Les mots me manquaient cruellement.. Ils me fuyaient, longeaient les murs se cachant de ma personne. Je ne savais de quelle manière exprimer ce que je pouvais ressentir, en ce beau jour. Je m'étais réveillée avec une telle joie de vivre, un sourire jusqu'aux oreilles, embrassant chaque membre de ma grande famille tendrement sur la joue, vêtue d'un mini short et d'un débardeur snoopy, que cela en devenait légèrement flippant. Je m'étais posée devant la télé au côté de ma jeune soeur. celle-ci me regardait avec un air assez curieux comme si j'étais une bête curieuse ou je ne savais quoi. Je profitais de sa contemplation pour ma personne pour changer de chaine et mettre les dessins animés. Bien sûr Kaylee s'aperçut très rapidement de ce geste soit disant déplacé selon elle. La pauvre chérie regardait son feuilleton favori et j'avais osé changer pour de vulgaire personnage animé mal dessinait. Je n'écoutais même pas ses commentaires absurdes. Elle me sauta dessus tentant de récupérer la télécommande. Il était complètement hors de question que je lui donne, elle hurla telle une folle échappée d'asile jusqu'à ce que notre père intervint, m'arrachant la télécommande des mains, nous envoyant toutes es deux à l'étage. Je regardais Kay' avec un air satisfait, j'étais assez fière de moi, elle avait raté la fin de son feuilleton par ma faute...

Bref, arrivée dans ma chambre, je fis ma toilette, prenant un bon bain chaud relaxant, écoutant de douces chansons d'amour apportant un atmosphère paisible dans ma salle de bain privée. J'en ressortis relaxée, détendue et prête à me rendre à l'écurie. Je ne comprenais pas moi-même la raison de cette humeur si joyeuse. J'enfilai un mini short en jeans, un débardeur blanc et une grosse ceinture brune pour style. Je passai devant mon miroir me contemplant une bonne dizaine de minute comme d'habitude, avant de mettre un peu de gloss sur mes lèvres et d'enfiler mes boots à talon brune. J'étais parfaite. Comme toujours.

Je me trouvais dans les rues de Londres, marchant à pied avec mon casque sur mes oreilles écoutant de la musique à fond tout en jouant avec une mèche de mes cheveux. Il me fallut une vingtaine de minute pour arriver sur le campus. Je saluais quelques personnes avant d'arriver à destination. Toujours mon casque sur mes oreilles, chantant, j'avais jusqu'au box de mon cheval. C'était un magnifique Pursang noir, de très grande taille. Cela faisait déjà deux ans que mon père me l'avait acheté pour ma performance à un match international de polo où mon équipe avait terminé deuxième. Il s'appelait Eclair de Feu. Je le contemplais avec un sourire. Il était tout bonnement magnifique et si majestueux. J'avais envie d'une balade à cheval. Je pris alors mon portable pour envoyer un message à Morgan.

Hey! Ca va? Dis-moi, tu fais quelque chose cette après midi? Si non, tu pourras passer à l'écurie? J'espère que tu n'es pas à l'hôpital, tu me manque cruellement!
Je t'aime beau brun

xoxo, -D

Le temps qu'il me réponde et qu'il vienne, enfin s'il venait à venir, je brossais mon cheval, le caressais tout en continuant de chanter..

Une envie soudaine m'avait envahi en cette belle et magnifique journée ensoleillée. Une envie pressante que je ne pouvais contrôler au même titre que cette curieuse joie de vivre qui s'était emparée de moi. Je ne me reconnaissais plus mais je devais avouer que c'était assez agréable de voir une Darcy souriante, de bonne humeur et prête à faire des folies. J'avais donc une furieuse envie de faire du cheval, de me balader au dos d'Eclair de Feu, observant la beauté de la nature, mes longs cheveux sombres au vent, respirant la pureté de l'air qui m'entourait, m'émerveillant pour rien, un sourire radieux sur les lèvres tout en écoutant de la musique. C'était un assez bon programme et je devais en profiter, ce n'était pas tous les jours qu'il y avait du beau temps à Londres.

Je m'étais donc rendue à pied jusqu'à l'écurie. Il n'y avait pas grand monde dans les parages. Il fallait dire que j'étais bien trop distraite par les douces paroles de Lady Gaga pour remarquer la présence ou non d'individu autour de moi. Bref, j'observais mon cheval avec beaucoup d'attention avant de me dire qu'une balade serait bien plus intéressante à deux que seul. J'avais pensé à une de mes sœurs mais j'abandonnai très vite l'idée. Shiobban était du genre overbooké, Savanah devait surement être avec son ''petit frère'' qu'elle aimait bien plus que moi et Kaylee devait surement être shootée, complètement pétée avec toute cette drogue qu'elle consommait. Puis je pensais à Morgan. Cela faisait une éternité que je ne l'avais pas vue. A croire par moment qu'on s'évitait ou qu'on était dans une relation d'amitié améliorée.. Celui-ci travaillait beaucoup trop à mon goût, même si moi, j'étais assez occupée avec mes études, les examens, les entrainements de polo.. Et s'il ne travaillait pas, il était avec cette fille Edena, une de ses meilleures amies avec qu'il passait le plus clair de son temps ou mieux encore avec cette garce de Neela qui commençait sérieusement à m'énerver à un point que je ne saurais décrire. J'avais donc envoyé un message à ce dernier qui me répondit positivement.

J'attendais Morgan dans le box de mon Pursang, lui faisant rapidement sa toilette, toujours à fond sur ma musique quand je sentis des mains sur mes hanches, suivi de baisers sur ma nuque. J'arrêtai alors de brosser mon cheval, souriant, le laissant parsemer mon cou de ses tendres baisers. Je fermais doucement les yeux, me pinçant les lèvres alors que mon corps frissonnait doucement jusqu'à ce que je me retournai pour lui faire face me jetant dans ses bras avant de le frapper à l'épaule.. Pourquoi tu m'as pas appelé hier soir? Je le regardais fixement dans les yeux avant d'ajouter. Laisse-moi deviner, tu étais avec ta meilleure amie ou avec ton pote le barmaid ou mieux avec la blonde qui a une jumelle? Je croisais les bras quelques secondes d'un air sérieux avant de lui sauter dessus à nouveau ne lui laissant pas le temps de répondre, l'embrassant tendrement... Tu as déjà fait du cheval??

Quatorze années en arrière, alors que je n'étais encore qu'une petite fille de cinq, emportant mon doudou partout où j'allais, suçant mon pouce parfois, mon père décida un après-midi de nous emmener mes sœurs, mon frère et moi-même à un prestigieux match de polo. Une finale des plus mémorables bien que mon esprit d'enfant n'est pu enregistrer chaque moment du match, je me souvenais avoir abandonné sur le sol mon ami fidèle, mon précieux doudou.. J'étais comme fascinée, émerveillée par cet drôle de créature. Bien entendu, je savais qu'il s'agissait d'un cheval mais je n'en avais encore jamais vu en vrai. Mon paternel connaissait un de joueur. A la fin du match, nous partîmes tous ensembles le saluer. C'est là que je vis sa monture de plus près, j'eus le bonheur de le caresser ainsi que de le monter. Je tenais fermement les reines alors que l'ami de mon père m'emmenait faire un tour, marchant à nos côtés. C'est là que je sus. C'est ce jour précisément que j'avais décidé de vouer une sorte d'adoration pour ces créatures majestueuses ainsi que de jouer au polo. Le sport préféré de la noblesse anglaise..

C'était dans cet optique que j'avais voulu partager avec l'homme que j'aimais ma passion pour les chevaux ainsi que pour les sports équestres dont bien entendu le polo. Je me sentais tellement bien, en sécurité et si joyeuse entourée de tous ces chevaux. Cela pouvait paraitre fou mais lorsque quelque chose me tracassait, me déplaisait, me mettait hors de moi ou encore lorsque je n'arrivais plus à respirer, me mettant à pleurer comme jamais, je venais trouver refuge dans les écuries, près de mon cheval. Je me mettais à contempler mon cheval, je n'avais même pas besoin de parler, il me comprenait, je le brossais de longs minutes et mon chagrin s'envolait comme il était venu.. Je souris à cette pensée..

Je redirigeai mon attention sur le beau métis. Le regardant en haussant les sourcils à ses paroles, puis je me mis à rire ne sachant pas vraiment la raison de cela. Il avait rencard avec son lit! Je pouvais comprendre, il travaillait dur pour réussir et devenir un grand chirurgien plasticien et j'étais très fière de lui. Mais malgré cela, il me manquait énormément.. Son doux regard azur posait dans le mien, son sourire, ses caresses, ses lèvres sur les miennes.. Tout ceci me manquait.. Son absence me faisait souffrir et je n'y pouvais rien. Il ignorait ce que je ressentais et cela était mieux ainsi. En tout cas, ce qui était certain, c'est que je comptais profiter de ce moment avec lui, de m'amuser et de le garder aussi longtemps que possible près de moi. J'étais comme accro à lui, je l'aimais tellement fort, je pouvais contrôler ce que je ressentais pour lui. Il était au centre de mon petit univers.

Alors que je continuais le regarder, il me dit que cela faisait très très longtemps qu'il n'était pas monté à cheval. Bien que j'entendais ce qu'il me disait, je ne pus empêcher les quelques larmes qui se mirent à couler sur mon visage, je ne décrochais pas mon regard du sien. Il devait sûrement se demander ce qu'il m'arrivait tout à coup. Je restais immobile devant lui, ne pouvant bouger. Je me sentais tellement bête de pleurer pour un rien enfin si, j'en connaissais la cause mais Morgan n'avait pas besoin de savoir le pourquoi du comment. J'avais une furieuse envie de me blottir dans ses bras et de l'embrasser. De le kidnapper aussi, afin de le garder pour moi seule. Alors je me précipitais dans ses bras le serrant aussi fort que possible. J'avais tellement besoin de lui et il m'avait tellement manqué.. Je le regardais pas la suite dans ses grands yeux bleus avant de l'embrasser, ne le laissant pas e temps de s'exprimer ou de me demander ce qui n'allait pas. Je l'embrassais fougueusement, avec une telle passion devant les yeux de mon Eclair de Feu avant de relâcher mon étreinte et de rire, des larmes continuant à couler quelque peu.. Je t'aime, Morgan.. avant de l'entrainer vers mon cheval. Comme ça fait longtemps que tu n'es pas monté à cheval, tu peux monter avec mon sur Eclair de Feu, mon Pursang que j'adore et mon meilleur ami après toi! On va se promener dans la clairière derrière e campus! Ca te dit? Ne fait pas attention à mes larmes..

Des interrogations.. De multiples et diverses interrogations devaient se bousculer dans la tête du jeune et beau métis et bien entendu, je le comprenais. L'incompréhension la plus totale. Il se tenait devant moi, sans dire un mot ou sur le point d'exprimer ses questions sur mon état mais malheureusement pour lui, je lui avais coupé l'herbe sous le pied volontairement. Moi, qui n'avais fait que plonger mon regard dans ses yeux si doux, d'un bleu azur à la fois éclatant, si perçant et d'une profondeur sans fin.. Et pourtant malgré la beauté de son regard, malgré la joie immense que je ressentais à sa simple vue, tout mon être brûlant d'une envie dévorante, me criant de l'enfermer dans une pièce l'ayant ainsi pour moi seul... Malgré tout ceci, des larmes que je ne pouvais cacher, contenir ou même maitriser se mirent à ruisseler sur mon visage sans pouvoir se stopper. J'étais comme figée, légèrement paralysée et pourtant remplie de bonheur. Ce manque, cette absence, cette envie, ce désir qui m'habitait déjà depuis quelques jours venait enfin d'être satisfait à sa simple venue. Je le contemplais, ne quittant son regard, il m'avait tellement manqué et même si je lisais dans son regard de la crainte mélangée à une pointe d'inquiétude, je sentais mon cœur battre aussi fort que lorsque je lui avais avoué pour la première fois mon amour pour lui. Il fut un geste tendre, séchant mes larmes, se refusant à me voir pleurer, ne supportant de me voir dans un tel état alors que je lui disais que je l'aimais d'une petite voix sanglotante mais tellement sincère et émue..

Je tentais de changer de sujet par la suite, lui demandant s'il avait déjà monté auparavant, histoire de connaitre ses aptitudes sur le sujet. Sa réponse me fit sourire légèrement, malgré les perles qui continuaient à couler. Il n'était pas remonté à cheval depuis une sacrée paire d'année. Je devais avouer que quelque part, cela m'enchantait! Au moins, il monterait avec moi sur mon magnifique Pursang. Il me fallait préparer le cheval à être monté. Je fis donc le nécessaire alors que Morgan admirait mon petit Eclair. Il est beau, hein?? Lui dis-je alors que j'allais chercher les reines. J'ai gagné deux concours de dressage avec lui un régional et un national. Oui en plus du polo, j'ai le dressage.. J'installais ce qu'il fallait sur le cheval avant de me positionner devant le jeune futur chirurgien. J'observais la monture, un sourire sur les lèvres, essuyant les restes de mes larmes avant de caresser la joue de petit ami. J'éprouvais encore le besoin de m’immerger tout entière dans le bleu de ses yeux, y trouvant le réconfort dont j'avais besoin puis lui dis simplement.. Monte! Je mettrais devant ensuite pour diriger le cheval et surtout pour aller dans cette magnifique petite clairière. Tu vas voir, cette petite ballade va nous faire un bien fou autant qu'à toi, qu'à moi...

Ainsi je le laissais monter avant de sortir du box, étant à pied tenant les reines, je dirigeais l'anima vers la sortie avant de croiser une connaissance que je saluais d'un signe de tête. Une fois dehors, je pris place sur la monture à mon tour, puis pris les mains de mon amoureux se trouvant derrière moi, les plaçant autours de ma taille. On y va doucement, ok? Au pas pour commencer puis on sautera au trot puis au galop donc tient-toi bien à moi, je ne voudrais pas que tu tombes en arrières! Nous avançâmes alors lentement sur le petit chemin. Il faisait beau, chaud, pas une once de nuage à l'horizon, un vent doux soufflait. La nature était avec nous pour changer. Après qu'elle que minute de calme sur petit cheval que j'aimais tant, j'accélérais le mouvement allant un peu plus vite puis atteignant enfin le galop. Le beau paysage défilait devant nos yeux.. C'était juste merveille, mère nature faisait de l'excellent travail. Tout va bien?? m'écriais-je. Nous n'étions plus très loin. Je pouvais apercevoir les petites fleurs blanches au loin. Je tirais doucement sur les reines, faisant signe à Eclair de Feu de ralentir sa course nous étions sur le point d'arriver. L'animal avançait au pas, nous avions atteint la clairière. Je tirais à nouveau les reines près d'un arbre, le cheval s'immobilisa.. Voilà mon jardin secret. C'est ici que je viens me réfugier et j'avais envie de te faire partager mon endroit secret à moi. Ça te plait??