avec lenteur sur ma peau. "On peut rien rattraper... On peut juste... rafistoler certaines choses... et je suis même pas sûre d'en avoir envie." Je levais mes yeux sur lui, incapable de lui avouer qu'il m'avait manqué à en crever. Ca aurait été trop beau. Inconsciemment, je voulais lui faire mal comme il m'avait fait mal...



Lorsque les trois petits coups se firent entendre, j'eus un peu peur et sursauta avant d'entendre la voix de Gabriel. Je me mordais la lèvre en soupirant. Je n'arrivais pas être cruelle malgré la rancoeur qui animait mon coeur. J'ouvris la porte et pris mon fils dans mes bras, embrassant son front légèrement chaud à cause de la température. "C'est qui Maman... ?" Il fixait son père de ses grands yeux bleus, le toisant du regard. Il n'aimait pas vraiment les hommes qui s'approchaient de moi, il les repoussait avec ardeur souvent, sauf Eirik, parce que lui avait Jaime et que Gaby était dingue de Jaime. "C'est..." Je ne savais pas quoi dire, j'avais tellement peur de lui avouerque c'était son père, Gabriel désirait tellement avoir un papa comme les autres que... j'avais peur... peur qu'il ne me délaisse au profit de Paul. "C'est... il est... c'est Paul... un ancien ami de Maman..." "Bonjour..." Il renifla en le regardant, se gluant à moi en me tenant par le cou fermement. Il jouait au timide, mais en même temps, il faisait son petit dur à se montrer comme ça avec moi. Il ne fallait pas toucher à sa Mamounette. "Viens bébé, faut que tu prennes ton médicament." On s'en alla à la cuisine, je n'avais pas chassé Paul, je ne lui avais pas fermé la porte au nez. Au contraire. Je lui avais laissé carte blanche pour entrer dans notre univers. La jeune fille en moi frémissait de revoir son premier amour que je le veuille ou non. Il était là, et j'avais encore trop de chose à lui dire. La porte se ferma, et Paul arriva à notre suite, presque interdit. Au moins je n'avais pas honte de lui montrer là où je vivais. C'était un bel appartement cosy, entretenu, bien décoré. On avait chacun notre chambre. J'étais fière de ce que j'avais fait sans lui. Gabriel avala son médicament rapidement avant de bailler. "Tu veux regarder Cars sur l'ordinateur dans la chambre de Maman ?" "Oui !" Il eut son beau sourire. Je regardais Paul pour lui faire comprendre qu'il pouvait s'asseoir et m'attendre, je ne voulais pas lui parler devant notre fils. Une fois Gaby dans le lit, installé avec son doudou et son film, je lui laissais le babyphone et pris l'autre, lui expliquant qu'il n'avait qu'à m'appeler pour que je vienne, mais qu'il devait dormir un peu et se reposer pour aller mieux demain. Il ne ronchonna pas comme à son habitude, il aimait trop regarder les dessins animés sur mon pc et dans mon lit. Je fermais la porte afin que la conversation ne le gêne pas et retourna à la cuisine faisant bouillir de l'eau afin de faire du thé. "Pourquoi tu es revenu maintenant... et... ta femme... ?" Je n'avais aucune idée de ce que ma mère était devenue, nous avions rompu tout contact après cette fameuse soirée, et les garçons n'en parlaient pas non plus.

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MessageSujet: Re: Oserais - je ou n'oserais-je pas ? // Judie   Oserais - je ou n'oserais-je pas ? // Judie Icon_minitimeSam 8 Déc - 14:02



Oserais-je ou n'oserais-je pas feat Judie

Je me tenais avec Judie sur le pas de la porte de son appartement. J’étais rongé par la honte, les remords, les regrets. Au fond, je pensais que j’avais gâché une partie de ma vie. J’avais fait les mauvais choix. J’aurais dû, la suivre, assumer les conséquences de mes actes. En plus cela ne m’aurait pas déplu d’avoir un enfant. J’avais l’âge pour et j’aurais pu être là pour prendre soin de mon bébé et de ma femme. Celle-ci n’aurait été autre que Judie et je l’aimais à la folie. Tout cela se serait bien passé et on aurait vécu heureux. Je commençais vraiment à croire que les belles histoires et le happy end c’était seulement d’actualité pour les romans et les films. Dans la réalité ça ne se passait jamais comme cela. Ma bêtise me rendait malade mais je ne pouvais plus revenir en arrière, je pouvais seulement essayer de réparer les dégâts mais ça ne s’annonçait pas de tout repos. « T’as raison Judie, elle me tenait par les couilles ! Mais qu’est-ce que tu veux que je te dise de plus ? Si on le pouvait, on remonterait le temps et je réagirais autrement. Je te soutiendrais, on lui ferait face à deux et on ferait notre existence pénard, loin d’elle avec notre enfant. Mais c’est trop tard ! J’ai fait le con et aujourd’hui, je suis là, je ne peux rien faire de plus que d’être là bêtement sur ce palier, devant toi. » Les sanglots étaient prêts à bondir de nouveau dans l’abdomen de Judie et je ne le supportait pas. J’avais l’impression de lui pourrir la vie. Après tout, elle avait réussi à avancer sans moi. Elle était quelqu’un de bien et elle faisait de notre fils une bonne personne. Peut-être aurais-je dû les laisser en paix tous les deux. « Je sais que tu m’as pas piégé, je sais tout ça et je t’aim … ais vraiment plus que tout Judie, je t’aime encore, je suis perdu et je m’en veux A MORT » Elle n’en avait pas vraiment envie, c’était ce qu’elle venait de dire. Et ça je ne pouvais pas l’accuser. J’avais les larmes aux yeux alors que je n’avais jamais pleuré devant la jeune femme. Je ne sais pas, j’avais espéré qu’elle ferait un efforts, j’avais fondé tous mes espoirs sur cette rencontre et je la sentais s’effondrer minutes après minutes.

Gabriel apparu et du revers de la main j’ai essuyé mes larmes. J’avais encore plus honte maintenant. Ce n’était pas vraiment dans mes habitudes de pleurer. Le gamin demanda qui j’étais et là, mon cœur stoppa net. Qu’allait-elle lui dire ? Que j’étais son père ? J’adorerais ça, qu’il sache que je suis là, que j’existe et qu’il peut me sauter dans les bras s’il en a envie. Bon, d’accord, là j’exagérais un peu il ne m’avait jamais vu … « Un ancien ami … » Voilà ce que j’étais pour mon propre fils, en même temps j’aurais dû m’y attendre. J’aurais pu reprendre Judie et dire au petit blondinet que j’étais son père mais cela n’aurait fait qu’empirer les choses. Et puis je ne pouvais pas me montrer égoïste, il était peut-être préférable qu’il ne connaisse pas mon existence. Si sa mère décidait de mon foutre à la porte de sa vie définitivement je l’accepterais et alors il valait mieux qu’il ne sache pas que cet homme, grand, fier d’allure, et aussi blond que lui était son père biologique. « Bonjour … »
Un médicament ? Était-il malade ? J’espérais de tout mon cœur que non, il n’était atteint d’aucune pathologie grave et qu’il souffrait seulement d’un petit rhume. Je me suis retrouvé planté devant la porte grande ouverte. Seul alors que Judie et le petit était rentré. Je ne savais pas si j’avais le droit d’en faire de même, mais vu que la porte était ouverte je supposais que oui. Je suis donc rentré et ai découvert l’univers dans lequel grandissait mon fils et vivait celle qui un jour avait été presque ma femme. Puisque oui, à l’époque, l’idée de l’épouser lorsqu’elle serait majeure et bien évidemment lorsque j’aurais divorcé de sa mère m’avait traversé l’esprit. J’ai laissé la demoiselle quitter la pièce pour installer Gabriel dans sa chambre et je l’ai attendu, appuyé contre un meuble. J’aurais pu m’asseoir mais je ne me sentais pas assez à l’aise pour cela. Judie revînt et elle s’exila dans la cuisine pour faire chauffer du thé. Je ne savais pas si elle le faisait pour elle, ou pour paraître polie ou pour tenter de m’éviter, de m’affronter. Je l’ai suivi jusque-là pour découvrir une cuisine parfaitement rangée et décorée et la question tomba. Pourquoi j’étais là ? La question me semblait évidente mais j’avais peur qu’elle paraisse surfaite pour Judie. Qu’importe ? Je me suis lancé. « Je suis la parce que tu me manques. Tu sais ça fait longtemps, des années même, que je rêve de te retrouver, de tout oublier et de tout recommencer. Je sais que c’est impossible mais c’est ainsi. Je t’ai aimé à la folie, et ce malgré notre différence d’âge et aujourd’hui, je t’aime encore, je le sais. Je le sens, je n’ai plus jamais aimé quelqu’un autant que toi et d’ailleurs ça n’arrivera plus jamais. De plus, on a un fils que j’aimerais découvrir. J’aimerais qu’il sache qui je suis, pouvoir lui faire plaisir, l’emmener au parc et faire avec lui toutes ces choses qu’un père est censé faire avec son fils. Je rêve d’une vie de famille avec vous deux. Je sais que ça parait irréel et j’ai conscience que je ne peux pas débarquer comme ça et te prononcer ces mots mis j’en ai besoin et au fond tu as besoin de savoir tout ça. En tout cas, quel que soit ta décision, ne t’en fais pas, je ne t’enlèverai jamais Gabriel. Tu es la seule famille qu’il ait jamais eu». Pour ma défunte femme, qui d’une certaine manière n’avait obtenu que ce qu’elle méritait en décédant, je ne savais pas quoi dire à Judie. Elle était malgré tout sa mère et elle ne semblait pas savoir qu’elle n’était plus de ce monde. Alors mes mots allaient être simple. « Elle est morte … Judie … Mais ne penses pas que c’est pour cette raison que je suis là, silteplaît … »


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