Finalement après plusieurs moi et une belle peau neuve, nous avons décidé de relancer l'aventure en espérant que vous serez la partie. Découvrez les nouveautés et amusez-vous ♥️
Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal

Partagez
 

 Rendez-vous à la grande roue (Amelia)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité
Anonymous

Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Empty
MessageSujet: Rendez-vous à la grande roue (Amelia)   Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Icon_minitimeMar 11 Déc - 20:29

Une initiation est-ce que je peux vous dire que c'est l'action la plus stupide des hommes? Pourquoi en ai-je eue une? Simple, parce que j'avais une copine. Comme si j'étais un moine! Non quelques-uns avaient appris ma liaison avec Lilwenn et comme un homme peut être aussi intelligent qu'une roche, ils m'ont traîné jusqu'à un cabaret. Inutile de dire que j'étais mal à l'aise. Oui les filles étaient belles, attirantes et aguichantes mais je voulais pas être ici moi! De ce fait j'étais allé me chercher un verre quand une magnifique jeune femme était arrivé et que je lui en payai un en retour. Un moyen comme un autre pour m'éloigner de la bande de cro-magnon . Je discutai avec elle simplement et gentiment. Je voulais pas me la faire j'avais ma copine et puis elle devait en avoir marre des mecs qui la draguait simplement pour la tripoter.

Quelques jours plus tard je la revis à l'hôpital salement amochée alors que j'avais un enfant qui était admis à l'urgence. J'avais pris soin du petit et après un examen complet et un plâtre il fut renvoyé chez-lui mais je revint près de la jeune femme. Là elle me parla de tout. Derek, sa gentillesse du début, pour finalement se révéler un monstre. J'étais touché et ému de ce fait de fil en aiguille elle devint comme ma petite soeur de coeur. Là j'avais rendez-vous avec elle près de la grande roue. Alors j'étais adossé là à attendre une bouteille de jus à la main regardant les gens passer devant moi. Les gens s'amusaient et moi je me disait que ça faisait quand même un bail que je n'étais pas venu ici. Depuis quand en fait? Ça doit bien faire 10 ans. Donc à ma première année ici! Aille! Trop longtemps mais en même temps quel homme viens ici seul et sans enfants? Personne en fait.

Je me rappelle qu'avec mes soeurs nous aimions bien nous balader dans les fêtes foraines. Une fois nous avions été à Walt Disney et nous étions devenus des terreurs! Entre Mickey, les manège et les spectacles nos parents peinaient à nous trimballer partout. Mes soeurs voulaient les princesses et moi en garçon je trouvais ça trop nul! Je voulais aller dans les manège aller voir Micky, Pluto et autre truc un peu plus "mâle" C'est là je crois que j'ai passer beaucoup de temps avec mon père. Ben il faut dire que les truc de princesses ne l’intéressait pas trop non plus. Puis je me sentais "un grand" avec mon père. IL m'a acheté pleins de trucs et laisser faire plein de chose.

Je revint à la réalité en voyant une tête flamboyante à travers la masse de gens. La pauvre semblait chercher. Je me relevai et lui fit un signe de la main. Arf... trop de gens elle ne me voyait pas. Je m'avançai donc vers elle lentement pour mettre ma main doucement sur son bras.

- Amélia? Salut! Je t'ai pas fait peur j'espère?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Empty
MessageSujet: Re: Rendez-vous à la grande roue (Amelia)   Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Icon_minitimeMar 11 Déc - 21:44

J'essayais de me frayer un chemin à travers la foule dense, je n'aimais pas quand il avait trop de monde autour de moi, pourquoi avions-nous choisis la grande roue déjà ? Ah oui, parce que ça avait étonné Jack que je n'en ai jamais fais, en même temps j'étais arrivée à 19 ans, j'avais été toujours toute seule, enfin, Derek aurait pu m'y emmener, mais ce n'était pas le genre d'occupations qu'il aimait avoir avec moi… J'étais contente de passer cette après-midi avec Jack, je ne le voyais pas souvent, et que trop rarement hors de l'hôpital, mais ces entrevus à Saint-James n'était jamais porteuse de très bonnes nouvelles. La dernière fois c'était il y a une semaine, lundi dernier, Derek m'était tombé dessus en sortant du boulot… D'un coté soulagée de ne pas l'avoir recroisé depuis tout ce temps, d'un autre coté je savais que plus le temps filait, plus il était violent, si il n'arrivait pas à m'avoir pendant aussi longtemps, il devenait comme fou, se mettait dans une rage folle, il me faisait des choses, plus que je ne pouvais supporter. Je soupirai, pensons pas à ça, j'étais vraiment heureuse de voir Jack.

Il était devenu comme une sorte de grand frère pour moi, il veillait sur moi, il était gentil, et doux. Au début je pensais que c'était un type comme un autre qui m'avait invité à boire un verre pour me draguer en louchant sur ma poitrine bien mise en valeur par les robes que nous devions porter, dans l'espoir de pouvoir ne serait-ce que glisser sa main entre mes cuisses. Mais ce soir là, au cabaret, quand nous nous sommes rencontrés, je dois dire que j'étais prise de cours, et très surprise. Il m'avait parlé, juste parlé, pendant longtemps, il avait été entrainé ici par des potes à lui, je sentais qu'il était gêné rien qu'à l'idée d'être là, il ne m'avait rien dit de déplacé, ni même d'irrespectueux, il n'avait pas essayé une seule fois de me toucher… Il ne m'avait pas considéré comme ces types me considéraient, il m'avait parlé comme un de ses semblables, un être humain, une discussion normale, et je dois dire qu'elles se faisaient rares, il m'avait même vouvoyé, pas de "ma jolie" ou "ma belle" ni de surnoms vulgaires…

Nous nous étions revus quelques jours plus tard, par hasard, Derek m'avait suivis le soir jusqu'à chez moi, et m'était tombé dessus, il avait été loin cette fois, il m'avait violée dans mon propre appartement, et battue, avant de me laisser seule dans une mare de sang. J'avais pu appeler les secours avant de perdre définitivement connaissance, j'étais terrifiée en plus, par lui mais pas seulement, il était parti en laissant la porte ouverte, et ce quartier était pleins de fous dangereux, en plus de m'agresser il laissait aux autres le loisir de se servir aussi de moi pendant que j'avais perdu connaissance. J'en avais marre, nouveau réveil à l'hôpital, nouvelles questions, encore une fois on a essayé de me faire dire la phrase dont ils avaient besoin, pour avoir le droit d'appeler les flics, mais je niais tout en bloque. Non bien sure, je m'étais fait des bleus sur tout le corps en tombant dans l'escalier, et puis pour l'œil au beurre noire c'était une bagarre qui avait mal tourné dans le cabaret, ça arrive souvent, Soho est un quartier chaud, enfin… aussi dans ce sens là. Le midi j'avais été boire un café à la cafeteria, quand il était apparu comme ça tout d'un coup, demandant si il pouvait s'asseoir à coté de moi. J'étais gênée, d'habitude je croisais pas les clients du cabaret ailleurs qu'au cabaret, quoique dans la rue aussi ça pouvait arriver… Mais bon, et puis Jack n'était pas vraiment un client type, il n'avait pas eu vraiment envie d'aller là-bas lui, il était heureux avec sa copine, et n'avait pas besoin de participer à ce commerce de chair féminine à la limite de l'esclavage pour satisfaire ses envies. Jack était différent. Il en avait mis du temps, mais il m'avait fait parler, j'avais fini par craquer, et par tout lui dire sur Derek, tout lui raconter… et comme je lui racontais tout, je lui avais parlé de la drogue, parce que c'était de là qu'on se connaissait Derek et moi, et comme j'avais parlé de la drogue, j'avais du parler de Liverpool… Ca, j'en avais pas dit grand-chose, et il avait bien sentis que je pourrais pas en dire plus, que j'étais pas prête, mais il m'avait écouté, et ça m'avait soulagée franchement… Il était devenu proche de moi, comme un grand frère, qui veillait sur moi et me protégeait…

Quelqu'un me bouscula et je grimaçai, il y avait vraiment du monde aujourd'hui, il faisait plutôt beau en même temps, il y avait un vent frais, mais le ciel était assez clair, peu nuageux, les rayons du soleil étaient doux, diffus. C'était agréable. Ce qui l'était moins c'était tous ces gens qui couraient partout et me fonçaient dedans sans me voir. Je cherchai Jack des yeux, à travers les groupes d'écoles, les familles avec leurs enfants piaillant, les couples amours qui s'embrassaient… Je le voyais pas. Je me mordis les lèvres et poussai un soupire avant de tourner mes yeux vers la fameuse grande roue… Il voulait vraiment me faire monter là-dedans ? J'haussai un sourcil. Heureusement que j'avais pas le vertige, et puis j'avais peur de rien moi.

Je poussai un petit cri en reculant, surprise, en sentant la main se poser sur mon bras, je me retournai, prête à exploser le premier mec qui oserait me pourrir ma journée… Et… oups… Mon visage passa de la peur à l'étonnement, la surprise, et la honte, je rougis, mal à l'aise et une vague d'angoisse entra en moi.

- Oh Jack pardon, je suis vraiment désolée, je t'avais pas vu…

Moi à cran ? Pas du tout… Un peu sur les nerfs en ce moment, ça doit être à force de surveiller partout et de faire attention au moindre bruit comme si Derek allait surgir de nulle part et m'entrainer dans une petite ruelle sombre. Nerveusement je baissai les manches de mon manteau rouge, et jouais avec un bouton de ma chemise. Je soufflais, évacuant le stress et la peur.

- Non, tu parles, j'ai peur de rien moi.

Ris-je en lui souriant, j'avais réussi à reprendre le contrôle, j'étais là pour passer une bonne journée, alors autant ne pas s'en priver. Et puis il était là, donc y aurait pas de problème.

- Alors c'est dans ça que tu veux me faire monter ?

Continuai-je en pointant du doigt la roue immense qui survolait Londres. Une façon comme une autre de ne pas le laisser trop se concentrer sur moi, j'arrangeai rapidement mes cheveux qui s'emmêlaient sous le souffle frais du vent.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Empty
MessageSujet: Re: Rendez-vous à la grande roue (Amelia)   Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Icon_minitimeMer 12 Déc - 5:53

- Bien sûr tu es très détendue en fait dis-je en riant

J'avais presque tout senti sous ma main. De la raideur à la peur et puis quand elle c'était retournée j'avais vu passer une gamme d'émotions aussi rapide que l'éclair, elle était expressive quand même. Mais ce qui a de particulier chez l'être humain, et ça me fascinait toujours, c'était cette capacité à mettre un masque pour cacher au autres que ça va mal. Mettre ce masque de la bonne humeur pour éviter les questions et les embêtement. Oh! Je n'étais pas mieux je le faisais aussi ainsi ça évite les questions embêtantes auquelles on ne veut pas répondre. Comme le sujet délicat de Leya entre moi et Lily. Je la trouvais profiteuse et irresponsable tandis que Lily l'excusait pour tout parce qu'elle "avait toujours été là pour elle" comme elle me l'avait souvent dit. Enfin je n'allais pas laisser mes pensées pourrir ma journée!

Elle me pointa la grande roue et pour toute réponse je lui offrit mon bras et un large sourire. En effet je voulais la faire grimper là-dedans au moins une fois dans sa vie! JE m'avançai avec elle. Le temps était bien malgré le vent et l'humidité de Londres mais pour une rare fois il ne mouillait pas!

- Oui c'est là-dedans! Tu verras c'est super! C'est un manège somme toute tranquille.

Pendant que je lui parlais j'avançais doucement lui laissant le loisir de regarder. Les lumières et la musique ringarde. Oui bien on ne réinvente pas une musique de fête foraine non plus. Je m'avançai vers le guichet et payai deux billets. Je la fit passer devant moi regardant moi aussi cette monture de métal. Je me rappelle que ma mère adorait ce manège. Je ne sais pas combien de tour j'ai fait en sa compagnie collé contre elle. Et surtout de voir son sourire ravi à chaque fois.

- Tu sais, je me rappelle que ma mère m'a emmener là-dedans je devais avoir 7 ans environ. J'avais la trouille t'a même pas idée. Mais à chaque fois qu'il stoppait la roue elle me prenait contre elle me rassurant comme seule une maman sait le faire. Elle avait l'air d'une petite fille quand elle embarquait là-dedans.

Oui et mes soeurs et mon père nous attendaient tout en bas en nous envoyant la main. Mon père n'aimant pas le manège et mes soeurs trop peureuses alors qui fut l'heureux élu? Hé oui moi! Mais malgré tout je privilégiais ses moments entre nous c'était les moments mère-fils qui était rare en fait. Je retournai à mon amie qui était devant moi toujours les yeux lever vers la grande roue. La file était longue et avançai lentement. Je savais qu'elle n'aimait pas trop les foules mais on ne peut pas avoir tout dans la vie mais elle s'en sortait pas mal!

- Mais dis-moi ça va toi? Tu n'as pas revu... enfin tu sais
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Empty
MessageSujet: Re: Rendez-vous à la grande roue (Amelia)   Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Icon_minitimeMer 12 Déc - 23:35

Je souriais et riais avec Jack, heureuse qu'il ne prenne pas mal mon geste de défense tout à l'heure. Je savais que j'avais peu de chances de le berner, non pas que je le voulais d'ailleurs, c'était juste ma façon de me protéger, mais des personnes comme lui, qui me connaissait si bien, n'avaient aucun mal à lire en moi. Il allait falloir que je m'adapte à ça, je maintenais en général une certaine vie sociale, avec les danseuses du cabarets, et quelques hommes ou rares amies hors du réseau de Soho, mais ce n'était jamais des amis très proches, juste des connaissances, que je gardais à distance, pour pas risquer qu'ils me blessent. J'étais très fragile en arrivant à Londres, les agressions que j'ai subis encore après n'ont pas arrangé les choses, jusqu'à que je m'ouvre assez pour que Derek m'atteigne. Ce que j'avais pu gagner, ce que j'avais pu reconstruire, s'était effondré entre ses mains, il avait tout détruit, et j'étais repartis de 0. J'avais remis le masque, et le costume, les brèches en moi, les cicatrices et les plaies, qui commençaient difficilement à se réparer, s'étaient rouvertes en grand. Je me suis à nouveau refermée, et dans cette solitude aux airs joyeux et souriants, j'avais laisser passer sans trop y faire attention quelques personnes, comme Jack, qui parvinrent à m'atteindre, mais sans mal cette fois. Des amis qui me connaissaient réellement, qui savaient qui j'étais, qui ne me jugeaient pas, et faisaient l'effort de me comprendre, du moins en partie. Je n'avais pas l'habitude, qu'on lise si facilement en moi, je n'avais pas l'habitude de sentir ce regard de compassion quand je faisais semblant d'aller bien, d'habitude on s'en fichait, de l'intérieur des gens, de leur âme, leurs sentiments, tant qu'ils souriaient, on en restait là, et puis même si ils tiraient la gueule on s'en préoccupait pas plus. Il n'y avait bien qu'à un seul endroit, où j'avais accepté de livrer une part aussi intime de moi-même, volontairement. Mais là ce n'était pas pareil. Et puis, ça n'avait pas été facile aux drogués anonymes, les débuts avaient même étaient très durs, je n'avais rien dit durant des semaines, mais j'avais mal, le manque était insupportable, j'aurais cru mourir… J'avais fini par me confier à eux, parce que j'étais désespérée. Mais ce n'était pas la même chose que de se confier à un ami.

Jack me sourit et m'offrit son bras que je pris, l'angoisse était passée, c'était une belle journée, agréable, j'aimais passer des moments avec lui, hors de l'hôpital surtout, les moments comme ça, ils étaient rares, mais précieux, alors mon angoisse et ma peur s'envolèrent très vite. Il me fit avancer avec lui à travers la foule et ce monde forain merveilleux que je n'avais jamais vu que de loin, jamais de l'intérieur, jamais plongée au cœur de ces musiques festives mais patinées du temps, ces cris et rires des enfants, ces couleurs par milliers, ces lumières pétillantes… Mes yeux brillaient, observant chaque infime détaille, émerveillée par ce paysage, cette atmosphère de folie douce, de magie, de bonheur et de joie… J'y tenais le thème d'un prochain tableau, très certainement, de quoi changer de mes toiles actuelles tournées vers l'orage et l'obscure clarté de la danse des éclairs sur la nuit noire. J'aimais la nature, autant la peindre, que la voir, la sentir, c'était l'essence même de la vie, un fourmillement de vie, d'une pureté et d'une beauté gracieuse divine… Quelque part, je regrettai en ça l'Irlande, ma terre natale, si tenté qu'on puisse dire que j'avais une quelconque origine, mais cette terre là, même si j'avais du rester à Dublin le plus souvent, cette terre là que j'avais pu découvrir à travers les sorties de l'orphelinat, était d'une beauté que rien ne pourrait jamais égaler. Ici, et encore plus qu'à Liverpool, la nature était absente, il y avait bien les parcs, d'une sublime beauté certes, mais ça n'égalait pas la grandeur et la magnificence de la nature, sauvage et indomptable, qui s'incarnait hors des murs de briques et de pierres, des routes de goudrons, des chemins pavés, des grillages noirs, et des mares à canards. Bien que je n'ai absolument rien contre les canards. Je reviens à moi et à mon ami, j'avais bien trop tendance à m'égarer dans les nuages, j'étais attentive, mais pas toujours sur le bon objet. Mais en tout cas, aujourd'hui j'étais attentive à mon grand frère de cœur… Un grand frère… étrange, est-ce que si on avait pas de famille on avait droit à une fausse famille ? Je ris doucement, amusée par mes réflexions, et grisée par l'ambiance de plus en plus agréable que prenait cet après-midi. Malgré la foule omniprésente, son enfermement, son étouffement, ses corps qui me frôlaient, ce monde menaçant du dehors, je me sentais détendue et libre, et heureuse aussi.

Arrivé au guichet Jack paya les deux billets, je n'aimais pas trop me faire inviter, mais il avait insisté, et il savait dans quelles conditions je vivais. J'avais toujours l'impression de dépendre de quelqu'un, dans le club où j'étais avant, quand on se faisait " inviter " ça voulait dire que l'homme en question avait des vus sur nous, et si nous acceptions cette invitation, d'ailleurs nous n'avions pas le choix d'accepter, ça signifiait qu'il avait des droits sur nous. Au cabaret c'était différent dans le sens où à part se rincer l'œil et balancer autant de remarques salaces qu'ils le voulaient, ils ne pouvaient pas toucher aux filles, et n'avaient aucun droits sur elles, malgré ce qu'en pensaient certains. Mais quand un homme nous invitait à boire un verre, et que nous acceptions avec gaieté, tout comme nous acceptions tout aussi bien d'aller un peu plus loin dans un numéro de charme si le public le demandait, malgré qu'il y est cette limite qui existe, on voyait toujours dans leurs yeux, que quelque part, on leur appartenait, que si il n'y avait pas les gars de la sécurité pour nous protéger, ils nous domineraient facilement. De toute façon, cette façon de faire, d'accepter d'aller boire un verre, c'était une technique pour fidéliser la clientèle, lui donner plus de rêve et de fantasme, en le laissant approcher au plus près de l'objet de ses désirs. Mais fallait pas croire que c'était parce que ces filles étaient toutes souriantes, bien maquillées, habillées en tenues sexy et provocantes, que ça leur plaisait de devoir faire tout ça, de se faire insulter et humilier ainsi, et traiter comme de simples objets de plaisir. Mais ce style de nuances, mais amis ne les connaissaient pas, et puis je ne leur en voulais de rien, c'était juste difficile, psychologiquement, d'accepter un geste amical qui dans d'autres circonstances n'aurait pas du tout la même signification.

Jack m'entraina dans la queue pour la grande roue vers laquelle je levai à nouveau mes yeux, impressionnée, éblouie, captivée. Et il commença à me parler de sa famille, et de sa mère. Même si j'en aurais jamais voulu à un ami de me parler de sa famille, et si je ne laissais rien paraitre de ce que je pouvais bien ressentir, j'en eu tout de même un petit pincement au cœur, ou un gros plutôt, parce que quand Jack en parlait… On voyait combien c'était important, essentiel, dans sa vie. C'est vrai, avoir une famille, c'était une chose essentielle pour se construire quand on était jeune, c'était aussi le lieu rassurant où on était toujours à l'abris, du moins théoriquement. Toujours un endroit où on serait chez soit, aimé, rassuré… * elle me prenait contre elle me rassurant comme seule une maman sait le faire… * C'était déroutant d'envisager l'ampleur de ce à quoi on n'aurait pas du être privé. Je gardai les yeux tournés vers la grande roue, pour pas que Jack puisse lire dedans, je ne voulais pas qu'il s'en veuille de quoique ce soit, ni gâcher ce moment, ce n'était pas grave, c'était une affaire avec moi-même, et aussi avec les inconnus qui m'avaient abandonné. Vous savez, on se pose beaucoup de questions, tout le temps, je m'en pose encore, y a certaines réponses, un peu bateau, qui existent pour ceux qui n'ont pas la chance d'avoir rien de plus précis. L'idée que peut-être mes parents avaient de gros problèmes, que ma mère était seule et ne pourrait pas m'offrir une vrai vie, c'est vrai après tout, si j'avais du accoucher d'un enfant, dans l'état où était ma vie, je n'aurais jamais pu le garder, c'était irresponsable, et dangereux. Sauf que si ça avait été ça, si moi je m'étais trouvée dans cette situation, que j'aimais vraiment malgré tout ce petit bébé, je l'aurais laissé dans un orphelinat, ou du moins quelque part où il serait en sécurité. Pas tout seul dans la nuit dans un lieu isolé dans le froid de l'hiver. Si on m'avait laissé là-bas, c'était pour m'y laisser mourir, pas me laisser la chance d'une vie meilleur, c'était que ma maman qui m'avait abandonnée me détestait, au point de vouloir nuire à la vie de son propre petit bébé… C'était une chose difficile à expliquer à un orphelin, et on avait mis beaucoup de temps avant de m'avouer la réelle explication la plus plausible et logique. Je ne sais pas si j'aurais voulu vraiment savoir ou non. Mais même cela, ce n'était encore qu'un hypothèse, ça ne permettait pas d'éclaircir complètement cette zone d'ombre qui masquait mes origines, m'empêchant d'être reliée aux racines essentielles à la formation d'un enfant, puis d'un adulte. Je voudrai tellement les connaitre, j'aurais tellement aimé grandir avec eux, dans une vraie famille heureuse… Mais à quoi bon de toute façon me faire du mal avec ça… Je n'aurais jamais de famille, ni d'origine, je ne les connaitrai jamais, ils m'ont abandonnés, et si on avait du se revoir… Ca serait probablement déjà fait, et puis il serait impossible de retrouver ma trace à présent. Je resterai seule alors. Je devais tirer un trait sur le passé, j'avais tiré un trait, mais… Les mots barrés étaient toujours lisibles en quelque sorte. J'avais depuis longtemps cessé d'espérer, mais… c'était pas facile.

La voix de Jack me sortit de mes réflexions brutalement, on dirait que je m'étais encore perdue. Je clignai des yeux et regardai rapidement autour de moi, j'allais tourner mon visage souriant vers mon ami quand celui-ci se décomposa à l'écoute de sa question. L'évocation de Derek me fit frémir, et remonter les effluves d'angoisse profonde en moi comme du poison dans mes veines. Je rougis honteuse, en baisant la tête.

- Non… Pas depuis la dernière fois…

Pas depuis lundi dernier, quand il m'était tombé dessus dans la rue, en pleine nuit, pour profiter que je sois seule et sans défense pour m'agresser, c'était un lâche… mais il me terrifiait, et je ne m'étais pas bien remise de l'avoir quitté à vrai dire, je n'irai pas jusqu'à dire que je l'aime encore, mais il m'avait rendu dépendante de lui… pour une ancienne junkie c'était difficile de s'en défaire, quelque soit la nature de la drogue. Non, je ne pouvais plus l'aimer, ni le supporter, tout en lui, et dans ce qu'il me faisait, me dégoûtait. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser au Derek tendre et doux, celui des premiers jours, au tout début quand viens à peine de naitre l'amour… En était-ce vraiment ? Est-ce qu'au fond de tous les hommes sommeillaient un pareil monstre ? Je commençai à douter, et j'avais peur, peur de faire confiance à nouveau, peur d'aimer, peur de laisser quelqu'un m'approcher, me toucher. Je soupirai, depuis Derek, je n'avais eu personne d'autres, et ce n'était pas faute d'avoir des hommes qui gravitaient autour de moi. Mais ils ne m'aimaient pas, c'était mon corps juste qu'ils voulaient. J'aurais voulu trouver une personne qui m'aime vraiment, pour moi, pas juste pour coucher avec moi, assouvir ses désirs, ou me tabasser pour calmer ses nerfs… J'avais trop peur de l'amour, mais j'en rêvais en secret. Je rêvai du prince charmant moderne, celui qui ne viendrait jamais me chercher dans mon petit cabaret des bas-fonds de Londres, dans le temple de la dépravation et de la perversion… Mais j'avais bien le droit de rêver non ? Les rêves, j'ai pu que ça. C'est pas la réalité qui allait me rendre heureuse.

- Je vais bien, ne t'en fais pas.

Répondis-je d'une voix douce et rassurante à Jack, je lui adressai un sourire, je ne voulais pas qu'on s'inquiète pour moi. Nous avançâmes de quelques pas dans la file assez longue, je me sentais mal à l'aise à cause de sa question, et j'essayai de ne pas le montrer, espérant que la bonne humeur revienne vite au rendez-vous.

- Et toi tu vas bien ?

Hum… Je savais qu'il était bon observateur, et ce n'était pas comme ça que j'allais le distraire, j'étais toujours tendue, et je savais qu'il pouvait le sentir. Mais en même temps devais-je lui mentir ? J'en savais rien… La file avança encore un peu, finalement nous avions l'air de nous rapprocher. J'avais hâte, c'était un moment magique pour moi, j'avais jamais fais ça, j'étais comme une gosse avec les yeux qui brillaient, fascinée et euphorique. L'humeur folâtre repris le dessus sur ma nervosité, pour ma plus grande satisfaction. Sauf qu'inconsciemment quelques signes me trahissaient toujours, dont je ne me rendais même pas compte présentement, quand ma main n'était pas posée sur mon poignet gauche comme une protection elle agitai une mèche de cheveux, mes doigts jouaient entre eux, je mettais mes mains dans les poches de ma veste, rajustai mon sous pull... De temps en temps je me passai la main sur l'épaule droite où j'avais encore un mauvais bleu, j'avais mal aussi à la cuisse où il m'avait laissé un bel hématome, comme quoi même si je ne voulais pas penser à lui, il trouvait toujours un moyen de me rappeler à son bon souvenir, comme une menace planant sur moi, comme si quoique je fasse, aussi loin que j'aille, mon corps lui appartenait toujours et il n'avait qu'à se servir quand il voulait...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Empty
MessageSujet: Re: Rendez-vous à la grande roue (Amelia)   Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Icon_minitimeJeu 13 Déc - 6:30

La nostalgie quand ça nous tient! Mes parents et mes soeurs me manquaient horriblement. Non mais c’est vrai pour elle j'étais leur idole, leur "modèle" comme elles me l’avaient dit. Elles étaient pour moi mes petites poupées. Nous étions et sommes encore très proches malgré la distance d'un océan. Je me promettais un jour de les faire venir ici à Londres pour un long moment. Ainsi mes soeurs pourraient à la fois faire du shopping avec Lily et me faire la morale sur ce qu'il fallait que je fasse pour rester avec elle. Je pourrais avoir mon père pour moi pendant que ma mère elle parlerait et ferait presque passer un interrogatoire à Lilwenn. En fait malgré que ceci m'attendrissait, et que je savais que Lily s'en sortirait haut la main, ça me rendait toujours nerveux. Vous connaissez les "mamas" italiennes? Non ma mère n'en était pas unes mais disons elle les égalaient presque. Enfin je l'adorais elle était quand même douce et gentille.

Si j'avais su un instant, même le plus infime, que Amélia n'avait pas de famille je n'aurais pas évoquer ce souvenir. Je l'aurais garder en moi pour ne pas la blesser, ce n'était pas mon but de la faire souffrir. Il y en avait déjà un qui s'en était occupé en fait et salement. Je ne comprenais pas comment le cerveau d'un homme pareil pouvait fonctionner! Peut-être parce que justement j'étais un de ces hommes gentlemen et sensible. Mon père m'avait élever ainsi et il agissait ainsi avec ma propre mère. Vraiment je ne comprendrai jamais le plaisir qu'il y a à dominer sa partenaire et oser appeler ça de l'amour. Enfin ce n'est pas aujourd'hui que je règlerai les grandes questions de l'humanité.

J'avais poser LA question et aussitôt son sourire disparu. Comment vous dire.... J'avais horriblement envie d'être caché sous les dalles de ciment sous mes pieds là. Mais je voulais m'assurer qu'elle ne l'avait pas revue et qu'il avait un bla-bla pas possible pour qu'elle lui revienne. Je savais l'emprise que ces hommes avaient sur ces femmes. Enfin je ne le savais pas mais je comprenais. On avait régulièrement des formation sur cette problématique. Si vous saviez le nombres de gamins battus que j'ai vu passer dans ma carrière! Au début nous ne pouvions rien faire mais à force de gueuler les docteurs ont eu raison envers la loi. Maintenant nous devons obligatoirement faire un signalement. Je ne sais pas combien de vies ont a pu sauver ainsi. Je regrettai de lui avoir poser la question car elle se mit à gigoter tripotant tout ce qui était à portée de sa main libre.

- Bien! Car il aura des paroles mielleuses et je ne veux pas te revoir aussi amoché Amélia. Tu mérites beaucoup mieux que lui.

Je ne dis rien d'autre mais baissai mon regard vers elle quand elle m'affirma avec un (faux) sourire que ça allait. J'ouvris la bouche quelques secondes mais la refermai. Je ne voulais pas gâcher un moment si bien avec elle simplement pour des phrases déjà toutes entendues des millions de fois. Je savais que ça n'allais pas si bien que ça mais à quoi bon lui faire remarqué que je l'avais vu? Je ne crois pas que ça changerais grand chose mis à part de lui faire faire une crise d'angoisse. Non je ne voulais pas faire ça. De ce fait je lui souris doucement comme un frère sourit à sa soeur quand il sait qu'elle va pas.

- Moi? Bien oui je vais bien. Entre les petits patients, le boulot qui n'en fini plus Lilwenn que j'adore et toi disons que je ne m'ennuie pas.

Je me tournai vers elle prenant conscience de ce que j'avais dit. Hé! Merde je voulais pas qu'elle croit qu'elle était un fardeau! La file avançait plus rapidement signe que notre tour arrivait. De ce fait je ne pus rajuster ma pensée immédiatement un siège arriva devant nous et le préposé nous fit grimper.

- En fait ce que je veux dire c'Est que oui je vais bien. Je suis bien entouré et je ne veux pas que tu crois une seule seconde que tu es un fardeau. Tu es une une presque soeur pour moi alors ça me fait plaisir de passer cette journée avec toi. Sinon bien avec Lily ça va super bien. Je l'adore! Elle adorable et tellement mignonne. Tu la connais non? Il me semble que vous étiez sur le même étage...

Oui bien Amelia et Lily était toute deux hospitalisé pour une agression mais différentes et semblables en même temps. Lily se faufilait hors de sa chambres pour venir errer dans les couloirs et finir dans mon département. Chose que au début j'avais un peu de mal mais à force je venais à regarder ma montre ou même me promener et attendre sa venue. Pathétique? Non juste un peu sentimental en fait. En fait depuis ce jour je l'adore et elle fait partie de ma vie et moi de la sienne. Nous voulons tout deux la même chose et ce à ma plus grande joie. Elle est ma petite mademoiselle et moi son Babydoc. Tout pour que nous soyons heureux quoi.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Empty
MessageSujet: Re: Rendez-vous à la grande roue (Amelia)   Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Icon_minitimeVen 14 Déc - 3:49

Je sentais son regard sur moi, lorsqu'il me parla de Derek, de ce qu'il avait fait, et referai certainement. Moi je n'osai pas le regarder, je laissai mes yeux au vagabondage de leur humeur, égaré entre la somptueuse grande roue dont l'ombre s'élevait sur nous à travers les rayons miroitant du soleil, et le bitume craquelé sous nos pieds. Je ne cédais pas. J'avais eu beaucoup de difficultés à le quitter, à ne plus l'aimer, à accepter de voir le monstre, et de m'en séparer pour mon bien, et depuis plus jamais ses paroles douces et rassurantes, pour amadouer le petit animal perdu, n'avaient eu le moindre effet sur moi. Je savais que ses excuses, et ses grands sentiments, lorsqu'il me parlait d'amour, n'étaient que des mensonges. Et que dès qu'il m'aurait enfin à sa portée, il laisserait tomber ce masque soigneusement travailler, pour que dans le secret d'une alcôve sombre il finisse de déchirer les lambeaux d'Amelia. Je m'étais laissée faire déjà trop longtemps, et encore aujourd'hui à ma honte il arrivait qu'il parvienne à me persuader de lui ouvrir ma porte. Mais je n'étais plus capable de l'aimer, malgré tout ce qu'il avait pu représenter et faire pour moi. Le mal lui était trop grand. Je ne voulais pas répondre, je ne voulais pas parler de ça, mais je ne voulais pas non plus que Jack s'inquiète pour moi. J'étais très tendue, et c'était difficile de laisser partir peurs et angoisses lorsque me revenait le souvenir incessant de sa violence envers moi. Je craignais de m'effondrer, si jamais je parlais de ça, lorsque nous avions longuement parlé de moi, et de mon passé, avec Jack, je n'avais pas pu retenir ni mes larmes, ni ma peur, toute la noirceur enfouie en moi, il l'avait fait ressortir, pas sous la forme de la colère, lorsque le démon noir de mon âme implosait en une terreur ténébreuse qui prenait possession de moi, non, sous la forme de toute la peine, la douleur, et la fragilité, que déguisait mon sourire. Mais je ne voulais pas qu'il ait peur pour moi, il fallait que je le rassure. Je pris une inspiration et tournai mon regard doux et tendre vers lui, légèrement humide à cause des larmes contre lesquelles j'avais à lutter.

- Ne t'inquiète pas, je ne veux plus jamais le revoir...

Sauf que je n'en avais pas vraiment le choix, quand il le voulait, quand il me voulait, il ne me laissait aucun choix, il me trouvait, et faisait de moi tout ce qu'il souhaitait sans me laisser pouvoir me défendre ou quoique ce soit. Mon souhait n'était malheureusement pas le sien. Et il me faisait peur, tellement peur, quand il me frappait, je craignais qu'il me tue, je savais qu'il pouvait aller loin, je connaissais ses fureurs, autant que son sadisme. Je déglutis, j'aurais voulu demander à Jack de me protéger de lui, de l'empêcher de me faire du mal, de m'approcher… Mais ce n'était pas son rôle, je devais me débrouiller seule. Et si jamais il apprenait que j'avais confié tout ça à quelqu'un, il se mettrait vraiment hors de lui. Je n'oublierai jamais ça colère quand il est revenu me voir après avoir du rester en garde préventive à la police pour coups et blessures sur ma personne, je n'avais pas oser porter plainte, trop effrayée, et personne n'en avait rien à faire de la plainte d'une… d'une fille comme moi. Il avait attendu un peu, après avoir été relâché, il m'observait, m'a laissé vivre dans la peur, jusqu'à ce soir là, où il m'a suivit chez moi, et m'a fait subir les pires choses pour me punir, en me menaçant de faire pire la prochaine fois, et encore la prochaine fois, qu'il pourrait me faire très mal, plus mal encore que ça, si je fermais pas ma gueule, que personne me croirait de toute façon, que j'étais qu'une pute… Je fermai les yeux, m'accrochant au bras de Jack pour ne pas défaillir. Il me fallut un peu de temps pour reprendre le dessus, éloigner les nuages sombres de la belle journée ensoleillée où je me forçais à sourire et à rêver pour notre petit bonheur, entre frère et sœur…

Il me dit quelque chose que je n'avais pas trop comment prendre à vrai dire, je le regardai, m'apprêtant à lui répondre quelque chose, malgré que je n'ai aucune idée de quoi dire, quand je me rendis compte que nous étions les prochains à passer et que nous étions invité à monter dans la grande roue. Tant pis, je n'allais pas m'inquiéter pour une poignée de mots, aussi peu clairs soit-il, j'étais son amie, et il était mon ami, il n'y avait de raison pour qu'il me fasse du mal. On nous fit grimper dans la nacelle, je m'assis près de Jack, un peu fébrile et tremblante, non pas que j'avais peur du vide, mais c'était la première fois que j'allais dans un manège, et c'était un petit peu effrayant. J'avais l'impression de redevenir une petite fille, du moins une petite fille que je n'ai jamais été, les yeux brillants, fascinée, et terrifiée à la fois, cherchant le réconfort et la protection de mon frère de cœur, comme s'il avait s'agit d'un vrai, pour qu'il me rassure, et me protège. Ce sentiment de retour à une enfance inconnue m'inspira un sentiment d'étrangeté désagréable et insécurisant. Mais il avait Jack, et ce moment magique dans la nacelle qui commença doucement à décoller du sol.

Je me tournai soudain vers lui, la gaieté et le bonheur de l'instant m'avait presque fait oublié ses précédents mots, que lui semblait ne pas avoir oublié, et qu'il corrigea immédiatement, m'assurant ainsi qu'en effet il ne me voulait pas de mal. Comme une petite sœur ? Je détournai mes yeux, gênée et intimidée, c'était nouveau pour moi, j'aimais ce lien qui nous unissait, mais j'avais peur de ce monde étrange de la famille, aussi fictive soit-elle, ce monde qui m'avait abandonné, ce monde dont j'avais toujours été tenue au dehors, privée à jamais de toutes ces choses dont les gens normaux ne manquaient pas de vanter l'importance et les bienfaits. Comme si il avait s'agit d'un fait qui allait de soit, d'avoir une famille, c'était le cas, c'était naturel, pour tout le monde, sauf pour les orphelins. Petite que si j'avais été adoptée je me serais sentie un peu comme dans une famille, mais je n'avais pas eu cette chance, malheureusement les orphelinats de Dublin étaient saturés à cette époque, j'étais passée entre les mailles, et on avait fini par le refiler par un couple que je n'ai connu que l'espace de quelques courtes heures comme étant ma nouvelle famille, avant qu'ils ne m'enferment dans un coffre, pour m'envoyer en enfer. Voila à quoi se résumé mon expérience de la famille, l'abandon, le mensonge, la trahison. Des valeurs fondatrices de toutes sociétés et des êtres humains, que celles de la famille.

- Tu sais… Je…

Pourquoi m'étais-je lancée là-dedans ? Il avait réussi à me faire parler de beaucoup de chose, mais il n'était pas remonté à avant Liverpool, il s'était arrêté quand il a vu que c'était trop, quand je n'étais plus capable d'apaiser mes pleurs, ni de contrôler les flux d'angoisses qui me brûlaient de l'intérieur. Il ne savait pas, je devrais peut-être lui dire, mais j'avais peur, il devait déjà me trouver bizarre, alors là…

- Je ne suis jamais monté dans un manège avant ! C'est plutôt amusant !

Ris-je en lui offrant un grand sourire, mon expression passant de la tristesse à la jovialité en un instant, j'avais finalement opté inconsciemment et sans même y réfléchir pour le mensonge. Enfin, par omission. Et puis c'était vrai que j'étais jamais montée dans un manège avant… Mais ce n'était pas la phrase que j'avais voulu lui dire l'instant d'avant lorsque ma voix tremblante et craintive avait parlé. Il continua en me parlant de sa petite amie Lily, une femme très gentille et très douce, mais qui avait un peu de mal à m'accepter, je la comprenais cela dit, elle tenait à Jack et ne faisait que protéger ce qui les unissait. Mais je n'avais aucunement la volonté de me mettre entre deux, ou de les gêner, je voulais qu'elle comprenne que je n'étais pas une menace pour elle… Tout autant difficile à faire, vu ce qui lui était arrivé, je l'avais deviné dès que je l'avais vu la première fois dans les couloirs de l'hôpital, à ses premiers jours là-bas, criblée de coups, mal en point, très mal, ce regard de terreur, cet isolement, ce tremblement, cette façon de se resserrer en soi pour se protéger… Je m'étais assez de fois faite battre et abusée pour repérer d'autres victimes de pareilles sévices. J'avais de la peine pour elle, de l'inquiétude même, c'était ma part de compassion en moi, elle avait l'air si fragile et perdue, comme moi en quelque sorte, bien que nos vies soient bien différente, et que selon l'opinion de beaucoup, j'étais plus fautive qu'elle. Mais j'aurais voulu pouvoir l'aider, la protéger, faire quelque chose pour elle. Mais elle avait rencontré Jack, ils étaient tombés amoureux, fou de l'un de l'autre, et ils sortaient ensembles maintenant. La jeune femme avait donc un fort sentiment de jalousie à mon égard. Sentiment qui s'apaisait un peu j'avais l'impression, je lui avais parlé un peu, histoire de calmer le jeu, je lui reparlerai encore, en espérant que ça fonctionne, et qu'elle arrive à s'enlever de la tête l'idée que je constitue la moindre menace à leur bonheur. J'adorai Jack, c'est vrai, et on sait bien ce qu'on dit de la vertu et de la morale des filles comme moi, mais non, nous ne sommes pas comme ça, bien sure, il m'était arrivée de devoir coucher avec des hommes mariés, j'étais forcée et ma survie dépendait de la réussite commerciale de mon corps et de mes services. Mais là ce n'était pas pareil et pas du tout le même contexte, on était ami, et ça n'avait absolument rien à voir avec ce que j'avais pu devoir faire dans le passé. Je respectais Jack et sa petite amie, ainsi que leur amour, et ne me permettrais jamais de me mettre entre deux, je n'avais aucune envie de leur nuire.

- Je… oui, je la connais un peu, je l'ai déjà croisée…

C'est vrai que je fréquentai souvent le service des urgences, et elle y était resté aussi un bon bout de temps après son agression, je crois que nous devions connaitre les murs sur le bout des doigts.

- Elle à l'air gentille, je suis contente que vous soyez tous les deux, vous avez l'air heureux ensemble.

Pas la peine de parler de la jalousie de Lily, je n'étais pas vraiment en position de m'en plaindre, et encore une fois, je ne voulais pas poser de problème, si elle avait un souci avec le fait que je fréquente Jack, on pourra en parler toute les deux, je ne compte pas arrêter notre amitié pour une histoire de jalousie, mais je suis sûre qu'on peut réussir à ce comprendre Lily et moi, du moins j'espère, ça me ferais vraiment mal de perdre Jack… La roue montait au dessus du vide, instinctivement, un peu effrayée, je voulais me rapprocher de Jack, mais tous les pensées qui me traversaient m'obligeaient plutôt à m'éloigner de lui, gênée par l'idée que Lily puisse penser que j'avais un comportement déplacé avec Jack. Je me collai au bord de la nacelle, et me penchais un peu pour voir la ville qui s'éloignait de nous très lentement, le bruit de la foule s'estompait, évanescent, comme si nous étions dans un autre monde. Comme au-dessus des nuages.

- Elle monte jusqu'à combien de mètres ?

Ma voix avait toujours cette double tonalité, entre l'amusement et la frayeur. Je me retournai vers Jack pour lui sourire. Ca non plus les femmes n'aimaient pas, mon sourire, mon jolie visage, mon jolie corps, joliment mis en valeur quand je dansais, mais toujours séduisant même en dehors du cabaret. Ma beauté et ma séduction étaient naturelle chez moi, et ce qui aurait pu être des forces, avait servis à mon asservissement à ce marchandage de la chair féminine balancée toute gamine sur les trottoirs... Pourtant, je pouvais pas m'empêcher de sourire. Celui-ci s'effaça un peu, n'en laissant plus qu'une ombre, un fantôme fugace sur mes lèvres roses et rouges.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Empty
MessageSujet: Re: Rendez-vous à la grande roue (Amelia)   Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Icon_minitimeVen 14 Déc - 21:47

La vent nous fouettait le visage mais c'était bon et frais et ceci ne pouvait qu'amener un peu de couleur sur notre teint un peu pâle. Je me tournai vers elle quand elle commença à me dire quelque chose mais se tut. Probablement la gêne ou la honte qui sait? Je fronçai les sourcils attendant qu'elle continue mais rien elle se tut. Je haussai les épaules pendant que nous nous élevions doucement pour laisser d'autre passagers embarquer.

- J'adore ce manège. Gamin je courais partout pour les faire au grand désespoir de mes parents.


Oui même à New York il y avait des fêtes foraines avec des manèges et quand on y allait les trois enfants que nous étions mettions un point d'honneur à tout essayer. Chose qui souvent revenait à moi et la benjamine. En fait nous avions un plaisir dingue à courir partout et essayer tout, manger tout enfin profiter de la vie comme la plupart des enfants. Ce ci me ramena que certains enfants n'avaient pas cette chance et pour d'autre il ne pouvait que regarder le soleil briller à travers une vitre. Mes petits patients, enfin quelques-uns, étaient ainsi. Confinés dans leur lit blanc à l'odeur de désinfectant. Ils me parlaient de se qu'il ferait une fois qu'il seraient guéris, comment il aimerait courir dans l'herbe.

Vint le sujet de Lilwenn. Je savais qu'elles se voyaient sur l'étage. De toute façon au nombre de fois où Amélia venait c'était presque une évidence en soi. Cependant, peut-être dans ma naïveté, j'avais supposé qu'elles s'entendraient bien. Mais non! Ce que j'avais su à travers les branches, et dieu sait qu'elle ne sont pas épaisse dans un hôpital, c'Est qu'en fait Lilwenn était un temps soit peu jalouse. D'abord je l'avais su pâr des gens autour de moi ensuite j'avais demandé à Lily. Rassurez-vous ce n'était rien de maladif je crois que c'Est seulement la peur de me perdre au mains du forte jolie fille. Bon maintenant j'en ris mais au début c'était un sujet épineux. Malgré tout ma Lily était une jeune femme ouverte d'esprit et sensible.

- Elle est jalouse n'est-ce pas? Tel que je la connais elle te l'a fait sentir.


À voir son air c'était plus que possible. Mais je mis une main sur son bras rassurant. Pour rien au monde je voulais la mettre mal à l'aise. On en avait parler et je lui avais dit qu'il n'y avait rien entre nous si ce n'était que de l'amitié pure et sincère.Elle me dit ensuite que nous avions l'air heureux ensemble. C'est vrai nous l'étions et pour être franc c'était la femme de ma vie et ça je le sentais au plus profond de mes tripes.

- Ne t'inquiète pas je la connais ma Lily. Et on en a parlé. Je lui ai dit de te donner ta chance. Elle est gentille et vraiment sensible. Oui nous nous aimons et je suis vraiment heureux avec elle.

Je ne m'étendais pas sur le sujet. Est-ce qu'il y a quelque chose de plus énervant quand vous savez votre vie misérable que quelqu'un vienne faire l'étalage de son bonheur? Bon je ne pouvais m'empêcher d'être fébrile en parlant de ma douce mais je pouvais à tout le moins de diminuer le flux de bonheur qui irradiait de moi. La roue s'élevait lentement , les nacelles balançant doucement toujours avec cette musique un peu ringarde mais au fond on s'attend à ça quand on vient dans une fête foraine. Les lumières, la musique gna-gna et les odeurs de la bouffe un peu moins bonne pour la santé. Je la vis hésiter entre se coller contre moi mais elle se poussa à l'autre bout du banc en regardant en bas. Je la regardais faire en souriant doucement en entendant sa voix chevrotante et le pâle sourire qui étirait ses lèvres.

- Tu sais si tu as peur il ne faut surtout pas regarder en bas. Je sais pas à combien de mètres elle monte mais tu vois tout Londres quand tu es en haut c'est magnifique! Maintenant si tu me parlait de ce qui se passe...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Empty
MessageSujet: Re: Rendez-vous à la grande roue (Amelia)   Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Icon_minitimeJeu 20 Déc - 8:13

J'eu un léger froncement de sourcil puis déglutis et baissant la tête lorsqu'il évoqua à nouveau sa famille, en principe j'avais aucun problème avec ça, non j'ai aucun problème avec ça, mais c'est qu'il en parlait beaucoup… Enfin, non, c'était pas mal qu'il en parle beaucoup, tant mieux pour lui si il était heureux, si il avait une belle enfance, si il avait une famille, et des beaux souvenirs… Mais c'était dur à encaisser, malgré toute ma bonne volonté. Angoissée, et à vrai dire de plus en plus nerveuse, je me tortillai sur mon siège en agitant une mèche de mes cheveux et en tirant constamment sur mes manches. Avec un peu de chance il prendrait mon stress pour de la peur, je jetai un nouveau coup d'œil au vide, ça allait, bon pour une première fois c'est sur que c'était pas très rassurant, mais ça allait. On montait lentement, avec des arrêts réguliers, l'air était doux, frais, le vent faisait danser ma chevelure rousse, c'était agréable, le souffle n'était pas glacial, comme bien souvent lorsque les saisons froides arrivaient à Londres. Vous me direz je suis irlandaise, j'ai pas peur du froid, non, ça me dérange pas qu'il fasse mauvais temps en soit, et même j'adore regarder la pluie tomber, par delà la petite lucarne au-dessus de mon lit, dans ce studio sombre tout en haut sous les combles d'un immeuble presque en ruine, non ça avait un certain charme, de la magie. Mais regarder depuis sa fenêtre la pluie tomber par 5 degrés tandis que les bourrasques glaciales faisaient s'entrechoquer les branches d'arbres, ce n'était pas pareil que de devoir passer sa nuit dehors, soit parce qu'on a pas de toit où s'abriter, soit parce qu'on travaille sur le trottoir, j'étais passée par les deux, j'étais résistante au froid, mais il y a des situations que l'on ne peut vraiment pas apprécier, même en étant masochiste.

Bref, j'étais contente qu'il change de sujet, même si c'était pour parler de sa petite amie avec laquelle il s'entendait à merveille et vivait le parfaite amour, mais qui elle avait l'air de me détester. J'étais un peu soulagée, mais bien vite la réalité me rattrapa, je n'avais pas voulu parler de la jalousie de Lily, même si ça me blessait un peu, je ne voulais pas causer des problèmes, autant de pas parler de ça, mais voila que Jack amena ça sur le tapis… C'était définitivement une drôle de journée, pourtant je faisais des efforts pour que ça aille, mais il y avait des choses qui nous rattrapaient toujours, même si c'était aussi stupide qu'une bagarre entre fille pour un mec, et encore si j'avais dragué Jack ça se serait compris, mais voila, je demandais rien, j'adorai Jack, mais je serais pas sorti avec, c'est un ami, mon grand frère, aussi étrange que ça me paraisse, et puis il a une copine, et je suis pas comme ça, je suis pas une… Enfin bref. Je préférai ne rien répondre, un peu gênée et craignant causer du tord, il posa sa main sur mon bras, j'étais anxieuse mais je l'avais vu approcher, en faisant mine de ne pas le regarder, je le surveillais du coin de l'œil. Je tournai mon visage souriant vers lui. Il était parfaitement heureux… Super… Mon ami avait une vie parfaitement épanouie, une famille, une vie de couple normal et basé sur l'amour, un bon travail, avec un bon salaire… Je me demandai ce que je faisais dans ce tableau. D'habitude les clients des filles comme moi, ne sympathisaient pas avec nous, même au cabaret, c'était juste un peu de drague pour coucher avec nous, il n'y avait bien souvent aucun réel intérêt amical pour la personne, on s'intéressait qu'à nos corps. Mais depuis quelque temps déjà, je sais pas, c'était étrange, je rencontrais toujours autant de vieux pervers vulgaires évidemment, mais je m'étais aussi faite quelques amis, par le fruit du hasard qui nous avait mis sur la même route. Comme Jack. Mais dans sa vie parfaite, il n'avait pas besoin de ce genre de point noir. Mais qu'est-ce que je faisais là alors exactement ? Bonne question…

- C'est bien que vous soyez bien tous les deux… t'inquiète pas pour moi, je la comprend, et puis ça va, j'ai eu affaire à pire comme femmes jalouses…

C'est vrai, mais en faite c'était à peu près les seuls moments plutôt amusant dans mes années passés à Liverpool, quand un homme me ramenait dans son lit et que sa femme le surprenait, bon elle me détestait et me traitait de tous les noms, mais d'un je n'avais plus à coucher avec le type, et en plus le plus souvent j'arrivais à garder l'argent, et de deux, c'était tout de même un spectacle assez divertissant si on évitait de prendre toutes les insultes pour soi. Ce n'était pas moi qui avait décidé d'aller ramasser la première inconnue de 16 ans dehors pour la ramener dans sa chambre de toute façon, je n'avais pas le choix, je faisais qu'obéir. Mais bon, là les choses n'étaient pas pareil, je tenais beaucoup à Jack, et j'aurais vraiment pas voulu le perdre, et la jalousie de Lily ne m'amusait pas du tout, elle m'attristait même, parce que je savais qu'à choisir entre sa petite amie et une fille rencontrée dans une cabaret, dans le bon sens logique, le choix était vite fait. C'est que j'avais pas l'habitude de m'attacher moi, et encore moins qu'on prenne soin de moi comme le faisait Jack, je lui montrais pas trop mon attachement, parce que c'était quelque chose de dangereux pour moi, je me sentais vulnérable, mais c'est vrai que je tenais beaucoup à lui, et que je lui étais très reconnaissante d'avoir été là. Je pris une inspiration en clignant des paupières, histoire de reprendre un peu bonne constance, j'avais été sincère dans ma dernière phrase, mais il y avait comme une pointe de désespoir et de tristesse qui perçait à travers mes mots. Je voulais pas imposer ça à Jack. Sauf qu'il me prit au dépourvu…

Surprise je tournai la tête vers lui, avant que l'angoisse et la peur ne reprennent le dessus sur mon étonnement, je le fixai un instant et retournai mes yeux vers le vide à coté de moi. Ca n'allait pas, Jack me déchiffrait trop facilement. J'étais perplexe. Qu'est-ce que je devais lui répondre au juste ? Je savais que j'aurais du lui parler de mes origines, mais au-delà de la difficultés de lui en parler pour moi, j'avais peur qu'il s'en veuille pour tout ce qu'il m'avait dit avant sur sa famille. Ce n'était pas sa faute si j'étais triste. On a le droit d'être heureux, d'avoir réussi dans la vie, d'avoir une belle maison, et des gens qui vous aime. J'avais déjà rencontré des filles qui dansaient au cabaret, qui avaient développé une haine des gens biens et heureux, ça se comprenait dans un sens, ne pas réussir à se sortir de la misère tout en étant obligé de supporter l'étalage du bonheur des autres qui venaient en redemander dans les bars de Soho… Quoi que je ne parierais pas sur le réel bonheur des hommes qui venaient se souler et tripoter les filles dans les cabarets. Mais bon, bref, j'avais reçu une certaine éducation à l'orphelinat, qui avait fait que je ne développais pas cette haine en moi, on m'avait appris à être toujours humble. Trop peut-être, trop obéissante, trop soumise. Je croyais en avoir fini avec la soumission en arrivant à Londres, avec Derek, on va dire que pas mal de choses que je pensais derrière moi m'ont rattrapé. Je pensais en avoir aussi fini en le quittant… Mais j'étais une battante, je faisais front, c'était la seule solution pour rester en vie.

- De ce qui se passe ? Ca va t'inquiète pas, à vrai dire je ne suis jamais montée aussi haut…

Pitoyable, je sais. J'avais même rie à la fin de ma phrase pour essayer de dédramatiser la situation, avant de me repencher sur le rebord, faisant mine de contempler la ville à plusieurs mètres en dessous de nous, pour cacher mon expression. C'était faux, en plus, j'adorai ça, être en hauteur, dans le ciel, loin de tout, je me sentais libre, et en sécurité, enfin du moins tant que c'était quelqu'un de Jack qui était à coté de moi. A l'orphelinat, ça m'arrivait souvent de passer par la fenêtre de ma chambre, tout en haut du grand bâtiment, pour grimper sur le toit la nuit, j'avais la chance que le rebord de ma fenêtre soit juste à coté d'une petite corniche qui grimpait jusqu'au sommet de l'immense maison de pierres, pour tous les enfants perdus. A vrai dire, c'était une habitudes que j'avais reprises depuis quelque temps ici, quand il faisait nuit, parfois, je sortais par la fenêtre de mon studio, et escaladais jusqu'au toit. Je m'allongeai là, je regardais le ciel. Malheureusement, le ciel de la ville ne permettait pas qu'on puisse bien voir les étoiles. J'aimais tellement le ciel étoilé, quand je regardais l'espace, tout là-haut, brillant, allongée par terre, tout d'un coup je m'envolais, je tombais dans le ciel, et j'allais loin, loin au-delà des galaxies. Je voyais dans l'univers tellement vaste, sans aucune limite, libre comme l'air. Je n'avais pas souvent ce plaisir cependant. Je tournai mon visage vers Jack, bon d'abord il n'était pas dupe, et j'étais ridicule. Et puis c'était pas honnête non plus. Je baissai les yeux et ravalais ma salive.

- Excuse moi… C'est que…

Je cherchai comment lui expliquer sans le faire culpabiliser. C'était dur, surtout quand je savais la sensibilité que pouvait avoir ce garçon. Mais il valait mieux lui dire, plutôt que de lui mentir, ce dont en plus il se rendait facilement compte. Je baissais trop la garde peut-être, il me mettait en confiance, je n'arrivais pas à garder la même armure de protection que j'avais d'habitude, avec lui, j'y arrivais pas. Le souci, c'était que plus j'étais gênée, plus il le serait lui aussi, me faire avouer l'autre jour de ce qui m'était arrivé depuis que j'avais mis les pieds à Liverpool avait déjà été assez difficile… Je n'étais pas allé plus loin dans mes explications.

- Tu sais, tout ce dont je t'ai parlé la dernière fois, je t'ai pas vraiment dit d'où je venais… en faite, je… avant... avant de venir en Angleterre, j'ai toujours été à Dublin, j'ai grandit dans un orphelinat…

J'aurais pu faire mieux… Mais bon, le direct que voulez-vous… Des fois les choses ne veulent pas bien sortir, malgré toute l'application qu'on y met.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Empty
MessageSujet: Re: Rendez-vous à la grande roue (Amelia)   Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Icon_minitimeSam 29 Déc - 5:50

(HS: Excuse-moi pour le temps de réponse.... ** Pas taper**)

- Je sais mais j'aime pas que vous soyez en froid toutes les deux. Enfin comme tu dis elle se calmera. dis-je en souriant.

Je la connaissais quand même un peu ma Lily. Elle était farouche concernant ses choses y compris son tendre. C'était une réaction normale en fait Amelia était comme une petite soeur et on a été souvent ensemble mais seulement dans un but strictement amical rien de plus. Mais essayez de faire comprendre ça à une petite furie qui était certaine que la jeune femme était un succube tentatrice. Mais à peine avais-je prononcé ses mots que je me rendis compte que moi j'aimais pas al copine de Lily, bon on étaient gentils et tout sourire devant Lilwenn mais au fond de nous on voulait s'arracher la tête.

Quand elle me fourni la réponse qu'elle n'était jamais monté aussi haut je haussai un sourcil. Non mais elle me prenait pour un con là! Je la connaissais plus que ça et cette excuse était bidon. De ce fait elle se rendis compte elle-même de sa bêtise elle tourna la tête vers moi et, honteuse probablement, elle baissa la tête sans rien dire pendant un moment. J'en profitais pour regarder l'étendue de Londres et ne pus m'empêcher de remarquer comment c'était beau et moi je profitais de cette vie depuis dix ans éloigné de ma famille mais où je pratiquait dans mon métier et où j'avais rencontré ma belle Lily.

- Allons tu sais que tu peux tout me dire


Je tentais un sourire encourageant au moins pour la mettre en confiance. Cependant sa révélation me jeta dans un état de surprise. Dans un orphelinat?? Donc pas de parents, de frères, de soeurs.... et moi qui lui rabâchai les oreilles avec mes histoires de famille. Je fermai les yeux en plissant le nez en me traitant d'idiot fini. J'allai lui répondre quand la roue s'arrêta et la porte ouvrit.

Je remercia le jeune homme d'un sourire et tendit la main vers Amelia et la trainait loin de la foule où nous pourrions être tranquille. Deux cafés en main je lui tendit le breuvage les lèvres pincées.

- Je suis vraiment désolé de t'avoir parler de mes souvenirs de ma famille alors que toi tu n'en as pas. Je suis vraiment un con de pas avoir remarqué ça plus tôt. Ça du être difficile quand même...

Je savais pas quoi faire ni quoi dire en fait. Et que fais un grand frère dans ses cas là?? Il réconforte sa soeur! Alors je la serrai doucement contre moi en déposant un bisous sur le sommet de sa tête. Comment la vie pouvais être injuste avec certaines personnes les marquant à vie....
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Empty
MessageSujet: Re: Rendez-vous à la grande roue (Amelia)   Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Icon_minitimeLun 7 Jan - 17:02

Je déglutis, priant moi aussi pour que ça se passe bien, jamais je ne voudrais perdre Jack. Je poussai un soupir, observant loin en-dessous de moi la ville immense, Londres, une cité tentaculaire, magnifique, sous le ciel d'opale, transpercée de hauts immeubles effilés, entre lesquels se nichaient petites maisonnettes, parcs verdoyants, un peu gris cependant tandis que l'hivers prenait la vie à tout ce qui encore pouvait briller. D'ici on pouvait voir aussi Big Ben, la grande horloge, et le parlement, j'avais été voir une fois, et de l'autre coté, buckingham palace, le grand palais de la Reine d'Angleterre, je n'avais jamais été dans ce coin là, c'était trop impressionnant, mais j'avais déjà regardé le palais, de loin. La Tamise scintillait dans son lit qui s'écoulait lentement, calme, sur ses rebords, les docks agités d'une vie perpétuelle, qui ne cessait jamais, des bateaux allaient et venaient, secouant le fleuve d'une houle sauvage. J'aimais ce paysage, j'adorais plus que tout la nature, mais j'aimais aussi ce que l'on voyait du haut du ciel. Le monde, si loin, tout petit, mais dont ressortait toutes les couleurs et la beauté, cachant le mal dans ses entrailles inaccessibles à notre œil.

Mal à l'aise, je m'étais détournée de Jack, j'avais fini par lui avouer mes origines, et visiblement je lui avais fait de la peine, tout ce que je voulais éviter. Il ne dit plus rien un moment, jusqu'à que soudain la roue s'arrête, tandis que nous étions de retour au sol de béton et de pierre. La porte de la nacelle s'ouvrit et Jack me prit la main pour me faire sortir. J'évitai de le regarder, de plus en plus inquiète et angoissée. J'essayai de me focaliser sur l'agréable moment que nous venions de passer au-dessus des nuages, avant que je ne vienne tout gâcher. Quelle idiote j'étais d'avoir dit ça comme ça, je m'en voulais terriblement. Il me fit passer à travers la foule dense et fiévreuse, pour m'entrainer à l'écart, au calme. Il prit deux cafés dont un qu'il me tendit, je m'empourprai, gênée, et le remerciai d'un sourire. J'allais me confondre en excuse quand il se mit à parler, pour s'excuser alors qu'il n'y avait vraiment pas raison d'être, s'était moi qui avait dit une bêtise, pas lui. J'allais répliquer après avoir bue une gorgée de café brulant lorsqu'il m'attira doucement dans ses bras en me déposant un baiser sur le front. Je restai un peu contre lui, avant de m'écarter d'un pas, relevant la tête vers lui timidement.

- Mais non, je suis désolée, j'aurais pas du te dire ça comme ça, je veux pas que tu t'en veuilles…

Quelle idiote vraiment… pourquoi avait-il fallu que je parle, au lieu de me taire, comme j'avais l'habitude de le faire. Je fermai les yeux quelques secondes, cherchant quoi dire ou faire pour apaiser ses remords et sa douleur. Un souffle léger de vent froid vint agiter mes cheveux roux autour de mon visage pâle comme la neige, rouvrant les yeux je constatais que la lumière s'était assombrie brutalement. Le ciel au-dessus de nos têtes se couvraient peu à peu d'un voile sombre et grondant. Le beau temps de l'après-midi semblait vouloir virer à l'orage, nous avions encore le temps, mais il éclaterait certainement lorsque le soir serait tombé, à l'ombre de la nuit.

- Ecoutes, ce n'est pas grave, je sais pas, j'aurais peut-être du te le dire avant, ou ne pas te le dire du tout, je m'en veux, je suis désolée…

Je croisai les bras et me détournai, scrutant la foule, sans vraiment la regarder, une mare de visages naviguant sur les flots d'une vie grouillante. L'air se vivifiait et le gobelet chaud entre mes doigts réchauffait mes mains avec douceur. Je le portais à nouveau à mes lèvres et en bue quelques gorgées chaudes. Il fallait que je trouve quelque chose pour réconforter Jack. Je me tournai vers lui, souriante.

- Allons ne t'en fais pas, on passe une bonne journée, non ?

Hormis que je dise des bêtises. Mais sinon, on s'était bien amusé sur notre grande roue qui survolait Londres. Je l'invitai à marcher un peu avec moi, à l'abris de la foule, juste sur son coté, au calme, dans le vent frais.

- Bon, que veux-tu faire maintenant ?

Lui demandai-je en le regardant souriante, mes petits yeux bruns verts pétillants.


[Je suis désolée je trouve vraiment pas d'inspiration Embarassed ]
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Empty
MessageSujet: Re: Rendez-vous à la grande roue (Amelia)   Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Icon_minitimeMar 15 Jan - 0:16

(HRP: Excuse-moi de l'attente Wink Je vais trouvé t'inquiète un rebondissement Wink )

En fait même si elle me disait de pas m'en faire et de pas penser à ça je ne pus m'empêcher de sentir le grain de la culpabilité monter en moi. Je pouvais être un excellent pédiatre mais pour ce qui est de déceler la nature humaine j'étais nul parfois. Je me rendais compte à ce moment que c'est pas tout le monde qui avait ma chance d'avoir une famille bien et unie et surtout heureuse. De ce fait elle s'excusa qu'elle aurait dût me le dire avant. Mais comment on dis ça à quelqu'un? C'est pas rose sa vie quand même! Enfin ce que j'en savais, obligé de danser pour subvenir à ses besoins et du moins tenter de survivre.

- Allons ça va je t'en veux pas puis c'est pas quelque chose qu'on dit facilement. Je t'en veux pas le moins du monde. Puis si t'a envie de parler je suis là dis-je avec un sourire compatissant.

Oui on passait une bonne journée et je comptais bien en profiter. Les rares congés que j'avais je tentais d'avoir le maximum de plaisir ou même juste de relaxer. Je marchai lentement quand je vis une petite halte, tiens pourquoi pas un bon repas!

- Viens je t'invite! C'est un petit resto sympa et ils ont un bon choix de menu.

J'entrai et pris place avec ma compagne. Les menus arrivèrent vite et je fis rapidement mon choix. Un bon hamburger frites, rien de tel pour relaxer! Oui vous pouvez sort le gars des USA mais pas es USA du mec. J'aimais manger un peu salement parfois déjà que je mange assez bien d'habitude, une petite tricherie parfois ça fait du bien à l'âme.

- Alors tu aimes ta journée?

Je lui fis un sourire quand la porte du resto s'ouvrit à la volée. Deux mecs cagoulé et surtout bien armé entrèrent dans le petit resto. Instinctivement je me plaçai à côté d'Amelia et la serrai contre moi tentant de la protéger. Mais au fond j'étais mort de trouille!

- T’inquiètes ça va aller!

(HRP: Excuse du temps de réponse....)
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Empty
MessageSujet: Re: Rendez-vous à la grande roue (Amelia)   Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Icon_minitimeVen 1 Fév - 0:30

J'eu un petit soupir à peine voilé de soulagement en constatant que Jack ne m'en voulait pas et qu'il me pardonnait. Je répondis à son sourire, plutôt timidement et réservée un sourire un peu plus sincère, bien que fragile, que celui que je portais d'habitude pour cacher aux autres mes faiblesses intérieures. Je rougissais légèrement, mais mes rougeurs pouvaient aisément être mise sur le compte du mélange de la fraicheur du jour et de la chaleur du café que je buvais par petite gorgée, me brulant les lèvres et la langue, une brûlure agréable. Nous nous mîmes en marche après avoir fini, sans trop de but, errant sur le trottoir qui nous éloignait peu à peu de l'ombre monstrueuse de l'immense grande roue se profilant sur le ciel déchiré d'éclairs vifs de couleurs et de reflets d'acier. Je me sentais bien, juste bien, Jack avait ce don d'apaiser les gens, si tenté que je puisse l'être, mais je me sentais bien en sa compagnie, il suffisait que j'arrive à laisser derrière moi toutes ces pensées qui noircissaient pour humeur et mon moral, et l'on pouvait dire que vraiment, je me sentais bien. Même si ce n'était que pour un court moment, même si quand nous nous séparerions je me sentirais de nouvelle seule et vide, même si j'aurais peur, en rentrant parmi les ombres et les ténèbres, même si ce soir je serais de nouveau humiliée par les regards des hommes à qui pour quelques heures du moins je devrais appartenir, même si je serais triste. Mais avec Jack, toutes ces choses étaient repoussées loin de moi, elles pouvaient attendre, je pouvais être heureuse, et ne pas avoir peur.

Il s'arrêta de marcher soudain, et je me tournai vers lui pour savoir ce qui l'avait fait stopper, me demandant si quelque chose n'allait pas, et me demandant si j'avais fait une bêtise ou quoi. C'était une réflexion idiote à vrai dire, mais c'était quelque chose que je faisais souvent, les réflexions idiotes. Mais non, je n'étais pas le moins du monde coupable de quoique ce soit qui me serait échappé tandis que je m'étais tenue sagement à coté de lui en marchant. Mais la réalité était pire, il voulait m'inviter au restaurant. Bon, là comme ça, ça parait pas si horrible, mais pour moi ça l'était, comme lorsqu'il m'avait invité pour la grande roue, comme lorsqu'il m'avait offert un café, je n'aimais pas me faire inviter, je n'aimais pas être redevable, je n'aimais pas être dépendante. C'était quelque chose qui me terrifiait et que je détestais, surtout depuis ma relation avec Derek qui avait utilisé la dépendance et ce genre de procédés pour m'enchainer à lui. Mais je ne protestai pas, et ce pour trois raisons : La première était qu'un refus aurait vexé Jack, parce que son invitation était sincère, et sans intention cachée, la seconde justement c'était que Jack ne faisait pas ça dans le but d'obtenir quoique ce soit de moi en retour, mais juste parce que nous étions amis, la troisième donc parce qu'avec lui mon blocage n'avait pas lieu d'être, parce qu'il ne me voulait pas de mal, alors ça ne regardait que moi. Cependant je ne pu m'empêcher de m'empourprer et de bafouiller doucement :

- Oh Jack merci mais… C'est pas la peine… je…

Il ne m'écouta pas et m'entraina à l'intérieure où je le suivis résignée. C'est vrai que le petit restaurant avait l'air plutôt sympathique, l'ambiance était agréable, la décoration un peu rétro et intime, sans trop l'être en même temps, ils passaient de la musique en fond, du rock des années 80 il me semble même si je n'arrivais pas à identifier la chanson, ma culture musicale était pauvre en la matière, heureusement que depuis que je fréquentais les cabarets j'avais commencé à pallier un peu à ce manque de connaissances. Il y avait un peu de monde, des couples et des groupes d'amis étaient assis ça et là discutant et riant, nous nous mîmes à une table tranquille, enfin aussi calme que ça puisse être tandis que le restaurant ce remplissait doucement, sans que l'ambiance ne soit trop infernale ou étouffante pour autant, non l'équilibre était parfait. Les serveurs vinrent vers nous et nous tendirent le menu, Jack fit vite son choix, un hamburger américain, quelque part ça ne m'étonnait pas, l'Amérique devait lui manquer, et les siens surtout. Je choisis pour ma part quelque chose de beaucoup plus léger, je n’avais pas l'habitude de manger beaucoup, encore moins d'aller au restaurant, j'optais donc pour une salade césar. J'hésitai encore un peu regardant le menu, lorsque souriant il me demanda si j'étais satisfaite. Et je l'étais, cette journée était vraiment superbe, en vérité, meilleur que je n'en avais eu depuis longtemps, j'étais heureuse et je recommençais à rayonner, malgré toutes mes angoisses et les soucis qui planaient autour de moi. C'était à peine perceptible, mais c'était là, je lui souris et ouvris la bouche pour lui répondre.

Quand soudain la porte s'ouvrit avec violence alors que deux hommes cagoulés surgissaient dans le restaurant, déboulant avec des armes à feu qu'ils pointaient sur les clients à tour de rôle, balayant la salle pour les convaincre de se tenir tranquille sans faire d'histoire. En rien de temps Jack fut à coté de moi et je me blottis contre lui, morte de peur.

Homme 1 : " Que personne ne bouge où je le descends ! "

L'homme qui avait parlé tenait une arme à feu dans les mains qu'il utilisait pour menacer les gens dans le restaurant se tassant sur leur siège tandis que plusieurs cris de peur s'étaient élevés. Je tremblais de tout mon corps, serrée contre Jack, mon visage baissé faisant en sorte que mes cheveux se rabattent un peu sur mon visage, cachant mon expression, tout en me permettant d'observer attentivement les mouvements des deux hommes. J'avais peur oui. Mais des situations dangereuses j'en avais déjà vécu, j'avais déjà eu un flingue collé sur la tempe, j'avais déjà été battue et torturée, alors je ne risquais pas de me laisser faire, je tachais de rester maitre de moi en ne laissant surtout pas voir ma panique.

Homme 2 : " Tout le monde s'agenouille par terre et reste bien en vue, soyez obéissant et ça sera vite terminé ! "

La foule fébrile s'exécuta, je m'installai toujours près de Jack, j'osai à peine risquer un regard vers lui, terrifiée malgré son murmure réconfortant à mon oreille quelques instants plus tôt. Mon souffle était plus rapide et mon cœur battait trop vite dans ma poitrine, mais je n'en laissais rien voir, même si à coté de moi Jack pouvait certainement entendre le bruit affolé de ma respiration. Qu'allions-nous devenir ? Que voulaient-ils de nous ? De l'argent ? Je n'avais rien. Malheureusement c'était bien ce que je craignais, un hold-up évidemment. L'un des deux hommes se rendit vers la caisse, réclamant l'argent, tandis que l'autre surveillait les clients. Le serveur qui gardait la caisse était un jeune homme, on aurait presque dit un étudiant, il devait travailler là pour se faire un peu d'argent, il balbutia qu'il n'avait pas la clé, qu'il bossait ici depuis pas assez longtemps, qu'il n'y avait que le patron qui pouvait ouvrir la caisse tandis qu'il se planquait derrière le comptoir mort de peur.

Homme 1 : " Me raconte pas de connerie ! "

Le jeune homme n'eut le temps de rien faire pour se défendre qu'un détonation explosa soudain, perçant nos tympans, et nous vîmes avec horreur la tête du garçon éclater et sa cervelle se répandre sur le comptoir et contre la glace derrière lui. J'avais poussée un cri d'effroi comme plusieurs autres personnes, fermant mes yeux un instant trop tard pour échapper à la scène, j'éclatais en larme et cachai mon visage contre l'épaule de Jack. Le corps s'effondra par terre, ruisselant de sang, ses vêtements se teintant d'un rouge sombre qui vint recouvrir le prénom " Cody " sur l'étiquette épinglée à sa chemise. Le message était clair, tandis que l'homme en noir passait derrière le comptoir pour ouvrir à grands coups de pieds la caisse.

Homme 1 : " Je vous conseille de bien rester sage si vous voulez pas finir comme celui-ci. Mon complice va passer parmi vous avec un sac où vous mettrez tout ce que vous avez de valeur, argent, bijoux, téléphone portable, et je fouillerai au cas où que vous oubliez quelque chose… "

La fin de sa phrase sonna comme une sombre menace assez significative pour persuader tout le monde de faire ce qu'il disait sans protester ou même se risquer à garder quoique ce soit avec lui. Le problème, c'est que je n'avais rien, je n'avais même pas mon sac à main, juste ma veste avec mon portefeuille à l'intérieur où il n'y avait que mes papiers d'identité et six dollars, c'était d'ailleurs tout ce qu'il me restait. Je n'avais même pas prit mon téléphone portable, je l'avais oublié en partant. Et je n'avais aucun bijoux de valeur, même pas une montre… Les deux hommes passèrent entre les tables, et jusque là les clients faisaient tous ce qu'ils leur disaient, vidant leurs sacs et donnant tout ce qu'ils avaient, les hommes s'amusèrent à fouiller au corps toutes les femmes, ce qui avait l'air de les exciter. Lorsqu'ils arrivèrent vers nous j'avais le visage baissé tourné vers Jack, même si je les observais du coin de l'œil et avait toute mon attention tournée vers eux.

Homme 2 : " Allez les femmes d'abord, donne tout ce que t'as ma jolie. "

Tremblante je sortis mon portefeuille de la poche gauche de ma veste et le tendit à l'homme qui fronça les sourcils en voyant son contenu. Il lança un regard à son complice qui tourna ses yeux vers moi en serrant la crosse de son pistolet dans sa main.

Homme 1 : " Juste six dollars… Je suis sûre que tu dois avoir autre chose… "

Je n'osai rien dire, morte de peur, non, je n'avais rien, et je sentais bien que ça ne les satisfaisait pas. L'homme posa le canon de son pistolet contre mon visage en m'ordonnant de me lever pour qu'il me fouille. Je m'exécutai lentement, sentant la pression du métal chaud appuyer contre ma peau, l'odeur de la poudre était encore perceptible. Il commença par regarder dans mes poches qui étaient vides puis me fis enlever ma veste. Il me fouilla longuement sur tout le corps, s'attardant sur ma poitrine, mon ventre, mes fesses et mes cuisses. Je restai immobile comme une statue, les yeux fermés pour retenir mes larmes, tremblante juste, cherchant à contenir mes frissons lorsque je sentais ses mains gantées toucher ma peau sous mon pull. Je priais pour qu'il me laisse tranquille, qu'il s'en aille, se satisfasse de mes six dollars. Il ne trouva rien sur moi, et ça n'avait pas l'air de lui plaire, cependant je n'avais pas l'air non plus de lui déplaire. C'est ce qui m'inquiétait.

Homme 1 : " regarde moi… Tu es magnifique… "

J'obéis à son ordre et rouvris les yeux, ils étaient rougis par les larmes, mais je me forçais à ne pas pleurer de nouveau, demeurant immobile et silencieuse au possible. Il avait repoussé mes cheveux pour dégager mon visage, avant de se pencher sur moi, reniflant mon odeur à ma nuque. Je frémis mais ne cillai pas, tandis qu'il faisait glisser le canon du révolver sur ma peau frémissante, glissant de mon cou sur ma poitrine jusqu'à mon ventre. J'avais peur, tellement peur, mais j'avais appris deux choses après Liverpool et après Derek, à être complètement maitre de moi, et à ne laisser personne me posséder d'une quelconque façon que ce soit. Mais face à deux hommes armés je ne pouvais pas grand-chose, tout ce que je pouvais c'était faire de mon mieux pour qu'ils n'aient pas ce qu'ils voulaient, mes larmes, mes cris, je pouvais les retenir, même si je n'étais pas de taille à leur résister.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Empty
MessageSujet: Re: Rendez-vous à la grande roue (Amelia)   Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Icon_minitimeMer 6 Fév - 4:19

(HRP:Magnifique ta réponse Very Happy)

Aussitôt Amelia se réfugia contre moi et je serrais mes bras autour d'elle comme si par ce geste aussi naturel soit-il, je pouvais la protéger des hommes qui se baladait avec leurs flingue. Elle tremblais comme une feuille pendant que moi mon coeur tambourinait à une vitesse folle. Malgré mon air calme mes yeux noirs se posait partout mais je finis par baisser la tête sur celle d'Amelia trop mort de trouille que j'étais. Il tirèrent un coup sur le jeune caissier lui faisant éclater la cervelle et où le sang se répandit telle une marrée rouge s'incrustant dans mon cerveau. À peine j'avais lever les yeux vers eux que c'est ce spectacle qui s'offrait à moi. Je voulu aller voir, le secourir mais mon instinct de survie m'intima l'ordre de rester là sans bouger.

- Ça va aller je te promet.

Mais à qui je le disais vraiment à elle ou à moi? Je la savais morte de peur, terrorisée à jamais. Ils avançaient intimant à tous de vider leur poches et de tout donner. J'avais mon porte-feuille et heureusement rien d'autre mais malgré ça mon porte-feuille était remplis de carte diverses et d'un peu d'argent que j'avais sorti pour la journée avec mon amie. Ils arrivèrent devant nous sans que je m'en rende compte Amelia se leva telle une conquérante quand il la fouilla je fus pris d'un accès de colère ou de stupidité allez savoir! Je m'étais levé debout comme l'homme glissai son arme sur elle.

- Ne la touchez pas...


Les mots sortirent, froids dur comme ma posture et mon regard rendus si noir et ténébreux. Un des complice, celui qui tenait le sac fit un rire méprisant et un sourire en coin tandis que l'autre me toisa durement de pied en cape. Je soutenais son regard malgré la peur qui me tiraillait. J'étais loin d'être un héros, ou même d'une bravoure à toute épreuve mais je pouvais bien tenter quelque chose pour qu'il foute la paix à Amelia. Je sorti mon porte-feuille de la poche de mon manteau et le leur tendit.

- C'est de l'argent que vous voulez? Prenez ceci et foutez le camp. Mon porte-feuille en est rempli.

H1: - Té quoi toi? Un pauvre con qui souhaite se faire exploser la gueule?

Je relevai les mains et avalai difficilement. Je disais à mon cerveau de trouver une idée super géniale pour nous sortir de là mais il choisi se moment pour tomber en grève. Je ne pouvais pas les laisser faire. Je risquai un bref coup d'oeil à ma copine et de la voir aussi droite les défiant du regard me surpris d'elle. Il n'y a pas deux secondes elle se serait caché sous les dalles du plancher. Comme quoi elle avait enduré beaucoup plus que se qu'elle m'avait dit. Je sentis mon porte-feuille quitter mes mains et aussitôt ils se mirent à l'inspecter. Je tentais une brève tentative pour sauver Amelia en me tassant avec elle mais ceci me valu un coup dans les côtes me coupant le souffle instantanément. Je m'écroulai sur le sol essuyant d'autre coup.

Je fermai les yeux laissant les coups pleuvoir sur moi en me protégeant du mieux que je pouvait. J'entendis un déclic de l'arme et aussitôt je sus que ma vie finirais là sur ce plancher de resto.

H2: - Non non mec fais pas ça!!!

H1:- Tu recule pauvre idiot?

H2: - Non c'est pas ça... il est doc

H1:- Hé alors je m'en cotre-fiche bordel!

H2:- Il a sauvé ma soeur... il l'a soigné et il l'a guérit


Génial!! Maintenant j'avais un mec qui pointait une arme sur moi et j'avais sauvé la vie de sa soeur... Je toussai en clignant des yeux et tentant de me mettre en position assise mais j'avais un mal de chien. Je sentais Amelia près de moi et je tendis la main pour attraper n'importe quoi pourvu qu'elle reste là.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous

Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Empty
MessageSujet: Re: Rendez-vous à la grande roue (Amelia)   Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Icon_minitimeJeu 7 Fév - 19:26

Non Jack, ne fait pas l'idiot. Il s'était levé, furieux et sombre, lorsque l'homme avait commencé à me toucher avec son flingue qu'il faisait glisser sur ma peau. Vu leur réactivité à au moindre élément dérangeant, comme avec le jeune homme à la caisse, ce genre d'actes de bravoures dont était capable Jack pourrait lui valoir cher. J'avais vu ce dont ils étaient capables, et malheureusement je connaissais ce genre d'homme, si on pouvait appeler ça comme ça. Ils étaient capables du pire, je ne voulais pas perdre Jack, je ne voulais qu'ils lui fassent du mal, mais je savais qu'il ne resterait pas sans rien faire si jamais ils m'en faisaient. Je voulais dire à Jack de se rasseoir, de ne rien dire, de ne rien faire pour m'aider, j'étais tétanisée par la peur, totalement terrifiée, je restée debout, figée, tremblante, retenant mes larmes, tendant mon corps, ma respiration bloquée dans ma poitrine… Je ne savais pas de quoi j'avais le plus peur, de ce qu'ils étaient capables de me faire si ils en avaient envie, ou de ce qu'ils pourraient faire à Jack si il essayait de se mettre en travers de leur chemin. Je fermis les yeux une courte seconde, et pris une inspiration profonde, tachant de garder mon calme déjà si précaire. Cette journée devait être merveilleuse, elle l'était jusqu'à tout à l'heure, elle aurait du le rester, à présent c'était un enfer… Pourquoi ne me laissait-il pas, ? Pourquoi ses yeux étaient-ils rivés sur moi ? Pourquoi n'avais-je rien de plus que six dollars ? Et pourquoi Jack s'était-il immiscé entre un chasseur et une proie… J'avais connu assez de chasseur pour les reconnaitre, et j'avais rapidement décelé la nature de celui-ci, c'est pourquoi je cherchais le moins possible à le provoquer. Je craignais trop ce qu'il pourrait faire s'il était mis en colère, contrarié, ou même juste provoqué, parce que c'était cela le pire, la provocation. C'était démarrer un jeu avec lui auquel on ne gagnerait pas. Mais Jack avait protesté, il était effrayé, comme n'importe quelle personne dans une pareille situation, mais il était courageux, et valeureux, et un homme courageux et valeureux ne laissait pas deux types brutaliser une fille toute seule. Le courage était très proche de la témérité, une position dangereuse que j'avais d'ailleurs déjà explorée et qui m'avait value de nombreux problèmes il y a quelques années. Et même encore, parfois, l'on pourrait dire de moi que j'étais trop téméraire. Mais il faut du courage pour affronter le monde et vivre, un courage qui ne s'apprend pas, mais que l'on doit pouvoir trouver, au moment où il faudra lutter. Je ne savais pas où se puisait le courage, je pense que sa source en était différente en chaque personne, pour ma part, je le puisais dans la révolte et la colère. Je tournai un instant mes yeux vers Jack, où prenait-il son courage quant à lui ? J'étais rassurée dans un sens de l'avoir à coté de moi, de savoir que je pouvais compter sur lui, mais j'avais peur aussi qu'ils lui fassent du mal. C'était bête, je sais pas pourquoi je ressentais ça, mais je venais de voir quelqu'un mourir sous mes yeux, et Jack était l'un de mes rares proches, je n'imaginai pas… Je tenais à lui.

Il leur proposa de l'argent, son ton était agressif et énervé, il voulait qu'ils me laissent, mais ne se rendait pas compte qu'en agissant ainsi il risquait d'aggraver la situation déjà très mal engagée. L'homme répondit immédiatement par une menace qui le fit blêmir tandis qu'il levait les mains en l'air, je me rapprochai de lui d'un micro mouvement, prête à m'interposer pour le défendre même si j'étais morte de peur. Je tournai mon regard défiant vers l'homme qui avait son flingue tourné vers Jack. Ils m'avaient un peu oublié maintenant, du moins pour un moment, leur attention était accaparée par mon ami, puis se reporta sur son portefeuille qui leur tendait. C'est à ce moment là où ils étaient distrait que Jack me saisit pour m'éloigner et me mettre à l'abris. Mais le premier homme toujours attentif l'arrêta dans son geste pour lui asséner un violent coup dans les côtes avant de le faire tomber par terre. Je voulu protester pour le défendre mais l'autre homme m'attrapa par le bras et me jeta violemment contre une table avoisinante contre laquelle j'allais cogner, criant de peur et de douleur. Je sentis un liquide chaud couler à l'arrière de mon crane, tremblante je me redressai et portai ma main à mon cuir chevelu avant de porter des doigts sanguinolents devant mes yeux. La blessure était légère cependant et encore assez superficielle, d'autant plus que l'adrénaline faisait passer la douleur au second plan. Relevant la tête je vis avec horreur les deux hommes au-dessus de la forme recroquevillée, et me semblant sur le moment incroyablement fragile, de Jack par terre qui était roué de coups. Je me précipitai vers lui, me risquant à prendre quelques mauvais coups à mon tour, m'immisçant entre lui et son bourreau.

- Non, lui faite pas de mal, je vous en prie…

Implorai-je en me mettant devant Jack pour le protéger, m'agenouillant près de lui, au moment même où l'un des types braquaient son pistolet sur sa tête, prêt à tiré. Cependant même que l'autre agresseur protesta en découvrant que Jack était le médecin qui avait sauvé sa sœur, faisant hésiter le premier à tirer. J'ignorai la menace de l'arme devant laquelle je m'étais interposée, et me penchant sur Jack je l'aidais à s'asseoir, l'entourant de mes bras pour le protéger, et déposant sa tête couverte de bleus et de sang contre ma poitrine, je passais doucement ma main dans ses cheveux en le regardant avec tendresse avant de tourner à nouveau mes yeux, mi suppliant mi en colère contre l'homme qui braquait son arme sur nous. J'étais morte de trouille, et j'avais très peur pour Jack, j'ignorai si il était gravement blessé ou quoi, il ne disait plus rien et ne bougeait presque plus, je pris doucement sa main qu'il tendait vers moi dans la mienne, gardant mon autre bras autour de lui pour le tenir contre moi, en sécurité.

- Il vous a donné tout ce qu'il avait, laissez le tranquille, si vous plait…

Les deux hommes me toisèrent, tout le monde avait les yeux rivés sur nous, je regardais l'arme au métal brillant dans les mains de notre agresseur, terrifiée à l'idée que peut-être nous vivions là nos dernières minutes, ou secondes… Pourquoi une pareille fin ? En tout cas, je ne les laisserai pas faire du mal à Jack, et je ne les laisserai pas le tuer, due-je prendre une balle à sa place… Sa vie était importante, il avait un métier où il sauvait des vies, une famille qui l'aimait et qui tenait à lui, et une petite amie dont il était fou amoureux et avec qui il avait toutes les chances de passer le reste de sa vie, un avenir merveilleux et florissant… Moi je n'avais rien du tout, j'étais rien du tout, j'avais aucune famille, aucun proche, je n'étais qu'une simple danseuse de cabaret, je n'avais jamais rien fait de bien dans ma vie, je n'avais jamais sauvé personne, j'étais juste une… Terrifiée je baissai la tête sur celle de Jack posée contre moi, le serrant toujours dans mes bras, tremblante, je fermis fort les yeux, m'attendant d'un instant à l'autre à me faire tuée. Combien de fois avais-je frôlé la mort ? Combien de coup de revolver avais-je entendu ? Combien de fois m'avait-on menacé d'une arme ? Mes deux hommes n'étaient plus d'accord à présent, et ils hésitaient à tirer, le fait qu'il soit docteur pourrait bien sauver la vie à Jack, visiblement les deux hommes n'y étaient pas insensibles, malgré qu'ils se comportent comme des brutes sanguinaires, ils n'en étaient pas moins humains, et probablement de mauvaises choses les avaient conduits à tout ça.

H1 : " J'aime pas qu'on l'ouvre quand je dis de fermer sa gueule, et je n'aime pas non plus les petites salopes dans ton genre qui ne savent pas se tenir tranquille ! "

Mes sourcils se froncèrent, furieuse, mais ma colère fut bien vite pétrifiée par la peur lorsqu'il m'empoigna par le bras sèchement en me relevant, me tenant contre lui. Il tira sur mon bras, le serrant très fort au point de me couper la circulation, et m'attira à lui, m'enfermant dans ses bras qui se transformèrent en une prison autour de moi. Je tournai mon visage paniqué vers l'autre homme.

- Il a sauvé votre sœur, laissez-lui la vie en échange…

L'implorai-je, tentant désespérément de calmer les envies meurtrières d'au moins l'un des deux, et espérant peut-être qu'ils pourraient se retourner l'un contre l'autre. Peut importe ce qu'ils pouvaient me faire, je m'en fichais, tant qu'ils ne le tuaient pas, tant qu'ils ne lui faisaient pas de mal, il ne méritait pas ça. Moi si.

H1 : " Qu'est tu as à nous donner en échange toi, pour que je veuille bien lui laisser la vie sauve ? "

Demanda-t-il ricanant en prenant mon visage entre ses doigts, le rapprochant tout près du sien, je sentis presque la chaleur de son haleine à travers sa cagoule, je voulu me détourner mais il me tenait fermement. Je n'en pouvais plus, je retenais toujours de mon mieux mes larmes, des frissons animaient tout mon corps gardé tendu et droit, j'avais tellement peur. Paniquée je voulu reculer, cherchant à me défaire de sa prise dans un geste de repli désespéré. Mais en colère il me frappa au visage avec son pistolet, m'envoyant par terre, gémissante de douleur tandis que du sang coulait de mon arcade sourcilière ouverte, avant de me soulever à nouveau par le poignet pour m'attirer à lui. Il s'arrêta soudain, fixant ma peau blanche, et un large sourire étira ses lèvres. Je ne compris pas sur le moment, jusqu'à que détournant mon regard de lui, je vois ce qu'il était entrain de regarder… Mon visage couvert de sang devint blême, j'étais si pâle qu'on aurait dit un fantôme, et mon souffle se bloqua dans ma poitrine. Il avait les yeux rivés sur la marque noire, le tatouage à mon poignet, que je prenais toujours grand soin de cacher par un petit ruban qui s'était défait dans l'agitation. Je la gardais cachée, car je savais que cela pourrait avoir de graves conséquences si jamais quelqu'un qui la connaissait la voyait. Et son regard ainsi que son changement d'expression m'indiquait que malheureusement pour moi il la connaissait. C'était la marque indélébile des filles de Liverpool, une sorte de tatouage qui stipulait qu'on était la " propriété " du chef de gang, et seul des hommes ayant assidument fréquenté les bas-fonds de Liverpool pouvaient la reconnaitre. Mon cœur avait comme cessé de battre, l'homme se mit à rire, un rire tonitruant, avant de me balancer devant lui, me tenant toujours par le poignet tandis que je vacillais, chancelante.

H1 : " Alors comme ça le toubib se paye des putes de Liverpool, celle-ci m'a l'air plutôt sauvage, ce sont les meilleures ! "

Il me rejeta par terre et je m'effondrai au sol, éclatant en larmes et me recroquevillant sur le plancher. Je voulais être furieuse, je voulais me mettre en colère contre lui, lui crier que c'était un monstre, je voulais à crier à toutes les personnes qui nous fixaient dans ce restaurant que je n'étais pas une pute, je voulais m'enfuir d'ici… Mais j'étais morte de peur et de honte. Terrifiée je me contentais de sangloter, roulée en boule par terre, en priant pour disparaitre sous le plancher, et que ces sales types se cassent enfin et me laissent tranquilles. Mais l'homme n'avait visiblement pas l'intention d'en rester là, il s'approcha de moi et me soulevant par les cheveux me força à relever mon visage couvert de larmes et de sang se mêlant sur ma peau. Il se tourna vers Jack à qui il s'adressa en ricanant :

H1 : " Eh mec, tu es d'accord pour prêter ta pute ? "

L'autre homme s'approcha et donna un coup de pied dans les hanches de Jack pour le forcer à réagir. J'avais refermée les yeux, j'avais trop honte et trop peur pour oser croiser son regard. Je voulais disparaitre, si ils comptaient me tuer pourquoi ne pas le faire tout de suite ? Pourquoi ne pas abréger mes souffrances d'une balle dans la tête au lieu de… Je déglutis et mes larmes redoublèrent, imaginant les pires choses qui pourraient arriver maintenant, tandis qu'au dehors se faisaient entendre le bruit de sirènes de police qui arrivaient.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Empty
MessageSujet: Re: Rendez-vous à la grande roue (Amelia)   Rendez-vous à la grande roue (Amelia) Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

Rendez-vous à la grande roue (Amelia)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» [Terminé] « Rendez vous mystérieux. » [Pv Travis]
» Amelia Janice Marquez : Bip, Bip....... Oh mince, vous ne m'avez pas attrapé xDDDD
» Delilah ♠ "Ce n'est pas à vous de me sauver." "Vous avez raison... Seule vous, pouvez le faire..."
» Les aventures d'Amelia Wood
» Des rollers. Des marrons. Un portable. Un Caillou. Une chute. •• Amélia

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Saint-James Hospital ::  :: La corbeille spéciale :: Anciens rps-