Je me suis leveée de bonne heure ce jour là. J'ai fait un petit jogging, j'ai ensuite déjeuné une tartine grillée avec du beurre. Et j'ai enfin révisé mes cours d'art dramatique, j'avais un examen en fin de semaine et perfectionniste comme je suis, je n'étais pas satisfaite de mon niveau actuel. Je répéta seule pendant que mon colocataire étais déjà parti travailler. Un passage d'Antigone, le drame familiale grec qui nous était imposer pour l'examen final. Je ne parvenais toujours pas à me mettre dans la peau du personnage. Non mais sérieusement, vous en connaissez beaucoup vous des gens qui courrez à leur faillite personnelle par amour ? Je ne dis pas ça parce que je n'ai jamais été amoureuse et qui plus est cela ne regarde que moi, juste parce que je suis réaliste, un point c'est tout. Bref, j'avais donc beaucoup de mal à interpréter cette jeune femme. Je me devais donc de travailler sur ça. A onze heures, je pris mon "poste" au bar du grand hôtel. Une place de choix pour les autres filles faisant mon métier. Je continuais à répéter mentalement mon texte d'Antigone. Mon client, le fils d'une personnalité de Londres, me rejoint rapidement et sans détour me donna la clé de la chambre qu'il venait de prendre. Je termina mon verre de vin blanc et monta dans la chambre. Je m'installais confortablement sur le lit pendant que mon client terminait tranquillement son verre ou plutôt ses verres au bar. Il me rejoint quinze bonnes minutes après, avec un bon coup dans le nez. Je le mis néanmoins à l'aise, lui fit quelques gâteries pendant qu'il m'ôtait ma tenue "civile". Je fis abstraction de la douleur qui enserrait mon coeur. Je continua mon travail, déterminée, jusqu'au moment crucial ou je m'évanoui, perdant totalement conscience de ce qu'il se passait autour de moi.

J'ignore totalement durant combien de temps je resta sans connaissance. Lorsque je repris mes esprits, je me trouvais a l'hôpital. J'entendis une voix qui ne m'étais pas inconnue me parler. Je tenta de remettre mes idées en ordres. Je remua mes orteils puis mes doigts et fit déroulé chacune de mes articulations une par une. Je me redressa doucement et regarda la personne avec moi dans la pièce. Il s'agissait de mon amie Shiobban. Je lui souris douleureusement et réalisa que j'avais froid. Je pris alors conscience de ma tenue dénudée. Je regarda sur le matelas, il n'y avait même pas de drap pour me couvrir. Je demanda a Shiobban : " Pourquoi je suis ici ? Il est où Arnold ? Ça fait longtemps que je dors ? J'ai froid, tu crois que je pourrais avoir un drap ou je sais pas, mes vêtements peut être ? " Les idées se bousculaient dans ma tête, d'où le fait que je fis un monologue de question à mon amie. Cependant, hors de question de parler de mon métier. S'il le fallait, cet Arnold jouerait le rôle de mon sex friend, chose qui n'étais pas totalement faux à proprement parler vu qu'il s’agissait d'un de mes clients régulier.

Que faisais je ici ? Mais où étais je donc ? Je bougeais un par un mes membres, vérifiant par moi même que tout était encore en état de marche. Tout semblait intact. Je reconnu ensuite la voix de mon amie Shiobban, puis son visage. Elle était restée à mes cotés visiblement. J'appréciais sa gentillesse, sa sollicitude et son amitié, mais aujourd'hui je pense que j'aurais préférée ne pas atterrir aux urgences de Saint James. Elle me demanda de rester coucher. La position était très inconfortable et j'aurais préférée au moins pouvoir me redresser d'un quart, mais sous les conseils de mon amie, je m'abstint. Néanmoins, je demanda doucement : "Je peux pas du tout me redresser ?"

La bouche pâteuse, je fini par la bombarder de question. Elle m'informa qu'une personne avait appelé mais que l'on m'avait trouvé seule dans cette satanée chambre d'hôtel. Ce lâche d'Arnold avait pris la poudre d'escampette sans préavis, le bougre, il allait entendre parler de moi ! J'aquiéssa de la tête, comme si c'était possible, entendable ou juste que j'avais peut être divagué. Je maugréa néanmoins entre mes dents pour murmurer pour moi même : "Le con !" car je tiens à préciser qu'il avait beau peut être m'avoir sauver la vie en appelant les secours, je pensais surtout à l'argent que j'étais entrain de perdre dans cette histoire. A allure, ce n'est pas sur le trottoir que je finirais mes jours, mais dans un fossé pour ne pas avoir fait suffisamment d'heure ou même pour débarrasser le plancher sur lequel je devenais encombrante à ne plus travailler qu'une fois de temps à autre, histoire de pouvoir me payer les frais médicaux. Shiobban me mis une couverture sur la moitié du corps suite à ma demande. Ma poitrine était toujours couverte que pas mon soutien gorge en dentelle. Mon amie me précisa que mes analyses allaient bientôt arrivées et elle souhaitait que je lui raconte ce que j'avais fait pour atterrir ici et en profita pour me glisser une petite remarque sur mon état de santé. Je pris une profonde inspiration, cherchant par la même occasion ce que je pouvais bien dire pour ma défense sans avoir ni à mentir, ni à dire la vérité sur ma profession. Je regarda derrière mon amie pour ne pas avoir à la regarder en face et quelle ne se rende pas compte de la supercherie. Et je finis par lâcher : "Bah il s'est rien passé, j'ai rejoins Arnold dans la chambre qu'il nous avait réservé et on était entrain de faire l'amour, rien de plus..." Je n'aimais pas ce que j'étais entrain de faire. Omettre de dire la vérité à une si bonne amie me rendait malade, mais je ne savais pas comment Shiobban réagirait si elle savait. Elle serait très certainement vexée que je ne me sois pas confiée à elle, elle me jugerai peut être, elle m'abandonnerait peut être même et rien que cette idée me révulser encore plus que la toute petite omission que je finissais de formuler. Je regardais mon amie, cherchant du soutien. J'aurais tellement voulu lui raconter, tellement voulu pouvoir me confier sans avoir cette peur au ventre d'être jugée. Mais je n'avais confiance qu'en moi même et le peu de personne ayant réussi à savoir quel était mon métier y étaient parvenue par des questions détournées ou en insistant tellement, que j'avais fini par cracher le morceau sans m'en rendre compte réellement.