Les amies, c'est
pour la vie

Voilà plus d'un mois que je réside a l'hôpital, mes proches ont décreté que cela serai mieux pour moi. Mais qu'est ce qu'ils en savent de ce qui est mieux ? De ce que moi je veux ? Non mais sérieusement, ils me l'ont demandé mon avis ? Et puis de quoi est ce qu'ils se mêlent d'abord ? J'ai l'impression de devenir égocentrique en ne parlant ainsi que de moi, ce n'est pas moi et pourtant j'ai envie de me rebeller. J'aimerais pouvoir leur dire que c'est bon, je suis guérie, que je vais mieux etc mais personne n'est dupe, je n'ai encore que la peau sur les os, Liam me manque toujours autant et je dois toujours parler de tout ça tous les jours avec le médecin qui me suit. Je n'ai pas beaucoup de force, en fait je n'en ai pas assez pour me battre, c'est d'ailleurs pour ça que je suis là. Enfin, cela fait maintenant trois bonnes semaines que j'avais recommencé à m'alimenter un tant soit peu, ce n'était pas encore ça, mais il fallait bien commencer par quelque chose. Même si j'en avais marre de rester ici, je ne me voyais pas quitter l'hôpital demain. Et puis de toute façon, ça serait pour aller où ? Chez nous... enfin plutôt chez moi ? Hors de question, s'il fallait que je revive tout ce que je venais d'endurer. Chez mes parents ? Ils m'ont renier alors certainement pas. Mes triplettes ? Elles sont encore au chaud dans le cocon de nos parents. Mes amis ? J'aurais trop honte de leur imposer ma personne avec mes problèmes et mes états d’âmes, donc également impossible. En plus l'avantage d'être à l'hôpital c'est qu'on a de la visite régulièrement. Si ce n'est mes proches, j'ai au moins la visite des infirmières, docteurs et aides soignantes. Pourtant il fallait que je pense a mon "avenir". Je m'étais promise de faire des études de chimies pour rendre le sida plus inoffensif. Pour Liam. Pour moi. C'était pas un combat ordinaire, non ce serai MON combat. Ma voisine de chambre avait quitté l'hôpital la vieille, voila pourquoi toutes ces questions se bousculaient dorénavant dans ma tête.

Je regardais un documentaire sur une chaine publique lorsque j'entendis toquer timidement à la porte. Je ne répondis pas de suite à la sollicitation, à moitié absorbée par le documentaire télévisuel. La personne toqua une nouvelle fois et poussa doucement la porte de la chambre. Je reconnue alors mon amie Hannah. Je lui souris doucement. Ma soeur de coeur avait fait parti de ceux qui m'avaient envoyer ici. Il fallait quand même que je pense à la remercier un jour, même si pour le moment tout cela me rester encore un peu en travers de la gorge, je tentais de ne rien laisser paraitre. Elle aussi avait des soucis et je ne voulais pas que notre amitié de toujours en pâtisse. Je la saluais donc le plus naturellement possible : « Hannah chérie ! Comment vas tu ? Et Laura ? Viens t'assoir » finis je en poussant les draps du lits et les livres de chimie justement qui jonchaient le matelas où j'étais confortablement installée pour faire une sieste juste avant le début du documentaire qui m'avait réveillé en sursaut.