” It's not the same for me... ”

"Tu fais chier Thomas okay ? tu comprends quand je dis que tu fais chier ?" "Et toi t'auras beau t'énerver autant que tu veux après moi ça changera ABSOLUMENT RIEN Samuel ! Le boss veut que tu travailles sur ce cas. T'es le meilleur d'entre nous, et le client est richissime, tu te rends compte de ce que ça représente en argent ? T'en as peut être pas besoin, mais des mecs comme moi avec une femme enceinte de jumeaux oui ! Alors arrêtes de faire ton putain d'égoïste et défends le !" "Vas te faire foutre !" Je sortis de son bureau en claquant bien fortement la porte, faisant sursauter tout le monde au passage, j'avais un regard de tueur, et on m'esquivait assez facilement. Regardant les escaliers juste en face de moi, je poussais la porte avec violence avant de monter les marches en courant. Il fallait que je me dépense, il fallait que je réfléchisse. Thomas avait raison, j'étais le seul à pouvoir gagner se procès, le seul à pouvoir faire quelque chose pour que ce mec n'aille pas en prison, mais je refusais de le faire. Je ne voyais plus le monde de la même manière depuis que Gavyn était entré dans ma vie. Richard Henri Mapple était un homme politique connu de Londres, il en avait été le maire il y avait 20 ans de cela avant d'être Sénateur. Une figure importante, riche, paternelle... un homme qu'on disait être le gendre, mari, voisin, ami idéal. On ne lui lançait que des fleurs. Seulement tout avait éclaté aux grands jours. Après l'hospitalisation d'une de ses petites filles de 8 ans, Kathialeen, pour des saignements anormaux. Après une enquête de 2 mois et des longs moments d'interrogation, elle a enfin avoué que son cher grand-père était responsable de ça. S'en suivit une plainte de Belinda, 12 ans, et Rachel, 15 ans... Toutes les trois violées par se cher homme qu'on adulait. Et on me demandait de lui éviter la prison parce qu'il était quelqu'un d'important et de connu et parce qu'il nous payerait grassement ? FUCK UP ! Je refusais ! Mais comme le disait si bien Thomas, je n'étais pas le seul dans ce merdier. Mais on me demandais à MOI de faire le sale boulot. Je l'imaginais s'attaquant à Gavyn, et j'en avais des hauts le coeur.

L'arrivée au toit fut salutaire. Je pris une grande bouffée d'air avant d'aller m'asseoir sur un muret, passant ma main dans mes cheveux sans savoir quoi décider. Pour une fois ma super intelligence ne m'était d'aucun secours, pour une fois ma raison était divisée en deux. Pour une fois j'avais une conscience qui me disait : Non, tu peux pas faire ça. Pour une fois, j'étais perdu. Un sms me tira de ma réflexion, soupirant, j'entrepris de le lire et haussa un sourcil à la requête de Savanah. Il était temps que je m'occupe de son cas. C'était agréable d'avoir une régulière, mais la voir de plus en plus amoureuse... ça allait finir par faire mal, et pas pour moi. Et j'avais réellement l'impression de changer parce que je ne voulais pas qu'elle soit anéantie, alors qu'avant j'en aurais eu un peu rien à foutre. J'eus un instant d'hésitation avant de lui dire qu'elle pouvait venir après 22h histoire que Gavyn soit couché. Et puis Emma serait sûrement aussi dans sa chambre, au lit ou à peindre. Elle était belle quand elle peignait. Je l'avais vu un soir sans le vouloir et sa passion la rendait belle. Bref, soupirant, je regardais Thomas qui me fixait. "S'il te plait Samuel... j'ai besoin de cette argent. J'ai déjà une fille... bientôt deux garçons, une maison trop petite, une voiture trop petite... Le mari d'Angelica est en train de mourir... et elle a deux gamins... On est pleins à avoir besoin de ça et t'es le seul à le faire. Soit un connard le reste de l'année mais pour cette fois penses aux autres." On pouvait voir ma mâchoire bouger dans tous les sens à cause de l'énervement, capitulant, je me levais d'un bon lui envoyant un "Tu fais vraiment chier" à la figure avant d'aller étudier le dossier. Je venais de détester mon travail pour la première fois de ma vie. La journée fut vraiment pénible. Arrivant à la maison à 20h je pris mon verre de whisky quotidien, tout en desserrant ma cravate avant que Gavyn ne me saute dessus. Enervé, je ne pus me retenir de crier. "Mais bon sang fait attention, tu ne peux pas attendre sagement que je vienne te faire un câlin ?" Il avait un regard apeuré, et déçu, baissant ses yeux pleins de larmes, Emma me regardait un peu sévèrement, je me mis à genoux désolé. "Excuses moi, je m'attendais pas à ce que tu me sautes dessus comme ça, ça m'a fait peur." Et ça m'a gâché une chemise Armani à 375£ mais ça tu t'en fous un bonhomme... l'argent c'est pas pour toi encore.

"On fait la paix ?" Je le pris dans mes bras en m'excusant encore, lui faisant un vrai câlin. Emma m'avais fait réchauffer mon assiette en me disant un simple bonsoir. Gavyn resta avec moi me racontant sa journée, leur journée. Elle me faisait bien comprendre que j'avais merdé. Je l'avais compris, mais je ne voulais pas m'en prendre à elle. 21h, j'entrepris de le mettre au lit, on discuta encore un peu, prit le temps de lire un livre, refit un câlin, avant de le laisser dans les bras rassurant de Morphée. Retournant à mon verre, je fus face à Emma. "Je sais, j'ai merdé, j'ai eu une dure journée..." Elle me fit gentiment comprendre que Gavyn n'avait pas à subir mes mauvaises journées, et elle avait raison, alors je me tue. Allant dans ma chambre, je pris une douche avant d'enfiler un jogging noir et un t-shirt blanc. Un sms me sortit à nouveau de la torpeur dans laquelle j'étais. En le lisant, j'avais envie de m'énerver en lui demandant ce qu'elle pouvait bien foutre là, puis me rappelant son sms de l'après midi, j'eus un soupire. "De mieux en mieux." J'ouvris la porte et comme à son habitude, elle n'attendit pas vraiment pour m'embrasser. Après un échange salivaire, je lui fis signe de me suivre sans parler pour monter dans ma chambre. Lui tenant la main, on avança dans un noir presque intense, je n'avais pas envie d'allumer la lumière et d'éveiller le moindre soupçon chez Emma ou Gavyn. Une fois dans ma chambre, je fermais ma porte en soupirant un peu. "J'avais oublié que tu venais." Alala... moi et l'honnêteté, ça finirait par faire des dégâts un jour. Me passant à nouveau la main dans les cheveux, je lui offris un petit sourire. "Tu vas bien ? t'as l'air crevée. Tu dois avoir beaucoup de boulot à l'hôpital. On m'a dit que c'était blindé en ce moment." Je lui remis une mèche derrière l'oreille en la regardant toujours. "On a un boulot de dingue aussi aux cabinets." Je ne sais pas ce que les gens avaient en ce moment, mais aussi bien au niveau juridique qu'architectural les demandes affluaient. "Je suis assez épuisé, faudrait que tu partes vers minuit... ou 1h du matin.. 2h au grand max. Tu voulais parler de quelque chose au faite ? " J'entrepris de sortir mes affaires pour demain, chemise, pantalon, cravate, chaussettes, faisant comme si je l'avais quitté le matin alors que nous ne nous étions pas vu depuis un moment. Je n'avais pas l'intention de ressembler à un bisounours. Je n'avais pas envie de câlin ni de sexe à vrai dire.

” It's not the same for me... ”

Plus elle parlait, plus j'avais l'impression d'être fasse à ma petite amie. Je m'étais enfermé dans un silence, réfléchissant minutieusement à chacune de ses paroles. A chaque fois elle ramenait tout à moi, elle était épuisée MAIS je n'avais pas l'air d'aller mieux, elle était fatiguée MAIS elle avait envie de passer un peu de temps avec moi, et enfin le meilleur : est ce qu'elle m'avait manqué ne serait-ce qu'un peu. Je soupirais. La vérité allait être dure à entendre pour elle, lui faire probablement mal jusque dans ses entrailles, mais elle allait finir par être nécessaire. Je me léchais les lèvres alors qu'elle me regardait avec ses grands yeux, elle était belle malgré la fatigue, j'entrepris de la faire s'asseoir sur le lit, histoire qu'elle ne fasse pas un malaise au moment de devoir parler plus sérieusement. "Ecoutes Savanah..." Je fus coupé en entendant la porte de ma chambre s'ouvrir sur un Gavyn chouinant, j'avais envie d'hurler, c'était sans doute ça les mauvais cotés de la paternité, je me retins pour autant lui faisant signe de se taire, avant d'aller prendre mon fils dans mes bras sans qu'il ne la voit, sinon il aurait fait un scandale. Apparemment, le monstre sous son lit refusait de le laisser dormir, j'étais dépité devant se spectacle, mais je ne pouvais pas blâmer l'imagination d'un enfant. J'étais persuadé qu'il serait aller voir Emma pour se genre de problème, elle aurait parlé de choses magiques et fantastiques avec lui, et il aurait rit avant de s'assoupir. Pourtant il était là dans mes bras. Et en le sentant presque amorphe je compris rapidement qu'il s'était déjà rendormit dans mes bras. Arrivant dans sa chambre, je le posais sur son lit, laissant une veilleuse d'allumée avant de repartir. Passant devant la chambre d'Emma, je vis de la lumière et la porte entrouverte, elle écoutait doucement de la musique en peignant, ses long cheveux étaient attachés en un chignon brouillon, elle avait du s'essuyer la joue et le front parce qu'elle avait des traces de peinture sur sa peau diaphane. Ses yeux si bleus semblaient vivre une tempête émotionnelle. Elle était juste des plus belles. Je repartis silencieusement, comme j'étais venu avant de me retrouver devant Savanah. Elle était belle, je ne pouvais pas le nier, mais je me rendais compte qu'à son sujet, je ne pouvais pas en dire autant que sur Emma, et pourtant je la connaissais depuis plus longtemps. Baissant un peu mes yeux, je vins me mettre accroupi face à elle. Je ne sais pas si j'avais pris cette habitude à cause de Gavyn, mais je trouvais que d'être à la hauteur des gens pour leurs parler de choses difficiles étaient mieux. Je me léchais la lèvre hésitant avant de soupirer. "Je suis désolé. Vraiment, c'est de ma faute si tu en es à ce point là." Je regardais ailleurs avant de poser à nouveau mes yeux sur elle. "Ca se voit que tu tombes amoureuse de moi Savanah, et c'est une erreur, une erreur fatale. Je commence à apprendre aimer grâce à Gavyn, et je l'aime lui, comme un père. Mais je n'ai pas envie d'aimer une femme... du moins pas maintenant. Et te demander d'attendre serait cruel, surtout que.... je ne pense pas réussir à t'aimer un jour." J'avais des paroles dures, je voulais juste être clair. "Tu as le droit de me gifler, j'imagine que ça fait mal se genre d'annonce. Mais pour ma défense, avant, j'aurais juste joué avec toi avant de t'abandonné lâchement sans même savoir si tu allais bien. J'essaye de changer, et de m'améliorer même si tu dois juste avoir envie de me tuer, et que tu trouves débile ce que je suis en train de te dire." Je me redressais, restant à ses cotés pour subir ses larmes, sa colère, sa déception, ou son refus...