” I will never be the same without you ”

Ma journée se trainaît en longueur, déjà 16h que j'étais ici, normalement j'aurais du partir au bout de 12h, mais comme d'habitude, il y'avait encore une urgence, encore si, encore ça, encore des dossiers, encore une patiente à voir. C'était devenu presque tuant. J'étais épuisée en ce moment, je ne sais pas si c'était parce que tout retombait d'un coup. L'après bal, l'après dispute, l'après Elias, l'après Jude, l'après Richardson.... l'après clash avec ma mère aussi qui avait ramené un de ses amants à la maison. Je ne savais pas si c'était dû à tout ça. Mais je passais mon temps libre à dormir, la seule personne que je voyais réellement c'était ma Pupuce, et heureusement. Malgré l'histoire avec Joe, on avait su rester autant soudée. Peut être même plus, parce qu'elle savait tout à la minute prêt... Elias, Jude, Richardson, tout ça. Je ne lui avais rien caché, et c'était réellement bon d'avoir un soutien constant. On était pas Jumelle pour rien ! Mais aujourd'hui en regardant la pluie tomber doucement contre le carreau, je ne pus m'empêcher de penser à Lau et Taku. Je me r'appelais de ce moment presque parfait. J'étais allée chez eux voir comment Lau allait, et l'orage nous avait surpris. Takumi refusait de me voir reprendre la route, alors on a passé la soirée à jouer au pictionnary ou au trivial poursuite aussi. Lau nous insitait même à faire un strip poker une fois qu'elle serait au lit. La pluie s'abattait sur le manoir en raffale, et le vieux bois craquait, il n'y avait d'ailleurs plus de lumières hormis la cheminée et les bougies. Et c'était probablement un des moments les plus heureux de ma vie. On s'était endormi l'un contre l'autre avec Taku, devant la cheminée sur le divan. C'était juste... juste parfait vraiment. Et j'en avais un sourire béa. "On pense à son petit copain ?" Une patiente me sortit de mon moment de léthargie, je lui offris un doux sourire. "Non, juste à un ami que je n'ai pas vu depuis longtemps." "Vu votre sourire, moi je crois que c'est plus qu'un ami."

Je ne pus rien dire... Perturbée. Les hommes m'avaient tellement causé de maux de tête en ce moment que c'était dur de voir Taku de cette manière. Je me mordais la langue doucement, regardant à nouveau la pluie tomber finenement. Je savais que malgré le fait qu'il était minuit, Taku ne dormirait pas. Il travaillait sur un nouveau livre, et lorsqu'il faisait ça, il était souvent insomniaque... Une sage femme vint me trouver dans le couloir, me disant de rentrer chez moi. Je venais à peine de reprendre le travail, depuis 3 jours réellement mais en trois jours j'avais déjà travaillé 54h... Et ils l'avaient "dénoncé" au directeur en disant que depuis l'affaire de Richardson on me collait tout les horaires à combler. J'amais tellement se service que je n'avais rien dit. Mais j'étais heureuse de voir que le personnel me soutenait. Le Dr Heargraves était toujours aussi contente de moi, mais on passait peu de temps à travailler ensemble. Et puis presque tout les WE on me collait aux urgences, de nuit en plus. Là, elle m'annonça que je ne devais revenir que dans deux jours, et seulement pour 8h de travail, car en deux mois j'avais fait autant d'heures supplémentaire que si j'avais travaillais presque 3 mois et demi. Et que ce n'était pas bon. Je la remerciais gentiment avant de prendre le pas vers les vestiaires alors, me changeant rapidement en étant courbaturée de partout. Le docteur Adams avait peut être raison, je devai peut être songer plus sérieusement à me spécialiser en urgentiste. Mais pas spécialement en chirurgien urgentiste. J'aimais aller au bloc, mais j'aimais surtout faire naître des bébés par césarienne, ou sauver la vie d'une jeune maman, je n'aimais pas spécialement les autres cas. Alors être une simple urgentiste me plaisait aussi. C'était tellement confus tout ça.

Prenant la route, je m'arrêtais au restaurant d'Eliott, il n'y avait plus que des flics comme d'habitude, des flics et des médecins, et lui toujours en forme ! Je me demandais comment il faisait. Il fermait bien souvent vers 3h du matin, pour ouvrir à 11h ! "Bonsoir !! Dis est ce que par hasard tu aurais une vingtaine de... Hwanj...hwan... Roh tu sais les gâteaux de fleurs ?" Je ne pus m'empêcher de rire lorsque je vis son air moqueur. "Hwanjeok ! Et oui tu as de la chance, j'en ai fait aujourd'hui et il en reste !" Il partit dans la cuisine arrière et revint environ 5 minute plus tard avec un petit carton fermé. "Tiens, je ne les trouve pas spécialement beau pour une fois, mais les clients disent qu'ils sont bons. C'est déjà ça !" Je lui fis un bisou sur la joue en souriant. "C'est parfait !" Curieuse, j'ouvris la boite et me mordit la lèvres d'envie. Ce n'était rien de plus que des gâteaux de riz au lait vanillé avec des fleurs comestibles dessus ou des autres décors, avec du colorant alimentaires, mais dieu que c'était bon, il avait même rajouté du croquant nougat/caramel avec, et 4 parts de roulés au thé vert et à la crème, j'avais envie d'en saliver tellement je savais que ça serait bon. Certes ce n'était pas très esthétique, mais il ne fallait jamais se fier aux apparences. "Au faite, c'est gratuit. Je peux pas les conserver, donc ils allaient finir à la poubelle ou dans mon estomac, alors fait toi plaisir." "Nan Eliott... t'es gentil mais..." "Y'a pas de mais ! Allez zou, va te faire plaisir !" Je lui offris un autre bisou avant de m'en aller. Posant la boite dans mon cabriolet, je pris le chemin du manoir avec un énorme sourire aux lèvres.

La musique à fond dans la voiture, je m'amusais à chanter à tue-tête tout ce qui passait à la radio, quittant London City pour aller vers les quartiers de campagne, je fus prise dans un orage incroyable. C'était hallucinant de voir que quelques kilomètres pouvaient tout changer comme ça. Je n'étais pas vraiment rassurée de rouler en pleine orage, mais le manoir n'était plus qu'à une dizaine de minute de moi. Je devais juste rester prudente. "Oh putain" J'avais freiné brusquement, faisant un peu d'aquaplanage, tout ça pour éviter une pu.... de biche. Mon coeur battait à mille à l'heure, heureusement qu'il n'y avait personne sur cette maudite route de campagne, et que j'avais su redresser la voiture. Les gâteaux n'avaient rien eu vu qu'il était à terre déjà. Après 5 bonnes minutes pour calmer mes tremblements et mes larmes naissantes, je pris à nouveau la route. Arrivant dans la cours du manoir, je garais ma voiture, prenant sac à main, boîte, et manteau. Il fallait courire, mais il flottait tellement que j'en fus trempée en partie. Je n'osais pas sonner, il ne fallait pas réveiller Lauren, mais je tambourinais à la porte assez faiblement, grelottante, le préhaut me protégeait en partie, mais le vent glacial s'y engouffrait tout de même. La porte s'ouvrit sur un Taku tout surpris, mais visiblement content de me voir avec son sourire ravageur. "Hey... je... j'avais terriblement envie de te voir, alors j'ai tenté même si il est tard. Je voulais t'envoyer un sms, mais j'ai plus de batterie à mon téléphone alors j'ai tenté le tout pour le tout." Je ressemblais à un chien mouillé avec mes cheveux dégoulinant de pluie. Ainsi que mes vêtements, il me fit entrer. Posant mon manteau sur un des radiateurs de l'entrée, j'entrepris rapidement de retirer mes chaussures, chaussettes, et mon pull. Au moins mon jean et mon t-shirt n'étaient pas trop mouillés, et me permettaient de me sentir un peu sèche. Je lui offris la boite de gâteaux. "Ce sont ceux de la dernière fois, Eliott a du penser qu'on allait être plusieurs dessus, il m'en a mis plein ! Mais tant mieux Lauren pourra en manger demain comme ça. Elle va bien ? Et toi ?" Je ne pus m'empêcher de me blottir contre son corps tout chaud et réconfortant avant d'y murmure. "Tu m'as tellement manqué...."



Spoiler:

J'écrivais, depuis plusieurs jours à présents, sans m'arrêter, jour et nuit. Je m'étais lancé sur un projet que je n'avais jamais osé aborder jusqu'alors. Probablement que je le publierais sous un faux nom. En effet, le thème que j'abordais cette fois là, c'était l'amour, douloureux torturé. Je crois que je mettais beaucoup de moi dans cette histoire. Un homme incapable de s'attacher se retrouve épris d'une chanteuse de cabaret, lui qui pensait avoir trouvé l'amour, le vrai, se retrouve le coeur brisé, persuadé que les femmes étaient le pires monstres qui puissent exister sur la terre et que l'amour n'était qu'un sentiment futile sur lequel il ne fallait pas s'attarder. Mais cet homme rencontre une autre jeune femme, et là, toutes ses convictions s'effondrent de nouveau, fini les nombreuses femmes dans son lit, il vit presque comme un saint, n'ayant d'yeux que pour elle. Mais elle ne le voit pas, elle ne voit que ceux qui brisent et brisent encore son coeur. Mais il reste à ses côtés, la soutenant malgré la douleur que cela lui inflige. Car il est depuis leur rencontre un de ses meilleurs amis. Il l'accepte, car il ne veut que son bonheur, mais parfois, cet amour à sens unique lui fait si mal qu'il prend ses distances pour hurler toute cette souffrance.

Je ne savais pas encore quelle fin donner à cette histoire..va-t-il la regarder se marier avec un autre ? Va-t-il tenter de la conquérir malgré tout ? Y parviendra-t-il ? Je crois bien que je laissais venir dans ma propre vie la solution. Comme un remède, j'extériorisais à travers mon personnage mes propres douleurs. Avec ça, moi qui n'écoutait pas vraiment ce style de musique, je m'étais compilé une playlist de chansons romantiques. Elles me permettaient de me focaliser sur l'instant. Combiné au crépitement du feu de bois, cela donnait un côté rustique et romantique que je me mettais bizarrement à apprécier dans ma solitude d'amoureux torturé. Je n'avais pas vu Neela depuis bien longtemps, enfermé dans mon travail, à l'écart de tout, je la laissais s'occuper de ses nombreuses aventures. Du peu que j'avais suivi, elle avait lâché Jeremiah, ou Jeremiah l'avait lâchée, en tout cas, elle sortait avec un certain Jude. Je préférais ne plus m'y intéresser de trop près, de toute manière ça ne serait jamais moi, toujours un autre. Et des autres, il y en avait énormément, j'avais évidemment la place du meilleur ami, du confident, de l'homme de confiance qui est là pour panser les blessures. On pourrait croire que j'en ai marre et que je vais tout abandonner...oui j'en ai assez de ça, mais je serais toujours là. Peu importe le nombre de fois qu'il faudra la relever, je serais là pour elle. La chanson s'arrêta.

Le court laps de temps silencieux me laissa entendre le battement d'une pluie drue à l'extérieur. Je ne levais pas les yeux vers la fenêtre. Je continuais d'écrire. Mon héros se débattait une fois de plus avec sa conscience. Une autre chanson commença, la voix féminine de la précédente fut remplacée par la voix éraillée d'un chanteur dont je ne connaissais pas le nom. Je sentis mes mains faiblir sur la machine à écrire...je faisais ça à l'ancienne pour plusieurs raisons, d'une parce que ça avait son charme, de deux, parce que Lau' m'avait dégoté une magnifique machine très pratique d'utilisation. Elle m'avait dit: "Tu travailles trop, lâche cet ordinateur et utilise au moins un outil d'écrivain digne de ce nom !" Comme à mon habitude, je l'avais prise dans mes bras pour la rassurer et lui dire que cela me convenait très bien. Le lendemain, elle m'offrait cette machine. Elle était de plus en plus faible, mais elle ne le montrait pas. Elle avait toujours été une battante et son regard le prouvait. La force et la joie de vivre incarnée. Même si la solitude était son quotidien, elle appréciait cela, car elle avait des animaux à cajoler, et puis Sophie, l'infirmière à son service était devenue une vraie amie. A peu près du même âge, elles se racontaient leurs anecdotes. J'étais rassuré de voir qu'elle n'était pas seul, et pu me consacrer de plus près à mes propres problèmes.

Ce soir là, avant d'aller dormir, elle m'avait dit avoir un bon pressentiment pour moi, son sourire malicieux pétillait de joie plus qu'à l'ordinaire. Elle refusa de me dire de quoi il en retournait. Cela n'arrêtait pas de m'obséder, elle n'avait ce regard là que lorsqu'elle voyait Neela dans les parages. Mais Nee' n'était pas venue depuis un long moment. Je secouais la tête et observait ma petite table d'un air pensif. Devant moi s'étalaient mes pages numérotées, quelques feuilles froissées, un mug de café vide, ma lampe de bureau simple mais pratique. Une assiette de petits gâteaux auxquels je n'avais pas touché...Le stéréotype de l'écrivain en pleine rédaction. Je souris tristement et me levais de mon fauteuil.

Je m'approchais de la fenêtre cette fois. Il faisait sombre, le vent rabattait la pluie contre les carreaux. Je me rendis compte qu'il y avait même de l'orage lorsqu'un grondement me fit sursauter. Je n'espérais personne dehors, par un temps pareil. Je me demandais d'ailleurs si les filles arrivaient à dormir dans un tel boucan...J'aperçus quelques éclairs, cela me fascinait. Je me saisis de la télécommande de la chaine qui trainais non loin sur une petite table et augmentait le son. Lau' ne pouvait pas entendre, elle était à l'autre bout de la maison. J'aimais beaucoup la chanson qui commençait, même s'il fallait avouer que les paroles n'étaient pas super élaborées, l'ensemble restait assez prenant. Je m'assis sur le sofa, devant la cheminée, pour me reposer un peu. J'étais pas très loin de m'endormir, mais je voulais encore écrire. Je me levais péniblement pour aller me faire un autre café. Oubliant de reprendre mon mug, je passais dans le hall pour rejoindre la cuisine, là, j'entendis des coups sur la porte. Quelqu'un y allait avec entrain. Surpris d'une visite aussi tardive, je repensais soudain au regard pétillant de ma Lau'. Un sourire apparut sur mes lèvres quand j'ouvris la porte que je reconnus l'adorable bouille de ma Neela.

"Hey...c'est pas grave."

Elle était trempée jusqu'aux os, je la fis entrer rapidement tandis qu'elle se répandait en explications. Je la débarrassais de son manteau et l'étalais sur un gros radiateur. Elle se chargea d'enlever le reste de ses vêtements mouillés, elle me tendit ensuite une boite de gâteaux. J'en raffolais de ces trucs bizarres qui venait de chez l'asiatique. La boite dans la main, j'allais répondre à sa question mais finalement, je n'eus qu'à refermer mes bras sur son petit corps frêle et tremblant de froid. Un peu embêté avec ma boite dans la main, je la tenais contre moi avec mon bras libre, je murmurais finalement:

"Tu m'as manqué aussi...Tout le monde va bien ne t'en fais pas. "

Je me détachais ensuite doucement d'elle pour lui prendre la main et l'entrainer vers le salon. Je posais la boite de gâteaux sur la table basse et la forçait à s'assoir sur le sofa. Je voyais bien que ça n'allait pas. Je lui ramenais une couverture et déposais un baiser sur son front avant de dire:

"Je reviens tout de suite. Réchauffe-toi. "

Je lui adressais un sourire tendre puis je filais en cuisine nous préparer des boissons chaudes. Je lui fis un chocolat chaud, et y déposait quelques mini guimauve, elle et Lau' en raffolait, alors il y en avait toujours à la maison. Je souris. J'étais heureux qu'elle soit là. Même si je me doutais bien qu'on allait parler de ses histoires de coeur, que j'éprouverais encore l'envie de frapper le salaud qui l'avait blessée....Finalement je ne me fis pas un café, mais un chocolat chaud également. Les guimauves me faisaient envie. Cinq minutes plus tard, -vive le micro-onde !- j'étais de retour et lui tendais un tasse avant de m'assoir à côté d'elle, une expression tendre sur le visage.

"Je t'écoute ma Nee', qu'est-ce qui s'est passé ?"

J'étais vraiment heureuse de le voir, et de pouvoir me réchauffer contre lui, il prit mon manteau et le posa sur un des gros radiateurs, comme le manoir était ancien et immense, tout semblait vieux et démesuré. Mais j'adorais réellement se manoir, et par dessus tout, j'avais hâte d'être à demain matin pour voir Lau'. Je m'en voulu après coup de l'avoir câliné en étant encore mouillée, mais j'avais trop besoin de savoir, et trop besoin de comprendre pourquoi depuis quelque temps je n'arrêtais pas de l'avoir en tête, je faisais tellement d'erreur avec les hommes en ce moment que je ne savais pas si c'était un coup de tête ou un réel coup de coeur. Si j'avais réellement besoin de lui, ou juste d'un ami, il fallait vraiment que je tire tout ça au clair dans ma tête avant de me lancer dans je ne sais quelle déclaration qui finirait par ruiner tout. Parce que perdre Takumi serait quelque chose d'inconcevable. Moi pire que si je perdrais Travis, certes, mais... hmpf ce n'était pas la même chose. J'avais l'impression d'être coupé en trois morceau, Thisbe et Travis se partageaient mon âme équitablement, mais mon coeur lui... Il était en train de frissonner contre cet homme que j'avais toujours refusé de voir comme un amant potentiel. Parce que je tenais vraiment à Taku, et que l'amour et le sexe gâchaient souvent des choses. Il me rassurant en m'assurant que tout le monde allait bien, j'imaginais que Lau ne dansait pas le disco, mais je la voyais bien à rire et charier son petit fils. Cette pensée eu le don de me faire sourire alors que Taku m'entrainait sur le canapé, un doux baiser et une couette en plus sur mes épaules, il déposa la boite de gâteau devant moi.... erreur fatale, je ne pus me résoudre, et en piqua un rose avec une pensée mauve dessus. Hmm ! C'était bon ! Eliott était un chef. J'enroulais la couverture autour de moi en souriant, il faisait si bon de vivre, et puis la cheminée qui crépitait doucement, je souriais, comme je pouvais aimer se moment là. Je pris le temps d'envoyer un message à Titi pour lui dire de ne pas s'inquièter si elle ne me voyait pas demain, que j'étais ici et que je profiterai sûrement de ma journée de libre pour passer du temps avec Takumi et Lauren. Reposant mon téléphone sur la table basse, je me positionna en lotus sur le canapé, mettant le duvet sur mes jambes encore froide, et en laissant largement assez pour que Taku puisse venir se glisser en dessous en revenant vers moi.

D'ailleurs, il ne tarda pa à arriver, mon sourire semplifia lorsque je sentis le chocolat chaud, et il dura lorsqu'il posa la tasse entre mes mains avant de s'asseoir aussi à son tour ! Hmmm ça allait être yummy je le sentais bien ! Oh il avait même mis des minis chamallow !! Heureuse, je voulus me pencher vers lui afin de lui claquer un bisou sur la joue. Malheureusement (ou heureusement) mes lèvres atterrirent au coin des siennes. Je me mis à rougir alors que je me décollais lentement de lui, léchant doucement mes lèvres, je me raclais la gorge. "Pardon." Je repris un gâteau pour ne pas passer pour une cruche totale et lui en mis un dans la bouche en souriant. "Ils sont trop bons ! En plus il m'en a mis gentiment au thé vert je sais que Lau les avait adoré ! C'est cool !" Il demanda ce qui n'allait pas, fondamentalement tout allait bien, et puis je n'avais pas vraiment envie de me lamenter. "Hmm.... Je suis célibataire, mais c'est une bonne chose ! M'enfin j'ai brisé un coeur et ça ne me ressemble pas ! Sinon au boulot c'est tumultueux, mais ça va je gère !" Je lui souriais. "Et toi ? ton livre avance ?" Je n'avais pas envie de parler tout de suite des soucis que j'avais eu au travail, et puis c'était réglé. Hormi la grosse déception de mon père, tout était réglé ! Je soupirais un peu avant de me lever pour remettre une bûche de bois dans la cheminée. Je restais debout en le regardant avant de revenir me blottir contre lui pour boire mon cacao et manger mes chamallow en souriant. "Ca m'a tellement manqué tout ça. Le manoir, la cheminée, l'odeur d'ici, tes cacaos, Lau, son rire... ton sourire.... " J'avais redresser mon visage pour le regarder dans les yeux. "Je crois que je n'ai jamais autant aimé le bleu de tes yeux qu'à ce moment là...." On était tellement proche l'un de l'autre qu'on était prêt à s'embrasser. Cependant, prise de panique, je ne pus m'empêcher et me leva rapidement afin de marcher devant la vieille cheminée crépitante. "Je ne sais pas ce qui m'arrive en ce moment, j'aimerais me comprendre.... J'arrête pas de penser à toi, mais pas qu'en ami. Et j'aimerai tant que tu me foutes une giffle... j'aimerai tant ne plus avoir cette peur au fond de moi de tout gâcher. J'ai l'impression d'être une calamité pour les hommes. Parfois j'ai même l'impression d'avoir rendu Travis gay..." Je soupirais avant de poser la tasse afin de passer mes deux mains dans mes cheveux. "J'aimerai être sûre de ce que je ressens vraiment pour toi, mais je sais pas comment le faire..."

Voir un sourire apparaitre sur son joli visage que j'aimais tant fit battre mon coeur un peu plus vite. Il n'y avait qu'elle pour me mettre dans cet état là. La douceur de ses traits, leur finesse, et puis ses yeux magnifiques dans lesquels j'aimais me perdre. Que pouvais-je espérer de mieux qu'un tel moment ? Un baiser peut-être.. J'avais juste tourné la tête pour lui parler, mais elle avait visiblement envie de me faire un simple bisou de remerciement. Sans montrer à quel point ce baiser au coin de la bouche, bien qu'il soit involontaire, me troublait, je pris un air tout à fait naturel. Et pour détendre l'atmosphère je lançais:

"Nan mais je sais, je suis irrésistible."

Je lui tirais la langue. Quand je me vantais pour de faux, cela la faisait toujours rire, et généralement, j'avais le droit à un faux regard méprisant ou à une petite tape. J'aimais tellement quand elle prenait un air hautain, elle était si belle en colère, mais j'étais plus que rassuré de voir que ce n'était que de la comédie. Je n'eus pas réellement besoin de changer de sujet, elle s'en chargea, me collant un gâteau dans la bouche. D'abord interloqué, je finis par laisser mes papilles savourer le goût si particulier des gâteaux d'Eliott. J'acquiesçais lorsqu'elle mentionna ceux au thé vert dont Lau' raffolait. Oh ça oui, elle allait être ravie. D'autant plus quand elle saurait que Nee' était à la maison, en espérant qu'elle ne parte pas aussi vite qu'elle était venue....

Elle semblait avoir besoin de parler. A vrai dire, vu dans quel état elle était, malgré les airs qu'elle voulait se donner, je voyais bien à travers son discours que quelque chose la gênait. Je me demandais juste de quel homme allait-elle me parler...Il était évident, que malgré mes nombreux espoirs, je resterais à jamais l'ami. Le confident. Mais jamais l'amant. Elle me demanda des nouvelles sur mon livre, je grognais quelque chose comme "Ça avance pas...", puis elle me dit à quel point l'endroit lui avait manqué, je ne pus m'empêcher de sourire, attendrit:

"Mais tu sais bien que tu viens quand tu veux ici."

Elle enchaîna sur mon sourire, mes yeux, très près de moi, trop près. Ma Neela, si tu continue, je ne vais pas pouvoir me retenir de t'embrasser....Je ne sais pas si elle l'eut compris, mais en tout cas, elle recula brutalement, et j'eus le sentiment que quelque chose me filait entre les doigts, il fallait que je la rattrape. Je la regardais marcher en long et en large du salon. Intrigué. Comme un lion en cage, elle semblait chercher la sortie. Ce qu'elle me dit me surpris au plus haut point. Je ne m'y attendais pas vraiment, pour une fois, le gars en question qui chamboulait son coeur...c'était moi. J'étais bizarrement heureux. Je ne savais pas comment exprimer ce que je ressentais, à la voir ainsi, se poser autant de questions...Sans réfléchir, je me levais et la pris dans mes bras.

" Neela...chut. "

Je posais un doigt sur ses lèvres, la fixant avec insistance. Puis je continuais avec un petit sourire pour Travis, mais sérieusement pour le reste :

"Personne ne devient gay, ça tu le sais aussi bien que moi. Ensuite, tu le sais depuis longtemps ce que j'éprouve pour toi. Quoi qu'il arrive, tu ne me perdras pas Neela, parce que... "

Je replaçais tendrement quelques unes de ses mèches vagabondes, puis posais doucement ma main sur sa joue, sans cesser de la regarder amoureusement, je finis par lâcher dans un souffle :

" ..je t'aime. "

Je ne sais pas ce qui m'a pris à ce moment là, mais je sais que j'ai offert le baiser le plus passionné de toute ma vie. J'ai glissé ma main dans ses cheveux, je l'ai serrée contre moi. Je refusais de lâcher ses lèvres, en tout cas pas tant qu'elle ne me repousserait pas. Je l'aimais, si fort. Je ne voulais pas rater cette occasion de conquérir son cœur. Neela, si tu savais comme j'ai pu attendre ce moment où tu me dirais enfin que je ne suis pas qu'un simple ami...Là, devant la cheminée qui crépitait, résonnant dans le grand salon victorien, le battement régulier de la pluie contre les carreaux, la chaleur de son petit corps serré contre le mien, j'avais trouvé la fin de mon roman. Cette fin que je voulais écrire, mais que je voulais surtout vivre, la suite de ce premier tome, c'était à elle d'en décider, elle avait toutes les cartes en main.