Se lever, préparer le petit déjeuner, réveiller son enfant, déjeuner, se laver, s’habiller, le tout en quatrième vitesse pour ensuite aider Lizbeth à se vêtir, prendre le sac de l’enfant préparer la veille, récupérer la veste oubliée au premier étage, sortir, fermer la porte à clé, grimper dans la voiture, démarrer, surveiller la route, rire avec son bébé chéri, la déposer chez une amie, parler cinq minutes, remonter en voiture, prendre la direction de l’hôpital, lire des dossiers, opérer, ne pas rentrer dormir chez soit, opérer encore, faire des visites, s’accorder trente minutes dans une salle de repos, retourner opérer, quitter l’hôpital, passer chercher sa fille, rentrer se préparer, accueillir une amie venue garder la petite, sortir en ville, chercher l’amour, rentrer, baiser, dormir et recommencer… Le quotidien de Delilah Esterhazy, ou presque. (Il faut ajouter, certains jours « se rendre compte que ce n’est toujours pas le prince charmant et le larguer, déprimer ») Fichue vie, fichue maladie, fichue tout. Delilah voudrait tant que sa fille ait une vie normale, entourée de l’amour d’un père et d’une mère. Mais tout les hommes qu’elle rencontre se révèlent être de cuisants échecs. Pourtant, il doit bien exister, ce mec parfait… Peut-être le connaît-elle ?

Delilah et James s’étaient rencontrés quelques semaines auparavant et – pour l’instant – tout allait pour le mieux. Ils s’étaient déjà croisés à Saint-James mais n’avaient jamais pris le temps de discuter. C’était chose faite. Ils n’étaient pas vraiment ensemble mais il y avait quelque chose entre eux, de différent des rencontres ordinaires de la jolie hongroise. Déjà, leur relation n’était pas basée sur le sexe, pour la simple et bonne raison qu’ils n’avaient encore jamais passé du temps ensemble sous une couette, ni pour dormir, ni pour autre chose. Ils partageaient vraiment quelques choses. A tel point que, pour une fois, Delilah avait vraiment envie de présenter le jeune homme à sa fille, pour leur quinzième rendez-vous… ils les avaient enchainés, pressés de se revoir au plus vite. D’habitude, Lys voyait les amants de sa mère un jour, en passant, au petit déjeuner. Là, la neurochirurgienne avait carrément prévu un repas.

Il était environ dix heures du matin lorsqu’Elisabeth descendit rejoindre sa mère, très occupée en cuisine. Elle aurait put dormir, pour un jour de repos… Mais non. Elle voulait recevoir correctement James. Oui, le traiteur existe mais l’ambitieuse demoiselle, transportée par son syndrome, aimait atteindre des sommets toutes seules et à vrai dire, elle avait un peu l’envie d’impressionner son convive. Le programme de la journée ? Apéritif, déjeuné… ensuite, ils verraient bien et feraient probablement en fonction des désirs de Lisbeth. Car privée de sa fille de nombreuses heures par semaine, la brune avait tendance à, pendant ses repos, profiter de la présence de son bébé au maximum pour partager des choses avec elle. Aussi, les envies de Lys passaient très souvent avant celles de Delilah.

Vers onze heures trente, les deux femmes étaient prêtes. Habillées, maquillée pour Lilah, coiffée d’une tresse pour Lysbeth. Et le repas l’était également, soit au frigo, soit à attendre patiemment, dans le four, le moment d’être réchauffé et consommé. Ne restait plus qu’à attendre l’arrivée du beau James.

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Lilah & James

La vie peut parfois nous réserver des surprises, bonnes ou mauvaises.. Et en médecine, croyez moi, ça arrive souvent. Un patient qu'on croyait condamné va miraculeusement guérir et inversement sans qu'on comprenne vraiment pourquoi. Mais les choses surprenantes, n'arrivent pas qu'en médecine. Cela arrive dans la vie de tous les jours aussi. Si je dis ça, c'est parce que je ne pensait pas pouvoir m'attacher de nouveau à une fille aprés ce que j'avais vécu avec Darcy et Dieu sait que cette histoire n'avait pas été facile, le genre d'histoire qui vous dégoutte de l'amour une bonne fois pour toute et sans le soutien de ma petite sœur de cœur adorée, je ne sait pas vraiment ou j'en serais.. Arina était d'ailleurs tout excitée par cette histoire de rendez-vous et m'avais fait jurer de tout lui raconter une fois rentré.

Pourtant depuis quelque temps je fréquentais Delilah. Une très jolie neurochirurgienne qui travaillait comme moi à l'hôpital. Je vous entend déjà critiquer le fait qu'un interne fréquente une titulaire, mais Darcy était bien ma patiente et ça n'a choqué personne. Entre Delilah et moi, les choses sont.. différentes. Nous ne sommes pas vraiment ensemble. On se voit, on enchâine les rendez-vous mais il n'y a rien de charnel. La preuve en ai que nous ne nous somme jamais retrouver sous une couette ou dans un lit tous les deux. Et contrairement à ce que certains pourraient penser, tout cela me va très bien.

Nous entamions notre quinzième rendez-vous et à cette occasion, la demoiselle avait décidé de m'inviter chez elle, pour le déjeuner et dans le but de me présenter à sa fille. Une étape en quelque sorte. J'étais heureusement de repos en ce jour, et j'en avais profiter pour traînasser un peu au lit histoire de paraître en forme pour le rendez-vous. Je m'étais ensuite lever, avalant seulement un café et un croissant avant d'aller prendre une bonne douche bouillante qui dura un long moment. Une fois sorti de celle ci, j'avais mis un temps fou, à choisir les vêtements que j'allais porter pour l'occasion. J'avais finalement opté pour une style décontracté mais classe à la fois. Une heure plus tard, vers onze heures trentes environ, j'arrivais chez Lilah. J'étais un peu anxieux. En fait, j'avais surtout de l'impression que sa petite puce aurait de moi. Parce qu'il faut le dire, à cet âge les enfants peuvent être cruels et bien souvent, ils ne mâchent pas leurs mots. Néanmoins je sonnais à la porte quelques secondes plus tard munis d'un bouquet de fleurs dans une main et d'une barbie pour Lysbeth dans l'autre. Je n'eus pas besoin d'attendre trop longtemps avant que la porte s'ouvre.

« Hey » lançais-je en souriant.

La jolie brune me fit entrer dans sa demeure qui d'ailleurs était vraiment jolie. Sans attendre je leur tendit à chacune leur petits « cadeaux ». Le bouquet pour Lilah et la Barbie pour Lysbeth. Ma timidité -oui parce que croyez le ou non, mais sous ces airs de mec sûr de lui,se cache un mec timide- avait pris le dessus sur moi si bien que je ne savais pas trop quoi dire, tel un adolescent à son premier rendez-vous.

La hongroise jouait à la poupée avec sa petite Lysbeth pour passer le temps en attendant l’arrivée de James lorsque la sonnette retentit. Aussitôt, la jeune femme s’était relevée en époussetant sa robe, au cas où, pour aller ouvrir alors que sa fille se levait de même pour la suivre et voir enfin le fameux médecin dont sa mère lui avait déjà parlé plusieurs fois… à peu près à chaque fois qu’ils se voyaient. L’enfant était d’ailleurs très excitée à l’idée de rencontrer cet homme car elle avait l’impression qu’il avait quelque chose de différent par rapport aux autres fréquentations de sa mère. Pour commencer, il n’avait pas disparu de la circulation au bout de trois jours… Et aux yeux de la petite Lize, cela voulait dire beaucoup : qu’il était exceptionnel, au moins !

Alors qu’elle ouvrait la porte puis faisait face au chirurgien plastique, Euphorisia affichait un grand sourire et la petite fille poussait un cri, une expression bruyante mêlant joie et surprise en sautillant sur place, se saisissant de la Barbie aussi vivement que l’éclair en glapissant de bonheur, courant chercher les ciseaux pour libérer le présent malgré les protestations de la mère qui avait peur que l’enfant se blesse. Fermant la porte et rendant les fleurs à James, Euphorisia se précipita d’ailleurs à la suite de l’enfant pour libérer elle-même la Barbie de son emballage pour la donner ensuite à l’impatiente enfant qui ne manqua pas, malgré son empressement, de remercier le visiteur avec un grand sourire.

Elisabeth allant vers le salon pour jouer avec sa nouvelle Barbie, Euphorisia souffla de soulagement avant de reprendre les fleurs pour les mettre dans un vase avant de remercier l’homme par un rapide baiser sur sa joue. Avec lui, la neurochirurgienne avait parfois l’impression d’être une adolescente amoureuse… L’invitant à passer au salon, la demoiselle lui désigna le canapé et s’installa à ses côtés alors que Lysbeth les rejoignait avec sa poupée, prenant place dans son petit fauteuil en lorgnant déjà sur le saucisson… Sa mère et le jeune homme était trop occupé à se dévorer des yeux pour y prendre garde, la petite gourmande prit une bonne poignée de cacahuète et deux tranches de saucisson aux noix, qu’elle dévora comme un glouton alors que sa mère prenait conscience de sa friponnerie. Néanmoins, désireuse de ne pas foutre en l’air la journée, la neurochirurgienne se contenta de lancer un petit regard de reproches à son enfant avant de demander à James, puis à Lysbeth, ce qu’ils voulaient boire, en indiquant les diverses bouteilles qu’elle avait installés sur la table basse, à côté des toasts de brandade, tarama et tapenade, un produit français divin, cacahuète, saucissons aux noix et normal, noix de cajou et feuilletés… Remplissant leurs verres, la demoiselle les leurs tendit avant de se servir elle-même un verre de coca-cola, ayant prit l’habitude de ne pas boire d’alcool devant sa fille pour que celle-ci ne se mette pas en tête de faire « comme maman ». A cet âge là, la figure maternelle était vite le modèle des petites filles et Euphorisia voulait la préserver… Même si elle était loin d’exceller sur tous les points…

Recommençant à littéralement dévorer James des yeux, la demoiselle ne savait pas que dire. Aussi restait elle muette – ce qui l’agaçait dans la mesure où elle se sentait complètement tarte – à observer le jeune homme alors que son cœur battait la chamade.

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Lilah & James

J'étais un peu impressionné de me retrouver là, c'est vrai, après tout, Deli était une des titulaires de l'hôpital et en plus, elle était vraiment belle. De quoi vous impressionner en somme. La mère et sa fille furent apparemment ravies de leur petits cadeaux respectifs, ce qui évidemment me fit plaisir. Surtout que je n'y connaissais pas grand chose aux enfants même si j'avais faillis être père deux fois.. Faillis seulement.

La belle brune m'invita à passer au salon ou divers mets était présents pour l’apéritif. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la neurochirurgienne avait mis les petits plats dans les grands, et n'avais pas lésiné sur les moyens. Assis sur le canapé, je n'avais d'yeux que pour la belle brune à mes côtés. Elle était vraiment resplendissante et je ne pouvais pas passer à côté d'une telle beauté. Je ne la lâchais pas des yeux, oubliant presque la petite qui jouait avec sa toute nouvelle Barbie et grignotait en douce. Delilah me demande ensuite ce que je voulais boire. Une fois ma réponse donnée, elle servit les verres. Étonnamment, la jeune maman n'avait pas pris d'alcool, seulement du soda. Peut être étais-ce pour ne pas montrer le mauvais exemple à sa petite princesse chérie.

Je la dévorais toujours des yeux, le silence c'était installé et ça me mettais un peu mal à l'aise, même si le simple fait de la contempler me convenait parfaitement. Pourtant, je me décidais enfin à briser ce silence.

« Elle te plaît ta poupée ? Parce que tu sais, j'y connais pas grand chose en poupée moi. » lançais-je timidement à la petite fille.

Souriant légèrement je pris quelques tranches de saucisson et quelques cacahuètes avant de reporter mon attention sur la maîtresse des lieux.

« Ta fille à l'air vraiment adorable et elle est toute jolie ! Pas étonnant remarque quand on sait à quoi ressemble sa maman » dis-je en lançant un clin d'oeil à la neurochirurgienne.

Je regardais un peu partout autour de moi. Sa demeure était vraiment magnifique, comparer à mon petit loft. Petit certes, mais terriblement confortable. Je sirotais tranquillement ma boisson, regardant toujours Deli. C'est fou comme je ne pouvais pas m'empêcher de la regarder. J'étais limite fasciné par elle. Un peu comme un ado, en extase devant sa petite amie, bien que la jeune femme n'était pas encore vraiment ma petite amie. Pourtant en sa présence, je pouvais sentir mon cœur entamer une course folle.