Etre la petite soeur d'une fille aussi parfaite que Shiobban n'est pas chose aisée, d'autant plus que celle-ci était belle, intelligente et avait en plus tout ce dont elle désirait. Tout le monde se pliait en quatre pour elle après tout elle le méritait bien. J'avais toujours vécu dans l'ombre de mon aînée sans m'en plaindre à vrai dire. Elle avait toujours été mon modèle, en plus d'être comme une seconde mère pour moi. J'admirais sa force ainsi que ça détermination. Elle ne se laissait jamais abattre et contrairement à moi, elle avait pris sur elle lorsque notre père avait décidé de nous abandonner lorsque nous étions encore que des gamines..
J'avais cherché moi aussi à surmonter tout ça, ne plus penser à ce père qui nous avait lâchement abandonné sans même nous rendre visite ne serait-ce qu'une seule fois. Je lui en voulais énormément en plus de le haïr. J'étais devenue une fille remplie d'amertume et de colère en plus d'être triste. Une tristesse que je camouflais aux yeux de tous, je me refusais à me montrer faible sauf en présence de Shiobban. Elle était la seule à me comprendre et même si parfois, elle me surprotégeait un peu trop, étant bien trop présente pour combler l'absence de notre père, je la remerciais grandement d'être ce qu'elle était..
D'après mes dires, on pourrait croire que je ne suis qu'une fille ayant une rancoeur immense, ne réussissant pas à oublier les fautes de son paternel, qui ne fait que suivre tout simplement les traces de sa grande soeur adorée mais ne vous y trompez pas. Certes, je cherchais à frôler la perfection dont Shiobban m'inspirait, en tout cas les côtés d'elle que j'aspirais à acquérir mais j'avais ma propre définition du mot perfection et je l'incarnais avec grace. Bons nombres pensaient que je n'étais qu'un bout de femme fragile, sensible, mignonne, quelque peu caractérielle et surtout très attachante. Détrompez-vous! Je ne représentais pas que cette partie là. Au contraire, j'étais également une jeune femme entreprenante, bien trop même, ne gardant pas ma langue dans ma poche, la franchise était un des points les plus importants à retenir chez moi quitte à blesser au passage. Je magnais le sarcasme comme personne. C'était même devenue une arme chez moi. J'aimais jouer. Le jeu, c'est la vie! Je trompais, je rusais, je mentais et tout ça rien que pour le plaisir. On disait de moi que j'étais une véritable vipère lorsque je m'y mettais réellement alors que le reste du temps, j'était simplement adorable.. Tentez donc de vous dresser contre moi, si vous l'osez.. Je n'avais aucune pitié pour les personnes que je méprisais. Il m'arrivait de me montrer égoïste, ne pensant qu'à moi et à moi seule sans me soucier des autres.
Ah oui, une dernière chose, je vouais un véritable clute à moi-même. Je m'aimais énormément. Pourquoi? Parce que je me trouvais tout simplement géniale! J'aimais me lancer des défis, des défis plutôt osés en général juste pour le plaisir de m'amuser. J'étais un fin stratège, il le fallait vu mes études! Je ne laissais jamais rien au hasard! J'aimais m'adresser au gens avec éloquence et élégance sauf si l'individu en face de moi ne me donnait qu'envie d'utiliser un vocabulaire des plus barbares. J'étais une étudiante assidue, cherchant à prouver à tous que j'étais la digne soeur de Shiobban. Mon objectif? Etre aussi douée que cette dernière...

Il faut savoir que chaque être humain vivant sur cette Terre à son histoire qui lui est propre. Des similitudes peuvent exister, certes, mais rien de plus que de simple coïncidence. J'avais toujours trouvé mon histoire assez spécial, unique selon mon point de vu. En fait, je me suis toujours considérée comme quelqu'un d'important sur cette planète, quelqu'un dont personne ne pourrait se passer, quelqu'un qui marquera les esprits dans un future proche. Égocentrique, n'est-ce pas? J'avais toujours trouvé ce soit disant défaut comme une qualité...

La vie avait parfois la fâcheuse tendance à nous réserver des surprises auxquelles on ne s'attendait par forcément à recevoir. Un jour, on se réveillait, pensant passer une journée des plus banales et pourtant une chose quelconque nous tombait dessus l'instant d'après. Le plus drôle dans tout cela, c'est que l'on n'avait aucun contrôle là dessus et que l'on pouvait autant avoir une bonne qu'une très mauvaise surprise.. Les aléas de la vie..

Il fallait croire qu'en ce qui me concernait, après quelques mois d’existence sur cette Terre que je commençais à peine à découvrir, la vie avait décidé de retirer un des piliers de ma vie, mon père.. Tout ce passait dans le meilleur des mondes pourtant. Nous formions une famille soudées, unie et très heureuse. Il y avait mon père, ma mère, ma grande soeur Shiobban et moi. J'étais née en Afrique du Sud. Tout ce passait à merveille avant qu'il ne décide de retourner à Londres. Je n'étais encore qu'un petit bébé, ma seule préoccupation n'étant que de boire mes biberons remplis de lait, de dormir et de pleurer quand j'avais besoin de quelque chose. Je ne me doutais pas une seule seconde qu'autour de moi, les nuages d'un noir intense avaient pris de force la place de ce merveilleux soleil qui rayonnait autrefois au sein de la famille Nasàan. Ma mère avait toujours eu un faible pour un des meilleurs amis de mon père. Celui-ci avait également deux enfants, une fille et un fils et était également marié. Et pourtant, tout deux on sacrifiait leur mariage pour vivre leur amour, plutôt égoïste, non?? Mais ce n'était pas ce qui me faisait le plus mal, non!! Mon père n'avait même pas cherché à se battre pour Shiobban et moi. Il n'avait jamais demandé notre garde, nous laissant simplement à ma mère, retournant en Afrique su Sud. Pas un coup de fil, une lettre ou un e-mail pour savoir comment nous allions juste un simple silence. Un silence qui me pesait, me faisant atrocement souffrir..

J'ai donc grandi dans ce palace. J'avais à présent deux grandes soeurs, un grand frère et une petite soeur d'un an de moins que moi. Mon père, le nouveau mari de ma mère, était un homme très influant à Londres, très riche surtout. Je n'avais donc jamais manqué de rien. J'avais un toit au dessus de ma tête, de quoi me nourrir lorsque j'avais faim et surtout j'avais tout l'amour de mes parents. Bien sûr, il n'était pas mon père biologique, mais à mes yeux il l'était. Il m'avait élevé, éduqué et m'aimait comme si j'étais sa propre fille. Et je l'en remerciais infiniment. J'étais en sécurité et c'était tout ce qui comptait.

J'étais une petite fille assez éveillée, très curieuse même un peu trop parfois. J'adorais jouer avec mes aînés même si eux, en avaient bien souvent que je sois toujours sur leur patte avec ma petite soeur. J'aimais beaucoup la peinture avec les doigts, j'aimais les cookies et regarder des dessins animés. Mais ce que je préférais le plus, c'était découvrir le monde qui m'entourait. J'adorais poser des questions, je voulais tout savoir et tout de suite et quand on ne me répondait pas, je me mettais à pleurer. J'étais tellement rouge et si triste que finalement tout le monde cédait à mes caprices sauf une personne, Shiobban. Elle n'était pas dupe, elle savait que je pleurais sur commande et que le fait que je sois si mignonne me donnait beaucoup d'avantage. C'était peut-être pour ça que j'aspirais tant à devenir comme elle. Elle, elle était très intelligente et le fait qu'elle ne cédait pas à mes cris et mes pleurs montraient qu'elle était très courageuse de supporter mes pleures. Il lui arrivait de crier dessus pour que j'arrête de pleurer ou même de me menacer. Ou alors, elle me donnait des sucettes et m'emmenait au parc. J'étais dans ces moments, la petite fille la plus heureuse du monde. Shiobban était si douce avec moi et très gentille. Je voulais être exactement comme elle. Elle était mon modèle et tout ce que je voulais c'était qu'elle soit fière de moi..

En grandissant, ça n'avait pas beaucoup changé, elle m'inspirait toujours autant sauf que j'avais moi aussi ma propre personnalité. Il était vrai que nous avions beaucoup de chose en commun mais je n'étais pas elle, j'étais Pippà et rien d'autre que Pippà!! Au lycée, je m'en sortais plutôt pas mal, faisant partie des meilleurs de ma classe. Je bossais très dure, j'étais sans arrêt le nez dans mes bouquins en plus d'être bénévole à l'hôpital de Saint-James. Je m'occupais des enfants atteints de maladie diverse. Je voulais être présente pour eux. Je jouais avec eux, leur racontais des histoires.. Il me racontait leur vie à l'hôpital, leur petits secrets.. J'étais tellement heureuse de me retrouver en leur compagnie. Ils étaient tous adorables. Ce que j'aimais chez eux c'était que malgré leur maladie, il gardait toujours le sourire, un sourire qui illuminait leur visage d'ange... Quoi de plus beau que le sourire d'un enfant?

En plus de tout cela, je m'accordais aussi des pauses. J'avais une passion pour les cheveux. J'avais un Pursang du nom d'Eclair de Feu et un Argentin du nom de Tempête. Ils étaient comme mes meilleurs amis, toujours à l'écoute. C'était dans es écurie que je venais me réfugier quand ça n'allait pas. Je m'occupais deux ou aller faire une ballade à cheval histoire de me détendre. Je jouais au polo, le sport favori de la noblesse anglaise. Cela faisait douze ans maintenant. Je jouais sur le terrain de la villa de mes parents avec mes cousins sinon j'étais en club. Sinon, j'aimais beaucoup m'amuser. J'allais à des fêtes étudiantes alors que je n'étais qu'au lycée. Peu m'importait, à où il y avait une fête, il y avait Pippà. C'est dans une de ces fêtes que je fis la rencontre d'Andrea. Un mec super sexy je devais dire et avec qui la tension était assez électrique. Il m'attirait, je l'attirais et pourtant on ne faisait que de se disputer. On étions sorti ensembles malgré nos caractères respectifs. Je savais qu'il me trompait avec d'autres filles et pourtant j'étais toujours avec ce crétin. Après près d'un an, il est parti, entrant dans la marine me laissant seule, prétendant qu'il en avait assez de moi. Parfait, j'étais en colère contre lui, il m'avait abandonné mais en même temps quelle fille restait avec ce genre de mec?? Il me trompait, le pire c'est que j'en étais même pas amoureuse, juste une très forte attirance. Bon débarras, je pouvais enfin me reconcentrer totalement. J'avais eu mon diplôme d'état et j'avais intégré la faculté. Sciences-Politique, voilà ce que j'étudiais. C'était tellement intéressant de débattre de tout ce qui se passait sur notre planète. Et une des sujets qui me tenait à coeur concernait tous ces pauvres gens qui mourraient de faim en Afrique, en Asie.. C'était des sujets sensibles, certes, mais qu'il fallait aborder et trouver des solutions. Mon but, devenir sénatrice, c'était un rêve à défaut d'être une Lady.

Cela faisait deux ans que je suivais cette filière, pour l'instant tout ce passait pour le mieux. J'étais toujours une passionnée de polo, j'allais toujours donner un coup de main à l'hôpital et faisait toujours autant la fête.. Un monde parfait, tout simplement..