Cela faisait quelques jours qu'avec ma jumelle on avait débarqué à Londres. Beth avait voulu connaître notre père. Enfin, notre père... Notre géniteur plutôt. Par définition, un père est celui qui s'occupe de ces enfants, qui est là en cas de problème... Il s'intéresse à ces enfants. Mais lui, il était partis sans demander son reste. J'avais rejoins Beth à la gare. Je ne voulais pas qu'elle parte et je voulais surtout la protéger d'un homme qui la ne voudrait sûrement pas d'elle. Il devait avoir refait sa vie, une nouvelle famille loin de nous. Et même si ce n'était pas le cas, pourquoi il s'intéresserait aux problèmes de ma soeur. C'était pour ça que j'étais partis de France, juste pour être avec elle. Me connaissant, je savais pertinemment que lorsque je verrais mon père, j'aurais qu'une envie: lui cracher tout ce que je pouvais à la figure.

Beth était aller à la rencontre de notre père, la veille. Je n'avais pas manquer de lui passer un savon lorsqu'elle était revenue. Je ne comprenais pas pourquoi elle voulait tant le voir. Certes, il était réputé bon médecin mais en France, il y avait plein de bons médecins aussi. Enfin bref, il ne fallait pas chercher. Elle avait peut-être besoin de ce prouver que son géniteur n'en avait pas rien à foutre d'elle.

Ce matin-là, j'avais besoin de me changer les idées. Ne plus penser à Beth, ni à notre père, ni au fait que j'avais tout abandonner pour venir ici. Je m'étais habillée de manière assez provocante, comme à mon habitude: un short avec des collants, des bottes à talons. En haut j'avais opter pour un haut décolleté et j'avais mis une veste assez chaude par dessus. Je m'étais lissé mes longs cheveux et m'étais maquillé. Certains pouvaient dire que je ressemblais à un Koala mais moi je me plaisais comme ça. C'était mon style et croyez-moi je l'assumais totalement. Je voulais être unique. J'étais unique. Après avoir fait un peu les boutiques, je m'étais dirigée vers un bar. Depuis un certain temps, je tournais aux boissons alcoolisées et aussi à la drogue. Et ce n'est certainement pas maintenant que j'allais changer. J'allais m’asseoir au comptoir, pas très loin d'un homme que je toisa à peine. Je demanda un cocktail. Le serveur me demanda une carte d'identité, que je n'avais bien sur pas sur moi. Après l'avoir embrouillé en lui disant que j'étais majeure, que je ne prenais jamais ma carte sur moi et je ne sais quel autre mensonge, il me servit mon cocktail. Je détourna les yeux pour les poser sur l'homme assis non loin de moi. Je faillis m'étouffer avec la gorgée que je venais de prendre. C'était lui... Je l'avais reconnu. J'avais vu une photo de lui, je ne sais plus où mais je le reconnu tout de suite. Je demanda un deuxième verre au serveur, parce que je savais que j'en aurais besoin. Puis, je lui lança un regard noir, sans rien dire. Je n'avais rien à lui dire. En fait, si, j'avais plein de choses à lui dire mais je voulais faire durer le plaisir, limite qu'il ce sente mal à l'aise. Tout en continuant de boire mon cocktail et de lui lancer des regards noirs, j'attendis une quelconque réaction de sa part...

Vous est-il déjà arrivé de penser à ce qu'aurait pu être votre vie si vous n'aviez pas commis une petite erreur de parcours? Une erreur qui bien sûr est irréparable, que vous ne pouvait effacer d'un claquement doigt, une erreur impardonnable et qui vous coûte très chère à présent?? La jeunesse, les meilleurs moments dans la vie d'un homme. C'est là, que l'on peut faire les pires folies, de merveilleuses rencontres et d'autres plus douloureuses, commettre des erreurs et en apprendre beaucoup grâce à celles-ci. Mais la jeunesse est aussi le moment dans la vie d'un homme où il est le plus fragile, le plus inconscient et malheureusement pour moi, j'en avais fait les frais..

J'aurais puis me rendre un club de strip-tease, admirer les belles femmes à moitié nu cherchant à me distraire et surtout à ôter de mon visage ces traits froids, mon regard sévère.. Mais je n'en fis rien. Mon esprit était bien trop préoccupé par des choses bien plus importantes que de dépenser plusieurs livres dans une boite de strip-tease. Pour une fois, je n'avais aucunement besoin de ces pauvres distractions inutiles bien qu'intéressantes en tout point. Il me fallait un endroit calme, reposant, quelque part où je pourrais réfléchir à ce que j'étais entrain de devenir ou ce que j'aurais pu devenir si je n'avais pas été aussi stupide par le passé. C'est ainsi, sur ces pensées, que j'avais quitté mon chez moi pour me relaxer dans un coin reculé de Green Park, assis sur un banc, une bonne bouteille d'un excellent nectar dans ma main gauche, regardant les étoiles d'un air songeur, un sourire stupide sur les lèvres. J'admirai l'immensité du ciel ainsi que sa beauté en cette belle nuit. Ces étoiles aussi magnifiques les unes que les autres me donnaient l'impression de n'être qu'un tas de poussière insignifiant, perdu au beau milieu de ce vaste univers rempli de secret que l'homme n'avait pas encore fini de découvrir. Je m'extasiais devant cet incroyable spectacle, buvant quelques gorgées du contenu de ma bouteille... Le temps s'était figé quelques instants me laissant apprécier chaque moment..

Pourquoi? Pourquoi m'être réfugié au beau milieu de la nuit, dans ce parc désert, sapé comme un prince alors que j'aurais pu m'amuser comme une personne normale? J'avais donné beaucoup trop d'importance à mes problèmes, à ce que j'avais pu faire il y avait de cela dix-huit ans en arrière. J'avais mis une jeune femme enceinte et j'avais ensuite fui devant mes responsabilités. J'étais minable.. Je repris une gorgée de mon succulent élixir avant de me traîner jusqu'au bar le plus proche.

Ce n'était pas du tout le genre de bar que je fréquentais mais l'heure n'était pas à faire le difficile. J'avais déjà bien bu mais qu'importait.. Je pris place au comptoir, faisant signe au barmaid. Celui-ci servait un client, j'attendais alors quand je vis cette petite blondinette me fixer d'un air agressif. Je ne comprenais pas, d'habitude les femmes ou même les adolescentes de son âge avaient pour habitude de me vénérer, me prenant pour un morceau de viande. Mais cette jeune femme là, avait l'air de ne pas m'apprécier. Je la fixais moi aussi, un peu perturbé, en plus d'être bourré. Je me levai de mon tabouret pour aller m'installer à ses côtés.. Je l'observais un moment, la regardant dans les yeux. Il y avait quelque chose chez elle qui m'était familer. Je ne saurais dire quoi.. Si, les traits de son visage me faisait penser à Deborah, la femme qui avait mise au monde mes deux enfants.. C'est là que je compris. J'avais en face de moi, ma deuxième fille le pourquoi de ce regard froid qu'elle me lançait. Je ne savais quoi lui dire mais je me lançais.. Puis-je prendre place? J'ai remarqué que vos regards froids à mon égards et je pense en savoir la cause..

Si un jour on m'avait dit que je rencontrer je lui aurais rit au nez. Mais si en plus, on m'avait sortit que j'allais le rencontré pour la première fois dans un bar minable, je crois que j'aurais encore plus rigoler. Enfin bref, depuis ces quelques jours où j'avais débarqué ici ma vie avait pris un sacré tournant. Au delà des services plus ou moins légaux que je rendais à certaines personnes, la rencontre entre Beth et notre père avait été rapide et ça avait le don de me prendre la tête. On aurait même pas put profiter d'être tranquille. D'un autre côté je comprenais ma soeur. J'aurais peut-être réagir de la même façon à sa place.

Quoi qu'il en soit j'étais venu me réfugier ici. Beth ne viendrait pas jusque là, je pouvais être tranquille, me vider la tête. Enfin ça s'était avant que je vois l'espèce de guignol qui me servait de géniteur. Commençant à lui lancer des regards noirs tout en buvant mon cocktail. Quelques minutes plus tard, il me demanda s'il pouvait s'installer à côté de moi. Bah tiens, et puis quoi encore? Je n'avais pas l'intention de lui répondre. J'avais qu'une envie partir d'ici. Je me dis que c'était le moment rêver pour lui cracher à la figure tous ce que j'avais à lui dire. Sur un ton plus que glacial, je lui lançai:

« Fais ce que tu veux, j'men fou... » Je marqua une courte pause puis ajouta:« Ah ouais et c'est quoi d'après toi? »

J'avais toujours eût un peu de mal avec la politesse. Je détestais vouvoyer les gens. Et ce n'est certainement pas lui que j'allais vouvoyer. Je pris alors mon deuxième cocktail et commença à le boire. Je sortis ensuite mon Iphone dernier cri et commença à regarder m page Facebook tout en attendant une réponse de mon père. Je sentais que cette fin de journée allait être plus que drôle...

Il ne me m'avait pas fallu très longtemps pour démasquer la jeune femme qui me fixait d'un air glacial et à la fois méprisant. La logique avait toujours était mon amie. Il me suffisait d'analyser la situation, de relier les éléments entre eux et ainsi avoir la réponse à mes questions. Je ne pouvais blâmer la jeune fille, après tout, c'était moi qui était en tord dans tout cette histoire. Mais méritais-je réellement ces regards-là? Peut-être mais pas à ce point-là. Je décidais d'aller à sa rencontre histoire de faire un peu connaissance enfin se elle me le permettait bien sûr et ce n'était pas gagné.. Ces réponses furent brèves et tranchantes. Il y avait de la colère au son de sa voix mélangé à du dégoût peut-être et surement de la tristesse.. Mais ça, elle devait surement chercher à bien le dissimuler, c'était surtout sa colère qui parlait pour elle. Je ne voulais pas t'ennuyer.. Puis-je te tutoyer? Enfin si tu me le permets.. J'ignore ton prénom, mais je pense savoir qui tu es. La soeur de Beth, n'ai-je pas raison? Je ne savais pas vraiment quoi lui dire mais j'espérais que l'on puisse parler calmement sans qu'elle ne m'insulte ou qu'elle ne parte en me jetant son verre à la figure. je ne désirais qu'une chose, rattraper le temps perdu, être là pour mes enfants et assumer mes responsabilités, mes nouvelles fonctionnalités de père. Je n'étais pas prêt c'était certain mais j'allais faire des efforts pour moi et surtout pour elle. Je comprendrais que tu ne désires pas bavarder avec moi.. Je sais que je vous ai plus que déçu à ta soeur et à toi mais aujourd'hui nous sommes tous les trois et j'aimerais me rattraper auprès de vous.. Le barmaid m'apporta enfin ce qu'il avait de plus fort. J'en bus une gorgée avant de reposer mon verre sur le comptoir. Je regardais la jeune adolescente qui avait un façon de s'habiller assez particulière et bien trop provocatrice à mon goût mais il n'était peut-être pas recommandé que je dise quoi que ce soit au risque de l'énerver. Mais par contre, elle buvait des boissons alcoolisée à son âge alors qu'elle n'avait pas à boire. Tu sais que tu n'es pas autorisée à boire à 17 ans?? Je ne voudrais pas jouer les rabats joies mais ceci est ton dernier verre, jeune fille! Tant pis pour le rôle ''du papa super cool'' mais je tenais à remettre ma fille sur le droit chemin et ça dès maintenant..

Je le regardais Je l'écoutais à peine Pour moi, ces paroles n'avaient aucunes valeurs à mes yeux Il pourrait dire tous ce qu'il avait envie, j'en aurais strictement rien à cirer Je le détestais Je crois que si j'avais des fusils à la place des yeux, il serait mort depuis longtemps Je ne pensais pas que c'était possible de détester quelqu'un à ce point là. Je me demandais ce que je faisais là encore. Il supposa que j'étais la jumelle de Beth. Sans blague! Il était lâche mais pas si con que ça. Je bus une nouvelle gorgée de mon cocktail quand il me demanda si il pouvait me tutoyer. Il me demanda aussi mon prénom. C'est vrai, qu'au lieu, de se renseigner avant, il valait mieux me le demander avant... Je répondis sur un ton glacial:

« T'as le droit de me tutoyer, m'en moque totalement... » Je marqua une courte pause avant de tourner lui lancer un nouveau regard noir et lui lança: « C'est Abygail mon prénom. Mais j'y pense qu'est-ce que ça peut te faire? »

Je n'avais pas envie de parler avec lui. J'avais juste envie qu'il souffre autant que j'avais souffert. Je voulais qu'il ressente ce que ça faisait de se faire abandonner par quelqu'un qui est sensé vous aimez comme la prunelle de ses yeux. Je ne le considérerais jamais comme mon père. Il n'avait jamais été là et je ne voulais pas lui faire une place dans mon coeur. Il ne le méritait pas. Il me dit ensuite qu'il voulait rattraper le temps perdu. Intérieurement je rigola. C'est vrai, il avait attendu qu'on débarque à Londres pour rattraper le temps perdu. Il avait louper 17 ans de ma vie et il voulait qu'on rattrape le temps perdu.. Je crois que je venais d'intégrer la quatrième dimension. Je lui répondis, toujours sur ce même ton glacial:

« Rattraper le temps perdu? Excuse-moi, mais c'est toi qui a demandé à notre mère d'avorter. C'est toi qui a décidé de te barrer. Et c'est encore toi qui n'a jamais chercher à prendre contact avec nous. Et maintenant, tu oses me dire que tu veux rattraper le temps perdu? Si Beth et moi avions un minimum compter pour toi, t'aurais chercher à savoir déjà si notre mère avait avorter ou non et t'aurais, au moins, envoyer des cartes d'anniversaires. » Je marqua une courte pause et ajouta par la suite: « Jamais tu pourras te rattraper. En tous cas, pas avec moi. »

Je bu d'une traite la fin de mon cocktail et commença le deuxième verre que j'avais commandé. Il me fit ensuite une morale comme quoi à 17 ans je ne devais pas boire d'alcool. Il se payait vraiment ma figure lui ou quoi? Je ne perdit pas de temps à rétorquer:

« J'pense que niveau leçon de moral, t'as rien à dire. Peut-être que je ne serais pas là en train de boire de l'alcool si mon père avait fait partis de ma vie. »

Bien sur, il ne savait pas que je faisais des activités plus ou moins légales à la sortie du lycée pour gagner un peu d'argent. En même temps, valait mieux pas qu'il le sache même si de toutes façons, ça ne changerais rien.

Il serait quand même plus agréable pour toi que je t'appelle par ton prénom plutôt que par un ''mademoiselle'' ou ''Blondie'', tu ne trouves pas? Et puis je voulais connaitre le prénom de mon enfant, je trouve cela normal.. Lui répondis-je simplement. Après tout je n'avais pas complètement tord. Il aurait été incorrect de ma part de lui donner un surnom par exemple. Je ne la connaissais pas. Les seules choses que je connaissais d'elle, était qu'elle était ma fille, en tout cas l'une d'elle et qu'elle venait de France. Je la regardais simplement, analysant ses expressions, les regards qu'elle me jetait.. Son attitude en vers moi. Beth avait parfaitement raison, Abygail se montrait bien plus combative, ferme et froide que sa jumelle. Je ne pouvais la blâmer.. Mais d'un autre côté, comment aurais-je su que quelque part en France, j'avais des enfants. Des enfants qui avaient espéré durant toues ces années que je leur rende au moins visite, ou que je leur envoie des cadeaux pour leur anniversaire ou pour Noël.. Je n'en avais aucune idée. Il fallait avouer que je n'avais jamais cherché à contacter leur mère après l'avoir chassé de chez moi. Les paroles de la jeune femme envers moi était juste, c'est vrai mais elle n'avait aucune idée de ce qui se passait dans mon esprit ce fameux jour quand j'appris la nouvelle de sa défunte mère. J'ai conscience de pas avoir fait ce qu'il fallait au moins où il le fallait et que j'ai choisi la solution de facilité, la fuite. Mais mets-toi à ma place Abygail! Je n'avais que quinze ans, je venais de faire mon entrée au lycée, ma cote de popularité était un plus haut, tous les filles me voulaient.. J'étais comme vénéré et bien sûr j'ai profité de la situation, de tous les moments qui s'offraient à moi. Et puis tous les moyens sont bons pour s'amuser. Et là, une seule erreur.. Une erreur qui aurait bouleversé ma vie. J'ai fait ce qui me paraissait bien sur le moment. Je ne voulais ni gâcher ma vie ni celle de ta défunte maman. Et oui, j'aurais dû être avec elle mais je ne m'en sentais pas le courage, j'avais peur et je l'ai abandonné. Je n'en suis pas fier mais tu trouves ça juste toi de blâmer un jeune adolescent qui était totalement perdu?? Parce que j'étais perdu. Tu sais, ton grand-père est quelqu'un de très important ici en Angleterre. Je le décevais déjà énormément alors qu'en aurait-il été si je lui avais dit que j'avais mis une jeune fille innocente enceinte d'après toi?? Je la regardais, fronçant les sourcils, cherchant à lui faire comprendre ce qui s'était passé dans mon esprit ce jour-là. Tout avait été confus dans ma tête, je n'avais que très peu de temps pour réfléchir, en plus mon si jeune âge n'avait pas non plus facilité la décision stupide que j'avais pris sans compter sur mon père. Cette homme de pouvoir qui m'aurait tout simplement déshérité, me chassant surement de chez lui, me reniant sans état d'âme.. Quelle option avais-je vraiment ce fameux jour? Aucune! N'importe laquelle aurait signé ma perte et ça elle ne pouvait pas le comprendre.

Je trouvais cela assez marrant cette histoire d'alcool, d'âge non légal alors que moi-même à son âge, je ne m'étais pas gêné pour consommer des litres et des litres de vodka, whisky et autres boisons à son âge. Mais je me devais de me montrer en adulte responsable même si pour ça, il fallait qu'elle me déteste encore plus qu'elle ne me détestait déjà.. Oui je ne suis pas le mieux placé c'est vrai.. Oui, peut-être que tu ne serrais pas là dans ce bar entrain de boire des cocktails dans un bar minable si tu avais eu un père qui ce serait occupé de ta soeur et toi. Mais maintenant tu en as un, Abygail! Celui-ci essaie même de se rattraper même s'il s'y prend mal.. Donne lui au moins une micro chance.. Et s'il te plait, cesse de boire, ça ne te rendra pas service..

« T'avais 17 ans pour connaître mon prénom et jusqu'à aujourd'hui t'en avais rien à faire...» Lui lançais-je sur un ton glacial. Les hostilités étaient ouvertes. Je n'avais pas l'intention d'être gentille avec lui que ce soit maintenant ou plus tard. Je n'avais pas l'intention de le faire rentrer dans ma vie. Lui et mon on avait rien en commun et jamais rien ne pourrait changer cela. J'avais mal, ça ce voyait. En tous cas, ça ce sentait. J'écouta sa tirade sans rien dire. Sans même le regarder. Je finis le deuxième cocktail en un rien de temps. Lorsqu'il eût finis de parler je lui lança un regard noir avant de répondre sur ce même ton glacial:

« Ouais j'veux bien comprendre que t'avais que quinze ans, que t'étais pas prêt, que tu préférais ta côte de popularité, ouais j'veux bien le concevoir. Mais putain, t'as grandit depuis le temps, non? Genre cinq/six ans après tu t'es dit pas dit "tiens, si j'prenais des nouvelles?" nan, ça, a t'es pas venu à l'idée. Et tu sais pourquoi? Parce que t'as toujours pensé qu'à toi... Alors ouais maintenant t'as une belle vie, t'es un médecin reconnu, même en France on te connaît mais t'es tout seul... » Je marqua une courte pause et ajouta: « Tu vois quand j'étais petite, mon seul rêve s'était de voir un jour mon père, qui serait là pour m'apprendre à faire du vélo, qui me payerait des glaces au parc ou qui m’emmènerait au parc d'attraction mais t'as jamais été là. Le jour où j'ai compris que tu ne ferais jamais partis de notre vie j'ai décidé de te détester et je me suis promis de ne pas te faire rentrer dans ma vie. Et tu sais quoi? J'ai bien l'intention de tenir ma promesse...»

Je posa mon regard ailleurs. J'ai une boule dans la gorge. J'avais envie de pleurer mais je ne voulais pas craquer. Je ne devais pas pleurer devant lui, c'est un signe de faiblesse. Je sortis alors mon portable histoire de m'occuper les esprits. J'avais été dure avec lui, je m'en rendais compte mais pour moi, il ne méritait rien d'autre. Peut-être qu'un jour j'arriverais à lui pardonner mais ce jour était très loin d'arriver. Je repris un autre cocktail tout en écoutant ce qu'il avait à me dire. Je lui répondis:

« Te rattraper? Tu veux rattraper 17 ans d'absence? Franchement, j'ai grandis sans toi et je continuerais à vivre sans toi. Tu peux pas blâmer une adolescente de 17 ans qui t'en veux à mort parce que t'as jamais été là pour elle... » Je marqua une courte pause. J'avais parler dans son langage peut-être qu'il comprendrait au moins. J'eûs ensuite un sourire narquois et ajouta: « Ne me dis pas ce que je dois faire... Tu sais rien de moi et boire dans les bars crois moi c'est ce que je sais faire de mieux. »