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 Les hommes riches ont tous les droits sur les filles de rues [Paul X. Leblanc]

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MessageSujet: Les hommes riches ont tous les droits sur les filles de rues [Paul X. Leblanc]   Les hommes riches ont tous les droits sur les filles de rues [Paul X. Leblanc] Icon_minitimeDim 9 Déc - 18:47

Je n'avais pas l'air bien en accord avec le paysage ici, avec mon style dégingandé, mes vêtements froissés et pas en très bon état, de plus le blue jeans déchiré et le pull rouge pâle avec la petite veste marron ce n'était vraiment pas assez chic pour l'œil des autres passants qui me dévisageaient, avec mon visage pâle pas maquillé, cet air résolument misérable comparé à la richesse exultée par Knightsbridge. Ils me regardaient tous, la population aisée et bourgeoise, se demandant ce qu'une fille comme moi trainait par ici, dans leur beau et somptueux quartier. Je l'ignorai, ce que je faisais ici exactement, j'étais en congé aujourd'hui, j'avais un peu de temps pour me reposer, ce qui signifier pour moi faire mille choses pour occuper mon temps et mon esprit. Alors j'étais parti me promener au hasard dans la belle Londres, j'aurais peut-être du préférer le centre où j'aurais pu me fondre dans la masse des touristes, quoique il y en avait aussi ici, mais ils n'avaient pas l'air… D'une fille comme moi. Et puis Big Ben je commençais à connaitre tout de même, j'avais déjà eu le temps de visiter plusieurs fois le centre en 4 ans où j'avais vécu ici. Mais je ne connaissais pas bien ce coin là, je n'avais jamais osé y venir, mais ça avait l'air tellement beau, et ça l'était, l'architecture de cette ville était remarquable, j'aimais ces vieux bâtiments, ces briques rouges flambantes, ces lumières qui me faisaient tourner la tête, ces arcades renfermant des boutiques aux prix tout à fait irréalistes mais aux objets si beaux… J'étais allé au parc, j'y été resté un long moment, à écrire sur mon carnet, c'était une histoire avec des magiciens qui se disputaient une couronne ensorcelée, je n'avais pas osé prendre mon matériel pour peindre dehors, mais c'était vraiment un endroit tout à fait magnifique. Cette étendue d'herbe verdoyante sous les rayons du soleil, couverte de fleurs sublimes aux senteurs exquises, des dahlias, des lilas, des parterres entiers de roses rouges, blanches, roses, ombragé par les grands arbres, certains séculaires, les couleurs s'entremêlaient en une danse hypnotique, et le ruisseau qui courrait, avec ses étangs, ces cygnes blancs et ses paons qui faisaient la roue, montrant leurs plumes magnifiques. La beauté avait toujours pour moi quelque chose d'émerveillant. Et puis, ce qui m'émerveillait le plus dans ces parcs Londonien, c'était les jardins à l'anglaise, ce fouillis désorganisé de végétation se nouant en une image mouvante et sublime, des jardins où l'on pouvait se perdre, vagabonder, au milieu des cyprès, et des fourrés grands comme nous, dégorgeant de lys et de violettes, un labyrinthe sans fin de couronne de fleurs, entremêlés de lierres…

Ce que j'aimai aussi, c'était aller dans les magasins d'antiquité et d'art, oh bien sure je n'avais pas assez d'argent pour y acheter quoique ce soit, mais j'aimais bien regarder ces vieux objets précieux, enfin, ici, c'était le genre d'endroit où je n'étais même pas sûre d'avoir le droit d'entrer dans les magasins. Justement, en voila un que je repérai en passant sous les arcades romanes, il trônait dans sa vitrine une merveilleuse reproduction d'un drakkar, plantée devant la vitre, je fus subjuguée par tout ce que j'y vis, de vieux meubles semblant plus anciens que la ville, des peintures d'artistes célèbres, des sculptures, et tout un tas de vieux livres avec des reliures posés dans une vaste bibliothèque. J'avais tellement envie d'entrer… J'hésitai, sur le pas de la porte, mais finie par oser, franchissant l'encadrement, un petite sonnette avertis de ma présence et une vendeuse se dirigea immédiatement vers moi, mais s'arrêta brusquement en me regardant, elle croisa les bras en haussant un sourcil. Je ne me sentais pas très à ma place, et plutôt anxieuse, je lui souris cependant et essaya de bien me tenir droite et détendue. Malgré ma fâcheuse manie de jouer avec mes doigts et tout ce que je pouvais trouver d'ailleurs quand j'étais nerveuse. Elle le remarqua bien vite, ses yeux noirs me détaillant, observant mon accoutrement puis mon visage, mes longs cheveux roux, fierté de mes origines Irlandaises, enfin pour ce que j'en connaissais de mes origines… Puis je croisai son regard, je déglutis mais lui tins tête, je savais de quoi j'avais l'air à ses yeux, d'une droguée qui faisait le trottoir et qui s'étaient perdue dans un quartier un peu trop chic pour quelqu'un comme moi. Je renvoyais toujours cette image aux gens, du moins aux gens comme elle, de la haute société, qui aimait bien juger des apparences et exclure les autres de leur petit monde parfait. Ca faisait longtemps que je n'avais plus touché à la moindre dose de cocaïne, j'étais clean maintenant, je continuai toujours d'aller aux réunions, parce que je savais que des fois quand ça n'allait pas je me mettais encore à chercher désespérément la moindre dose dans le studio, avant de me rappeler qu'il n'y avait jamais eu de drogue ici, que je n'avais rien pris depuis quatre ans, et que ça continuerai comme ça. Je la détaillais moi aussi, ses cheveux bruns serré en un chignon inutilement élaboré, son collier avec ce qui semblait être de vrais diamants, sa petite robe noire moulante, pourquoi s'habiller comme ça dans un magasin d'antiquité franchement ? Enfin, on avait tous nos accoutrements pour aller travailler, heureusement que je ne me baladais pas dans les rues avec mes costumes du cabaret, les froufrous roses et les dentelles qui dévoilait les trois quarts de mon corps à un public d'obsédé qui fantasmait chaque soir sur moi. Je voulais lui crier à la figure que non je n'étais pas le genre de fille qu'elle avait l'air de penser, que j'avais jamais eu le choix d'aller dans la rue coucher avec des inconnus, et que je faisais tout maintenant pour plus jamais avoir à faire ça. Je n'étais pas la petite fille chérie à papa, d'ailleurs je n'avais pas de papa, je n'avais pas grandit dans le luxe et le confort, je n'avais pas tout eu en claquant des doigts… Mais je n'étais pas une fille qui faisait le trottoir. On jugeait souvent les filles des cabarets comme des filles aux mœurs légères mais bien souvent ce n'était que de pauvres gamines qui n'avaient jamais eu la moindre chance et qui devait se battre pour survivre et pas finir dans la rue, parce qu'elle n'avait rien.

- Bonjour, je ne fais que regarder, j'aime bien les antiquités.

Expliquai-je d'une voix assurée et clair, aimable, lui adressant un sourire. Le froncement de son sourcil s'accentua, et elle ne bougea pas de devant moi, ne décrocha pas un mot, ne me rendis même pas la politesse dont j'avais fait preuve envers elle. Je déglutis, mal à l'aise, je n'allais tout de même pas sortir parce que cette… femme, pour rester polie, n'accepter pas qu'on ne soit pas même en tailleur Dior dans sa boutique. Elle me toisait, elle n'était pas bien plus grande que moi, mais elle transpirait de suffisance et de supériorité. Mais moi, je ne me laissais pas humilier. J'avançai et la dépassai pour me dirigeai vers la bibliothèque, devant les yeux effarées des quelques clients qui murmuraient d'indignation devant l'oiseau marginal qui venait de faire irruption dans leur petit monde d'or et d'argent.

Des vieux Shakespeare, je n'en avais jamais lu, mais je connaissais certaines histoires, à l'orphelinat on avait pas de beaux livres, mais on avait des vieux albums pour enfant, certains reprenait ce genre d'histoire en plus simple et plus court pour les tout petits, je connaissais Roméo et Juliette, et un peu Hamlet de nom. Ca me donnait envie d'en lire, je me demandai si peut-être Jack aurait des livres à me prêter, je n'en avais pas, j'adorerai pouvoir lire, mais je devais garder le peu d'argent que je gagnais pour survivre, même si j'avais déjà fait quelques extras en m'achetant mon matériel de dessin à la qualité et au prix le plus bas que j'ai pu trouver, mais bon il fallait bien que je puisse peindre. Et puis, je me sentais idiote, aucune études, arrêter les cours à 13 ans, aucune qualification à part 6 ans de prostitution… Quand les gens apprenaient que j'avais arrêter les études si jeune, que je n'avais même pas terminé le cursus scolaire de base, ils pensaient que j'étais soit inculque, soit que je méritais bien la misère où j'étais pour n'avoir même pas fait l'effort de continuer. Sauf qu'on m'a pas vraiment posé la question lorsqu'on m'a enfermé dans le coffre d'une voiture. Mais je me disais, que peut-être, si j'arrivai à gagner assez, je pourrai peut-être prendre des cours du soir, j'étais intelligente, même si je n'avais pas pu suivre l'école normalement comme tout le monde, mais je pourrais y arriver, mais il me fallait juste assez d'argent pour ça, et pour le moment je n'en avais pas. Je levai la main doucement, j'avais envie de prendre ses livres, de les toucher, de les ouvrir, de voir ce qu'il y avait à l'intérieur… J'entendis un toussotement dans mon dos, ma main retomba, je sentais les regards sur moi. Je fis volte face d'un coup, mes yeux pétillant de colère face à leurs visages d'une sainte gêne outrée par ma présence. C'est bon, je n'étais pas un monstre, ce n'était pas parce que je dansais dans un cabaret que j'allais détruire un livre en le touchant. Je fermai les yeux, une petite seconde, pour me calmer. Décidément j'avais du mal avec ce milieu là. Ces gens m'irritaient, probablement parce quand je voyais toutes ces bonnes femmes, je voyais leurs maris soul et bruyant, entrain de nous regarder danser avec ce regard de désir, comme si on était des morceaux de viandes. Ou pire je revoyais ces vieux pervers qui payaient pour la nuit dans leur hôtel de luxe, ces vieux riches aux mœurs irréprochable, tellement mieux que ces petites gens, et qui se payaient des gamines même pas majeure pour une nuit… Ils ne nous voyaient même pas comme des êtres humains, on été juste des corps offerts pour eux, leur obéissant, se soumettant à tout leur moindre désir, rien d'autre.

Je sortis en trombe du magasin, vaincue, et énervée surtout. Je soupirai et allai marcher dans la rue, pour me calmer. J'arrivai à repousser ma colère. J'envisageai de finalement rentrer dans les rues sombres et glauques de Brixton, là-bas au moins on ne me regardait pas de travers, fin bon on me prenait toujours pour une fille des rues, à croire que ça restait graver sur votre front. J'avançai et tournai à un angle, devant un immense bâtiment, un hôtel de luxe, bah tien… Quand je sentis quelqu'un attraper mon bras… Immédiatement je me reculai et me dégageai en me retournant pour faire face à l'inconnu qui venait de me toucher. C'était un homme d'une quarantaine d'années, bien habillée, dans un costume où il avait l'air particulièrement guindé, il avait une tête d'avocat, je ne savais pas pourquoi, ou de juge. Il avait les cheveux bruns bien coiffés, et des yeux marrons qui me coupèrent la respiration. C'était le genre de regard qu'avait ces gens, quand ils venaient nous voir après une danse, pour nous demander un verre que nous étions obligé d'accepter, puis ensuite qui essayait de mettre leurs mains sur nos cuisses, nous glissait un billet de 50 pour nous demander un extra dans l'arrière salle, ou même à l'arrière de leur voiture. Avant de se faire foutre dehors par un des types de la sécurité. Combien de fois ils avaient attrapés par le cou un de ces gars qui avaient mis ses mains sur mes cuisses en me murmurant à l'oreilles ses propositions salaces. Sauf que si c'était ça qu'ils voulaient ils s'étaient trompés d'endroits, il y avait des tas de club privé à Soho, dont le premier où j'avais du travailler pas mal de mois, où ils pourraient se taper toutes les filles qu'ils voulaient en y mettant assez d'argent. Mais pas dans notre cabaret, ici, on regardait, mais on touchait pas, si les filles voulaient pas enlever le bas, elles ne l'enlevaient pas, elles étaient danseuses, c'est tout, et ça n'allait pas plus loin, et ceux qui n'étaient pas d'accord ils étaient jetés dehors. J'en voyais tellement passer de ces types là, la bonne société aux bonnes mœurs, j'étais incapable de me souvenir si c'était l'un de ceux qui m'avaient offert un verre ou non. Et encore, ceux qui m'invitaient au bar n'étaient pas tous des salopards, certains se contentaient juste de me draguer gentiment et n'insistaient pas plus si je disais non, et il me suffisais de dire qu'il fallait que je retourne travailler pour m'échapper discrètement. Et puis il y en avait même, quelques rares, qui s'étaient montrer d'une politesse et d'une sympathie désintéressée tout à fait surprenante, et agréable, pour une fois qu'on nous parlait comme on parle à des êtres humains. Je pensais à Jack, le gentil médecin qui avait été entrainé dans le cabaret où je dansais par ses copains, c'était comme ça qu'on avait fait connaissance, même si j'avais été méfiante au début, quand il m'avait invité, m'attendant encore à passer un mauvais quart d'heure. Mais il avait été vraiment adorable, il s'était montré très correcte avec moi, on s'était même revu depuis, même si ce n'était pas dans de très bonnes circonstances, comme à chaque fois où je me retrouvais à l'hôpital, mais nous étions devenus amis.

" Et je te connais toi ma belle… Tu es Amy Pan Pan… "

Je détestais les surnoms qui étaient donnés aux danseuses de cabaret… En tout cas ce coup ci je le reconnu, à la voix, impossible d'oublier cette voix, et ce ton, il avait murmuré dans mon oreille ce qu'il voulait me faire ce soir là, il m'avait dit ça comme si c'était normal, comme si je devais accepter, que j'étais là pour ça, il ne s'attendait même pas à la possibilité d'un refus de ma part, il en avait été outré, et il m'avait empoigné le bras, comme il venait de le faire, juste avant qu'un garçon de la sécurité de l'écarte de moi et le fasse sortir. Il se rapprocha, ses yeux brillants n'arrêtaient pas de m'observer, scrutant chaque parcelle de mon corps, je me sentais nue sous son regard. Je rougis en reculant, mal à l'aise, ici, il n'y avait aucun homme de la sécurité pour me protéger, et si dans le cabaret j'avais ma place, ce n'était pas le cas ici. Il fit un drôle de bruit, comme un grognement d'animal, et m'attrapa le bras de nouveau, le serrant entre ses doigts. Je voulu me défaire mais il me tint fermement.

- Lâchez-moi !

ordonnai-je, il me repoussa contre le mur, et il me prit l'idée de me mettre à crier. Les passants nous observaient sans même arrêter leur chemin pour venir à en aide à la pauvre femme que ce sale type tenait, et encore, je suis sûre que si ils s'arrêtaient, c'était à lui dont ils viendraient en aide, parce qu'il avait sa place ici, et que tout le monde me regardait d'un mauvais œil, comme une…

" Petite trainée… "

Je lui retournai une claque du tonnerre mais il m'attrapa le poignet et immobilisa mes deux bras avant que je n'ai le temps de l'atteindre. Pas grave, j'avais toujours les jambes, lui visiblement avait besoin d'être calmé. Je me débattis, mais il me tenait et ne me lâchai plus.

- Je vous interdits de me toucher…

M'insurgeai-je m'apprêtant à lui asséner un bon coup de genoux entre les jambes histoire de lui faire passer l'envie de venir entre les miennes. Il serra ses poings autour de mes poignets, me coupant la circulation tellement il serrait fort. Il commençait à me faire vraiment très peur.

" Fait moi plaisir, j'ai besoin que tu me soulages... "

Il m'immobilisa entre lui et le mur, me serrant à lui, et essaya de m'embrasser. Je détournai le visage dégoûtée et outrée et jetai mon genoux dans son entre-jambes. Il poussa un cri de douleur et faillit s'effondrer parterre, ce qui m'aurait permis de me sauver en courant. Sauf qu'il ne me lâcha pas, devenu furieux, il emprisonna mes deux petites dans une des siennes et m'asséna un coup au visage qui me fit tomber au sol. Et visiblement me voir à genoux devant lui, ça lui plaisait beaucoup, parce qu'il se remit très vite du coup que je lui avais donné.
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MessageSujet: Re: Les hommes riches ont tous les droits sur les filles de rues [Paul X. Leblanc]   Les hommes riches ont tous les droits sur les filles de rues [Paul X. Leblanc] Icon_minitimeLun 10 Déc - 11:24

Les tensions et les émotions négatives rongeaient mon corps de l’intérieur. J’avais l’impression d’avoir tout raté dans ma vie exempté dans le milieu du travail. Mais je me rendais compte que c’était bien loin d’être le plus important. Que du contraire, mes affaires fonctionnaient à merveilles, j’adorais donné mes cours et les élèves semblaient aussi ravi que moi. Je suis riche, et ne manque évidemment de rien et malgré tout cela je me sens malheureux. Pas épanoui. Il me manque l’essentiel. L’amour. Celui de la fille que j’aime, mais aussi celui d’amis, de famille,… Je suis en manque d’affection c’est une chose certaine mais le travail, des erreurs du passé et la richesse mon éloigné du peu de personnes que je côtoyais.

Quand j’ai rencontré la mère de Judie, ça a été le coup de foudre. Au début j’étais moi-même décontenancé parce que jamais je n’avais imaginé que je puisse tomber amoureux d’une femme beaucoup plus âgée que moi. Mon entourage n’avait pas compris, ils me parlaient de femmes cougars, etc.… Je n’avais rien écouté. C’était la première fois que je tombais amoureux et rapidement nous nous sommes mariés, je lui offrais exactement tout ce qu’elle voulait. Ses opérations chirurgicales esthétiques, ses voyages, ses thalassos et j’en passe un grand nombre. Elle semblait heureuse. Mais je ne me rendais pas compte que ce n’était pas moi qui la rendais heureuse, c’était mon argent. Et pourtant je l’aimais, mais de moins en moins il fallait l’avouer. Sa fille vivait avec nous dans cet immense palace qu’elle m’avait fait acheter et dans lequel elle n’était presque jamais. Elle avait insisté au début de notre relation pour récupérer la fillette qui vivait chez son grand frère mais j’avais très vite compris qu’elle aurait été mieux si elle était restée là-bas. Sa mère l’ignorait totalement, ne s’en occupait pas, ne s’intéressait même pas à elle. Moi je n’avais pas pu en faire autant. Comment ignorer un enfant au visage d’ange ? Dès le début je passais certaines soirées à jouer avec la petite fille, je lui cuisinais ses plats préféré et elle me racontait ses journées scolaires. Très vite, un lien fort s’était tissé entre nous et les années avaient passés, rendant ce lien de plus en plus fort et résistant. Il m’arrivait de penser que Judie était vraiment une belle jeune fille mais jamais mes pensées n’avaient été déplacées. Elle était ma belle-fille après tout et je l’aimais mais de cette façon. Du moins c’est ce que je pensais et ce dont j’essayais de me convaincre jour après jour. Jusqu’à cette fameuse soirée. La mère de Judie était absente, comme d’habitude et nous étions seul à la maison. Je lisais mon magazine préféré dans le transat au bord de la piscine et Judie apparu, complètement nue. J’ignorais qu’elle était amoureuse de moi et j’avais envie de lui hurler de retourner dans la maison et de s’habiller. Mais aucun son ne sortit de ma bouche. Au contraire, je l’ai regardé s’avancer jusqu’à moi et quand elle fut environ un mètre je m’étais levé. Plus rien n’avait d’importance, sa mère, son âge inférieur au mien, le fait qu’elle soit mineur, rien. Mes mains s’étaient posées sur sa taille et mes lèvres s’étaient écrasées sur les siennes. C’était sa première fois, et c’était avec moi. Nous avions fait l’amour à même le sol et je me disais que jamais je n’avais ressenti cela. Le lendemain, je m’étais réveillé complètement nu. En ouvrant les yeux j’avais remarqué Judie endormie contre mon torse et un sourire m’échappa. J’étais heureux. Je n’imaginais pas dans quoi je m’étais fourré et surtout quel idiot j’allais être. Notre relation avança comme cela pendant des semaines et des semaines. J’offrais un nombre incalculable de voyages à ma femme pour qu’elle s’éclipse et pendant ce temps je vivais d’amour et d’eau fraiche avec Judie. Tout était parfait. Mais un jour alors que nous dinions tous ensemble. Judie annonça qu’elle était enceinte. Je me demandais pourquoi elle avait choisi ce moment ? Pourquoi elle ne m’en avait pas parlé avant ? Sa mère la gifla de toute sa force et j’ai essayé de la sauver en expliquant que c’était moi le père mais je me prit une gifle aussi. Une claque qui m’apeura beaucoup. A la place d’assumer, ce qu’en plus je crevais d’envie de faire, j’ai fait le lâche et je me suis défendu comme j’ai pu. J’ai expliqué à ma femme que sa fille n’était qu’une traitre, qu’elle m’avait forcé à coucher avec elle, me menaçant de crié au viol si je ne m’exécutais pas. Je lui disais qu’elle m’avait piégé. Judie se décomposa. La veille encore je lui disais que je l’aimais. Elle fût mise à la porte sans aucune réaction de ma part et le temps passa. Depuis, je vivais de remord et de culpabilité mais comme un couillon je n’osais pas agir. Sa mère me tenait par les couilles comme le disait l’expression et le pire c’est que j’en avais conscience. Près de quatre ans plus tard, la vieille femme décéda bêtement lors d’une opération. Je me rendis compte qu’elle n’en voulait qu’à mon argent et que je me faisais manipuler depuis le début. Je n’en pouvais plus ! C’est sur un coup de tête que je suis parti pour retrouver Judie et mon enfant. Et aujourd’hui, j’étais là à les observer sans oser agir. J’étais toujours cet homme-là en fait, ce lâche qui méritait que jamais elle ne lui pardonne.

Je me trouvais dans ce parc chic et ultra propre de mon quartier. Je ne détonnais pas des passants, vêtu d’un jean classe tout de même, d’une chemise boutonnée à la perfection et d’un polo porté par-dessus. Une veste à la coupe droite et cintrée porté par-dessus tout me donnait une allure classe et distinguée. Je me promenais simplement, laissant mes pensées divaguer jusqu’à Judie et à mon petit garçon, réfléchissant comment je pourrais les aborder. C’est à ce moment-là que j’entendis les cris. Instinctivement, je me suis retourné et j’ai aperçu cet homme. Appuyé contre un mur, il coinçait une demoiselle contre lui, lui faisant des avances qu’apparemment elle n’appréciait pas. Quelque chose d’horrible allait se produire si personne n’agissait parce que la jeune femme ne faisait pas le poids. Les passants les regardaient, certains même souriaient et ça me rendait malade. C’est vrai que la jeune femme avait l’air paumée, et pas vraiment aussi friquée qu’eux et alors ? L’espace d’une seconde son visage se modifia et j’aperçu celui de Judie à la place. Je me rendis compte de toutes les atrocités qui auraient pu lui arriver pendant que moi, égoïstement je vivais dans une maison dix fois trop grande pour moi. En colère, je me suis avancer vers eux et sans que cet homme au regard de pervers ne me vois arriver, mon poing s’écrasa dans son visage, libérant la demoiselle qui se cacha derrière moi. Un deuxième coup fût porté dans son visage, lui détruisant probablement la mâchoire. Il prit ses jambes à son cou sans même un regard. Coupable.
Je me suis retourné vers la demoiselle au regard apeuré. « Vous allez bien ? ». Malgré ses vêtements pour moi mal choisis elle avait de grands yeux et un beau visage. Elle ne méritait pas ce qu’il venait de lui arriver. Personne ne méritait cela. « Je vais vous offrir un café, venez … » Ma main se posa amicalement sur son épaule et je me rendis compte de ma bêtise. J’espérais tout de même qu’elle ne me prenne pas pour un autre pervers prêt à bondir sur elle. Nous sommes sortis de la ruelle et directement les regards se ruèrent sur nous. A croire qu’un homme comme moi n’avait pas le droit de fréquenter une ville comme elle … Je me doutais qu’elle devait se sentir mal à l’aise. « N’y prêtez pas attention. »
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MessageSujet: Re: Les hommes riches ont tous les droits sur les filles de rues [Paul X. Leblanc]   Les hommes riches ont tous les droits sur les filles de rues [Paul X. Leblanc] Icon_minitimeLun 10 Déc - 19:11

Les choses commençaient à virer mal pour moi, tandis que l'homme me repoussait dans l'ombre de la ruelle, sous le regard amusé de quelques passants qui ne voyaient sans doute en moi qu'une vulgaire fille de joie. Ils me dégoûtaient, pas un n'avait l'air de vouloir lever le petit doigt, après tout pourquoi défendre une prostituée d'un respectable et honnête homme. Effrayée je protégeai mon visage de ses coups en me recroquevillant dans la ruelle, j'étais prise de panique, et je commençai à me demander sérieusement ce qu'il allait faire de moi. Quelqu'un allait bien finir par intervenir non ? Je n'allais tout de même me faire agresser par cette homme en plein jour dans un quartier chic de Londres sans que personne ne m'aide ? Je savais que je ne pouvais compter que sur moi-même, que j'étais seule pour me défendre, depuis des années déjà. Et mon agresseur avait l'air dans un tel état de fureur suite à mon attaque contre lui pour le repousser qu'il ne faisait même plus attention à ne pas aller au-delà des limites. Je parvins à m'esquiver, résolue à ne pas me faire éjecter de la partie aussi facilement, je passai sur le coté et me mis à courir vers l'avenue. Mais il me rattrapa vivement par les cheveux et me tira en arrière avant de me faire chuter au sol, je poussai un cri de douleur et de peur en m'effondrant, cherchant à lui résister tandis qu'il me maintenait par terre.

Combien de fois avais-je déjà vécu cette situation ? Combien de fois avais-je cherché à lutter désespérément malgré la force supérieur d'un agresseur qui finissait le plus souvent par réussir à prendre le dessus sur moi. Je ne comptai pas non plus le nombre d'hommes à qui avait été vendu mon corps, ceux à qui j'étais obligée d'obéir, qui pouvaient abuser de moi sans que je n'ai le droit de leur résister, ou de leur refuser quoique ce soit. A qui je devais plaire, exciter, sourire, tout en simulant l'orgasme, alors qu'à l'intérieur de moi, à chaque fois, je voulais mourir. Quand je me regardai dans le miroir, je n'arrivai plus à voir mon corps, il ne m'appartenait plus, il était à tous les hommes pour qui j'étais un objet désirable et un jouet de plaisir, mais il ne m'appartenait pas, je ne m'y voyais plus, je voyais seulement ce qu'ils m'avaient fait, chaque nuit, pendant ces années, j'en avais honte.

L'homme me regarda dans les yeux, et je défiais son regard, aussi effrayée que puissent être le mien, je ne me laissais jamais abattre, et qu'il essaye pour voir de me toucher encore, je pouvais mordre si il le fallait. Comment allait-il expliquer à sa femme qu'on lui avait mordu le bras et déchiré sa si belle chemise ? Il me tenait fermement cependant, et mes résolutions vacillèrent bien vite, comme à chaque fois que ce genre de choses se produisaient, parce que je savais que plus je lui résisterais, plus il me ferait du mal. Je savais que quand je n'avais plus le choix, qu'un homme me dominait, il valait mieux obéir si on veut avoir une chance de se réveiller vivant à l'hôpital. Mais étais-je vouée à cela ? Est-ce qu'une fois qu'on avait été ça on le restait toute sa vie ? Je lisais dans son regard, je lisais ce que j'étais pour lui, ce qu'il voulait et allait me faire, je savais déjà quel genre d'abuseur il était, les choses qu'il voudrait que je fasse… Je commençai à perdre pied, mes yeux se voilèrent d'un rideau de larmes qui s'amassèrent à l'orée de mes cils. Un bourdonnement rauque remplaça à mes oreilles l'hurlement bruyant de la ville, ainsi que le son de sa voix, vociférant ses insultes obscènes, que je ne préférais pas entendre.

Je fus libérée soudain lorsqu'un poing s'abattit sur le visage de l'homme qui me relâcha sous le choc. Je titubai en arrière, paniquée, puis allait me cacher derrière le garçon qui m'avait défendu. J'aurais peut-être mieux fait de partir en courant, mais j'avais vraiment eu peur, j'étais totalement paniquée, et cet inconnu venait probablement de me sauver et pour le moment il me protégeait. Je craignais que la dispute finisse mal, mais mon protecteur décrocha un nouveau coup de poing dans la mâchoire du type qui lâcha prise et s'enfuit en courant comme un lâche. Je poussai un soupir de soulagement, m'adossant au mur derrière moi, et essuyai rapidement les larmes sur mes joues d'un revers de manche. J'avais eu chaud ce coup ci, il allait vraiment falloir que je puisse m'acheter un spray au poivre ou n'importe quoi je sais pas qui puisse me permettre de pallier à ce genre de situations malheureuses. L'homme se tourna vers moi, sa question, son regard bleu océan et le ton de sa voix me fit penser qu'il s'inquiétait vraiment de mon état. Je pris le temps de l'observer et de le détailler un peu, ce que je n'avais pas eu le temps de faire encore jusqu'à présent, prise dans le feu vif de l'action, ainsi que la peur et l'angoisse qui s'apaisaient doucement en moi. Il était blond, un visage fin, il était plutôt beau, et il était habillé comme les habitants de ce quartier, chic, distingué, élégant. Mais lui, comparé aux autres, avait préféré me secourir plutôt que de rester à coté à regarder en se marrant par ce que la méchante pauvre fille recevait une bonne leçon du gentil monsieur. Je me demandai ce qui faisait la différence, ce qui avait fait que lui était intervenu et pas les autres, qu'est-ce qui le rendait aussi singulier, dans ce monde de haine, d'hypocrisie, où les gens sont trop personnels pour songer aux autres, surtout quand ils se sentent supérieurs et plus importants que les plus petits, pourquoi lui s'était-il soudain préoccupé de moi ? Je remarquai qu'il me détaillait aussi, je rougis et essayai d'arranger un peu mes vêtements sur moi et de remettre en place mes cheveux. Mais j'avais beau faire, à coté de lui j'avais toujours l'air complètement débraillé et dépravé. Je relevai mes yeux craintifs, un peu sur mes gardes, vers lui.

- Oui, je… ça va… Je vous remercie, de m'avoir sauvée…

Murmurai-je en réponse à sa question. Je retrouvai ce ton clair et assuré, encore un peu nerveux et bancal à cause de ce qu'il venait de se passer. J'avais répondu que j'allais bien de façon assez machinale, en réalité je ne me posais pas la question, je n'aimais pas me poser cette question. Mais bon je n'avais pas l'air blessée, j'avais un petit peu mal là où il m'avait frappé au visage, mais je crois que j'allais bien. En tout cas, ce n'était pas mon genre de dire que j'allais mal. Je repoussai une mèche rousse de devant les yeux pour la remettre derrière l'oreille, et souris au garçon. Et maintenant ? Je ne savais pas ce qu'il voulait de moi lui non plus, rien je l'espérai, mais j'étais plutôt méfiante des hommes, surtout après une telle mésaventure quelques secondes plus tôt. Et dire que ça m'était arrivé dans un quartier huppé londonien, même pas à Brixton… Enfin ça m'était aussi déjà arrivé là-bas et ça ne s'était malheureusement pas aussi bien fini. Heureusement que ce type ne me connaissait que du cabaret, il m'arrivait parfois de croiser des hommes qui me reconnaissaient du premier club de strip-tease où j'avais du travailler, ça fait longtemps maintenant, mais si ils ne se rappelaient pas de mon prénom, ils se souvenaient qu'ils avaient couché avec moi et en voulaient encore. Ce que je craignais vraiment dans tous les cas de figures les plus mauvais où j'aurais pu tomber, c'était qu'un habitué de Liverpool me trouve. Il y en avait qui m'avaient eu plusieurs fois, parfois pour toute une nuit, pendant ces six années, certains ne se seraient même pas souvenu de mon visage, mais ils oublient pas le corps d'une jolie prostituée, ils n'y pensent plus, puis lorsqu'ils la croisent, ils ont comme un déclic dans leur tête, et là…

L'homme posa sa main sur mon épaule, j'eu un léger mouvement de recul instinctif mais ne le repoussai pas. J'étais encore un peu à cran, et angoissée, mais ce n'était pas un geste agressif, même si je ne savais pas vraiment comment le prendre, mais plus un geste de réconfort. J'hésitai quant à accepter son invitation, je me voyais pas entrer dans un café d'ici, mal habillée comme je l'étais, avec cet homme avec qui je dénotais complètement, tout comme je dénotais avec tout ici. Et puis je me posai des questions, pourquoi voulait-il m'inviter par exemple ? Etait-ce juste pour s'assurer que j'allais bien ? Etait-ce par pitié pour moi ? Etait-ce parce qu'il voulait tenter sa chance de gagner une nuit avec moi ce soir… Une drôle de pensée m'effleura soudain, qui n'avait pas vraiment de rapport direct avec lui, mais plus avec moi, et à ce que je ressentais à cet instant, après ce moment, où j'avais honte, et où je me sentais humiliée par cet homme qui s'en était pris à moi en plein jour, parce que j'étais considérée par les hommes comme une chose qui ne peut pas dire non, comme une poupée qui leur appartient contre un peu d'argent, comme un jouet sans âme pour assouvir leurs besoins… Je pensais que si je recommençai, si je me prostituais, je reviendrai à ma vrai place dans cette société qui m'avait assignée ce rôle, et je me ferai agressée moins souvent, me laissant volontairement abusée par ces salauds. Mais je n'étais plus capable de faire ça, je n'en avais d'ailleurs jamais été capable, mais je n'avais pas eu le choix. Enfin, j'aurais pu aussi refusé, mais le seul autre choix que j'avais eu, à Liverpool, c'était la mort, il n'y avait rien d'autre là-bas pour les filles qui disaient non. J'avais dit non, bien sure, longtemps, et j'avais reçue de sacrés corrections, pour que je devienne exactement comme ils le voulaient… Ils m'avaient complètement changé, ma première fois avait été dans la cale d'un bateau, avec je ne sais combien d'hommes, complètement shootée à 13 ans… Depuis ça avait été tous les soirs, toutes les nuits, pendant les premières semaines, ils nous enfermaient dans des sortes de hangar, où on était complètement droguée, et des hommes défilaient les uns après les autres, c'était pour nous conditionner, défaire notre personnalité, et faire de nous des esclaves obéissantes, avant de pouvoir nous amener chez des particuliers où nous mettre dans la rue. Je pouvais compter, mais le chiffre ferait peur, mais ce n'était pas très difficile, 6 années, 356 jours par an, une moyenne de 5 à 10 hommes par nuit en comptant les punitions que je prenais relativement souvent pour refus d'obéir. Le résultat est effrayant n'est-ce pas ?

En sortant de là, je ne savais plus qui j'étais, à l'hôpital j'avais eu le droit à une aide psychologique, mais ce genre de choses ne pouvaient pas se régler en deux ou trois séances, puis après le procès, quand la police n'avait plus eu besoin de nous pour témoigner et les aider à reconnaitre des visages et des voix, j'étais partie de cet enfer définitivement, pour recommencer ma vie ailleurs. Dans une grande ville où mon passé ne comptait pas, du moins c'est ce que je croyais, mais il m'a poursuivit comme mon ombre. Je n'ai plus jamais vraiment été moi-même, j'ai repoussé ce que j'étais loin de moi, quand je travaillais au club j'ai du, malgré la souffrance et la terreur que ça me procurait, coucher avec d'autres hommes, qui réclamaient un peu plus aux filles que ce qu'elles étaient sensées donner, mais là-bas s'était comme ça, on faisait ce que le client disait, et de toute façon on arriverait jamais à retrouver un autre boulot, donc il fallait bien faire le notre, et plaire surtout. J'ai mis ce costume et ce masque, de cette Amelia heureuse, souriante, chaleureuse, que ça ne dérangeait pas de danser à moitié nue toutes les nuits, qui vivait dans un taudis, qui se faisait frapper un soir sur deux par son connard d'ex, mais qui souriait toujours, comme si tout allait bien, ce costume et ce masque qui s'était fondu sur moi, jusqu'à devenir ma nouvelle peau et mon nouveau visage, j'étais devenue un être hybride, un monstre, dont on avait renié l'humanité, et détruit l'âme. Mais je ne savais plus qui j'étais, déjà que je n'avais aucune racine, tout ce qui avait été moi avec mon enlèvement avait été détruit, le peu de moi-même que j'avais pu façonner dans cet orphelinat, et encore conditionnée même là-bas pour plaire et charmer les futurs parents, tout ce que j'avais été, avait été réduit en cendres.

Alors oui, quand cet inconnu, dont j'étais très reconnaissante d'avoir empêcher l'autre type de me faire du mal, m'invitait à boire un café, je me posais beaucoup de questions, et j'avais peur. Je le regardai dans les yeux, ses grands yeux bleu couleur de mer, aux reflets si étranges, difficile à définir, un peu comme les miens qui n'avaient jamais su quoi choisir entre le brun et le vert. Dans ses yeux, j'essayais de voir si il me voulait du mal, où si je ne risquais rien. Ce que j'y vis me rassura, puisque finalement j'acceptai son invitation, un peu effrayée tout de même. Et puis, au début, je voulais refuser, parce que je ne me serais pas sentie à ma place et que je ne voulais pas profiter de quoique ce soit, ni prendre trop de risques, mais j'étais morte de froid en faite, le choc avait été violent, et traumatisant, même si j'étais habitué à ce genre de chose, j'étais en étant de choc tout de même, et mon corps glacé tremblait comme une feuille. Je ne l'aurais jamais consciemment avoué bien sure, mais c'est vrai qu'un café n'était de refus pour me calmer un peu, et apaiser cette terreur et cette angoisse en moi.

Je le remerciai encore une fois, ma gêne et ma timidité était perceptible, malgré le sourire et le ton assuré que je voulais me donner. Il m'entraina hors de la ruelle, nous ramenant à la lumière du jour pâle, voilée par les nuages cotonneux qui s'épaississaient et s'assombrissaient à mesure que le jour avançait, l'air était lourd, il ne faisait pas très chaud, mais l'atmosphère était étouffante. Et les regards réprobateurs des gens autour de nous n'arrangea rien à cette impression, ni à ma nervosité qui empira. J'avais le sentiment d'être un condamné à mort qui été amené à la potence, les gens fronçaient les sourcils, murmuraient à leur voisin des paroles telles que " Tu as vu cette trainée avec l'homme ? " ou " Une fille comme elle ne devrait pas être ici", " c'est une honte ", " ce gentilhomme devrait mieux choisir ses fréquentation "… Mon teint vira au rouge écrevisse et mes yeux devinrent humides… Mais non, je ne me cacherai pas, je ne baisserai pas les yeux, malgré leurs regards d'indignations, s'outrant de me voir oser marcher sur leurs trottoirs, sans que la honte ne me fasse tomber à terre. J'avais mal, et peur, mais je les regardai dans les yeux, les forçant à détourner leurs regards de moi, trop gênés par le mien en colère et révolté, prête à tenir tête à tout.

Nous traversâmes la rue au feu rouge des voitures, l'une d'elle impatiente nous klaxonna après avoir du piler brutalement pour laisser passer la ruée de piétons qui s'avançaient. Les gens avaient deux méthodes, soit ils s'écartaient sur mon passage formant autour de nous un espace de vide, comme si ils avaient craint de chopper une MST en touchant une prostituée, soit ils me fonçaient dedans et ne se gênaient pas pour me bousculer. Je m'étais un peu rapprochée de l'homme, comme si je me sentais en sécurité près de lui, ce qui était idiot je ne le connaissais pas du tout, mais il m'avait sauvé de ce cinglé, il méritait bien un peu de ma confiance. Je restai un peu en retrait derrière lui, le suivant, j'étais mal à l'aise, face à tous ces regards que je repoussai de moi, mais qui me blessaient quand même, il le sentit et me rassura aussitôt. Je me rendis compte qu'il me vouvoyait, je n'avais pas encore remarqué, c'était rare, surtout quand les gens étaient d'une meilleure classe sociale, ils me tutoyaient le plus souvent. Lui non, il me respectait, ça n'arrivait pas souvent. Arrivé de l'autre coté il m'entraina jusqu'à un café dont la vitrine plutôt chic et la clientèle m'effraya aussitôt, mais ici les cafés étaient tous du même genre, et encore il y avait pire. Je jouais nerveusement avec mes doigts, et ça devait bien être la troisième fois que je remettais ma mèche en place ou que je tirai sur mes manches.

- C'est… Vraiment gentil… mais vous n'êtes pas obligé de faire ça… Je vais bien je vous assure…

Tentai-je de le rassurer d'une voix douce, je ne voulais pas qu'il ait pitié de moi ou ce genre de chose. Mais passé les rougeurs due à la gêne et à la honte des regards et remarques insultantes qu'on portait sur moi, mon visage était rendu blanc comme un linge, mes lèvres et mes mains tremblaient, j'avais la peau glacée et mon rythme cardiaque était plus rapide que la normale. Je n'allais peut-être pas vraiment très bien, mais je survivrai, ce n'était pas la première fois… Mais c'est vrai qu'il était gentil, d'ailleurs je ne connaissais toujours pas son nom, tandis que nous nous apprêtions à entrer, je voulais le lui demander, mais je n'osai pas tellement parler, intimidée par cet homme et tout ce qui nous entourait. Je n'étais même pas sûre d'avoir le droit d'entrer dans ce genre d'endroit, comme dans le magasin d'antiquité, ils n'avaient rien dit, mais la pression de leurs regards méprisants avait suffi.
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