Hayden marchait nonchalamment dans les rues de Londres, mains dans les poches, sans avoir de but précis, ni même de destination en tête. Il errait ici et là dans le West End, profitant de son après-midi de liberté. Il était de service de nuit en ce moment, si bien qu'il qu'après avoir dormi 9h après sa dernière garde, Hayden avait eu envie de prendre l'air plutôt que de rester traîner dans l'appart'. Le pompier avait besoin de voir autre chose que la couleur de la salle de garde, du camion de pompier ou bien du mur de sa chambre. À force, cela pouvait lasser, et rester devant la télé n'avait pas été une occupation qu'il jugeait satisfaisante, si bien qu'il avait préféré faire un tour. Et quelle tour ! Cela devait bien faire une demi-heure qu'il marchait au travers de la ville, mais en sportif qu'il était, ses jambes ne s'en rendaient pas vraiment compte. Il aurait pu aussi demander à Spencer de l'accompagner mais il ne l'avait pas fait, pas parce qu'il ne voulait pas, ou bien parce qu'il voulait être seul, mais bien parce qu'elle dormait encore lorsqu'il était parti. En bon coloc' qu'il était, il lui avait écrit un petit mot pour lui dire qu'il rentrerait certainement avant le début de leur service car oui, autre que de vivre ensemble, Spencer était également sa partenaire de travail, il formait en quelque sorte un couple professionnel, car un pompier bossait toujours en duo. En y pensant, il trouvait même cela fou qu'ils vivent ensemble H24 sans jamais s'engueuler. Enfin... presque jamais. À part les petits piques, les moqueries et autres blagues, ils s'entendaient comme des larrons en foire. Un sourire fit surface sur le visage d'Hayden en pensant au post-it qu'il avait collé sur la cafetière, sachant que sa colocataire irait directement se faire un café. Bon, son message était quelque peu railleur, mais bon, qui aimait bien, châtiait bien comme le disait la célèbre tirade.

Pour le moment, il flânait si bien que ses pas le menèrent dans la célèbre et grande avenue commerciale d'Oxford Street. Les boutiques se succédaient une à une, certaines affichaient même des prix carrément hors de ses moyens, du moins pour son salaire de pompier. Si les hommes du feu étaient aussi bien payés que les mannequins, ça se serait su depuis longtemps. Malgré tout, Hayden ne s'en plaisait pas, et ce n'était pas pour cette raison qu'il s'habillait mal ou qu'il ne s'achetait pas ce qu'il lui faisait plaisir, au contraire. Hayden n'avait jamais été très regardant sur les prix, du moins dans une certaine mesure quoi. Mais ce ne fut pas les fringues qui le firent s'arrêter devant une vitrine d'un grand magasin, mais bien une jeune femme qu'il avait aperçu un peu plus loin dans la boutique : Pippà. La petite peste de la famille, comme il aimait bien l'appeler lorsqu'il était encore avec la sœur de celle-ci... Il ne savait pas si c'était la curiosité quant à savoir ce qu'elle devenait, ou bien pour glaner quelques informations sur Shiobban, à moins que ce soit seulement l'envie d'emmerder la peste mais qu'importe, Hayden avait déjà la main sur la poignée de la porte et l'ouvrait avant d'entrer dans la boutique alors qu'une petite clochette signalait son arrivée. Il salua aimablement une vendeuse et se dirigea vers le but de sa visite ici, en l’occurrence vers Pippà, qui de dos, ne s'était pas retournée pour voir le nouvel arrivant, certainement obnubilée par des fringues ou des chaussures en bonne mannequin qu'elle était. Le jeune homme se pencha derrière elle, et en regardant le tas de fringues qui était déjà au côté de Pippà, il ne put s'empêcher de se moquer d'elle. « Tu comptes acheter le magasin ? ». Il éclata de rire en voyant la tête qu'elle faisait. C'était sûr qu'à sa place, il était sans doute la dernière personne qu'elle pensait voir, surtout dans ce qu'il venait de s'apercevoir, une boutique exclusivement féminine. Non, il n'avait pas la moindre envie de changer de sexe, non il n'avait pas non plus envie de se travestir, soyez-en rassuré ! « Je t'ai vu en passant devant la vitrine donc je me suis dit, ok vas-y Hayden, vas saluer la peste de la famille, enfin de l'ancienne famille. Bref. Tu vas bien ? », lui demanda-t-il, gardant un sourire narquois sur le visage bien que celui-ci ait fait une petite grimace lorsqu'il évoqua le passé. Pippà restait toujours la peste de la famille, sauf qu'il ne faisait plus parti de cette famille là depuis que la sœur de celle-ci l'avait largué comme ça du jour au lendemain. Mais pas la peine d'évoquer de mauvais souvenirs, il n'était pas là pour ça.