« I wish I could tie you up in my shoes » Rien n’était attend en ce jour de mai. Edena était tranquillement assise dans le sofa de salon entre deux livres de médecine paralysant ainsi son père d’écouter la télé dans le salon. Elle se sentait redevenir enfant quand elle faisait ses devoirs dans la cuisine avec sa mère qui la zieutait par-dessus son éternelle tasse de thé. Alors depuis son retour à la maison, Edena avait pris cette habitude. Sa chambre, elle n’aimait pas. Ce n’était pas sa place pour faire ses devoirs. Elle préférait le salon. Ce jour-là, Madame Miller était au travail et monsieur Miller lisait son éternel journal. Pourquoi ne retournait-il pas simplement au front? Edena s’en voulait qu’il ne soit plus en train de former d’autre médecins militaires. Depuis des années, il avait perdu plusieurs hommes sous sa garde et Edena ne voyait pas pourquoi pour lui Alex était différent. Elle comprenait sa propre douleur mais pas celle de son père. Elle ferma doucement les yeux en se penchant un peu plus sur le travail pratique. Une gorgée de thé, sans caféine. Quelle heure était-il? Deux? Trois heures de l’après-midi? C’était sa journée de congé de la semaine et pourtant Edena travaillait pour mieux se préparer dans l’éventualité de traité des cas plus complexes en traumato. Pourtant, elle avait à trois reprises déjà dans sa journée d’étude tournée les pages de son manuel pour aller explorer d’autres options. Et si elle laissait tout tomber maintenant pour faire la transition en obstétrique-gynécologie? Il y avait aussi pédiatrie, non? L’urgence, elle était de moins en moins sûre. Était-ce à cause de la grossesse? Mais de gérer la mort d’une personne qui lui était si proche qu’Alexander la faisait douter. Elle n’était pas assez forte pour vivre avec la mort si omniprésente en traumatologie. Elle n’avait pas besoin de voir des éclats de rires, des sourires, des moments de joie sur le visage d’autres personnes. Pourquoi pas généraliste ou pédiatre dans une clinique privée? Après tout, la chirurgie c’était probablement le milieu le plus stressant de tous et le moins permissif pour adapter avec une famille, non? Edena ferma doucement les yeux. Encore une page de texte… et après elle aurait fini pour l’instant parce qu’elle avait définitivement l’impression d’être officiellement K.O. technique. Une sonnette à porte tira Edena de la relecture de la page 343. Elle se leva et marcha jusqu’à la porte d’entrée. Devant elle se tenait un livreur d’UPS. D’une voix, il confirme l’adresse et le nom de mademoiselle Edena Penelope Miller. Douze sacs sont déposés dans le salon, chacun contenant plus d’une vingtaine de pyjamas pour nouveau-nés, des grenouillères, des petites peluches, une petite couverture. Edena contempla les sacs sous le regard rieur de son père. William P. Miller – Qui peut bien t’envoyer tout ça? Mais en voilà une bonne question. Edena savait très bien qui pouvait bien avoir fait cela. Enceinte de tout juste trois mois, elle ne s’attendait pas à une telle chose. Pas maintenant. Elle se leva d’un bon du sofa où elle venait de se laisser tomber. Entre les dents, elle murmura le nom de Samuel Parker. D’un pas décidé, elle prit les clés de sa voiture. Elle était trop fâchée pour prendre le temps de dépomper. Trop fâchée pour marcher. Elle était à peine enceinte et s’il le savait, ce n’était sans doute pas une idée que de l’utiliser contre elle en lui envoyant tout cela. Elle ne dépendait de personne. Elle conduisit en vitesse en serrant les dents. Enragée, elle monta les marches à la volée et elle tambourina avec rage à la porte. Quand cette dernière s’ouvrit, Edena cracha pratiquement entre les dents. Edena P. Miller – Sérieux, c’est quoi ton problème?

” Pourquoi t'es jamais contente ? ”

J'avais des semaines plutôt chargée, soit je travaillais 4 jours au cabinet d'avocat et deux jours en temps que commercial, soit je travaillais 4 jours en temps qu'architecte et 2 jours à l'agence de voyage ! J'étais incapable de faire un choix arrêté sur un seul métier. Pourquoi ? Parce que je me plaisais dans tout. J'aimais la complexité du boulot d'avocat. Défendre les gens, briser les plans du mec en face de soit. C'était si grisant. De l'autre coté, j'aimais être un architecte parce que je pouvais créer ! Et j'aimais bosser à l'agence de voyage parce que je savais parler tout un tas de langue, et là dedans je pouvais m'en servir aisément. Pour beaucoup, j'étais juste un dingue sans vie à coté. Il me fallait à peine 4h de sommeil pour récuperer. Bien souvent je me levers vers 8h, donc je me couchais entre 4h et 5h du matin. Je n'avais jamais eu besoin de repos constant ou conséquent. J'étais un bourreau de travail. Peut être parce que je n'arrivais à m'épanouir que là dedans. Même si je commençais à m'ouvrir aux autres. Londres avait été une réelle bouffée d'oxygène. Je crois que ça avait été sincèrement le meilleur choix de ma vie. Et puis j'avais fait des rencontres pas si mal que ça ici ! Revenant à la maison après avoir défendu un instituteur accusé de pédophilie. Je n'aimais pas se genre de dossier. Mais ça allait dans le sens du gars pour une fois qui avait été accusé à tord juste parce qu'il était gay et que ça ne plaisait pas à ses collègues. C'était gagné d'avance à vrai dire. Rentrant enfin chez moi, je pris le temps de retirer mes chaussures mes chaussettes, ma cravate, prendre un verre de whisky en ouvrant doucement ma chemise. C'était enfin le moment de ce détendre un peu avant de faire du sport devant uné émission débile avant de faire chier un restaurant chinois 5 mn avant leur fermeture afin de me faire livrer un repas pas trop mauvais !

Cependant, on tambourina comme un dingue contre ma pauvre porte semie blindée. Me levant en soupirant légèrement, mon cerveau s'illumina quelque peu en pensant à qui ça pouvait être. J'avais envie de parier avec moi même que j'allais me retrouver face à une Edena... énervée, et en colère, et probablement prête à me gifler ! Mais ça allait être assez comique. Je savais aussi pourquoi elle allait être tellement en colère. J'avais fait ça par jeu... c'était vrai, elle n'avait pas besoin de moi, elle pouvait s'occuper d'elle sans que je sois derrière ses fesses ! Et je le savais, et justement, c'était intéressant de la voir enrager. C'était même drôle. J'ouvris la porte avec un magnifique sourire aux lèvres, me poussant légèrement pour lui montrer qu'elle pouvait entrer, elle était à moitié chez elle ici après tout. En effet, elle fut en rage ! Je voyais en elle l'envie de me coller une gifle pour se défouler. Je ne l'aurais pas mérité, mais j'y étais presque habitué avec elle. On se suppportait malgré nos gros défauts. C'était la partie sympa en faite ! "Entre je t'en pris." Je pris la peine de boire lentement mon verre de whisky en repartant sur mon canapé alors qu'elle était toujours planté là au milieu de la pièce. "J'ai pas de problème, j'avais juste envie de te faire enrager ! Et j'ai totalement réussi !" Je ne pus m'empêcher de rire en buvant encore un coup avant de la regarder. "Arrêtes de me fusiller du regard... Je sais que tu peux prendre soin de toi et de ton bébé sans moi ! Mais c'est drôle de te voir râler, et puis durant ma pause déjeuner je suis passé devant un magasin sympa, et j'ai pris plein de truc sans trop savoir.. .tout en blanc, jaune, orange.. des couleurs mixtes ! Que se soit une fille ou un garçon, tu pourras tout lui mettre !" Je marquais une pause en le regardant. "Ed... tu marches pas dans mes conneries... tu plonges... j'ai jamais vu quelqu'un partir aussi vite au quart de tour !"