” I love you Mate, even if the whole world is against us ”

Beaucoup de chose c'était passé, et j'avais pas vraiment eu le temps d'aller voir Thisbe, on avait toujours des horaires contraires, alors on se croisait à l'hôpital, à la fac, ou parfois ici. Mais cette fois-ci, et pour une fois, on finissait à 2h d'écart l'une de l'autre, et nos parents n'étaient pas là. J'avais dans l'idée de partir profiter du confort de la villa. Et puis après tout ce qu'il s'était passé... La réunion, Jude, Travis, la rencontre avec Samuel. Tout ça, il fallait que je lui en parle. On avait pas vraiment passé de temps ensemble depuis le bal des roses, j'avais vraiment peur qu'elle ne m'en veuille pour Joe, et pour l'avoir laissé en plan le jour là. On n'en avait pas vraiment parlé en faite de tout ça, et mine de rien ça me pesait sur le coeur. Avant de partir pour la maison, je pris un détour pour prendre un gâteau au chocolat dans une pâtisserie, et un cheesecake. Ce dont on raffolait avec Titi ! Une fois à la villa, je mis le tout au grigo, et monta dans ma chambre enfiler un short, un débardeur, et un gilet. Avant d'allumer mon pc, je pris le temps d'appeler mon Père, histoire de le remercier. "Aloha ! C'est comment Borabora ?" "Plutôt pas mal ! Ca c'est fini comment ? il était compétent ou incompétent ?" "Il a été excellent, il a menacé Oncle Teddy et la direction de l'hôpital de partir aux prud'hommes si j'étais impliquée dans le procés... Du coup j'ai rien eu, même pas de sanctions. C'est un sacré requin." "T'aventures pas trop avec lui ! Tu as 23 ans n'empêche, j'aimerai que tu deviennes plus sérieuse et responsable Neela. C'est la seule fois que je t'aiderai tu as compris !" Il me mit vraiment les larmes aux yeux. "Mais... mais j'ai... j'avais rien fait de mal et je t'ai rien demandé en plus, et tous mes titulaires sont vraiment contents de moi et... comment tu fais pour être toujours aussi vache avec moi ?" "Parce que tu en as besoin Neela ! Tu prends trop tes aises, on te cire trop les chaussures ! Les gens ne font pas autant d'éloges à ta soeur alors qu'elle est aussi compétente, tu es égocentrique ! Et j'aimerai bien que le nom des Jones ne soit pas associé qu'à des scandales." "Mais de quoi tu parles..." "T'es sortit avec un patient non ?" Je ne pus répondre, on avait beau être au téléphone, j'avais peur comme si j'avais 5 ans et que j'allais me prendre une fessée. "Tu me déçoies. Tant mieux si ça c'est arrangé, mais fait en sorte que ça n'arrive plus ! Que PLUS RIEN n'arrive tu m'entends." Il raccrocha rapidement, je me mis à pleurer comme une petite fille dégoûtée. Mes larmes durèrent 10 bonnes minutes, j'avais besoin d'évacuer tout ça, et puis de la musique, et un peu de blabla sur tweeter et facebook me changèrent les idées jusqu'à ce que j'entende toquer. Essuyant bien mon visage, je vis Thisbe entrer avec un plateau repas, elle me fit sourire. "Oh oui ça me dit " Elle se posa sur mon grand lit avec moi, j'adorais sa bonne humeur, et son attention me touchait vraiment, je posais ma tête sur son épaule en souriant. "J'ai faim ! J'ai même acheté un cheesecake, et un gâteau au chocolat, tu sais ceux qu'on aime. On les garde pour un peu plus tard, c'est pas grave." Je pris un gâteau et le croqua avant de lui mettre l'autre moitié en bouche. "I love you so much...." Je pris sa main dans la mienne avant de sourire. "Gosh... Ca fait combien de temps qu'on a pas fait ça ? une vraie soirée toi et moi ? en amoureuse en plus ?" Je lui donnais un baiser sur la joue avant de rire un peu. "C'est toi ma vraie moitié quoi que les autres en dise. Together forever hein ?" J'avais besoin d'être rassurée en ce moment. "Dis... tu m'en veux plus pour Joe hein ? Je lui parle plus trop, et je veux pas de lui tu sais. En plus il a été salaud avec toi et j'ai juste envie de l'étriper. Il nous a juste fait du mal au fond..." D'un bras, je l'enlaçais pour la tenir contre moi. "Soirée disney et gâteaux alors ?" J'eus un grand sourire de petite fille. "Au faite, papa te passe le bonsoir."

Spoiler:

J'avais réussi à trouver la fin de mon roman. Une histoire qui se terminait ni mal ni bien, juste une fin ouverte à de nombreuses possibilités, portée par l'amour que deux êtres s'offraient mutuellement. Dans mon livre, l'héroïne tombait enceinte dès leur première nuit d'amour. Je me surpris à me dire que ce serait magnifique si cela arrivait à Neela, mais jamais n'aurais voulu lui imposer ça. Pas de si tôt, même si désormais, je pouvais mourir heureux, sachant qu'elle m'aimait en retour. Ma Nee....que c'était doux de penser à elle, à ses yeux magnifiques, à son sourire tendre et malicieux. Elle était tout pour moi et Lau' en était plus que ravie. Elle n'arrêtait pas de parler mariage, de manière plus sereine qu'avant certes, mais tout de même, beaucoup plus sérieusement. Ça en devenait presque oppressant....Je levais les yeux au ciel. Ah Lau'...j'étais si heureux de ne pas avoir eu à te mentir jusqu'à ta mort....finalement, c'était réel, bien réel.

Soupirant d'aise, je replaçais les mèches de cheveux qui flottaient devant mes yeux, brassées brutalement par le vent qui s'engouffrait dans mon cabriolet. Mon lecteur CD me passait ma chanson favorite du moment, Hell Yeah! de Rev Theory. Elle était punchy et m'affichait un sourire aux lèvres. Je devais ressembler à un de ces gosses de riches que j'étais. Les cheveux dans le vent, le paysage se reflétait sur mes lunettes de soleil. J'étais juste heureux, et j'avais envie de le faire savoir au monde entier. Neela, la femme que j'attendais depuis tout ce temps avait fini par tomber dans mes bras et je ne comptais pas la laisser tomber. Jamais. J'accélérais. Il n'y avait personne sur la route. Le rythme de la chanson m'entrainait. Je me surpris à chanter à tue-tête.

 « Give me the HELL! Give me the YEAH ! ♪»

Je ricanais tout seul, je ne savais même pas chanter. Mes seuls talents étaient l'écriture et la séduction. J'avais renoncé au second....quoique...je comptais bien m'amuser à séduire la même femme de nombreuses fois...Satisfait de ces pensées qui flattaient mon égo. Je décidais d'ailleurs de lui téléphoner, juste pour entendre sa voix, même si je savais qu'elle avait horreur que je lui téléphone en voiture. Elle trouvait ça trop dangereux ! Mais malheureusement, je tombais sur sa messagerie, elle ne l'avait probablement pas entendu sonner. Dommage.... Je laissais donc un message. «Hey, j'voulais juste entendre la voix de la femme qui occupe mon esprit jour et nuit. Tu me manques............. Je t'aime Nee'. » Je raccrochais, presque fâché d'avoir hésité à dire je t'aime. Je le pensais pourtant si fort ! Je fus soudain surpris par l'interruption de l'animateur radio : « ...Bonsoir à tous ! Nous vous annonçons de fortes pluies en cette soirée, à nos chers conducteurs, ne roulez pas trop vite, et rentrez rapidement chez vous ! Maintenant, le dernier tube du moment pour nos fans de rock....Closer to the Edge de Thirty Seconds To Mars ! ». J'augmentais le volume. Cette chanson aussi je l'aimais beaucoup. L'animateur avait raison. Je ne voulais que rentrer chez moi et appeler Neela. La rejoindre, mais elle était chez elle, une soirée avec sa sœur de prévue. Alors, j'avais décidé de passer du temps avec Lau'.

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 « Closer to the edge.....♪ »

Voilà que je chantais encore ! Décidément ! De toute façon, personne n'était là pour m'entendre. Après ce week end étouffant, envahit par ces journalistes littéraires, j'avais bien le droit à un peu de repos ! J'étais ravi d'avoir fait un nouveau best-seller, mais mon soudain changement de style a mit la puce à l'oreille à ces saletés de fouineurs. Êtes-vous amoureux ? Le sait-elle ? Qui est-ce ? Ils me gonflaient avec leurs saletés de questions personnelles ! Mais comme toujours, d'un professionnalisme hors du commun, je répondais gentiment qu'il ne s'agissait que d'un défi personnel, en tant qu'écrivain et suite à la demande de quelques fans dont j'avais lu les courriers. Ce qui...en soit, pouvait tout à fait être vrai. Bien que je ne lisais jamais les lettres des fans...mon agent le faisait pour moi. Il me rapportait quelques idées, mais rien de très intéressant. J'apprenais juste à en tirer profit. J'avais pas besoin d'appuyer les faits, on me croyait si facilement parce que...c'était « gentil » de faire ça. Mais je n'étais pas gentil avec tout le monde. J'ai toujours été égoïste et prétentieux. Seuls mes proches ont le droit à un autre comportement, et encore...il faut vraiment qu'il s'agisse de gens spéciaux... Je levais les yeux vers l'horizon. Des gens spéciaux oui. Lau', elle qui m'avait toujours poussé au cul et...Neela. Aussi magnifique que le ciel qui se présentait à moi ce soir là. A la fois coloré, somptueux et sauvage. Oui, la pluie annoncée était sur le point de se pointer. Imprévisible. Comme Neela. Mais il allait sans que quelques soit la comparaison que je pourrais faire, elle serait toujours la plus belle à mes yeux. Elle avait su abattre la barrière qui me séparait des autres, d'elle. Elle s'était installée dans mon cœur aussi aisément que si elle y avait toujours été. Je n'aurais jamais cru cela possible... Bizarrement quelque chose m'étreint soudain le cœur. Ce bonheur soudain était comme trop parfait. Pourquoi avais-je pensé cela ? Comme si une malédiction s'était abattue sur moi, une peur soudaine me saisit. Je reposais les yeux sur la route, mais il était trop tard. Un nouvel air se lançait sur ma radio, aussi triste que ce qui m'arrivait... Neela....pardonne-moi....

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La voiture dévia de sa trajectoire. Le virage était trop serré, le conducteur trop étourdi. Le véhicule dévala la falaise, fit quelques embardées pour finalement rester stabilisée sur ses quatre roues. La taule abîmée reflétait sans mal la violence de l'accident. Étrangement, la radio fonctionnait toujours, mais le siège du conducteur était vide. Plus loin, en contre-bas gisait un corps sans vie. Le visage en sang, les yeux grands ouverts sur le ciel capricieux au-dessus de lui, il expirait son dernier souffle. Les gouttes de pluie commencèrent doucement à tomber, nettoyant lentement sa peau ensanglantée. Un cri résonna quelque part au-dessus. Une femme qui avait remarqué la barrière de la route brisée s'était arrêtée pour vérifier ce qui se passait. La vue du véhicule plus bas et du corps plus loin lui avait suffit. Elle appela les secours. Les sirènes retentirent. Un des ambulanciers hocha négativement la tête. Plus aucun espoir pour cet homme. On chercha ses papiers. Takumi James Williams, auteur à succès. Quel dommage, mais mort au sommet de sa gloire. On appela ses proches.

***

Lauren, si elle n'avait pas été dans un fauteuil, se serait effondrée. Sa main se crispa sur le combiné que lui avait tendu Sophie. Aucune larmes n' était venue. « Quand pourrais-je le voir ? » avait-elle simplement demandé. Froidement. Le chagrin était trop lourd, trop fort pour être exprimé. Lauren pouvait ainsi mourir à tout moment à cause du choc. Mais elle était une femme forte qui avait fait une promesse à son petit-fils, celle de se battre jusqu'au bout et de prendre soin de Neela si quelque chose lui arrivait. Elle demanda à Sophie d'aller lui chercher son carnet rouge dans la grande bibliothèque. Un épais carnet duquel elle sortit une enveloppe qu'elle observa longuement avant de se lever, ignorant les protestations de Sophie. Elle marcha péniblement jusqu'à la fenêtre et regarda à nouveau la lettre où l'écriture appliquée de Takumi avait laissé le prénom de celle qui devait devenir sa femme. Le souvenir du jour où il lui donna cette lettre lui revint en mémoire. « Lau', ma Lau'...je sais que ça va te paraître glauque ou complètement fou, mais je tu sais à quel point j'aime Neela, alors...si un jour, il devait m'arriver quelque chose, peu importe qu'on soit ensemble ou non...je voudrais qu'on lui lègue tout. Le manoir, ce qui me restera d'argent, mes droits d'auteurs, tout ! C'est une femme bien, elle le mérite plus que quiconque, ne penses-tu pas ? » avait-il dit, un sourire amoureux sur les lèvres. Lau' s'était sentie mal à l'aise ce jour là, mais approuvait largement son choix. Cette lettre qu'elle tenait, elle ne l'avait jamais lu. Ce qu'elle savait, c'est qu'elle contenait probablement plus qu'une simple liste de ce qu'il léguait à Neela, sûrement tout l'amour qu'il lui portait à jamais éternisé sur le papier.
Elle glissa l'enveloppe dans son sac à main et s'approcha lentement du combiné. Comment allait-elle lui dire ça ? Il le fallait pourtant. Elle composa son numéro de portable. Le téléphone sonna. La voix de Neela se fit entendre. Celle de Lau' trembla le moins possible : « Neela....Takumi....c'est trop tard.... » Elle marqua une pause et déglutit difficilement. « Rejoins moi à l'hôpital ma chérie. » Moins d'une heure plus tard, elle s'effondrait dans ses bras, après lui avoir remit la lettre. Lau' n'avait guère plus d'une année ou deux à vivre encore...et même si elle était brisée par le tragique accident, elle ferait tout pour accompagner Neela et bientôt....les premiers mois de son arrière-petite-fille....