« Missed my alarm clock ringing » Une pluie froide avait tombé sur Londres toute la journée. Légère au tout début de la journée, elle s’était intensifiée au courant de la journée. Il était passé dix heures quand Edena prit la porte de la maison sous l’œil désapprobateur de sa mère. Elle avait besoin de sortir. L’ambiance prévenante de ses parents la saoulait. Elle n’était plus une enfant, bon! Elle était majeure et responsable. Les premières gouttes de pluies qui roulèrent de ses cheveux à son cou la firent frissonner. Glacée, mais tellement représentant de comment Edena se sentait. Debout sur la pelouse de la résidence familiale, Edena regarda sa voiture stationné derrière celle de ses parents. Il serait probablement plus raisonnable de prendre sa voiture pour aller se balader avec cette température… Mais rapidement, Edena haussa les épaules. Non! Elle marcherait. Elle avait besoin de se laisser aller et si ce n’était pas absolument pas nécessaire, Edena préférait depuis ses treize ans marcher plutôt que de prendre la voiture. La jeune femme remonta rapidement son polar sur ses épaules et enfonçant ses mains dans ses poches. Elle tourna sur la première intersection rapidement. Où allait-elle? Elle l’ignorait. Elle laissait ses pas la mener. La jeune interne en chirurgie traumatologique marchait d’un pas assurer pourtant, c’était des souvenirs qui la menait. Nous étions dimanche, aujourd’hui, Edena n’était pas rentrée travailler parce que l’on avait ramené le corps de celui qu’elle aimait dans un cercueil d’ébène d’un pays lointain. Elle marcha avec une vitesse complètement folle et ne s’arrêta que la toute première fois une dizaine de rue plus loin. Devant la maison qu’Alex avait habité toute sa vie – celle qui était à deux minutes à pied du lycée qu’ils avaient fréquenté ensemble. Edena se mordit les lèvres. Elle ne pouvait pas aller déranger sa belle-mère. Les lumières de la maison étaient pourtant allumés. Dans la cuisine, elle voyait une ombre. Probablement celle d’Hannah Roberts qui lui avait confié avoir de la misère à dormir depuis que les militaires étaient venus la voir. Elle n’avait eu qu’un enfant – un fils – qu’elle avait élevé au mieux de ses connaissances et par elle-même en tentant de conjurer une carrière de travailleuse sociale. Edena détailla la maison dans chacun de ses détails. Le porche où Alex et elle s’était embrassé. Les rideaux blancs de la cuisine qui étaient ouverts et qui laissait voir les couleurs chaudes. Edena pensa à toutes les folies qu’elle avait faites ici. Ce n’était sans doute pas saint de penser à chacun de ses petits détails. À l’escalier qui menait vers l’étage dans lequel Alex et elle avaient fait des courses absurdes et tester des lois de physiques ensemble. À la chambre d’Alex que l’on voyait de la rue et qui avait été leur première chambre d’hôtel d’une certaine manière. À la petite bibliothèque dans laquelle ils avaient remplis leurs demandes d’admissions. Des larmes coulèrent doucement de ses larmes. Décidant de ne pas se torturer plus longuement, Edena prit les jambes à son cou. Elle frissonnait. D’un pas de course, elle dépassa le lycée dans lequel ils avaient commencé à sortir, tourna sur la rue suivant pour se retrouver devant le parc dans lequel il lui avait demandé sa main et s’arrêta devant le petit dépanneur 24 heures dans lequel ils avaient parfois été chercher des choses absurdes à trois heures du matin pendant un pic intense d’études. Elle entra dans le petit dépanneur et reprit lentement son souffle en achetant un deux litres de glace au chocolat – sa sorte favorite. En la mettant dans un sac en plastique, Edena ferma doucement les yeux. Où aller maintenant? La jeune femme ne voulait pas retourner à la maison. Sa longue marche lui avait prit plus d’une heure et la seule idée d’avoir le droit à un savon de sa mère sur le fait qu’être enceinte voulait dire être responsable ne lui chantait pas. Elle claquait des dents transie par le froid et ne pouvait pas rester dehors plus longtemps. Elle sortit son téléphone cellulaire en marchant à travers les rues sous la pluie glaciale. Elle héla un taxi au coin de la rue. En s’installant sur la banquette arrière, elle eut un léger sourire. James n’allait sans doute pas lui faire la morale. Elle donna l’adresse du loft de l’est de la ville et le taxi fila dans la ville. Edena ne prononça pas un mot et appuya sa tête sur la vitre. Son souffle faisait un peu de buée dans la vitre. Elle pleurait encore. Le chauffeur la regardait d’un œil étrange se demandant probablement s’il ne valait pas mieux l’envoyer à l’hôpital. Il tenta donc de lui adresser la parole mais la jeune passagère était fermée comme une huître. Il était sans doute inconvenant de sonner chez quelqu’un à presque minuit, non? Elle paya le taxi quatre rue avant disant qu’elle voulait marcher le reste. Elle s’arrêta devant la place et envoya un simple texto en restant immobile sous la triste pluie froide, les yeux pleins d’eau… Mais qui peut voir des pleurs dans la pluie, n’est-ce pas? Texto d’Edena – J’ai froid et j’ai de la glace au chocolat… Peux-tu m’ouvrir? J’ose pas sonner.

« Woke up, telephone screaming » Il y avait beaucoup de choses qui ne tournaient plus rondement depuis un certain temps. Ce ciel gris venait sans doute pour ramener aux Londoniens la triste réalité. Edena avait passé son enfance à Oxford. Elle avait eu habitude du soleil. Pendant l’hospitalisation de Parker, il avait plu pendant douze jours consécutifs. Douze jours pendant lequel l’un des frères de la petite Edena avait été plongé dans un coma. Dès ce moment-là, elle avait associé la pluie au malheur et à la tristesse. Combien de fois, enfant, était-elle allée courir en maillot de bain sous la pluie? Il avait fallu un Londonien pour lui faire apprécier la pluie à nouveau après l’accident qui avait paralysé un de ses frères. Et il pleuvait depuis le décès d’Alex. C’était un signe qu’un ange était mort pour Edena. Quand elle avait appris qu’elle était enceinte – près d’un mois plus tôt, Edena avait tout fait pour protéger ce petit être à venir. Elle s’était fait vacciner contre la grippe, avait annulé le rendez-vous au spa avec une de ses amies, avait pris plus de rendez-vous que nécessaire avec l’aile d’obstétrique pour être certaine que son enfant serait correcte. Et pourtant, aujourd’hui, elle avait agi sur un coup de tête. Elle était partie à courir sous la pluie pour fuir ses parents qui probablement n’avaient que de pures intentions mais qu’Edena ne savait pas comment interpréter. Elle ne voulait pas qu’ils soient si advenant… si gentil à son égard. Elle aurait aimé que son père reste en Afghanistan et qu’il ne fasse pas parti du cortège qui avait ramené Alex. Là-bas, il était surement plus utile qu’ici. Là-bas, il pouvait former des médecins qui sauveraient des vies comme celle d’Alexander. Pourtant, c’était sans doute parce qu’il était inquiet que William Phileas Miller avait choisi de demander de rapatrier le corps de son gendre. Pourtant, assis sur le sofa de salon, proposant de masser les épaules, faisant du chocolat chaud à sa fille, il ne lui donnait que l’impression d’étouffer. Elle n’avait plus cinq ans. Dans quelques mois, elle serait aussi une mère… une mère comme sa belle-mère qui avait élevé son fils seul. Pendant un bref instant, sur le porche du loft de James, Edena regrettait d’être partie en coup de vent sans explication pour ses parents. Mais la porte s’ouvrit et Edena sourit doucement. James M. Winchester – Rentres! Restes pas là, voyons. Tu vas attraper froid et ce serait pas très malin ! Edena ne se fit pas prier par deux fois. Vitesse grand V, elle sauta pratiquement par-dessus le paillasson de l’entrée. Ses cheveux étaient détrempés. Il était minuit. Elle avait passé deux heures à errer dans la ville de Londres comme une âme en peine sous une température à ne pas mettre un chien dehors… et elle ne se sentait même pas coupable. Définitivement, les choses ne tournaient par rond pour Edena. Elle resta immobile dans le vestibule pendant un petit moment. Elle retira lentement le polar à l’effigie du numéro qu’avait porté Alex dans l’équipe universitaire de sport. Elle serra fort le polar contre elle. Il sentait la pluie et la terre mouillée. Elle aurait dû aller s’allonger sous les balançoires du parc. Mais elle ne l’avait pas fait. Edena hocha lentement la tête en y pensait. Beaucoup de choses qu’elle aurait pu faire ce soir… Peu qu’elle avait fait… Si peu qu’elle aurait de toute façon eut le courage de faire. Lentement, elle détrempa ses cheveux en les tordant sur le polar. James s’approcha en lui parlant gentiment. Lui, c’était correcte. Parce qu’il n’avait pas fait de critique sur le fait que c’était sans doute mauvais pour le bébé d’être encore debout à cette heure, que d’être détrempée était sans doute tout aussi nocif. Edena sourit doucement. James M. Winchester – Alors, ma belle, qu'est ce qui t'amène ? T'es trempée. Si tu veux te changer ou quoi que ce soit d'autre, demande moi, hein! Sur le coup, Edena hésitait à s’installer sur le sofa. Elle resta donc debout pendant qu’il s’éloignait jusqu’à la cuisine. Il en revient avec deux cuillières mais pas de bols. Tant mieux, Edena n’aimait pas les bols ces temps-ci et la glace était l’une des rares choses qui entraient dans son estomac sans en ressortir. Edena P. Miller – Je te prendrais bien une serviette et une couverture… Enfin, si tu veux bien. Sa voix n’était qu’un petit murmure. À peine un petit filet de voix. Pourtant, elle n’avait pas crié aujourd’hui. Peut-être était-ce le fait d’avoir trop pleurer? Edena s’installa doucement sur une des extrémités du sofa en ramenant doucement ses jambes contre elle. Elle frissonnait tandis qu’une goutte d’eau froide glissait lentement dans son dos. Elle ferma doucement les yeux avant de poursuivre d’une voix un peu plus forte. Edena P. Miller – Je… mes parents sont envahissants. Ils sont comme super prévenant, comme s’ils avaient peur que je me tranche les veines d’une seconde à l’autre ou que je fasse plein de conneries qui nuirait au bébé. Et puis, ils ont ramené Alex aujourd’hui… enfin, pas Alex mais son corps. Et… j’avais besoin de prendre l’air et d’aller ailleurs que chez mes parents. Alors, j’ai pensé à toi… Je peux abuser ton sofa ce soir?