Ce matin j'étais allée voir mon père. Je ne savais pas si c'était une bonne ou une mauvaise chose mais je me devais pour moi d'y aller. Ma sœur ne voulait pas que j'y aille par peur d'être déçue sauf que je ne m'attendais pas à ce qu'il me saute dans les bras et qu'il prenne enfin son rôle de père. Au contraire je m'attendais au pire : qu'il me rejette et ne veuille jamais entre parler d'Aby et moi. Mais j'étais tellement curieuse que je voulais savoir à quoi m'attendre. En fait aujourd'hui j'y étais allée un peu en éclaireuse. Avec Aby, ça n'allait pas se passait aussi gentiment. Elle avait un caractère bien plus trempé que moi et ça allait chier des bulles comme on dit pour lui. On lui en voulait toutes les deux qu'il nous avait abandonné et n'avait même pas cherché à nous connaître. Mais je crois qu'Aby reste celle qui ne veut pas le voir ou sinon lui mener la vie dure. De toute façon, j'étais venue à Londres pour le voir et d'ailleurs il pouvait peut être m'aider à mon problème de vagin mais bon ça on n'y était pas encore. Ne mettons pas la charrue avant les bœufs. En tout cas, ce matin j'étais partie voir Hilton sans même consulter Aby. Je savais qu'elle m'aurait retenue de le voir comme quoi c'était une mauvaise idée et patati et patata. Mais voilà, maintenant il savait qui j'étais et il s'en voulait et ça, ça me plaisait plutôt bien. Il fallait qu'il ait des remords et lui montrer que c'était le pire des pères.

Après l'avoir vu, j'appelais directement Aby pour qu'on se donne rendez vous au pub du coin. Bien sur je me dispensai de lui dire que j'avais vu notre père sinon elle m'aurait engueulé au téléphone. Je lui dirais en face à face, ce sera beaucoup mieux. Je pris donc le métro et arrivai très vite au bar Elektra. Je ne connaissais que très peu Londres et je me perdais assez facilement dans les rues. C'est pourquoi j'avais pris un plan de la ville ainsi que les lignes de métro et de bus. Arrivée au bar, je m'installai à une table et demandai au serveur de m'apporter un café, j'aurais bien besoin de ça pour m'exciter encore plus. En attendant que ma soeur arrive, je m'empressais d'aller faire un tour sur Facebook pour voir tous les statuts et mises à jour des profils de mes amis en France. Il me manquait tellement ...

Aller à Londres pour rencontrer notre père? Je trouvais déjà que s'était une très mauvaise idée sur le quais de la gare et croyez moi, je n'ai pas changer d'avis là dessus. Je ne voulais pas le voir. Ou plutôt si mais pour lui mener la vie dure comme jamais. J'étais une garce de réagir comme ça et alors? Il nous avait abandonné. Il n'avait jamais fait partie de notre et aujourd'hui Beth voulait le rencontrer. Je comprenais que vu sa maladie et puisque c'est un médecin réputé de Londres, elle veuille qu'il l'aide. Mais comme tous les hommes qui découvrent 20 ans plus tard qu'ils ont des enfants, il en aura rien à faire.

Bref, j'avais quand même accompagné ma soeur à Londres. Je ne voulais pas laisser seule dans une ville qu'elle ne connaissait pas et où notre soi disant père l'enverrai balader. Ce matin-là, ell était partie de son côté. Elle n'avait pas proposer que je vienne avec elle elle ne m'avait pas dit où est-ce qu'elle se rendait. Moi, je suis allée de mon côté faire un peu de shopping. J'avais repéré deux ou trois bars sympa en ville. Je n'allais tout de même pas abandonné mon côté fêtarde parce qe j'étais à Londres. En sortant d'un magasin, ma soeur me téléphona et me demanda de la rejoindre dansun bar non loin de chez nous. J'avais le préssentiment que notre conversation allait être une engueulade. Je sais pas pourquoi. Peut-être que je me faisais des film. Peut-être que Beth voulait juste prendre un café avec moi et parler de la pluie et du beau temps.

Une fois arrivée à l'arrêt du bus non loin du bar, je traversa la route. Habillée d'une manière assez provocante comme à mon habitude: un short relativement court, des bottes à talon, une veste en cuire et un maquillage noir, je me dirigea vers le bar. Beaucoup me regardait mais ça ne me gênait pas le moins du monde. J'aimais bien que les gens me regardent. Je poussais donc la porte du bar et vit ma soeur à une table. Je me dirigea donc vers elle et posa mes sacs à côté de ma chaise. Je m'assis et commanda un café. Je reposa ensuite mon regard sur ma soeur:

« Alors t'as fais quoi ce matin? Parce que je te signale que depuis hier soir, tu n'as pas voulu me dire ce que tu avais fait... »

Je lui souris. Après tout, elle allait pas me cacher son activité du matin tout le temps. Quoi qu'il en soit j'avais bien l'intention de la souler jusqu'à avoir une réponse claire, nette et précise.

Sur le dernier Iphone que je m'étais achetée juste avant de partir, je regardais les deniers potins que je pouvais lire sur Facebook en attendant que ma sœur arrive. Je pouvais voir comment mes anciens amis m'avaient vite oublié. Ils s'éclataient à faire des fêtes tous les weekends. J'en étais sûre que je ne leur manquais pas. De toute façon avec Aby on le savait très bien, on ne pouvait que compter sur l'autre. Personne n'était de confiance dans ce monde. Heureusement, j'avais une sœur jumelle toujours là pour moi quoiqu'il arrive. Bon certes des fois on se prenait la tête, même souvent mais très vite on se rabibochait, on ne pouvait pas vivre l'une sans l'autre. D'ailleurs c'est pour ça qu'Aby m'avait suivi jusqu'ici. Enfin bref, je n'attendis pas très longtemps puisque Aby arriva à peine dix minutes après moi chargée pleines de sacs. Elle avait dû faire les boutiques, comme à son habitude. Je ne savais pas où elle trouvait le fric. Enfin bref, là n'était pas la question. Elle commença à m'agresser en me posant une question qui je savais allait provoquer une engueulade à nouveau. Mais bon fallait que je lui dise, je ne pouvais pas lui cacher plus longtemps.

Bon voilà, ça ne va pas te plaire mais je suis allée à l'hôpital ce matin et j'ai vu ... notre père. Bien sur il ne me reconnut pas sur le moment mais après il fut choqué d'apprendre que j'étais sa fille. Mais bon voilà, j'étais obligée d'aller le voir, je suis venue à Londres pour ça et je savais que tu m'en aurais empêché c'est pour ça que je t'ai rien dit tout de suite.

Et là, le serveur arriva avec mon café. Ouf ! Ca me permettait d'éviter l'engueulade d'au moins cinq secondes. Je bus une gorgée tout en regardant ma sœur droit dans les yeux. Je savais qu'elle était en colère et je comprenais tout à fait pourquoi. Elle pouvait me mettre une charge mais tant pis c'était fait et je ne changerais pas le passé malheureusement. Par contre, la prochaine fois je voulais y aller avec elle. D'ailleurs j'aurais peut être dû l'attendre mais je ne pouvais pas m'empêcher d'y être allée. De toute façon elle m'aurait dit non pour qu'on y aille, elle aurait tout fait pour m'empêcher.

Qu'est-ce qui m'avait pris de vouloir suivre ma soeur là dedans... Je me posais tous le temps la question. Rencontrer un homme qui n'avait jamais fait partis de notre vie. Encore pire, qui avait même demandé a notre mère d'avorter. Elle était cinglée ou quoi? Enfin bref, quoi qu'il en soit, j'étais partis avec elle. Si jamais il la rejetait, je ne voulais pas qu'elle ce retrouver seule. C'est sans doute ça qu'on appelle l'amour fraternel. Bref, arrivant à la table où ma soeur était assise, je posa tous mes sacs remplis de vêtements ou de paire de chaussures. Ouais, je faisais mon petit business. Ca m'arrivait de revendre la drogue que j'achetais à un prix fort. Je faisais aussi de temps à autre des parties de poker où j'avais pour habitude de gagner. On pouvait dire que je faisais partit de ces délinquants qui pensent que gagner de l'argent c'est jouer au poker, vendre de la drogue et vivre complètement en décalée de la société. J'aimais cette vie là. Je n'avais pas vraiment l'intention de continuer mes études de toutes façons. Etre assise sept heures par jour sur une chaise à écouter des choses totalement inintéressantes, ce n'était vraiment pas fait pour moi.

Je sortis mon Iphone et répondit au deux ou trois textos que j'avais reçu tout en écoutant ma soeur me raconter ce qu'elle avait fait de sa matinée. Je faillis lâcher mon téléphoneet leva directement les yeux vers elle.

« Quoi? T'as pas l'impression de te foutre de ma gueule là par hasard? » avais-je hurler à l'intention de ma soeur. Tous les clients s'étaient retournés mais j'en avais que faire. Pour le moment le problème était que ma soeur est décidé d'aller voir notre père. Certes, c'est ce qu'elle est venu faire ici mais il y a quand même des limites... « Tu crois sincèrement que me le dire après, c'est une meilleure idée? » Je marqua une courte pause puis ajouta:« Ouais je t'en aurais empêcher. Je veux pas que tu souffres à cause d'un homme qui en a rien à foutre de toi. Je peux comprendre que vu la bonne réputation qu'il a en tant que médecin, t'espère qu'il pourra faire quelque chose pour toi... Mais si il y a 17 ans, il a rien voulu savoir de nous, c'est pas maintenant qu'il fera quoi que ce soit... »

J'avais souffert de son absence. Pour toutes mes copines, lorsque j'étais petite, leur père était leur héros. Celui qui pouvait sauver le monde. moi je n'ai jamais rien eût à dire sur lui. Je brûlais d'envie de demander à Beth comment il était mais je me retins. Je ne voulais pas paraître faible, pas devant ma soeur en tous cas. Je continua de la regarder tout en attendant une réponse de sa part. Je n'en revenais qu'elle ait put me cacher le fait qu'elle voir notre père. J'espérais vraiment qu'elle ait une bonne excuse pour ne pas me l'avoir dit...

Je savais que ma soeur m'en voudrait et qu'elle allait m'engueuler mais elle ne m'en voudrait pas bien longtemps. J'avais besoin de savoir qui il était, à quoi il ressemblait et puis au fond de moi j'avais envie qu'il m'aide pour mon problème qui allait me bouffer peu à peu. Je n'avais pas dit à mon "père" tout de suite que j'avais cette malformation car même si c'était une bonne raison, ce n'était pas celle là la première pour laquelle j'étais venue à Londres. Peut être avais je besoin de cette présence paternelle que je n'avais encore jamais eu jusqu'à maintenant. Le voir ce matin, malgré le fait que je lui ai gueulé dessus tout le long, m'a fait du bien. Vous me direz, je suis peut être bête mais c'est ainsi. Il n'avait pas voulu de moi il y a dix huit ans mais là il voulait se racheter, je n'en croyais pas un piètre mot, c'était des belles paroles en l'air venant d'un homme que je connaissais absolument pas. J'espérais juste qu'il puisse me soigner.

J'en étais sûre, ma soeur me cria dessus, m'engueula comme une petite enfant mais en même temps j'avais fait tout ça derrière son dos et elle avait raison, je ne pouvais pas fuir devant ce que j'avais fait. Je savais pertinemment qu'elle m'en voudrait mais elle s'en remettrait très vite, bien plus vite qu'elle y croirait. Bon, pour l'instant je la laissais s'exciter mais je lui dis un peu de se calmer car tout le monde nous regardait et je n'avais pas envie que tout le bistrot sache ma vie. Doucement Aby ... Mais elle avait raison sur toute la ligne, je me faisais sûrement de fausses idées sur le fait qu'il puisse m'opérer ou me guérir mais j'avais cette petite lueur d'espoir. Tu as sûrement raison mais j'ai envie de tenter cette solution, je ne veux pas que mon problème s'aggrave. Et puis dès que je me serais faite guérir on pourra revenir en France, je te promets. En attendant, je suis allée le voir et je lui ai dis ce que je pensais, c'est pour ça que je suis venue aussi. J'essayais de rester calme et détendue car là Abygail était une vraie furie.

Je bus quelques gorgées de ma boisson et je remarquai que Abygail avait fait les magasins. Essayant de changer de conversation, je lui demandai : Oh tu t'es achetée quoi ? Même si on n'avait pas vraiment le même style de vêtements, je regardais toujours dans sa penderie si je n'avais pas quelque chose à lui piquer, même un petit accessoire.

Ce n'est même pas le fait qu'elle soit aller notre père qui me mettais en rogne. Non. S'était surtout le fait qu'elle ne m'est rien dit. Okay, j'aurais sûrement tout fait pour l'en empêcher mais je n'aurais pas été étonné qu'elle finisse par aller le voir quoi que je puisse faire. Mais là, elle avait eût le culot de ne pas m'en parler. Pensait-elle sincèrement que j'allais laisser passer? Absolument pas. Je n'étais pas ce genre de fille. J'écouta ce qu'elle me répondit. Le monde entier pouvait avoir les yeux rivés sur nous, j'en avais strictement rien à faire. Il fallait qu'elle réfléchisse à deux fois avant de prendre la décision qu'elle avait prise.

J'avais raison. J'en étais persuadée. Je détestais ce père qui n'avait jamais été là pour nous. Je le déteste pour tellement de raison que je n'avais envie qu'une chose le voir mourir à petit feu et le voir souffrir autant que j'ai souffert de son absence. Parce que oui, malgré mes grands airs et la façon dont je parle de lui, on pourrait penser que cela ne m'effleure mais j'ai gardé cette souffrance. Je ne voulais pas paraître faible. Je ne voulais pas pleurer pour quelqu'un qui n'en valait pas la peine. Je voulais qu'on me voit comme la fille qui a grandit sans père et qui en est fière. C'est pour cette raison que j'ai très tôt commencé à jouer les grandes e sortant, buvant, me droguant, couchant un peu avec n'importe qui et en gagnant de l'argent sale. J'étais une délinquante et tous ça à cause de lui. En tous cas, une chose était sûre, le jour où je le verrais, je crois que je ferais n'importe quoi pour qu'il souffre. Je regarda ma soeur et répondit, sur un ton plutôt froid maintenant:

« Tu sais Beth, cet homme tu le connais pas. Tu sais pas ce qu'il a fait pendant ces 17 ans d'absences. Tu sais rien de lui. Franchement, je comprends ton besoin de le connaître et je respecte totalement ça mais crois moi, si un jour il avait vraiment voulu avoir affaire à nous, il aurait été présent. Je dis pas qu'il aurait vécut avec nous ni rien, mais au moins une carte pour notre anniversaire... » Je marqua une courte pause et ajouta: « Après tu fais ce que tu veux, tu veux le connaître, qu'il te soigne d'accord, je veux bien le concevoir. Mais ne le considère jamais comme un père s'il te plaît, il ne le mérite pas... »

Je savais que Beth pouvait ce laisser embobiner. Ou en tous cas, beaucoup plus facilement que moi. De toutes façons, j'étais bornées et il était presque impossible de me faire changer d'avis. Surtout pas à ce sujet là. Ce n'était pas la peine d'y penser. Ma soeur me demanda ensuite ce que j'avais acheté. Je soupira et répondis:

« Beth tu sais que j'ai horreur quand tu veux changer de sujet comme ça parce que tu sais que t'as tort... » Je marqua une courte pause puis ajouta: « J'ai pas acheté grand chose: une veste chaude, une paire de botte à talon mais magnifique, un short, deux paires de collant parce que j'en avais plus, des bijoux et quelques vernis... Tu peux regarder dans les sacs si tu veux. »

J'adorais mes activités illégales. Je gagnais un max pour tout dépenser après en fringues et chaussures de marque. J'avais d'ailleurs repérer un sac Burberry qui était sûrement le prochain achat sur ma liste. D'ailleurs, ma soirée s'annonçait relativement mouvementé car je devais effectuer quelques passages de drogue. Je savais que de toutes façons, je ramasserais gros. Je commanda ensuite un café, histoire de me réchauffer vu le temps et reposa mes yeux sur mon Iphone.

Bon, j'avais fait une bêtise mais ce n'était pas pour autant qu'il fallait en faire toute une histoire. Il y avait bien plus grave dans la vie. De toute façon, on allait bien le voir un jour ou l'autre et le plus tôt était le mieux. J'étais venue à Londres pour plusieurs raisons dont celle de trouver mon père biologique mais la plus importante était celle de me guérir. J'avais une malformation au vagin et j'avais vu que mon soi disant père était un grand médecin reconnu, je savais qu'il pourrait faire quelque chose pour moi mais je ne lui avais pas dit pour l'instant préférant lui balancer des méchancetés à tout va. J'avais eu envie de le voir mais ce n'était pas pour autant que j'avais changé mon opinion à propos de cet homme. Il n'avait même pas cherché à savoir si ma défunte mère avait avorté ou non, si on était vraiment en vie et surtout si elle elle était en vie. Il n'avait rien fait, il était juste égoïste, il n'avait pensé qu'à lui pendant ces dix sept années et jamais je lui pardonnerais, ça c'était certain.

Ce n'est pas mort d'homme Aby ! Je suis juste allée le voir pour lui cracher à la gueule tout de ce que j'avais à lui dire. Bon, je ne lui ai pas encore parlé pour mon problème, ça je veux y aller avec toi, j'ai besoin de toi quand même. Mais voilà, c'est fait, c'est fait. Après rien n'a changé, je pense toujours pareil que toi, ce ne sera jamais notre père, jamais de la vie ! T'aurais vu, c'était drôle, il essayait de se racheter, de jouer le rôle du père. En y repensant c'est vraiment marrant !

Il fallait en rire maintenant, c'était nul de se prendre la tête juste pour ça. D'ailleurs j'avais envie de changer de sujet en voulant savoir ce qu'elle avait acheté. Je voyais tous ces paquets qui me donnaient envie. Je n'avais pas spécialement fait les magasins depuis ma venue à Londres et ça me manquait mais question argent j'étais plutôt coincée. Je me demandais bien d'ailleurs comme Abygail avait pu s'acheter tout ça. Alors que je l'écoutais me dire ce qu'elle avait acheté, je regardais en même temps dans les sacs.

Je crois que je vais te piquer tes bottes à talons, j'adore ! Mais t'as eu où le fric pour t'acheter tout ça ?

Alors qu'Abygail commandait un café, je fis de même. Le temps s'était rafraichi, on rentrait peu à peu dans l'hiver.

Je ne supportais pas le mensonge. Non mais c'est vrai! Surtout venant de ma soeur. Pourquoi avait-elle fait ça? Au pire, je l'en aurais empêcher. Mais je n'aurais pas été étonné qu'elle aille le voir. Mais là, je tombais vraiment des nues. Je continua de la regarder cherchant une explication au fait qu'elle ai put me mentir. Moi, sa jumelle, sa meilleure amie, celle qui a toujours été là pour elle quoi qu'il arrive. Moi, qui avait décidé de la rejoindre sur ce foutu quai de gare. Est-ce que je comptais tellement pour elle pour qu'elle ai put agir comme ça? Je la foudroya deux ou trois du regard tout en écoutant sa réponse. Je répondis ensuite:

« Mais c'est même pas le fait que tu sois aller le voir qui me met en rogne, c'est le fait que tu es put me mentir. Certes, j'aurais tout fait pour pas que t'y ailles, j'le reconnais mais j'aurais pas eût mon mot à dire si t'avais fait ta tête de mule. Mais là, t'es allé le voir et en plus tu m'as mentit. J'compte pas pour toi? Parce que si c'est le cas, je repars à Paris ce soir...»Je me radoucit lorsqu'elle me dit qu'elle avait tout de même besoin de moi. Je lui lança un bref sourire et ajouta:« La prochaine fois que tu prends une décision de ce genre essais de m'en parler avant s'il te plait... Mais j'avoue que j'aurais bien aimé voir ça... »

Bref, valait mieux rire que pleurer de cette situation. Et puis, on ne pouvait pas revenir en arrière de toutes façons, ça ne servait rien de tourner en rond pendant trois jours. Elle regard ensuite dans mes sacs, mes emplettes. C'est vrai que je gagnais pas ml d'argent grâce à mes activités illégales mais bon... J'en profitais un max. Je n'allais pas m'enterrer avec mes billets non plus. J'ajouta ensuite:

« Ouais bah les bottes t'attendra que je les ai mise avant toi, nan mais oh! » Bien sur, je rigolais. Beth avait le droit de tout prendre dans ma garde robe. Elle me demanda ensuite où javais trouver l'argent. Je voulais lui dire ce que j faisais mais elle prendrait sûrement peur ou elle voudrait m'en empêcher. Sauf que moi, cette vie là m'allait: aller au lycée, ne rien faire en cours, vivre au jour le jour et gagner des sous illégalement. Je ne changerais pour rien au monde. Je répondis alors:« Je me suis fait mon petit business qui rapporte pas mal, c'est tout. »

Je ne savais si elle comprendrait réellement que de temps en temps je deale de la drogue. D'un côté j'espérais qu'elle arrête de me poser des questions là dessus, je ne voulais vraiment pas la mêler à ce genre de choses. C'était une fille bien ma soeur.

Je ne comprenais pas pourquoi Abygail disait que je lui avais menti, je lui avais juste caché quelque chose, rien de plus. Bon, ok, j'avais fait une connerie, mais il n'y avait pas mort d'homme. J'avais juste mentionné le fait que j'allais voir Hilton intentionnellement. A sa place, ça ne m'aurait pas plu aussi et je crois que j'aurais gueulé comme elle. Mais la voir s'énerver comme cela m'énervait également. D'ailleurs une de ses paroles me toucha en plein coeur : qu'elle parte de Londres pour rejoindre Paris demain. J'avais besoin de ma soeur, c'était la prunelle de mes yeux, ma meilleure amie, ma jumelle. Je ne pourrais pas passer ma vie sans elle, j'ai toujours besoin de la voir et ça non, je ne voulais pas qu'elle prenne le premier train pour rentrer à la maison. J'avais encore besoin d'elle dans cette folle aventure et surtout les jours qui arriveraient encore plus surtout si je me faisais opérer. De toute façon elle disait ça mais j'étais persuadée qu'elle ne partirait pas, elle ne me laisserait pas dans cette grande ville toute seule. J'avais tout de même envie de lui montrer que ça m'avait touché.

Tu n'as pas le droit de me dire ça, tu peux pas me laisser toute seule. Ok j'ai fait une boulette mais c'est bon, c'est passé, on ne va pas en blablater pendant des heures non plus. La prochaine fois je te le dirais. Je me calmais puis raclais ma gorge pour lui demander quelque chose. Aby, d'ailleurs, je voulais te demander, est ce que on pourra bientôt aller voir Hilton pour ... mon problème ?

Je n'aimais pas spécialement parler de cela, même j'avais horreur de ça mais bon, si on était venues à Londres c'était en parti pour cela. Bref, je regardais ces derniers achats et j'avais eu un véritable coup de coeur pour ses bottes. J'en étais sûre qu'elle m'irait parfaitement bien aux pieds mais Abygail tenait à les mettre en première.

Rho t'es nulle, je les aurais bien mise demain avec ma tenue.

Abygail répondit vaguement à ma question à propos de comment elle avait tout cet argent. Je ne savais pas d'où il pouvait venir et je trouvais ça louche qu'elle ne m'en dise pas plus. Je me fis donc plus insistante :

Comment ça ton petit business ?!

La façon dont elle avait agis était pour moi comme une trahison. C'est vrai, je ne supportais qu'on me cache quelque chose, encore moins venant d'elle. Certes, ce qui était fait était fait, et on ne pouvait pas revenir là-dessus mais quand même... J'avais du mal à digérer cela. Je continuais de la regarder. Le fait que je lui fasse comprendre que je pourrais prendre un eurostar direction Paris le lendemain avait l'air de la blessée. Il y avait pas mal de chance pour que je le fasse si elle ne prenait pas ma menace au sérieux. J'écoutai sa réponse et rétorqua:

« Bah si tu continues à me cacher des trucs de ce genre, c'est ce qui arrivera cocotte, que tu sois ma soeur ou non... » Je me radourcit par la suite. J'avoue que parfois, j'étais vraiment difficile à vivre mais bon... Je répondis en souriant: « Oui bien sur qu'on pourra... »

C'était d'ailleurs à cause de son problème qu'on ce retrouvait dans cette foutue ville. Enfin "foutue ville" pas tant que ça vu que j'avais trouver de quoi me faire pas mal d'argent. Bref, je répondis à ma soeur:

« Et bah tu met une autre tenue demain et tu mettra mes bottes après-demain et comme ça la question est réglée. »

J'avais toujours de bonnes idées. Enfin surtout quand c'était pour avantager mon propre intérêt à vrai dire. J'avais ensuite fait allusion à mon business. Beth savait que j'avais fait pas mal d'aller et retour au commissariat de police quand on habitait en France et ce n'est pas parce que j'étais à Londres que j'allais changer. Elle insista pour savoir ce que j'entendais par business. Je répondis en soupirant:

« J'ai trouver un petit boulot qui rapporte bien et en plus, je l'exerce après les cours donc je ne sèche et je me fais des sous. Dans mon langage j’appelle ça un bon plan...»

Enfin un bon plan, certes, mais le jour où je me ferais arrêté je ne sais pas si je trouverais si génial que ça. Je pris une nouvelle gorgée de mon café tout en lisant un texto que je venais de recevoir.