Les flammes gagnaient du terrain, la température grimpait en flèche, et une douleur lancinante me transperçait le dos, m’empêchant de bouger. Prenant appui sur le plat de la main pour me relever tant bien que mal, je dus une nouvelle fois renoncer tant la douleur était prenante, me donnant presque la nausée. Pourtant, si je voulais pouvoir raconter à quelqu’un à quel point le Halloween 2012 avait été une catastrophe, il fallait vraiment que je me décide à bouger de là, à échapper au brasier qui continuait de se répandre.

Tentant de me mettre à genoux, je réprimais un gémissement en me décollant du mur, et fixant un débris au sol, je mis de longues secondes à me rendre compte que je n’étais plus seule. Ce ne fut que lorsqu’on me secoua un peu plus vigoureusement que je daignais relever les yeux vers le nouveau venu, qui s’avérait être Joseph. N’étant pas en mesure de protester un minimum contre ce qu’il faisait, je le laissais me mettre quelque chose autour des épaules, avant de gémir de plus belle quand il me souleva du sol, alors qu’il commençait à marcher, s’éloignant des flammes.

Fermant les yeux pour réprimer la douleur, je le laissais me balloter quelques instants, avant qu’une nouvelle fois, la situation ne m’échappe. Joe qui prenait son élan, un bruit sourd de verre brisé, et un nouveau choc, tout aussi violent, alors que machinalement, j’attrapais mon bras gauche avec le droit, comme pour le coller contre mon corps. Cela n’empêcha pourtant pas la douleur, pourtant déjà présente, d’irradier à nouveau jusqu’aux bouts de mes doigts.

Prenant une grande inspiration pour me calmer après être restée sur le sol quelques instants sans bouger, j’ouvrais les yeux, et discernais les flammes, les gyrophares, entendant pour la première fois les cris, et les pleurs qui résonnaient autour de nous. Me redressant tant bien que mal, je regardais Joe torse nu, me demandant quelle mouche le piquait de se désaper en plein cauchemar, et ne comprenais son intention que lorsqu’il s’avança vers moi, m’immobilisant le bras gauche contre mon corps, assez fortement pour que je ne puisse plus le bouger du tout.

Profitant qu’il soit proche de moi, je prenais appui sur lui de mon bras valide, puis me relevais, légèrement chancelante, fermant les yeux une infime seconde lorsque tout se mit subitement à tourner autour de moi. Une fois debout, je lâchais avec peine le bras de Joe, regardant aux alentours, où on aurait pu croire que le chaos était en train de se déchaîner. Pour ce qui était de fêter l’horreur, cet Halloween resterait dans les annales, c’était certain.
Respirant un peu plus aisément, je me rendis compte que la douleur commençait à refluer. Bien, maintenant que l’adrénaline coulait à flot dans mes veines et atténuait les sensations ressenties, c’était le moment de me rendre utile, au moins un minimum. Resituant les évènements, je commençais à paniquer en me rappelant que j’avais dit à Dany de m’attendre où il était, et en ne le voyant nulle part :

« -Il est où Dany ? Il est où ? Joe, faut aller le chercher, il doit encore être à l’intérieur…faut aller le voir, on peut pas le laisser ! » dis je rapidement, en m’avançant vers la baie vitrée que nous venions de traverser.

Pourtant, une nouvelle explosion retentie à l’intérieur, et je portais ma main valide à mon visage pour me protéger, alors que des flammes s’échappaient de la baie vitrée. Tournant un visage horrifié vers Joe, j’allais essayer d’entrer à nouveau dans le bâtiment en flammes, quand un individu passa en courant par la baie vitrée brisée en hurlant, avant de se laisser tomber sur l’herbe jonchée de verre. Regardant ce qui avait été un peu plus tôt une salle de fête remplie de gens en train de s’amuser, mais qui était désormais en feu, je me détournais finalement difficilement, en me disant que c’était de la folie d’y retourner, puis m’agenouillais auprès de la victime blessée, mon instinct de docteur refaisant surface. Tandis que je diagnostiquais le jeune homme, je priais pour que Dany ai réussi à sortir de cet enfer vivant, et pour que je puisse le revoir bientôt.

Tout s'annonçais pour une magnifique soirée, le manoir était parfait et super bien décoré. J'admirais le travail qu'avais fait tous ses gens pour que l'on passe une soirée plus qu'extraordinaire. Seulement tout ne se déroulais pas comme prévus.

J'étais venue vêtue d'un costume d'infirmière pour adulte, une trouvaille pas trop chère qui faisait l'affaire : pas trop court ni décolleté, mais il était tout de même joli sur mon corps. J'avais frisé ma crinière blonde pour l'occasion et après m'être fait une beauté je me rendis au manoir en question. Je ne reconnaissais presque plus les gens qui s'y trouvais, il y avait des sorcières, des fantômes, des chats.. Je finis par tomber sur Thisbee, une jeune femme avec qui je travaille à l'hôpital. Nous n'étions pas les meilleures amies du monde, surtout dans le passé, où Sami l'avait embrassé. Mais je me foutais un peu de cette histoire aujourd'hui, j'essayais que Sami fasse partis du passé. Peut-être était-il ici? Je ne voulais pas vraiment le découvrir. Je m'approchai de Thisbee lui faisant un grand sourire.

«Hey tu vas bien?»

Ainsi un bon moment de la soirée se déroula, nous échangeâmes quelques petits secrets et nous rions, surtout du passé justement. Mais tout cette bonne humeur et cette fête réussie chavira lorsqu'un incendie fut déclarer, quand même majeur. Je fus d'abord prise de panique, et je pris Thisbee par le bras afin de l'amener plus loin des flammes. Nous étions à l'étage supérieur désormais, elle me regardait avec incompréhension, surement en se disant que de nous amener plus haut n'allait pas nous aider. Mais je n'étais pas dupe, si je voulais allée en haut c'était pour soigner les blessé et les mettre en sécurité au plus vite. Essoufflée je regardai Thisbee avec la panique qui se lisait dans mes yeux tel un livre ouvert.

« Est-tu blessée?»

J'avais répondu moi-même a sa question en regardant sa jambe peu éraflée, je crois que tout était bon de mon côté. J'avais fait une chute quelques minutes avant de monté en haut, dû à une petite explosion, mais je n'avais mal nul part et je ne constatais aucune blessure. Je me retournai vers Titi.

« Il y a des blessé par là-bas, j'entends des cris. Nous devons les sauvé, nous sommes des futurs médecins après tout!»

Je me dirigeai en courant vers l'autre extrémité de l'étage, vers une femme qui était inconsciente, elle semblait n'avoir aucune blessure. Il était évident qu'elle avait inhalée beaucoup trop de fumée. Je la pris dans mes bras et la mise dans ceux de Thisbee, lui faisant signe de la ramenée à l'extérieur. Impuissante, la jeune brunette exécuta mes ordres sans rouspété, sachant que ça ne servirais à rien pour le moment. Soudainement je fus éprise d'un vertige, je mis ma main sur mon front et je constatais qu'il y avait du sang. Maintenant j'en avais partout sur mes mains, je sentis un frisson me parcourir le dos. Mon coeur battait de plus en plus fort. C'est alors que je sentis le plancher s'effondré sous mes pieds.

Spoiler:

(HRP: Excuse Lily je réponds)

J'avais réussi à me frayer un chemin à travers la foule dense qui regorgeait de collègue tous aux déguisements les plus loufoques et originaux. J'entrainai ma douce vers un balcon à l'étage que j'avais repérer en arrivant. Ainsi nous pourrions être tranquille quand nous le voulions et là après avoir longuement danser et bu et surtout parler à différents monstres et personnages légendaires je me suis dit que c'était le temps qu'on s'éclipse. J'arrivai au balcon et fit passer ma belle devant moi et j'allai m’accoter à la balustrade à ses côtés sirotant mon verre. Je fini par le poser et aller chercher les lèvres de Lilwenn. Même aussi affreuse elle avait des yeux magnifiques et des lèvres à me faire rouler par terre!

- Tu es magnifique Lily tu le sais non?

Je voyais bien que malgré mon compliment elle serait amusée. Ben oui elle était déguisée... en quoi en fait en une Frankensteinette? Mouais on pouvais presque dire ça. J'allai me placer derrière elle et l'enlaçai tendrement profitant des bruits en sourdine et de l'air frais qui caressai mes joues chaudes. Je finis par respirer l'odeur de sa chevelure en fermant les yeux. J'étais incroyablement bien, à ma place et surtout heureux de l'avoir dans ma vie.

- Je t'aime Lily... Je sais que c'est rapide mais... je ne me trompe pas.

Je vis sa tête se relever et se tourner vers moi. Je la laissai libre de ses mouvements quand une odeur bizarre vint me chatouiller les narines. Je me tournai cherchant la provenance de cette odeur suspecte. Cependant je n'eus pas le temps de rien faire ou dire quoique se soit qu'une vitre explosa m'arrachant un cri de surprise et de douleur.

- Bordel! Lily? Lily ça va?

Je me passai les mains au visage enlevant quelque bris de verre et ouvrit les yeux content qu'ils soient intacts. Je vis Lily tout près et l'éloignai de ce lieu de l'enfer. C'était quoi ça? Je l'assied et entre pris de la nettoyer pour éviter les risque qu'un morceau de vitre s'infiltre. Un regard autour et déjà des blessé plus ou moins grave arrivaient sur la pelouse du manoir. D'une main je fouillai dans les poches de mon veston et en sorti mon cellulaire et appelai les secours. Je commençai par les pompiers pour ensuite demander des ambulances.

- Lily il va falloir aider les pires que nous, tu te sens d'attaque?

Perso moi déjà l'adrénaline courait dans mes veines mais c'était mon boulot mon quotidien et pas celui de ma belle mais bon j'avais pas le temps de m'épancher et de m'inquiéter des pire que nous jonchaient la pelouse. À voir on aurait dit un carnage.

L’air était dense, la fumée était partout, et les civils présents dans les décombres ne mettraient pas longtemps à s’évanouir tant l’air devait être irrespirable, ce qui rendrait leur localisation plus difficile. Il faudrait que nous soyons vraiment attentifs pour ne pas passer à côté d’un corps inerte. Sortant une lampe de poche accrochée à ma ceinture, je balayais la pièce du rayon lumineux, m’approchant de décombres, mais aucun bras ou aucune jambe ne semblaient en dépasser. Me tournant pour ressortir de la pièce, je fronçais les sourcils en constatant l’absence d’Hayden, et ressortais de la pièce rapidement, mais sans courir, ne voulant pas faire céder le plancher sous mes pas.

Pourtant, une fois que j’eu rejoint le couloir, je ne trouvais toujours trace de mon partenaire, ce qui eu le don de m’énerver, ou plutôt de m’angoisser. Retournant au bord de l’escalier, je constatais que celles-ci ne s’étaient pas effondrées, emportant mon partenaire avec elles, et après un rapide examen des lieux, je ne le trouvais nulle part. Bon sang, il savait pourtant qu’on ne se séparait jamais de son duo, et encore moins sans le prévenir !

Entrant dans une énième pièce aux décors enflammés pour certains, je scrutais une nouvelle fois les lieux, constatant qu’un trou béant trônait en pleine milieu du sol qui s’était effondrait. Ne trouvant aucune trace de Hayden ou d’une victime, je ressortais de la pièce, à peine une poignée de secondes avant que le plafond en bois ne s’effondre devant moi, me barrant la route des escaliers qui me permettraient de redescendre. Et j’avais beau regarder les décombres enflammés qui jalonnaient tout le couloir, je ne pourrais rien faire pour les traverser et redescendre. Regardant à droite et à gauche, je sentis mon cœur accélérer sensiblement en pensant que la sortie était désormais bloquée, mais je savais que je trouverais bien un moyen de sortir, j’étais un pompier, et une Rosewood qui plus est, rien ne pouvait m’arrêter bien longtemps.

Allant jeter un coup d’œil dans les deux dernières pièces pour m’assurer que personne n’y était bloqué, puis m’avançais rapidement en voyant une jeune femme, une fée clochette qui avait désormais bien du mal à voler, et m’approchant d’elle, je l’aidais à se relever, alors qu’elle se cramponnait à moi. Otant mon masque, je le fixais sur sa propre tête, lui disant d’inspirer profondément, puis retournant sur nos pas, je retournais dans la pièce où le sol s’était effondré, seul moyen pour que nous quittions l’étage en feu.

Une fois au bord du trou, je l’éclairais de la lampe, me disant que c’était pourtant la seule solution pour que nous sortions de là, aucune autre pièce ne semblant s’ouvrir sur l’étage inférieur. Avisant la hauteur, je soupirais en me disant qu’on avait de fortes chances d’y rester toutes les deux, mais ca valait mieux que de rester ici à attendre que quelqu’un, qui n’arriverait peut être jamais, vienne gentiment nous chercher. Et puis lui ayant donné mon masque, et la fumée étant de plus en plus dense, il fallait vraiment qu’on sorte tant que je pouvais encore respirer et que j’avais les idées claires.

M’approchant au bord du trou, je posais le pied sur une grande latte de bois qui avait craqué, et qui pendait dans le vide, puis prudemment, je me laissais glisser tout du long, avant d’atterrir lourdement sur le sol. Me relevant, je grimaçais, puis faisant signe à la jeune femme de faire comme moi, je ralentissais sa chute en l’attrapant comme je pouvais, mais son poids nous fit basculer toutes les deux sur le sol, et il lui fallu un petit moment pour se relever. La secouant sans trop de ménagement, je l’aidais à se remettre sur pieds, avant que nous nous dirigions vers la porte. Pourtant, à peine avais je ouvert la porte que je sentis la chaleur des flammes non loin me brûler le visage, et la refermait sans attendre, me dirigeant vers l’unique fenêtre présente dans la pièce. Prenant la hache que j’avais mise à ma ceinture, je la brisais sans douceur, puis grimpais sur une table bancale trainant là, et avisant l’un de mes collègues, je l’apostrophais :

« -Andrew ! Andrew !! Là ici !! » dis je en hurlant aussi fort que je le pouvais avant de tousser, alors qu’il cherchait la source des voix.

Aidant Clochette à sortir alors qu’elle semblait de plus en plus faible, je sortais à mon tour, prenant une grande inspiration, alors qu’une nouvelle quinte de toux me secouait les épaules.

« -Elle est brûlée aux jambes, et dans le dos, et je crois qu’elle s’est pris un coup sur la tête. Tu t’occupes d’elle ? Je dois retourner à l’intérieur, j’ai perdu Hayden ! » lui dis je, un peu trop brusquement, avant de me détourner, sans même qu’il ai le temps de dire quoi que ce soit.

Puis sans même récupérer mon casque, ou mon masque je retournais à l’intérieur, hurlant le prénom du jeune homme, priant silencieusement, bien que je ne croie en aucun Dieu sur Terre, pour qu’il ne lui soit rien arrivé.