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 Quand les Cohen écrivent l'histoire

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Gabriel M. Llewelyn

Gabriel M. Llewelyn
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MessageSujet: Quand les Cohen écrivent l'histoire   Quand les Cohen écrivent l'histoire Icon_minitimeDim 29 Avr - 13:26

” Deux pour le prix d'un ”

    J'avais retrouvé Joe au travail, on allait passé 12h ensemble, et honnêtement c'était tendu. De toute manière après le bal, l'annonce d'Elias... Heureusement que la rencontre avec Jude m'avait donné un peu de baume au coeur. Il était mignon ce petit blondinet. Ce qui me tuait c'était le fait qu'il soit malade. J'avais l'impression que les meilleurs étaient ceux qui allaient partir forcément le plus vite. Cette rencontre m'avait bouleversée, c'était à ce moment aussi que j'avais compris que quoi que je fasse, ma vie serait toujours reliée à celle de gens malades. A commencer dans ma propre famille, ma tante qui se mourrait, et puis Andy qui commençait à péter un câble à cause de son état. Et je le comprenais terriblement, j'avais envie de l'aider, et j'avais passé ma nuit à chercher une solution, tout ça pour tomber sur un projet expérimental qu'un Professeur en Pneumologie essayait d'appliquer sur les hommes. Il travaillait à l'université en plus, et faisait de la recherche, un ami à papa.... Je devais peut être essayer en sachant qu'Andy aurait peut être un placebo.... Mais qui ne tentait rien n'avait rien après tout non ? J'irais probablement demain avant de venir travailler, ou techniquement après... je sentais que la nuit allait être longue, il y'avait déjà 5 accouchements en cours et 2 césariennes, les sages-femmes n'arrêtaient pas de courir de chambre en chambre, moi aussi, mais tout ce passait bien, et on ne m'avait pas voulu au bloc à cause d'un petit rhume naissant qui m'avait à peine faite éternuée une fois...

    "Neela ! Téléphone pour Joe mais il est occupé avec l'accouchement des jumelles." "Oh attends, je prends et je lui dirais le message." Je pris le téléphone en souriant, c'était une secrétaire de l'accueil qui me disait qu'un certain Simon Abraham Cohen était là, et que Joe devait descendre. J'étais assez surprise honnêtement, et je connaissais se prénom. On avait énormément parlé avec lui de ses frères et soeurs, et ce n'était probablement pas une simple coincidence. "Hmm, Joe est occupé, mais je suis au courant, je vais venir le chercher !" Je r'accrochais perplexe, je ne savais pas vraiment comment il prendrait la venue de son frère aîné ici. M'enfin, enfilant ma blouse sans la fermer, j'avançais main dans les poches, prenant l'ascenceur, j'arrivais asse vite à l'accueil. Je n'avais jamais vu Simon de ma vie, pourtant, je n'eus aucun mal à savoir vers qui me tourner. "Bonjour, je suis Neela Jones, une amie de Joseph, on travaille ensemble, il est occupé mais je suis venue vous chercher. Venez." J'avais remarqué son état et sa jambe, aussi, j'avais ralentit le pas moi qui marchait décidemment trop vite, et on me l'avait déjà dit. Je lui souriais, appuyant sur le bouton, on commença notre acension vers le bon étage. "Il en a plus pour très longtemps je pense." On s'avança dans le service ensemble, passant devant la pouponnière, je le fis entrer dans la salle de repos pour lui donner une tasse de café. "Tenez. " Mon bipper se mit à sonner. "On a besoin de moi, mais restez là, il est prévenu que vous êtes ici." J'avais demandé à une puéricultrice qui travaillait avec lui de le prévenir que quelqu'un l'attendrait en salle de repos, souriant, je m'en alla en lui souhaitant une bonne journée.
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MessageSujet: Re: Quand les Cohen écrivent l'histoire   Quand les Cohen écrivent l'histoire Icon_minitimeDim 29 Avr - 17:20

Depuis ce matin déjà ma jambe m'élançait. Apparemment ça allait être une journée sans... Je me levais donc pour commencer à me préparer. Il me faudrait au moins la matinée pour pouvoir aller à l'hôpital. J'appelais donc l'accueil pour leur demander de me monter un petit déjeuné avec un café et trois croissants. En attendant, je commençais donc à rassembler mes affaires pour m'habiller. Hier avait été une rude journée et je n'avais même pas pris la peine de ranger ma chambre en rentrant. Je récupérais donc mes habits sans trop me presser pour ne pas me faire trop souffrir, puis me vêtis avant que le café n'arrive. Quand le chariot fût là, je bu mon café et pris deux croissants sur les trois, déjà en retard. Enfin, du retard... Tout est relatif, mais avec ma jambe, je mettrais forcément plus de temps pour aller à l'hôpital Saint-James. Hier j'étais parti en repérage des lieux.

Je sortis donc de l'hôtel pour me diriger directement vers l'hôpital. Je préférais marcher que de prendre un taxis ou les moyens de transports en commun. Même si ça me faisait souffrir, au moins ça me laissait plus de temps pour réfléchir. Et puis la douleur nous fait nous sentir vivant dit-on, même si je n'en avais personnellement plus l'impression... Depuis que j'ai quitté les rangs de l'armée, je ne me vois plus que comme un fantôme, lui même hanté par de mauvais souvenirs. Il fallait vraiment que j'essaye de ne pas, de ne plus y penser. J'étais parti d'Israël pour me refaire une vie, pas pour ressasser l'ancienne. Je marchais donc dans les rues de Londres, entre les grands bâtiments qui se suivaient les uns les autres, parsemant les rues des tâches colorées de leurs affiches et de leurs enseignes. Peu à peu, je vis, pointant au dessus des autres bâtiments, le sommet de Saint-James. Le plus grand hôpital de Londres. Je ne fis pas plus attention que ça à la bâtisse, me pressant pour arriver à l'accueil.

Arrivé devant le grand bureau qui servait d'accueil à l'hôpital, je me dirigeais vers l'une des "standardistes" encore libres pour pouvoir leur demander où je pourrais trouver mon frère. Elle comprit immédiatement, à l'audition de mon nom de famille que je parlais de Joseph. Lorsque je le lui demandait, l'hôtesse d'accueil téléphona au niveau du service de mon frère, pendant que je triturais le câble reliant le stylo à son socle comme il y en a à tout accueil digne de ce nom. J'attendis pendant une petite dizaine de minutes quand une jeune fille vînt me chercher.

-Bonjour, je suis Neela Jones, une amie de Joseph, on travaille ensemble, il est occupé mais je suis venue vous chercher. Venez.

Ainsi donc mon frère était occupé... J'avais encore du mal à me faire à l'idée que Joseph était sage-femme, mais je devrait m'y habitué. A cela et bien d'autres choses aussi... Je ne m'attardais pas là dessus et marchais derrière la jeune femme venue me chercher. Elle marchait vite et je faisais de mon mieux pour essayer de la suivre malgré ma jambe déjà douloureuse. Peu de temps après, elle ralentît et je pût me mettre à son niveau, jusqu'à ce que nous arrivâmes aux ascenseurs. Elle pressa le bouton et me souri. Je n'en fis rien. Cela n'est peut être pas correct, mais je n'avais vraiment pas le coeur à sourire aujourd'hui.L'ascenseur arrivât, nous entrâmes à l'intérieur. Il monta jusqu'à l'étage où travaillait son frère.

Pendant qu'ils marchaient dans les couloirs de l'hôpital, je réfléchissais encore à ce que j'allais lui dire. Combien de temps cela faisait-il? Depuis combien d'années ne s'étaient-ils pas vu? Je me demandais vraiment comment seraient les retrouvailles. La jeune femme me fit entrer dans une sale d'attente avant de m'apporter un café supplémentaire. J'aurais au moins eu ma dose de caféine pour aujourd'hui. Neela me prévint aussi qu'il ne serait pas long, le temps à attendre, avant que Joseph n'arrive. Je n'avais plus qu'à l'attendre. Je fût sorti de mes pensées par le bipper de la jeune fille, la prévenant ainsi qu'un travail s'annonçait, travail pour elle et sûrement la femme dont elle allait s'occuper. Je n'étais jamais allé à aucun des accouchements de Sharon. Peut être parce que je n'aimais pas les salles d'hôpital. Peut être parce que la vision même d'un accouchement m'aurait totalement écoeuré, me mettant sûrement en face de moi même... Je regardais la pendule de la salle d'attente. Dieu que le temps pouvait passer lentement parfois... Ce n'était pas forcément une bonne chose. Je me plongeais donc dans mes pensées, laissant mon esprit vogué vers des contrées lointaines, au confins de l'Orient. Israël n'était pas du tout comme les gens pouvaient le décrire. On y trouvait parfois de véritables petits jardins d'Eden. Un petit paradis sur terre. Certes rare dans ce pays ravagé par les batailles.

Je m'étais rapidement perdu dans mes pensées. Je ne m'étais aperçu de rien quand j'en fût sorti par un homme qui se tenait dans l'encadrement de la porte. Je regardais rapidement l'heure, les dix minutes s'étaient finalement écoulées plus rapidement que prévu. Joseph était là. Je me levais et me dirigeais vers lui, non sans une pointe d'appréhension me serrant les entrailles. De tout les combats que j'avais toujours mené, les plus durs concernaient inévitablement la famille.
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MessageSujet: Re: Quand les Cohen écrivent l'histoire   Quand les Cohen écrivent l'histoire Icon_minitimeLun 30 Avr - 10:11

” Big Brother ”


    C’était encore une dure et longue journée pour Joseph à l’hopital. Les accouchements se succédaient, comme les heures de travail. Il avait aussi passer trois bonnes heures à faire les soins des bébés. Le brun adorait ça s’occuper des bébés mais passer de la douceur de leur compagnie à la violence d’un accouchement multiple le retournait à chaque fois. Surtout que aujourd’hui, aucun titulaire n’était disponible. En effet il y avait un gros cas, une opération plutôt sale et au lieu que Joe soit dans le feu de l’action là bas, il avait été délegué à gérer tous les accouchements. Il était devenu un espèce de sage-femme en chef pour la journée, ce qui lui valut nombre de critiques et de commentaires désagréables de ses collègues, plus particulièrement des femmes qui avaient plus d’années de métier que lui. Qu’en pouvait-il? Ce n’était pas lui qui avait décidé. Il suivait juste les instructions et puis il n’en pouvait rien si il était doué et surtout qu’il était agréable et pouvait garder son calme dans toutes les situations possibles et imaginables.

    Seulement Joseph ne savait pas encore que quelque chose de plus bouleversant que de devoir expliquer à un papa blanc que son bébé est noir allait arriver. Oui pour l’anecdote cela est déjà arrivé à Joseph.Un couple de blanc qui avaient un bébé noir. C’était dur pour le père , partagé entre le bonheur et l’envie de savoir la vérité ou de tuer sa femme sur le champ. Heureusement ce bébé était en parfaite santé et il n’y a eu aucuns blessés ce jour là. Pour la suite il n’en avait aucune idée. Donc : Joe avait quand même un mauvais pressentiment depuis le matin. Qu’Est-ce qui allait arrivé de plus aujourd’hui? Déjà, un coup de fil alors qu’il était en train d’accoucher une femme de jumelles. Il ne l’avait pas prit et n’avait même pas demandé qui c’était avant que Angela sa collègue lui dise que quelqu’un était venu le voir et l’attendait dans la salle d’attende. A ce moment là les petites étaient nées et déjà toutes propres. Son boulot s’arrêtait là pour aujourd’hui, il passa le relais à Angela et sortit pour se changer. Il avait terriblement envie de prendre une douche mais hésita car si la visite était importante il allait surement faire attendre… et si son hote partait? Et si du coup il ne saurait jamais qui c’était? Non il fallait qu’il se dépeche. Joseph retira sa blouse et son tshirt puis changea juste de tshirt. Il se voyait mal débarquer comme ça avec sa blouse rose. On ne sait jamais.

    Quelques minute plus tard, voilà Joe à l’entrée de la salle d’attente, dévisageant l’homme assis devant lui. Joseph fronçait les sourcils en le fixant. Se pouvait-il être… Simon? Il avait du mal à le reconnaitre. La dernière fois qu’il avait vu son frère celui-ci avait 18 ans et si il comptait bien il devait en avoir pas loin de 27 maintenant. Même si il le reconnaissait, Joe avait l’impression d’être devant un étranger. Un étranger qui l’avait renié aussi et ce bien avant que son père le fasse. En 9 ans il n’avait jamais essayé de le contacter, Joseph n’a su qu’il était tonton que quand son neuveu avait déjà 3 ans et que sa nièce 1 an. Sans parler du mariage. Tout le monde était repartit en Israel pour l’occasion mais lui non. Personne ne lui en avait parlé, de rien, il aurait pu envoyer quelque chose, une carte de félicitation ou même un cadeau de mariage si il avait su.

    Après une petite pause à réfléchir, petite en temps mais qui semblait tellement longue à la sage-femme, il s’approcha de son frère, bras croisés.

    - Simon… qu’Est-ce que tu fais là?

    Il y avait bien plus agréable comme retrouvailles mais comment dire, Joseph avait une boule au ventre à chaque fois qu’il pensait à un membre de sa famille. Surtout aux hommes, car sa mère ne l’avait jamais vraiment renié, ni ses sœurs, elles continuaient à lui envoyer des cartes de temps en temps et Joseph en faisait de même en les envoyant chez sa tante maternelle qui vivait elle aussi à Oxford.
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MessageSujet: Re: Quand les Cohen écrivent l'histoire   Quand les Cohen écrivent l'histoire Icon_minitimeDim 6 Mai - 10:43

Avec vous déjà senti la froideur d'une lame d'acier sous votre gorge? Non? Pourtant c'était l'effet que je me faisait de ce moment. La seule impression que j'avais était celle d'un condamné devant son bourreau. Ici je faisait office de hors-la-loi, mon frère était celui qui s'occupait des hautes-oeuvres. Je me sentais véritablement jugé. Mais je pouvais facilement le comprendre... On ne s'était pas vu depuis une dizaine d'année pratiquement, et moi qui reviens aujourd'hui comme une fleur, sur son lieu de travail. Non, vraiment, je n'avais pas agis comme il faut... J'aurais au moins du le prévenir avant, c'est la moindre des politesses. Toujours est-il que maintenant, il se tenait devant moi. Et moi devant lui. La scène aurait put être drôle. Une scène de retrouvaille dans une salle d'attente dans l'aile de néonatalité, on aurait pu se croire dans un film hollywoodien, avec Ane Hathaway dans le rôle de l'héroïne gaffeuse mais tellement adorable. Mais là, jamais elle ne rentrera dans la salle d'attente pour décoincer une quelconque situation.

Cet instant sembla durer une éternité, froide et sans appel possible. Un instant d'incertitude. Un instant brisé, enfin, par les quelques mots de son frère. Des mots vifs, incisifs, qui me paraissaient plus caustique et plus dévastateur que n'importe quelle bombe au napalm. Avez-vous déjà vu l'effet que fait le napalm sur quelqu'un? Cet hôpital n'avait surement jamais vu de patients blessés ainsi. Il vous détruit de l'extérieur comme de l'intérieur. Intérieurement, il ne me restait déjà plus grand chose... Le reste viendrait sûrement. J'essayais donc de lui répondre le plus froidement possible, comme on répondrais à un ordre de son supérieur. Malgré tout, je percevais un tremblement dans ma voix qui, si on l'avait pu percevoir, aurait trahi sans doute possible l'angoisse que je pouvais éprouver.

-Je suis venu à l'hôpital pour ma jambe. Comme j'ai appris que tu travaillais ici, je suis venu te voir.

Je restais là, droit comme l'arme d'un militaire au garde à vous. Mes paroles avaient été plus mécaniques qu'autre chose. J'attendais. Je ne sais pas ce que j'attendais vraiment, une simple réaction, même de rejet. Cela aurait au moins brisé ce silence de glace instauré. Mais il avait beau attendre, rien ne venait...

-Joseph, je suis vraiment désolé... De ne pas avoir donner de nouvelles... Ni de t'avoir annoncé que tu étais tonton...

Je fis un pas vers Joseph, espérant qu'il ne reculerais pas. Pendant neuf longues années je n'avais pas été là. Neuf ans sans aucune nouvelle d'aucune sorte. L'armée n'était pas un prétexte, on les autorisait à donner des nouvelles de temps en temps. Mais il ne l'avait jamais fait, pas pour Joseph en tout cas.

-Je suis venu ici pour te revoir... J'ai quitté l'armée, enfin... J'ai été remercié plutôt. Et je suis ici pour voir un orthopédiste justement...

[Désolé de la petitesse de mon post...]
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MessageSujet: Re: Quand les Cohen écrivent l'histoire   Quand les Cohen écrivent l'histoire Icon_minitimeJeu 17 Mai - 11:49

” Big Brother ”

Pas possible. Ce n’était vraiment pas possible que Simon débarque comme ça, la queue entre les jambes et qu’il demande limite de l’aide à son petit frère. Ok il était en train de s’excuser pour un tas de choses mais cela ne pouvait suffir. C’était trop gros comme excuses pour que Joseph ne puisse les accepter sans rien dire. Son frère a toujours été un con avec lui et alors même qu’il n’avait aucune raison de le rejeter car Simon n’était pas logiquement dans les affaires de Joe et son père, il l’avait fait. Il l’avait rejeté comme un chien, sans même oser le prévenir qu’il avait un neuveu et une nièce. Agacé, Joseph tourna un peu dans la pièce pour se calmer. Il avait envie de lui en foutre plein la gueule, de lui en mettre une carrément. Simon ne méritait que ça. Quand il lui parla de sa jambe et d’un orthopédiste il le regarda un moment.

- et y a pas des hôpitaux à Tel-Aviv?

Ben quoi, c’est vrai, Tel Aviv est une grande ville, moderne, et il doit y avoir des excellents médecins. Pourquoi venir à Londres pour ça? Et puis à le voir il se tenait plutôt bien droit et avait pas eu de mal à venir ici pour le faire chier donc il aurait pu rester avec sa famille pour se faire soigner. A vrai dire il aurait pu se faire emputer, Joseph s’en foutait. Enfin… il voulait s’en foutre mais quelque part il trouvait son frère presque misérable là. Il arrivait pas à etre méchant avec lui, c’est donc en réfléchissant qu’il s’assit sur un fauteuil.

- ici y a le Dr Anderson qui est très bien … t’as fait quoi à ta jambe? Et pourquoi t’es pas resté là bas avec tes gosses?

A ce qu’il voyait, Simon avait l’air d’être un père absent. Peut-être même pas un meilleur père que celui qu’ils avaient eu tous les deux. Qui abandonnerait ses enfants pour partir à l’autre bout de la planète? Juste pour une blessure? C’était des excuses ça, des conneries. Oh Joe pensait avoir trouvé ce qu’il avait !

- laisse moi deviner, t’es divorcé mais t’as la honte parce que ca se fait pas trop là bas, t’ose le dire à personne et t’es parti… t’as trompé ta femme? Non en fait c’est elle qui t’a foutu à la porte. Et maintenant tu viens pleurer chez ton petit frère parce que tu dois surement pas savoir ou aller.

Il voulait pas l’être mais en fait il l’avait été, méchant. Et pas compréhensif du tout. Autant il l’avait été avec Sarah parce qu’il savait qu’elle était sans argent et faible et parce qu’il l’aimait par-dessus tout mais avec Simon c’est différent.

- écoute si t’as besoin d’un médecin je peux t’en conseiller un, si t’as besoin d’un logement je peux toujours te trouver quelque chose dans les parages mais sinon je peux vraiment rien faire pour toi Simon. C’est évident que t’es venu ici juste pour toi et que t’en as rien à foutre de moi, d’ailleurs tu m’as pas demandé une seule fois si je vais bien.

Joseph poussa un long soupir qui fut interrompu par son bipper. C’était l’heure des biberons pour certains bébés, et des soins pour d’autre. En gros sa pause était finie et il fallait qu’il reparte. Les bébés n’attendent pas.
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MessageSujet: Re: Quand les Cohen écrivent l'histoire   Quand les Cohen écrivent l'histoire Icon_minitimeJeu 24 Mai - 23:26

Je serrais les poings. Bien sûr, j'avais la rage de me voir abaissé ainsi et humilier par mon propre petit frère. En plein milieu d'une salle d'attente. Qui apprécierait une pareille situation? Ceci dit, j'étais obligé de supporter cela. Je ne pouvais pas lui dire pourquoi j'étais vraiment partis en laissant femme et enfants. Pas pour l'instant, pas encore. Qui sait si je pourrais même le lui dire un jour... Mais comment faire pour lui expliquer? Je devais bien lui donner une raison. Comment pourrais-je le lui dire sans pour autant mentir? Même si il avait été plutôt vindicatif dans sa façon de me parler, je ne devais pas pour autant m'énerver.

-Je suis parti pour des raisons personnelles oui, mais pas celles que tu avances.

Que dire de plus? Je ne pourrais rien faire sans avoir à me dévoiler. Non pas que je ne le veuille pas, mais tout de même... Je n'avais pas vu mon frère depuis neuf longues années, le temps était passé, de l'eau avait coulé sous les ponts. Quand il posa la question de ce que j'avais eu à la jambe, je vis là un moyen d'esquiver les excuses et de pouvoir au moins avoir un moyen de me justifier.

-Je me suis pris une balle d'un tireur palestinien lors d'une embuscade. Muscle lacéré, j'ai été remercié...

Repenser au moment ou j'ai appris la nouvelle me serrait les tripes. J'étais encore sur le brancard qui m'avais récupérer et sur lequel j'avais eu les premiers soins quand les infirmiers me l'ont annoncé. Au vu des dégâts qui avaient été provoqué, je ne pouvais plus rester dans l'armée. Au départ, je ne l'ai pas cru, la phase de déni. Je pensais pouvoir continuer quand même. Mais pendant les premiers jours après l'opération, je ne pouvais même pas marcher. Et le retour à la position debout a été douloureux. Ensuite je suis passé par la phase de colère. Je ne voulais pas accepter cet état de fait. Maintenant je l'acceptais avec plus ou moins de facilité...

Bien sûr Joseph revint bien vite sur le fait que je n'étais plus en Israël. Sharon et les enfants devaient sûrement attendre que je les appelle... Je regardais la pointe de mes chaussures, totalement absorbés dans mes pensées. Joseph me ramena à la dure réalité quand il me dit qu'il acceptait de m'aider pour pouvoir voir un bon orthopédiste.

-Merci, je n'ai encore vraiment nulle part où aller, je pense que je vais aller à l'hôtel.

J'avais à peine dis ces mots que son beeper sonna. Sûrement un autre travail qu'il aurait à effectuer pendant qu'une femme enceinte commençait son travail. Je ne devais pas le laisser partir comme cela. Il fallait vraiment que l'on discute. Mais une vrai discussion, pas de celles qui font la vie de tout les jours. Non. Mais accepterait-il seulement de vouloir parler calmement dans un autre endroit que celui-ci? Je n'en sais rien malheureusement... Je n'aurais vraiment pas du couper les ponts avec lui, mais je ne m'en aperçoit au final que maintenant... Le temps de penser à cela, Joseph était déjà parti dans le couloir. Je sorti pour le rattraper. Il marchait vite le bougre. Ou alors c'est moi qui allait lentement. Surtout avec une jambe qui fait mal, qui vous lance, qui vous ralentit à chaque pas un peu plus. J'accélérais au maximum pour pouvoir me remettre à sa hauteur, même si cela n'était pas évident.

-Joseph, attends moi!

J'essayais tant bien que mal de le rattraper. J'espérais qu'il m'attendrait, ou tout du moins qu'il ralentisse le pas. Mais peu à peu je réussissais à récupérer du terrain. Même si cela n'était pas chose facile. Au bout d'un certain temps, et quand il fût arrivé à destination, le forçant à l'arrêt, ce qui m'aida grandement, je le rejoins.

-Joseph, je tenais vraiment à m'excuser. Pour tout... Et si je suis ici, que je suis venu à Londres, c'est que je n'en ai pas rien à faire de toi. Juste... Excuse moi de t'avoir traité comme je l'ai fait.
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MessageSujet: Re: Quand les Cohen écrivent l'histoire   Quand les Cohen écrivent l'histoire Icon_minitimeLun 4 Juin - 10:12

” Big Brother ”


    Joseph avait du mal à entendre ce que son frère lui disait. Il lui en voulait tellement que même l'image de son frère blessé n'arrivait pas à lui tirer la moindre pitié... Enfin peut-être un peu. Il mourrait juste d'envie de savoir quelles étaient ces raisons personnelles avancées par son ainé si ce n'était pas par rapport à sa femme ou a ses enfants Car lui savait qu'il ne ferait jamais ça si il avait une famille. Bien que ce n'était pas près d'arriver vu son addiction au célibat et aux filles compliquées en ce moment. Il était incapable de rester avec quelqu'un longtemps et surtout de trouver une femme qui avait envie de construire avec lui, ou bien tout simplement de se voir sans se prendre la tête. Bref Joseph était un coeur à prendre et dans sa tête cela allait durer très longtemps si ça continuait. De toutes facons il passait plus de temps à l'hopital qu'en dehors et les couples formés à l'hopital ne marchent jamais vraiment. Quoi que... il pense qu'il ne peut y avoir que quelqu'un qui vit à peu près ce que lui vit pour comprendre et tenir une relation stable. Allez dire à quelqu'un qui fait tranquilement ses 35 heures par semaine avec deux jours de repos et des horraires fixes qu'il faut partir un dimanche soir à 22 heures pour aller se taper une garde de 36 heures. Quasi impossible de garder une relation dans ce cas. Bref.

    Joseph a été bippé donc il était dans le couloir, près à retourner auprès de ses bébés quand son frère sortit de la salle de repos et qu'il le suppliait de l'attendre. Le plus jeune soupira un coup puis ralentit sa cadence car oui, avec sa patte folle, Simon avait l'air de galérer derrière lui. Il se retourna vers son frère quand celui-ci déblatera des excuses. Really? Simon était VRAIMENT en train de s'excuser? Simon Abraham Cohen qui faisait des excuses? Joseph en était sur le cul. JAMAIS il n'avait entendu son frère s'excuser, à personne. Et surtout pas à lui. Lui qui se prenait toujours pour le plus fort et le plus important en tant qu'ainé était maintenant en position de faiblesse face à son petit frère. Hm... D'accord, cette faiblesse là fit forca Joseph à se radoucir un peu. Bien sur il paraissait toujours agacé par la situation mais son visage était moins dur, moins sévère que quelques minutes auparavant.

    - tes... tes excuses ont l'air sincère. même si une petite voix quelque part me dit de pas te croire ... je... ça va. Ok? ça va.

    Oui, d'un côté ca allait pour Joseph. Quelque part, toute sa fratrie lui manquait. Même si maintenant il avait Sarah, il connaissait ses problèmes et il savait qu'elle ne resterait pas longtemps dans ses bras maintenant qu'elle était tombée amoureuse et qu'elle commençait à se voir un nouveau future. De toutes façon Joe était là pour l'aider elle. Pourquoi il ne pourrait pas aider son frère non plus? L'armée a jamais vraiment été un choix délibéré de Simon, leur père les forcait un peu beaucoup à faire des choses et si Joseph avait été l'ainé aussi, il aurait du y finir. C'est pas une super position que d'être l'ainé avec un père pareil. On ne peut faire aucun choix de vie... Et puis, à son souvenir, ils connaissaient Sharon depuis un peu trop longtemps et son père était un peu trop ami avec Abraham Cohen pour que ce soit un mariage à 100% consentit et amoureux. Donc oui, là, il plaignait presque Simon.

    - t'as pas besoin de prendre un hôtel pour l'instant. C'est petit chez moi mais je peux toujours te préter mon canapé. Je suis pas là tous les soirs de toutes façons avec le boulot alors... Tant que tu remplis le frigo quand tu le vide, ça me dérange pas. Donc là je dois bosser mais je fini dans 3 heures, t'as qu'à aller faire un tour, essaye de prendre un rendez vous avec le docteur Anderson, dis lui que tu viens de ma part... Au pire tu dis le mec sage femme, il saura qui je suis vu que je suis le seul. Et on se donne rendez vous à l'entrée principale après mon service. Je te ramenerai à la maison.

    Des fois on dit "trop bon, trop con", Joseph Elie espérait vraiment que cet adage n'allait pas s'appliquer à lui dans les mois ou voir même les semaines suivantes. Il regarda son bipper encore une fois qui avait arrêté de sonner. Quelqu'un avait du le remplacer pour la tache à accomplir. Il se sentait coupable de ne pas avoir pu réagir aussi vite mais là il y avait une urgence familiale. Vraiment la famille on dit que cela peut-être la meilleure chose qui soit mais dans le cas de Joseph, c'est sa plus grande faiblesse.

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MessageSujet: Re: Quand les Cohen écrivent l'histoire   Quand les Cohen écrivent l'histoire Icon_minitimeMer 27 Juin - 19:56

Je restais interdit face à ses paroles. Que dire... J'étais plutôt mitigé quand aux sentiments que j'éprouvais. De la joie, ou du moins ce qui pourrait s'en rapprocher. Je venais tout de même de retrouver mon petit frère, qui m'avait même proposé de l'aider pour me loger entre autre. Et il allait même m'aider au sujet de ma jambe. Mais à cela se mêlait aussi un peu d'appréhension. Je faisais tout de même irruption dans la vie me son frère, de façon plutôt soudaine et pour une durée bien incertaine. Alors que penser ? Peut être qu'un jour il me mettra à la porte. Remarque d'ici là j'aurais peut être pu me trouver un boulot et retomber sur mes pattes. Et à tout cela se mêlait aussi une sorte de soulagement. Soulagement d'avoir au moins pu briser ce silence qui s'était installé entre lui et moi depuis bien trop longtemps déjà. En plus il avait même accepté mes excuses. Ce qui était une chose déjà extraordinaire. Bon, je n'irais pas jusqu'à dire que je sautais de joie, de toute façon je ne le pourrais pas vraiment, vu ma jambe... Note personnelle : m'acheter une canne pour faire comme dans docteur House.

Je réalisais maintenant que je l'avais tout de même interrompu en plein travail. Il me dit alors d'attendre qu'il ai fini sa journée pour qu'il puisse me ramener chez lui. Et que je devrais en profiter pour essayer de prendre rendez-vous avec un orthopédiste : le Docteur Anderson. En trois petites heures, cela doit sûrement être faisable. Mais est-ce que le fait que je dise que je venais de la part de Joseph vaudrait pour un sauf conduit, un aller simple vers la voie royale permettant d'accéder au chemin de la rémission ? Après tout, je verrais bien par moi même ce qu'il en sera. Tant que je réussis à prendre ne serait-ce qu'un rendez-vous, cela pourrait marcher.

Ceci dit, le fait que Joseph m'ait proposé de vivre chez lui (a la condition sine qua non de remplir le frigo... Note personnelle : trouver un job quand même) n'avait pas effacé la stupeur que j'avais eu dès le premier instant. Quand nous nous sommes en quelque sorte quitté, voire carrément perdu de vue, il avait quoi... Une quinzaine d'années ? Seize ? Je ne m'en souvenais plus... Dix-sept au grand maximum. Mais sûrement pas plus. Et il était encore à aller en cours. Et la je le retrouve, médecin accompli, permettant la naissance de bébés. Bon d'accord, je me doutais de cela. J'avais pu avoir quelques vagues informations, mais jamais rien de précis. Et là, je ne pouvais pas avoir plus précis justement. Mais enfin... Cela pourrait au moins être une occasion de réapprendre à se connaitre. Non ? Peut être même une possibilité pour qu'un jour, un jour bien loin encore, il sache la vérité.


-Merci... Merci pour ton aide. Je ne vois pas trop ce que je pourrais te dire de plus.

Je fis un pas en avant. Je ne pense pas que le prendre dans mes bras soit vraiment la chose à faire. Je lui fis donc une petite tape sur l'épaule avant de me reculer un peu. D'accord, ce geste ne faisait pas franchement fraternel. Ni même sociable. Mais bon, je préférais ne pas trop brusquer les choses.
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Quand les Cohen écrivent l'histoire

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