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Une naissance ! Une naissance s’est toujours un fabuleux événement non ? Il est né à 9h36 du matin le jeune enfant, après une nuit éreintante pour sa jeune mère qui n’en pouvait plus des contractions et qui n’avait qu’une envie : tuer son époux pour l’avoir mise enceinte. C’était toujours comme ça les naissances. Souffrance horrible avant la délivrance tant attendue depuis 9 mois ! Il était enfin là. Grand-Mère Wendy n’avait eu de cesse de rabâcher qu’à son époque il n’y avait pas de péridurale et qu’elle avait mis 3 enfants au monde sans aucune difficulté ! Malgré tout, tout le monde savait que l’entendre parler de ça lui rappeler le souvenir de ses défunts jumeaux morts à 4 ans. Le premier s’étant noyé dans le petit étant derrière la maison (elle donnera par la suite à cause de ça, une phobie des profondeurs à Gabriel qui détestera aller à la piscine et ne saura pas nager) ; le second se laissa mourir de chagrin, bien trop malheureux sans sa moitié. Gabriel avait d’ailleurs hérité des deux prénoms de ses enfants disparus. Gabriel Milo Llewelyn. Ils ne savaient pas si un jour ils allaient ravoir d’autre enfant, voire même un autre garçon, et son père voulait rendre hommage à ses petits frères qu’il avait perdu trop vite et qui lui manquaient chaque jour. Sa mère, elle n’avait eu aucun mot à dire et détestait l’idée qu’il puisse porter les prénoms de deux personnes mortes prématurément, cependant elle n’avait pas son mot à dire. Sois belle et tais-toi ! C’était ainsi dans ce petit monde de bourgeois. Monde réputé infâme pour les âmes faibles. Ils s’étaient connus par un heureux hasard et s’étaient de suite plus. Puis plus tard, ils découvrirent que leurs familles avaient prédestinés leur rencontre, et qu’elles avaient planifiés leur avenir. Ils s’aimaient, mais probablement pas assez pour se marier et avoir des enfants. Mais ils n’avaient rien à dire et devaient rester droits fiers et faussement amoureux ! Néanmoins, ils avaient de quoi être heureux, ils venaient d’avoir un petit héritier, un petit prince dans l’empire Llewelyn-Davies. Les grands-parents parlaient déjà de ce qu’ils prévoyaient pour eux, alors que les parents soupiraient par avance déçus d’avoir condamnés leur petit ange à subir ce qu’eux même avaient dû subir en étant les aînés de leur famille respective. C’était trop tard à présent. Il fallait le faire baptiser au plus tôt, Wendy était tellement superstitieuse maintenant. La faute au temps selon son mari, la faute à Alzheimer qui devait la guetter selon son fils. Une famille semblant s’aimer quoi qu’il arrive mais qui au fond était pleine de rancœur. Gabriel ne resta pas le seul enfant de la famille Llewelyn, un petit frère pointa le bout de son nez quelques années plus tard alors que lui-même souffrait déjà de peu voir ses parents. Il passait la plus part de son temps à l’école ou avec sa grand-mère. Ah comme il l’aimait Wendy. Elle avait été un presque dragon autoritaire avec son fils mais était devenue un agneau de douceur avec son petit-fils. Gabriel lui rappelait tellement ses jumeaux morts trop tôt. Des bouclettes sur la tête, des cheveux noirs, des beaux yeux verts, il avait tout d’eux, autant dire qu’il fut énormément surveillé durant sa 4ème année de vie. Mais tout ce passa pour le mieux en réalité. Comme si la malédiction n’avait jamais existé (car aux yeux de Wendy, s’en fut une.)
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« Gabriel ! Gaby tu vas où ? Je peux venir ? » Il se tourna vers son frère et eut un petit sourire tendre pour lui. Du haut de ses 15 ans, il fixa le jeune blond qui arrivait presque à le dépasser, il allait devoir s’y faire, il serait le nabot des deux.
« Je vais voir Grand-Mère comme tous les samedis. » « Pourquoi je peux jamais venir, on dirait qu’elle m’aime pas ! » C’était peut-être vrai, c’était peut-être l’impression que tout le monde avait lorsqu’on pouvait voir la relation que la vieille dame entretenait avec l’aîné de la maison. Elle n’avait cessé de s’occuper de lui bien que leurs parents se soient rendus plus accessible après la naissance d’Hayden, elle ne s’arrêta pas pour autant dans son élan éducatif, gonflant parfois son fils qui pour autant ne disait rien contre elle, ce qui créait des conflits à la maison, conflits que les garçons comprenaient mais dont ils ne pouvaient être qu’acteurs.
« Je peux venir alors ? » « Je ne sais pas. Tu sais elle va me donner un cours de pâtisserie, et tu la connais quand elle me donne des cours mais promis je te ramène ce que j’ai fait, d’accord ? » Il savait qu’il allait devoir recommencer encore et encore tout jusqu’à ce que ce soit parfait aux yeux et au palais de sa grand-mère comme pour le thé, comme pour tout. Il n’avait pas de choix, il se devait d’être parfait. Savoir danser (les danses de salon uniquement), savoir coudre, savoir cuisiner, préparer du thé, savoir être un parfait petit chanteur de la chorale de l’église, allez à la Messe avec elle, faire du cricket, du polo (chose qu’il pouvait avoir en commun avec son frère), être bon à l’école même si il devait travailler deux fois plus dur alors qu’Hayden comprenait tout directement et avait pu sauter une classe. Il fit un câlin à son cadet avant de s’en aller dans son uniforme. Elle adorait le voir dans son uniforme de la London Christian and Private School for Boys. Elle avait été tellement fière de le voir intégrer cette prestigieuse école où son mari et son fils avaient eu même établi leur scolarité. Hayden allait probablement y passer sauf si encore une fois Kathleen y mettait son grain de sel. Voir un de ses fils déjà complètement à la merci de sa belle-mère la rendait chèvre alors deux… Gabriel semblait malgré tout épanoui. Très poli, très respectueux, très travailleur, il était destiné à reprendre une des affaires familiales. Une librairie très ancienne qui allait bientôt fêter ses 158 ans et qui appartenait à la famille de sa grand-mère, elle l’avait eu en héritage de ses parents et la cousine qui en tenait la gérance pour le moment ne lui plaisait absolument pas. Ce fut notamment pour cela qu’elle le força à étudier un double (pour ne pas dire triple) cursus à l’université. Le commerce et la littérature, et à côté de cela la cuisine et plus particulièrement, des cours de pâtisseries. Il allait y arriver, il le devait.
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« Gabriel, asseyez-vous mon enfant ! J’ai une grande nouvelle à vous apprendre ! » Il était heureux de voir l’entrain de Wendy, elle qui souffrait de quelques malaises qu’elle ne voulait pas prendre au sérieux. Depuis la mort de son époux, elle avait perdu un peu d’elle-même, tout le monde l’avait remarqué, seule elle continuait à le nier fortement. En même temps, elle avait passé 57 ans de sa vie avec le même homme. Comment ne pas être affectée par ça ? Depuis ses 20 ans, Gabriel avait quitté la résidence universitaire dans laquelle il évoluait à la Saint Victoria University afin de rejoindre la vieille demeure de son aïeule et ne plus la laisser seule. Il avait probablement fait une erreur en faisant cela en réalité, Hayden lui avait demandé de renoncer, ses parents lui avaient demandé plus d’une fois s’il était certain de son choix. En réalité non… Il n’était sûr de rien, mais il se sentait redevable. Il savait parler à Wendy mais pas à eux. Il s’en voulait par moment, mais il avait passé tellement de temps à ses côtés pour se perfectionner. Malgré tout, ni sa grand-mère ni ses parents ne savaient pour sa passion, passion qui le consumait depuis ses 18 ans environ grâce à une rencontre avec un étudiant dont les parents tenaient un cabaret et qui était fan de magie. Gabriel en fit son loisir principal, secret primaire aussi qu’il partageait seulement avec son frère, et depuis deux ans déjà le French Cancan lui avait demandé de devenir une de ses stars un magicien parmi les autres artistes. Il était un petit libraire anglais coincé et serviable la journée, et quelques soirs par semaine il se transformait en une bête de scène.
« Gabriel ? » Il sortit de ses songes et fixa sa grand-mère un moment avant de prendre place sur le siège désigné tout en lui servant du thé. Elle avait encore renvoyé la gouvernante qu’il avait engagée à peine deux mois plus tôt en la traitant d’incompétente, l’obligeant à presque tout faire à la maison. Il s’épuisait entre la boutique son second travail et s’occuper d’elle mais malgré tout, il le faisait de bonne foi.
« Je vous ai trouvé la parfaite épouse ! » Il la fixa incrédule se demandant si il venait vraiment d’entendre ce qu’elle venait de lui dire.
« Allons mon enfant ne soyez pas si désappointé. » Devait-il réellement se réjouir de la chose ?
« Elle est belle, jeune, travailleuse, intelligente et de très bonne famille ! » « Mais je… » « C’est exactement la jeune femme que nous attendions ! Vous la rencontrerez dimanche midi au cours d’un dîner avec ses parents ! Elle se prénom Destiny ! C’est tellement charmant n’est-ce pas ? » Il hochait la tête faiblement en guise de réponse. Une fiancée ? Une future femme ? Lui qui était toujours vierge à 25 ans et n’avait réellement connu que quelques amourettes sans grande suite vu qu’il ne pouvait passer à l’acte. Il se sentait pris au dépourvu, il avait l’impression que sa vie ne lui appartenait absolument pas. Sa mère était contre, son frère aussi son père trouvait ça normal. Il devenait un spectateur d’un monde dont il était prisonnier.
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C’était un jour de fête, il portait un magnifique costume à carreaux bleu, gris et mauve, rien d’excentrisme, tout dans l’élégance. Il fixait la réception depuis la cuisine sans réellement y prendre part, à vrai dire, il avait eu du mal à s’intégrer dedans. Il avait eu un mal fou à parler à celle qui était désormais sa fiancée, celle qui avait dû tout quitter pour aller avec lui et qui ne semblait nullement heureuse. Il voyait parfaitement la tristesse dans les yeux de sa belle. Tristesse qu’elle semblait réussir à dissimuler aux yeux des autres pourtant il n’était pas dupe. Il savait les sacrifices qu’elle avait dû faire à cause de ce mariage arrangé. Mariage qui plaisait fortement aux grands-parents et aux parents mais pas vraiment à eux. Ne nous méprenons pas. Elle était divine, douce, gentille, cultivée… Mais il ne l’avait pas choisi, et elle se devait d’abandonner un être aimé pour suivre un inconnu. Il s’en voulait au fond de venir gâcher sa vie en un éclair même si lui-même n’avait rien demandé et subissait la chose durement. Il n’avait personne à aimer, personne à choyer mais justement il aurait voulu découvrir ça au lieu de ce le voir imposé d’un coup. Tout le monde semblait se réjouir de ce mariage à venir sauf eux. Dehors la neige tombait, il restait prêt d’une fenêtre songeur. Il aurait aimé que ça se passe comme dans les fils, qu’à un moment il s’en aille, qu’elle le suive, qu’elle le retrouve à jouer du piano, et qu’ils finissent par s’embrasser en se disant que finalement tout ça n’était pas une mauvaise idée. Mais ça n’arriva pas. Ils restaient chacun de leur côté, parfois ils se rejoignaient, il souriait pour des photos. Mais au fond, ils n’étaient que deux étrangers n’arrivant pas à faire un pas vers l’autre. C'était leur quotidien, maintenant ils devaient s'apprendre et se faire confiance, essayer de tomber amoureux pour ne pas avoir une vie trop lourde, s'aider et s'apprivoiser. Il essayait désespérément de le faire car malgré tout elle lui plaisait, mais il avait juste l'impression d'être le responsable de son malheur.
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Sujet: It's my Happy Ending or not.... 
Dim 5 Mai - 13:16
