Paul a un caractère bien à lui qu'il a forgé au cours de son enfance et de sa vie d'adulte. Ce sont les évènements qu'il a vécu qui ont fait de lui ce qu'il est aujourd'hui. Charismatique, il a le sens social et fait des rencontres facilement. Aux premiers abords il semble toujours très sympathique. Il est respectueux des autres, de leur vie et de leurs choix. Il ne juge que très rarement. Il possède également un très grand sens des affaires. Celui-ci lui a été transmis de son père, de son grand-père et de tout ses prédécesseurs. Il a reprit l'entreprise de viticulture familiale et il la gère parfaitement. Enjôleur et séducteur, il aime les femmes, et surtout les belles femmes. Ces dernières sont souvent attirées par son charme ravageur mais malheureusement aussi par son argent et il doit se méfier de certaines qui serait du genre vautour. Mais quand il aime, il se montre aimant, tendre, et fidèle, prêt à tout pour sa bien aimée. Même si ces derniers temps il n'a pas trop assumé ses responsabilités. Joueur, il aime taquiner et on le trouve aussi assez courageux. De plus, il est un vrai cordon bleu et il adore cuisiner de bons petits plats.

Des cris retentissent dans la salle d’accouchement d’un hôpital français le 7 juin 1978. Dehors il fait très chaud, et les passants ont peine à respirer correctement tellement la chaleur est étouffante. Mais moi j’ai froid. Je ne comprends pas, je me sentais si bien là-dedans à nager à longueur de journée. Bon c’est vrai que ça devenait un peu étroit, surtout que je suis un grand bébé, mais bon c’était ma maison. De nombreuses personnes me regardent l’air ébahies et moi j’hurle ! On me dépose sur le ventre de ma maman qui pleure à chaude larmes. Ça doit être l’émotion. Je remarque qu’un homme lui tient la main, il a lui aussi les larmes aux yeux. Je suppose que c’est mon papa et j’espère lui ressembler plus tard. On m’embarque à nouveau et on me plonge dans de l’eau tiède. Ah … Je retrouve un peu la vie que j’avais avant de naître. Mais ce n’est que de courte durée. Ensuite je me retrouve recouvert de coton, pourquoi est-ce qu’on m’habille ? Je suis bien tout nu moi ! On m’emporte à nouveau. Je retrouve les visages que j’ai vu tout à l’heure. Mes parents, ils sont si beaux. Ils décidèrent de m’appeler Paul.

Très vite, je me suis retrouvé à l’école et directement j’ai détesté. Je pleure tous les matins quand mes parents me quittent. J’ai l’impression qu’ils m’y abandonnent. La maîtresse essaie de nous faire faire des activités, mais moi je ne veux rien faire avec elle. Alors je boude et elle me met au coin ! Génial, au moins là je ne dois rien faire , et elle ne se rend même pas compte que ça me convient parfaitement. Je me bats parfois avec les autres garçons de ma classe, ça m’amuse et ça fait passer le temps. Et puis, ils m’ennuient, j’ai bien le droit de me venger non ? Avec les filles par contre, c’est autre chose. J’essaie parfois de leur donner un bisou sur la bouche, mais elles me poussent. Pourtant ça se fait j’en suis certain j’ai vu maman et papa le faire ! Mais chut, ne dites rien. Trois ans dans ce même bâtiment ! Pff que ça m’a semblé long ! Maintenant, direction les primaires ! Je m’y habitue très vite et me rends compte que j’adore travailler. Du coup, je ne pleure plus et suis toujours content d’y aller. Il me semble que je suis intelligent, mais parfois j’éprouve quand même des difficultés. Alors maman ou papa m’aide. Eux c’est certain qu’ils sont super intelligents ! En plus, je ne manque de rien. Il faut dire la fortune familiale est assez conséquente, peut-être même plus. L’entreprise familiale de viticulture marche à merveille et ce déjà depuis de nombreuses années ce qui ravi mon père.

L’entièreté de mes études se déroula de cette manière, au fur et à mesure des années je me rapprochais de plus en plus de mon papa. Il me comprenait quand je lui parlais. Il pouvait tout entendre, mais il me poussait vraiment. Il voulait à tout prix que je fasse comme lui, le même parcours, le même métier. Il fallait, en tant que fils unique que je reprenne l’entreprise familiale et que je la fasse perpétuer aussi longtemps que possible en espérant, un jour, que j’aurai un fils pour la reprendre. Cela fait 247 ans maintenant que le vin produit se vend à merveille et ce serait bien bête de ne pas continuer.

Un jour, par hasard, alors que je prenais mon diner, seul, dans un restaurant assez chic. Mes yeux tombèrent sur une dame à la classe inégalée. Elle semblait seule également et sans savoir vraiment pourquoi, je me suis invité à sa table. Nous avons discuté très longuement et le courant passait bien entre nous. Suite à cela, nous nous sommes revus encore et encore. J’avais des papillons dans l’estomac lorsque nous étions ensemble et pourtant elle était de 24 ans mon ainée. Mes amis rigolaient bien de moi, ma famille ne l’acceptait pas du tout, ils ne comprenaient pas. Mais je m’en fichais, je l’aimais. C’était bien la première fois que je rencontrais l’amour avec un grand A et je ne comptais pas le laisser filer. Trois mois plus tard, nous nous marions, au plus grand désarroi de ma famille qui, par politesse, se sont présentés tout de même aux noces. Nous avons fait ça en grande pompes, je ne manquais pas d’argent et je voulais que ma fortune serve à quelques chose. Mes proches eux pensaient, sans oser le dire que cette femme se mariait avec pour juste pour l’argent. Je ne suis pas du même avis.
Elle avait plusieurs enfants et moi je n’en avais aucun. Elle m’expliqua qu’après de grosses difficultés sa plus jeune fille vivait chez un de ses frères et qu’elle voulait la récupérer. Un caprice ? Probablement … Nous sommes allés chercher la fillette qui pleurait à chaudes larmes. Ca me brisa le cœur mais c’était sa mère qui décidait. On était bien installés certes, la maison était splendide et immense, des personnes étaient engagées pour le ménage, la cuisine et les autres tâches trop ingrate pour Madame. Judie avait une chambre de princesse dont toutes les jeunes filles rêveraient mais elle n’était pas plus heureuse que ça pour autant. Comme quoi l’argent n’amenait pas forcément le bonheur. Sa mère ne lui prêtait aucune attention et elle n’avait le droit de ne rien faire. Petit à petit, c’est moi qui me pris d’affection pour la demoiselle, je l’aidais pour ses devoirs, je jouais des parties interminables de jeux de société avec elle lorsqu’elle s’ennuyait. Une complicité réelle s’installa entre nous et la mère, tellement absente ne s’en rendit même pas compte. Cependant, j’étais loin d’imaginer que Judie éprouvait pour moi des sentiments plus forts que de l’amitié. Un soir, alors que la mère de la jeune fille était en voyage thalasso et que j’étais confortablement installé sur un transat à lire un magazine, Judie se présenta devant moi, complètement nue. Ma première réaction fût de l’admirer. Elle avait un corps menu et léger, ses longs cheveux retombaient en cascade sur ses épaules et elle avait un visage d’ange. Je l’avais toujours trouvé jolie mais cette fois je la trouvais attirante. Sans même réfléchir, je me suis levé, je me suis approché d’elle et j’ai posé mes lèvres sur les siennes en une caresse douce et infinie. Nous avons fait l’amour à la belle étoile et malgré que ce soit la première fois de Judie, malgré le fait qu’elle n’ait que 16 ans et que j’en ai 28 c’était mémorable et jamais ils ne l’oublieraient. Lorsque Madame n’était pas là, je conviais les cuisiniers chez eux et je me chargeais moi-même des repas. Je faisais les plats préférés de Judie pour le plus grand bonheur de celle-ci qui l’aidait de bon cœur. Nous faisions l’amour encore et encore pendant l’absence de la mère de la jeune fille et je m’arrangeais toujours pour lui offrir des voyages hors de prix dans le seul but de me retrouver seul avec Judie. J’avais développé pour elle des sentiments amoureux très forts et je ne me voyais plus sans elle. J’avais promis à la demoiselle qu’à sa majorité je divorcerais et nous partirions tous les deux pour vivre notre propre vie.

Lors d’un souper, moi, ma femme et Judie étions assis à la même table et c’est le moment que choisi la jeune femme pour annoncer sa grossesse. Elle reçut plusieurs gifles et je du fermer les yeux. Je me trouvais dans une position délicate, je savais que j’étais le père, le responsable de cette situation. Et je pris peur, vraiment très peur. Je me suis empressé d’ajouter que j’étais le père, ce qu’il me valut une gifle à moi aussi. "Attends bébé, ce n’est pas ma faute, c'est elle, elle est arrivée un soir pendant un de tes voyages complètement nue, et elle m'a dit qu'elle crierait au viol si je la touchais pas... c'est juste une garce..." Ces mots étaient sorti de ma bouche sans même que je réfléchisse avant de les prononcer. Je me défendais comme je pouvais, comme un lâche. Je n’assumais rien. Pourtant ça ne me ressemblais pas. "Tu m'as piégé Judie, t'assumera seule..." La pauvre était en larmes, elle ne comprenait pas. Hier encore je lui avais confié que je l’aimais alors que sa mère prenait son bain et que nous nous étions retrouvés seuls quelques instants. Ces moments que d’ailleurs, nous attendions avec beaucoup d’impatience chaque jour.

Au bon vouloir de la mère, Judie fût émancipée et partit comme une mal propre. Je culpabilisais, je me sentais responsable de la situation et je m’inquiétais pour Judie et pour notre enfant. Les années passaient et j’étais toujours hanté par la jeune femme, j’y pensais constamment et n’en avait plus rien à faire de sa mère. J’étais vraiment amoureux. Mais jamais Je n’ai osé la retrouver, j’étais bien trop honteux. J’essayais parfois d’imaginer si j’avais une fille, ou un garçon ou peut-être que l’accouchement s’était mal passé et que je n’avais rien du tout. Le doute était de plus en plus compliqué à supporter.

Au cours d’une énième chirurgie esthétique, la mère de Judie décéda et je me suis retrouvé seul. En fin de compte je m’étais rendu compte qu’elle dépensait énormément mon argent, et peut-être bien qu’elle profitait de moi. J’avais reçu un fameux paquet d’argent en dédommagement de l’erreur médicale et cela compenserait un peu toutes les dépenses de Madame. J’avais besoin de changer d’air, de faire autre chose que de gérer mon entreprise encore et encore. En tant que bon business man j’ai décidé d’enseigner aux autres comment s’enrichir. J’ai fais quelques formations et enseigné dans les universités. Cela me plaît beaucoup même si j’ai toujours Judie en tête. Mon existence était bien triste, appart mon boulot je n’ai pas grand-chose. La femme que j’aime n’est présente que dans mes pensées. Un jour, je pris mon courage à deux mains je décide de la retrouver, je suis donc parti pour Londres et je me fît muter à « Victoria ».

Le temps était assez gris et pourtant je passais mon temps à l’extérieur. A force de recherches j’avais retrouvé Judie et aujourd’hui je savais que j’avais un petit garçon. Un, petit blondinet qui me ressemblait assez d’ailleurs. La première fois que je l’avais aperçu j’en avais pleuré. Aujourd’hui, je m’étais fait à l’idée mais je n’osais pas aborder Judie. Je l’observais de loin sans qu’elle ne s’en rende compte. Je la trouvais toujours aussi belle et je me sentais attirer vers elle mais il m’était impossible de l’approcher. J’avais peur, au fond je n’étais qu’un couillon !