Garçon attachant, Billy est quelqu'un dont la vie ne lui a pas fait de cadeau. Très proche de ses parents, il a vite perdu espoir dans la vie quand il apprit qu'il avait une leucémie. Dès lors, il a complètement changé. Renfermé sur lui même, il ne croit plus en la vie et pense que chaque jour est son dernier. Avant, quand il était au lycée, le jeune homme était plein de vie et ravi d'être avec ses camarades, maintenant qu'il est toujours enfermé à la maison à cause de sa maladie, il ne veut plus rien faire et commençe à croire qu'il est coupable de la mort de sa mère. Il reste néanmoins toujours aussi proche de son père mais lui en veut de l'obliger à rester à la maison. Loin d'être capricieux, il reste néanmoins un peu mystérieux dans le sens où sa maladie reste tabou pour lui. Il est de temps à autre maladroit, et a l'impression de rester en cage, depuis qu'il ne peut plus sortir de chez lui.•

.

Cher Journal,

Il est temps que je me remette à écrire, de toute façon je ne peux faire que ça. Pendant un moment, j'avais encore un semblant de vie. J'allais à l'école, j'avais mes amis, j'avais ma mère, et j'avais mon père. J'ai perdu ma mère, l'école et mes amis. Mais reprenons les choses dans l'ordre. Tout à commencer par la mort de ma mère, il y avait dix ans. Dix ans que je grandissais sans elle, dix ans qu'elle me manquait. Je ne l'ai pas supporté et je ne le supporte toujours pas, dix ans après, mais ça mon père ne sait pas. Mon père, j'en ai fait voir de toutes les couleurs ainsi qu' à mes professeurs. Et la culpabilité a commencé à monter en moi. Pourquoi? Parce que juste après ma maladie s'est déclarée. La honte s'est aussi installée en moi. Pourquoi moi? Pourquoi la vie m'en veut elle autant? Je ne lui ai rien fait! Et alors quand mon père m'a annoncé que je n'irais plus au lycée, ce fut le final. J'ai senti le monde s'écrouler sous mes pieds. De quoi voulait il que je me cache? Comme s'il avait honte que je sois malade. Même si je savais qu'il faisait pour me protéger mes microbes. Mais moi, j'aimais bien aller au lycée, retrouver mes amis et ce fut très dur de ne plus y aller. Et de se sentir abandonné par eux par la suite. Je me sentais coupable de tout. Je ne voulais plus parler à personne. Mais comment en vouloir à mon père? Lui qui au contraire faisait tout pour m'aider. Même si au début, je n'y voyais pas. Je me rendais compte petit à petit qu'il tentait tout pour me sauver. Même si pour moi, je n'attendais plus que le dernier jour. Et quand il m'a annoncé qu'on partait en Europe pour tenter de parler à un oncle inconnu, je ne savais même pas comment réagir. Au début, j'en aurais pleuré de voir mon père aussi désespéré. Ensuite, j'aurais dit que mon père était vraiment tout pour moi et enfin, je lui aurais dit merci. Même si je n'y croyais pas. Même si rien ne me semblait plus terrible que de mourir. Même si, je commençais petit à petit à accepter que je risquais de mourir sous peu. Même si, enfin, je ne voulais pas mourir pour ne pas voir mon père souffrir. Alors, journal, que pense tu de moi? Que penses tu de ma vie? Tu vois bien que c'est un cauchemar? Crois tu que je vais me réveiller? Crois tu que je vais plutôt rejoindre ma mère? J'en sais rien, journal.. ces questions tournent dans ma tête... Pourtant y a mon père qui me tire vers le haut. Mais mon oncle? Cet oncle que je ne connais pas.. s'il refuse... je ne sais plus...

Billy

page 2 :

Cher journal,

Aujourd'hui, c'est la fin. Je l'ai décidé. Pourquoi? Ma vie s'arrête là.. juste quand tu as entendu le mot leucémie. Je sais que c'est la fin, alors pourquoi je pourrais pas choisir moi même quand je veux mourir? Bah si je l'ai déjà décidé. Je ne peux pas vivre avec ça, ce n'est pas possible. Je me suis enfermé dans ma chambre, et j'ai pris un rasoir, celui de mon père. J'ai enlevé la lame et j'ai regardé mes bras, le mur , mes posters et de nouveau mes bras. Je me suis mis à pleurer. Quelle honte de pleurer! J'étais tombé bien bas. J'ai approché la lame près de ma peau. J'ai fermé les yeux, j'ai sangloté encore plus fort. J'ai mordu ma lèvre et d'un coup, j'ai tranché mon poignet. J'ai réouvert les yeux, le sang coulait. J'hurlais le nom de ma mère, j’appelais mon père...comme si je regrettais mon geste. Je me suis allongé sur le sol, j'ai fixé le plafond, je commençais à grelotter de froid. Après tout est devenu flou, j'ai vu mon père à côté de moi, puis plus rien.
J'ai cru que j'étais mort, je le voulais tellement. J'ai réouvert les yeux et j'ai vu mon père. Il avait pleuré, je m'en suis voulu. J'ai murmuré papa.. je voulais lui demander pardon..

Journal, tu ne me connais pas.. je regrette tellement.. ou peut être pas..