It‘s time to work together.

Lundi matin… tot… très tot… Il était à peine 5 heures du matin lorque le réveil de Joseph sonna. Le jeune homme encore embrummé par le sommeil poussa d’abord un grognement animal avant d’attraper son réveil pour le jeter plus loin. Il détestait par-dessus tout prendre ses gardes aussi tot le matin … Surtout quand à cause d’une urgence il n’avait pas pu débaucher avant 22 heures la vieille. C’était dur la vie de sage femme. Aussi dure que celle d’un médecin. D’accord il ne faisait pas autant d’heures qu’un chirurgien cardiaque ou qu’un urgentiste mais Joseph avait des semaines très chargées et ses jours de congès étaient plutôt rares. Les accouchements d’urgences sont légions. Car oui, même si l’on peut prévoir souvent, certains viennent qu’à la dernière minute. Il faut toujours être prèt, être là pour toutes les éventualités, toutes les sortes d’accouchements, de mamans, de bébés… Bref. Joseph grogna encore un coup en se redressant. La couette était tombée par terre et un long frisson parcourru son corps. Le mois de juillet était un peu frais, même pour la capitale du Royaume Uni. Il avait plu une bonne partie du weekend et quand Joseph ouvrit les rideaux de sa chambre, encore dans sa tenue de nuit, c’est-à-dire un simple caleçon affublé d’un personnage de dessin animé, cette nuit c’était Bob l’Eponge. Autant dire que le garçon était célibataire et que au vu de ses sous vêtements il allait le rester. Sans se soucier de l’ouverture de la fenetre et du vis-à-vis avec ses voisins - de toutes façons à 5 heures du matin personne n’est debout - il se mit entièrement nu pour filer sous la douche. L’eau brulante sur sa nuque lui faisait se rappeler le weekend. Les heures passées au travail mais aussi elles réveillèrent une douleur lancinante dans son dos et son cou. Ah oui… En plus de la garde désastreuse du dimanche, Joseph avait passé une soirée du Samedi encore plus mouvementée…Pour fêter le weekend il était sortit boire un verre avec son vieil ami James. La soirée se passait bien, les deux amis discutaient du bon vieux temps, de leurs histoires actuelles également quand un sac à vin s’était approché pour leur chercher des noises. Si c’était que ça ca allait, mais le boulet c’était mit à faire des remarques à caractères racistes très limite à James. Joe s’était naturellement interposé et ils ont fini tous les trois à la sortie du bar pour essayer de calmer la violence. L’autre n’était pas du même avis et James termina avec un œil au beurre noir et une main amochée tandis que Joseph avait eu la lèvres fendue sur le choc. Il s’était prit également le mur dans le dos et n’arrivait pas à faire passer cette douleur depuis. L’eau autrefois chaude tombait également comme de la glace sur son dos. Sursautant au plus haut point, Joseph sortit de la douche à toutes vitesses en secouant sa tête comme un chiot mouillé par la pluie et s’enroula dans une serviette. Simon avait du oublier d’envoyer la facture de gaz comme il lui avait demandé. Et voilà qu’ils se trouvaient sans eau chaude pour la journée, voir plus. Merci Simon. Joseph jura quelques fois avant d’enfiler un joli boxer Batman, ainsi qu’un jean et un polo rouge près du corps. De toutes façons il allait pas tarder à le recouvrir de sa magnifique blouse rose, couleur affectée traditionnellement pour les sage femme et tout le service de pédiatrie et obstétrique. Magnifique. Il s’était habitué à la couleur avec le temps mais il savait que si son père le voyait comme ça un jour il… non il pense qu’il ne le regarderait même pas, ayant trop honte. Après un petit déjeuner express, c’est-à-dire « boire du lait à la bouteille + s’enfourner un pain au lait trempé carrément dans le pot de Nutella » en quelques secondes, Joseph était en route pour l’hopital.

Joe fut porté par la solitude du premier métro. Seuls quelques personnes l’habitaient, dont lui, la tête posée contre la vitre à bailler à s’en décrocher la machoire. Bonnet et lunettes sur la tête, les mains dans les poches, la lèvre encore rouge et tuméfiée, il avait perdu toute dose de sex appeal. Il en avait, il était beau et sexy bien sur mais pas le matin non. Peut-être qu’il était mignon à la limite tout endormi mais de toutes façons on a pas besoin d’être séduisant pour aller travailler. Remarque, Darcy et James lui avaient dit que sa petite blessure de guerre lui donnait un coté badboy sexy. Pourquoi pas après tout, si cela pouvait faire son petit effet, autant en profiter. Une fois arrivé à sa station il dévala les marches qui le séparait de la rue qui menait à l’entrée de l’hopital. Une bonne dizaine de minutes plus tard il était à se changer dans les vestiaires avant de prendre enfin son service. La première chose à faire était de faire le tour des bébés qui sont nés dans la nuit, se renseigner et puis… partir à un accouchement. Ca commence vite, trop vite comme journée. Encore pas tout à fait réveillé et alerte, Joseph partit pour son premier accouchement de la journée. C’était n troisième enfant et l’accouchement fut rapide, une petite heure pour mettre au monde la petite Lana, une belle petite fille de 3 kg 250. Un deuxième accouchement express a eu lieu tout de suite après celui-ci. Un petit garçon cette fois, mais le pauvre n’eut pas la même chance. Né à 8 mois, il a du être mit en couveuse et sous assistance respiratoire. Bien. Maintenant que tout était fait, il fallait que Joseph fasse le point avec la puericultrice avec qui il devait travailler aujourd’hui. Il avait vu sur le planning que c’était Katalaya Sanchez. A première vue il ne se rappelait pas vraiment d’elle. Il oublie les gens souvent, et là il l’avait complètement zappé. En général les puéricultrices ont une bonne trentaine voir quarantaine, en tout cas dans ses collègues ont un certain enbonpoint et n’ont pas grand-chose d’interessant. Un café dans la main, Joseph se déplaçait dans les couloirs à la recherche de sa collègue pour la journée. Il le trouvait personne qui correspondait à la description qu’il imaginait, avant de s’arrêter de s’assoir sur un banc en buvant une gorgée de son café. Le brun releva la tête et se retrouva face à une belle brune. Une vraie bomba latina qui buvait un café également. Wow. Comment il avait fait pour rater ça? Il arqua un sourcil en buvant une gorgée de son café avant de prendre la parole.

- Kataleya Sanchez?

Oui, en fait il avait lu son nom sur sa blouse, il se leva, posa le café à coté sur le banc avant de s’approcher vers elle et de lui tendre la main en souriant et en se présentant.

- Joseph Cohen , on doit travailler ensemble aujourd’hui , je suis désolé je t’ai pas reconnu de suite. Il faut que je te brieffe pour la journée donc, on a eu deux naissances là ce matin depuis que je suis arrivé. Il y a le bébé Lana Hemsworth, c’est une petite fille en parfaite santé, il faut que les parents s’en occupent pour les biberons tout ça , ils peuvent tout faire.

Le jeune homme se passa la main dans les cheveux en souriant un peu avant de reprendre son souffle. Le matin il avait du mal à parler, autant en tout cas, même si il avait eu le temps de se réveiller avec les deux naissances matinales.

- Par contre pour le petit Mickael Lewis il faut faire attention, il est sous assistance respiratoire, on attends qu’il puisse entièrement respirer seul. Les parents peuvent aller le voir quand même y a pas besoin de précautions particulières mais enfin tu vois, fais attention quand même il est minuscule… Sinon …

Et là Joseph lui fit le résumé de tous les bébés présents dans la pouponnière. Il était impressionnant quand il parlait comme ça. Il savait tout sur tout, sur chaque bébé, chaque maman, chaque patient passé entre ses mains avaient de la chance car Joseph était d’un professionnalisme impressionnant. Voilà, maintenant Kataleya était au courant de tout, Joe la regardait avec un petit sourire tout en lui faisant signe de la suivre. Maintenant trève de blabla il fallait passer aux soins.

It‘s time to work together.

« Cabron de café ». Joseph ne put s’empêcher de rire à ces mots. Il regardait sa collègue avec un petit sourire presque tendre. C’était adorable les accents. Il adorait ca d’ailleurs, même si des fois c’est pas évident. Il se rappele de quand il est arrivé en Angleterre y a de ca 10 ans. Lui et son accent israélien. D’accord il n’y a pas vraiment d’accent israélien enfin pas d’accent connu mais lui se rappelle avoir galéré au début pour se faire comprendre. On se moquait de lui à l’époque. L’accent allait avec le combo : boutons + lunettes + coupe afro + petite taille. La petite taille il l’a gardé, mais l’afro il l’a coupé. Il a toujours néanmoins les lunettes et les bouclettes. Tout dans un niveau très mesuré bien sur. Il était beau Joseph comparé à avant… comparé au lycée. Il souriait toujours en regardant Kataleya. Elle est belle, brune, bronzée et son accent est délicieux. Bien, Joseph pensait qu’il allait passer une bonne journée en sa compagnie.

- On va aller faire un tour des bébés maintenant pour voir comment ça va, la journée peut commencer.

Joseph mena la jeune fille avec lui vers la neurserie tout en l’écoutant parler. Il regardait un peu autour de lui, il y avait eu une urgence apparement le matin, il fallait maintenant s’en occuper mais à deux ils pouvaient tout faire non?

- tu travailles ici depuis longtemps? C’est marrant qu’on se soit jamais vu avant.

Ayant vraiment confiance en lui, Joseph entra dans le box et s’équipa pour pouvoir aller au contact des bébés. La moitié des petits dormaient profondément tandis que les autres étaient éveillés calmement. Sauf un qui se mit à hurler d’un coup quand Joseph et Kataleya entrèrent dans la pièce. C’était une petite fille de tout juste 47 cm pour 2kg700. Autant dire une petite crevette mais qui avait énormément de voix. Joe vérifia sur la plaquette devant son berceau. Ah oui c’était l’heure de manger. La maman était trop faible encore car avait eu un accouchement difficile donc c’était les sage femmes et puéricultrices qui devaient s’occuper de la petite Layla. Joseph la prit délicatement dans ses bras et se mit assis dans un des rockingchair avec un biberon, il se balance un peu en lui donnant le biberon. Il était tout détendu, dès qu’il avait un bébé dans les bras c’était un autre homme. Calme, et passioné. Il aimait son métier et c’était rare des gens qui aimaient autant ce qu’ils faisaient. Un des autres bébés se mit à pleurer. Joseph regarda sa collègue.

- tu peux le prendre stp, C’est l’heure des biberons là faut qu’on soit d’attaque.

Une fois que Kata avait prit le bébé, Joe lui fit une place sur sa balancelle pour etre à coté d’elle à nourrir chacun un bébé. Le calme était revenu dans la pièce. Joseph la regardait toujours avec un petit sourire. Il avait envie de discuter avec elle aujourd’hui sans savoir vraiment quoi dire… Ah si ! Il repensa à son accent et lui dit tout en donnant le biberon.

- au fait, ton magnifique accent te viens d’où? Ton nom me donne un indice mais je ne saurais dire de quel pays d’amérique latine tu es… ou bien si tu es d’Espagne je sais pas, après tout on est pas si loin que ça de l’Espagne ici.

Lui aussi venait de loin mais il n’avait pas trop l’habitude de raconter sa vie… Sauf que là… allez Joseph lance toi.

- en tout cas ton anglais est bon. Tu sais je suis pas d’ici non plus. Je suis né à New York mais j’ai vécu des longues années en Israel donc j’avais du mal avec l’anglais des fois… En tout cas ton accent est tout à fait adorable.

Et voilà petit compliment de lancé. Joe en mode séducteur? Non pas du tout, chez lui le problème c’était que c’était naturel, et surtout qu’il ne s’en rendait pas forcément compte?

It‘s time to work together.

Joseph était à l’aise là de parler avec Kataleya. Elle était belle, elle sentait plutôt bon et en plus elle était douée avec les bébés. Non en fait là tout allait bien pour Joseph. Il donnait le biberon à un petit tout en parlant avec la jeune femme. Elle était là depuis quatre mois mais c’est vrai que le jeune homme n’avait pas de souvenir d’elle. Il lui offrit un beau sourire pendant qu’elle parlait, et puis elle mentionna Israel et la vie différente là bas de new York. Pourtant Joseph avait quitté la grosse Pomme très tot et il ne se rappelait absolument pas de tout. Il se gratta la joue machinalement en essayant de réfléchir.

- Je sais pas j’ai pas de grands souvenirs de New York, il faudrait peut-être que j’y retournes un jour, au moins pour des vacances, surtout que ma sœur vit là bas maintenant…

Et puis il repensa à Tel Aviv. Là bas il avait tellement été brimé que cela ne lui redonnait pas des souvenirs très heureux en tête. Il avait souffert là bas, souffert de ne pas pouvoir faire ce qu’il voulait et de ne pas pouvoir aimer ce qu’il voulait non plus. C’était dur de devoir aller dans une école religieuse non mixte, de n’avoir aucun contact avec le sexe opposé à part avec ses sœurs, et puis de devoir passer d’une langue à une autre. Lui qui avait parlé que anglais petit, il avait du parler hébreux dès son arrivée en Israel et son père ne lui faisait pas de cadeaux là-dessus, après tout il était fils d’un rabbin il n’avait aucun droit à l’erreur.

- disons que… je préfère ma vie à Londres qu’à Tel Aviv. Mais c’est une jolie ville.

Quand il n’y a pas d’alerte à la bombe pensait-il. Quand il n’y avait pas la menace palestinienne à coté, quand il ne devait pas être à lire le Talmud et apprendre encore et encore les même choses en hébreux ancien.

- sinon je suis à Londres depuis 6 ans, mais au Royaume-Uni depuis 9. Le temps passe vite…

Joe disait ça en regardant le bébé devant lui. C’était relaxant d’être avec eux comme ça. Tellement calme et innofensif, c’était un havre de paix, vraiment. Et ce n’était pas le seul à penser ça quand il vit arriver une jolie blonde qu’il avait bien l’impression de connaitre entrer là. La pauvre avait le bras dans le platre et des marques d’accident. Que lui était il arrivé? Il ne savait absolument plus qui c’était, peut-être qu’il la connaissait, ou pas, c’était un peu flou dans sa tête. Celle-ci avait l’air d’être très proche de sa collègue vu comment elles se parlaient. Et puis… quand elle me dit que je faisais un très beau métier je reconnu presque instantanément qui s’était.

- Lilwenn? Merci tu… t’es Lilwenn Levy? Qu’Est-ce qui t’es arrivée? Qu’Est-ce que tu fais là? Oh damn ca fait un bail qu’on s’est pas vu… vous vous connaissez? Ça va t’as fait quoi?

Oui cela faisait beaucoup de questions d’un coup mais il fallait le comprendre, ce n’était pas tous les jours que l’on revoyait son premier amour d’enfance. En plus elle était encore plus belle que quand ils étaient enfants. Une vraie beauté.